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  • La conversion politique
. Doriot, le PPF et la question du fascisme français.

    Laurent Kestel  «La conversion politique
. Doriot, le PPF et la question du fascisme français
» (Raisons d’agir éditions)

    Comment devient-on fasciste ? Qu’est qu’un « parti fasciste » ? Existe-t-il un fascisme français ?  Voilà l’enjeu de ce livre qui propose une histoire sociale du Parti Populaire Français, le PPF, et de ses principaux dirigeants dont Jacques Doriot. Rompant avec un jugement d’essence qui chercherait à définir  la nature d’un fascisme à la française, Laurent Kestel propose une analyse de la trajectoire d’un groupe de militants politiques qui, pris dans un jeu de forces en grande partie internes au parti communiste, a opéré une conversion politique et a été conduit vers des positions antirépublicaines et collaborationnistes.

      Ce livre est une contribution importante à la sociologie politique des partis parce qu’il montre que les positions les plus extrêmes adoptées par Doriot et son parti ne sont pas liées à la singularité d’un individu ou d’un groupe d’individus extérieurs aux luttes politiques de leur temps qui auraient imposé leurs vues ; ces positions, au contraire, tirent leur force d’un apprentissage politique ordinaire, de savoir-faire militants, de carrières propres à des professionnels de la politiques qui, échouant en grande partie pour des raisons sociales dans leurs ambitions premières, reconvertissent ces compétences politiques parfois durement acquises au service d’intérêts et d’idéologies tout à fait différentes. La conversion en politique, la trahison même, procèdent d’une logique qui tient au fonctionnement interne de l’espace politique même.

    (4ème de couverture)

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    (Cliquez sur la photographie pour afficher le lien).

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archives/category/histoire-patrimoine/index-7.html

  • Florian Philippot : la France “a une responsabilité dans l’expansion du jihadisme”

     

    21/08/2014 – PARIS (via RTL)
    Florian Philippot, Vice-Président du Front National, était invité ce jeudi 21 août sur RTL. Au cours de cet entretien, il affirmé qu’il fallait combattre l’islamisme radical. Mais surtout, Florian Philippot a pointé la lourde responsabilité de Nicolas Sarkozy et de François Hollande dans l’expansion du djihadisme que ce soit en Libye, en Syrie ou en Irak.

    http://fr.novopress.info/173593/florian-philippot-france-responsabilite-lexpansion-du-jihadisme/

  • L’Angolagate : commissions et rétrocommissions

    Opérant à partir des bureaux parisiens de la société Benco appartenant à Falcone (commerçant milliardaire proche de Charles Pasqua) – ce qui permettra à la justice française de déclencher, en décembre 2000, des poursuites contre eux –, Falcone et Gaydamak (affairiste israélo-russo-franco-canadien) vont monter un système d’une complexité extrême pour fournir des armes à Dos Santos (président de l’Angola et chef du MPLA). A partir d’une société slovaque qu’ils dirigent, ZTS Ozos, les deux associés vont livrer pour près de 500 millions d’euros d’équipements militaires provenant des arsenaux d’Europe de l’Est : blindés, camions, hélicoptères, bombes et munitions, tout ce qui sera nécessaire à Dos Santos pour reprendre l’offensive contre Savimbi, dont la domination militaire culmine en 1998 et 1999 – avant que la situation se retourne les années suivantes, jusqu’à la mort au combat de Savimbi, le 22 février 2002, qui entraînera bientôt la fin de l’UNITA. Les commissions tombent dru. Cette affaire aurait rapporté plusieurs dizaines de millions de dollars à Falcone, 100 millions à Gaydamak, sans oublier environ 25 millions à l’entourage de Dos Santos.  

         Les soutiens dont auraient bénéficié les deux affairistes à Paris sont impressionnants. Lorsque les poursuites judiciaires initiées par le juge d’instruction Philippe Courroye seront entamées contre les deux hommes pour « trafic d’influence et commerce illicite d’armes », la liste des bénéficiaires de leurs largesses sera étalée au grand jour : dans leur réseau d’amitiés stipendiées, officiellement pour diverses « prestations » dont la réalité est discutée, le juge découvrira, outre Jean-Christophe Mitterrand, Jean-Charles Marchiani et Charles Pasqua, l’écrivain Paul-Loup Sulitzer, l’ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, ou l’ancien conseiller diplomatique de Pasqua, Bernard Guillet. Ils sont tous mis en examen. 

         Pierre Falcone n’est pas vraiment bien vu par la justice. Les procédures engagées contre lui pour commerce illicite se doublent d’autres accusations, de fraude fiscale cette fois. Depuis 1996 et le déclenchement des premières enquêtes douanières, le fisc lui réclame plus d’un milliard de francs ! Il passera un an à la prison de la Santé, de décembre 2000 à décembre 2001. Cette première détention préventive sera suivie en octobre 2002 d’une seconde, de quelques jours cette fois, pour avoir violé les conditions de son contrôle judiciaire. Eduardo Dos Santos, qui le considère comme un bienfaiteur et un exceptionnel ami de l’Angola, acceptera en juin 2003 de le nommer ambassadeur de son pays, plus précisément « ministre conseiller au sein de la délégation permanente de l’Angola à l’Unesco, à Paris ». Cet incroyable pied de nez, destiné à lui accorder l’immunité diplomatique qui lui permettrait d’échapper aux poursuites judiciaires en France, aurait été imaginé par les amis chiraquiens de Falcone. La justice ne l’entend pourtant pas de cette oreille, et lorsqu’il quittera la France en juin 2003, ce sera pour être aussitôt visé par un mandat d’arrêt international. 

         Arkadi Gaydamak se trouve dans la même situation, et passe sa vie en Israël, qui refuse par principe d’extrader ses nationaux. Ce dernier est lui aussi fort bien accueilli en Angola : il y possède désormais le monopole de la commercialisation des diamants. De quoi attendre tranquillement que le procès des ventes d'armes s’ouvre un jour à Paris. Peut-être. 

         Durant de longs mois, Eduardo Dos Santos a tenté de lier le sort des permis de recherche et d’exploitation accordés dans son pays au groupe total, au traitement qui serait réservé par la justice à son ami Falcone. Pendant des mois, tous les dirigeants français en contacts professionnels ou politiques avec les Angolais ont entendu le même refrain. Depuis, les choses se sont calmées et Total n’avait pas été exclu, à l’été 2006, des licences vendues par le gouvernement angolais et la société pétrolière d’Etat, Sonangol. En juillet, les trois dernières parts attribuées à des opérateurs étrangers n’ont pas lésé les Français, et les droits antérieurs de Total ont été conservés. Mais le pétrolier français, à côté de ses traditionnels compétiteurs étrangers, doit depuis quelque temps compter avec une nouvelle petite société de droit angolais, Falcon Oil, dont le milieu pétrolier dit qu’elle appartient en partie à Pierre Falcone. Elle apparaît dans plusieurs des « blocs » attribués en 2006, et notamment dans le Bloc 17 où Total est majoritaire. Intéressant, non ? 

    Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République

    http://www.oragesdacier.info/2014/08/langolagate-commissions-et.html

  • 6-7 septembre : fête médiévale à la chapelle d'Angillon

    A

    Cette fête aura lieu les 6 et 7 Septembre 2014.

    Ouverture des portes à 10h.

    Voici un aperçu des 20 troupes et animations présentes : La Compagnie Mandalas, Les Teutonic Ordeur, Les Alleutiers François, La Mesnie des Chiens Verts, Les Chardons d’Orléans, Les Goinfres Hardis, Les Skuldalith, Les Compagnons du Duc Jean, les Souda auvernhat, La Case du Jeu, Les Ateliers de Jehanne, Aux cordes d'antan, Les Archers Dunois, Fauna et Film (Loups et Fauconnerie Pierre Cadeac), Les écuries d'Argent, Les templiers de la chapelotte, La Maestrie du Berry, l’Ordre de Malte, Les Ecossais d’Aubigny, Les amis de Jacques Cœur.

    Grand marché médiéval de plus de 35 échoppes vraiment médiévales. Les animations: Meute de 7 loups, spectacles, troupes de musiciens, fauconnerie (aigles, vautours, hiboux dressés), cerf et biche en déambulation, 40 jeux géants pour enfants, combats, attaques du château, animations, camps médiévaux, tir à l’arc, animaux de la ferme, cracheurs de feu, animations artisanales et culturelles, promenades à cheval et âne, location de costumes, le meilleur ouvrier de France pour la taille de pierre, démonstrations d’escrime par des maîtres d’armes.

    La restauration sur place est organisée par les comités des fêtes du canton de La Chapelle d’Angillon. Et fameuses ripailles Samedi soir, qui seront animées de spectacles et de musiques. Réservations obligatoires pour ces ripailles au tarif de 29€ par personne. (02 48 73 41 10)

    Un concert de musique médiévale par la troupe les Vagarem, accompagné de la troupe les Mandalas à la percussion aura lieu Samedi soir à 21 heures pour faire danser petits et grands !

    Cette fête est une fête familiale, avec l’entrée gratuite pour les enfants jusqu'à 14 ans inclus, et 8 € pour les adultes.

    Château de la Chapelle d’Angillon.

    Michel Janva

  • Jean-Michel Vernochet - "Situation actuelle en Irak" (video)


    Jean-Michel Vernochet - "Situation actuelle en... par zapataguevara

  • Les «pauvres» ne paient pas d'impôt sur le revenu, vraiment?

    FISCALITE - En fait, ils l'acquittent déjà. Explications...

    Cette année, 4,2 millions de personnes devraient payer moins ou même plus du tout d’impôt sur le revenu. C’est ce qu’a confirmé ce mercredi le gouvernement. Rappelons que la réduction d’impôt atteint 350 euros pour une personne seule ayant déclaré jusqu’à 14.144 euros de revenus et 700 euros pour un couple dont le revenu fiscal ne dépasse pas les 28.289 euros.

    Comme toujours en matière de fiscalité, ce coup de pouce divise les Français. Si certains se réjouissent de la nouvelle, d’autres au contraire s’interrogent: tous les citoyens ne devraient-ils pas payer des impôts sur leurs revenus, même d’un montant symbolique? Et comment notre système peut-il perdurer si seules les classes moyennes et aisées continuent d’acquitter l’impôt? 20 Minutes leur répond.
    Les plus modestes échappent-ils vraiment à l’impôt? 
    Non. Effectivement, la moitié des foyers (51,5% cette année, 47% l’an dernier) sont exonérés du paiement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui découle de la traditionnelle déclaration des revenus que vous adressez entre mai et juin à l’administration fiscale.

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    Pour autant, les «pauvres» paient eux aussi des impôts sur leurs revenus… A travers la CSG, la contribution sociale généralisée, dont les recettes sont affectées aux dépenses sociales (maladie, famille, vieillesse). Cet impôt taxe tous les revenus -salaire, revenu d’activité non salarié, allocation retraite, allocation-chômage, revenus du capital, y compris les plus-value à un taux de 8%. Seuls les retraités les plus modestes et les bénéficiaires de certaines allocations comme le RSA n’acquittent pas de CSG.
    Mais ce n’est pas tout. Car au-delà de ces impôts sur les revenus, d’autres prélèvements obligatoires existent: les impôts sur le capital (taxe foncière, impôt sur la fortune, etc), les cotisations sociales et les impôts sur la consommation (TVA notamment). Or, ces deux derniers impôts pèsent beaucoup plus lourdement sur les revenus bas que sur les hauts revenus.
    Combien d’impôts paient les plus pauvres ? 
    Tous prélèvements confondus, les classes populaires, c’est-à-dire celles qui gagnent jusqu’à 2.200 euros bruts par mois, sont confrontées à un taux d’imposition de 41% à 48%, comme le démontrent les économistes Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, auteurs de l’ouvrage Pour une révolution fiscale (Le Seuil/République des idées). Autrement dit, ces foyers reversent entre 41% et 48% de leurs revenus à l’Etat.
    Les classes moyennes, qui gagnent de 2.300 à 5.100 euros bruts, paient entre 48% et 50% d’impôts. Les classes aisées, qui ont plus de 5.200 euros de revenus, paient aussi près de 50% d’impôts… Jusqu’à un revenu de 6.900 euros. A partir de là, le taux d’imposition commence à diminuer, jusqu’à atteindre 33% pour ceux qui gagnent plus de 14.000 euros par mois.
    Proportionnellement, les pauvres paient donc bien plus d’impôts que les riches en France. C’est ce que l’on appelle un impôt régressif.
    Un impôt régressif, ça veut dire quoi exactement ? 
    Prenons l’exemple d’un individu avec 1.000 euros de revenu mensuel faisant face à un taux d’imposition de 50% et à un autre individu disposant de 5.000 euros de revenu mensuel et confronté à un taux d’imposition de 30%.
    «Avant impôts, le premier gagne 1.000 euros et le second 5.000 euros, soit un écart d’un à cinq. Après impôts, les premiers gagnent 500 euros et les seconds 3.500 euros, soit un écart d'un à sept. Le système fiscal accroît les inégalités», détaillent Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez.
    Maintenant, imaginons que ces mêmes individus soient confrontés à un taux d’imposition identique, par exemple 40%. «Avant impôts, l’écart est toujours d'un à cinq. Après impôts, le premier tombe à 600 euros et le second, à 3.000 euros, soit de nouveau un écart d'un à cinq. Le système fiscal est neutre vis-à-vis des inégalités.» C’est ce que l’on appelle un impôt proportionnel.
    Dernière possibilité: l’impôt progressif. Cette fois-ci, notre premier individu fait face à un taux d’imposition de 30% et le second, à un taux de 50%. L’écart avant impôts, qui est toujours d'un à cinq, passe de 1 à 3,6 après impôts, puisque le premier conserve 700 euros dans son portefeuille et le second, 2.500 euros. Ce système fiscal réduit donc les inégalités.
    Combien rapporte l’impôt sur le revenu (IRPP)?
    Moins que la CSG. En 2013, il a rapporté 67 milliards d’euros à l’Etat, alors que ce dernier a récolté 90 milliards avec la CSG –acquittée par quasiment tous les citoyens. Et nous sommes encore très loin des recettes procurées par la TVA: 136,3 milliards d’euros l’an dernier. Cette fois-ci, cet impôt est bien payé par la totalité des citoyens, plus pauvres compris.

    20 minutes :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuplykFlkuCxtDQatB.shtml

  • Louis XI, le roi qui a soumis les princes par Jean Favier

    Note du C.N.C. : Nous publions ce texte synthétique sur le roi Louis XI en hommage à l'historien médiéviste Jean Favier, décédé le 12 août à l'âge de 82 ans.

    Dauphin, il complote contre son père, Charles VII, en s'alliant aux grands féodaux. Devenu roi, il pratique la politique inverse, en s'opposant aux princes et aux barons afin de reconstituer la souveraineté royale. Pour Louis XI, champion du réalisme politique, tous les moyens sont bons - alliances, guerre ou argent - quand il s'agit de servir l'État.

    La caricature est connue. Louis XI s'habille comme un bourgeois, met des médailles à son chapeau, ne se fie à personne et vit reclus en son cabinet, sauf à parcourir les villes à la nuit tombée et à aller narguer ses prisonniers recroquevillés dans une cage de fer.

    Encore faut-il y regarder de près. On n'a pas encore inventé les médailles de dévotion. Louis XI n'a pas fait tomber plus de têtes que Richelieu. Quand il lui a fallu se battre à Mont lhéry contre l'armée des princes coalisés qui voulaient prendre Paris, il a été blessé au premier rang de son armée. Il ne cesse de visiter son royaume. La cage de fer a bien existé, mais, large de huit pieds et haute d'autant, elle n'imposait pas au prisonnier d'être accroupi. Balue n'y était que pour la nuit, il y avait lit, table, chaise et lampe pour lire. Et Louis XI n'alla jamais l'y voir.

    Si le roi vit en petite compagnie, ce n'est pas par peur. C'est parce qu'il travaille et qu'il n'aime pas les agitations d'une cour. Et le premier de ceux qui le servent, c'est Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, un grand baron qui fut le fidèle de Charles VII et auquel Louis XI a l'intelligence de donner sa confiance. Mais il est vrai que, plus qu'aux grands portés à croire que leurs relations avec lui sont contractuelles, le roi accorde cette confiance à ceux qui lui doivent tout et perdraient tout à le décevoir ou le trahir. Aux courtisans, Louis XI préfère ces petites gens dont le barbier Olivier Le Daim est l'exemple célèbre.

    Cela dit, le fils de Charles VII a trop souffert de son enfance pour reproduire le modèle paternel. Il est né en 1423 dans l'un des pires moments de l'histoire de France. Le traité de Troyes a fait de Henri de Lancastre un « roi de France et d'Angleterre », Bedford gouverne à Paris, Charles VII est réfugié dans ses châteaux de Touraine ou de Berry que peuplent des favoris et des maîtresses autour desquels se nouent d'incessantes intrigues. Lorsque son père commence de devenir le grand Charles VII, le dauphin Louis est de trop. Il lui faut exister. A son tour, il complote. Contre son père il s'allie aux princes. Il s'exile. Il trouve refuge dans cet Etat bourguignon dont plus tard il conduira la ruine.

    En 1461, il est roi. Dans ce qui était l'entourage royal, les disgrâces se multiplient. Louis XI fera vite le choix de ceux qu'il rappelle dans les organes du pouvoir. Simplement, malheur à qui trompe cette confiance qu'il n'accorde qu'avec précaution. Louis XI se méfie de tout et de tous, ne se livrant jamais pour toujours. Balue paiera de onze années de prison le faux complot qu'il a inventé pour faire croire au roi qu'il saurait le déjouer.

    L'affaire de Péronne lui a appris, en 1468, à se garder. Fourvoyé par imprudence, il s'est trouvé le prisonnier du duc de Bourgogne. Il lui a fallu s'humilier, désavouer ses partisans. Il ne pardonnera jamais. Il n'a pas davantage pardonné aux grands qui l'ont trahi : tombent la tête de Louis de Saint-Pol et celle du duc de Nemours, et Charles d'Armagnac passe treize ans en prison. Mais on ne saurait affirmer que le peuple pleure vraiment quand, pour trahison, tombe en place de Grève la tête d'un connétable. Si le peuple récrimine, c'est à cause des impôts.

    Le roi ne se garde pas moins de Paris. L'Anglais parti et Charles VII demeuré dans le Val de Loire, la capitale est dominée par les grands corps, ceux-là même qui équilibrent l'autorité royale et pourraient la mettre en tutelle. Et puis, il y a de mauvais souvenirs : les affrontements des partis, les prétentions de l'Université, les massacres, la longue fidélité des Parisiens au parti de Bourgogne. Demeurer en Touraine assure l'indépendance du roi.

    Louis XI travaille. Qu'est-ce à dire ? La Couronne est un bien sacré dont il est responsable devant Dieu. L'exercice de la souveraineté est un devoir, la pratique du pouvoir un métier. Le roi se tient pour le premier des officiers de la Couronne. Cela lui interdit de transiger. On négocie les moyens d'une politique, pas les droits de l'Etat. Ce qui conduit à s'entremettre de tout, de la diplomatie comme de la stratégie, des finances comme du développement industriel ou de l'activité commerciale. La correspondance de Louis XI avec ses hommes, avec ses agents diplomatiques, avec les corps municipaux, avec les princes étrangers, a été publiée : elle occupe onze volumes. Aucun roi n'a autant lu de lettres, n'en a autant dicté lui-même, et sur un ton parfois vif. Et il écoute. Les ambassadeurs sont exténués quand le roi les emmène à la chasse et passe des heures à les entretenir des affaires de l'Europe sans descendre pour autant de cheval.

    Il est au courant de tout, de la situation politique en Italie comme de la conjoncture commerciale à Londres, ou à Lyon, de l'itinéraire des marchands qui vont aux foires de Genève comme de la position des bombardes au siège d'une ville qu'il n'a jamais vue. Il nourrit des informateurs et des espions. On intercepte pour lui des correspondances. Mais nul ne décide à sa place. On ne reverra plus un Jacques Cœur gouvernant le «navigage de France», c'est-à-dire le commerce maritime avec l'Orient et la concurrence avec Gênes, Venise et Florence. Louis XI utilise les compétences, mais il ne délègue rien.

    Louis XI « pratique » les gens. Cela veut dire qu'il les manipule, les dupe, les achète. Il sait le prix des choses, celui des hommes et celui des princes. Lorsqu'il paie en 1475, par le traité de Picquigny, le rembarquement de l'Anglais Edouard IV qui venait voir s'il y avait encore quelque possibilité de revanche, le roi de France paie au prix d'une seule année de guerre ce succès sans gloire qui sonne la fin d'une guerre de « Cent Ans » qui dure au vrai depuis trois cents ans. La dépense est judicieuse. Quand son oncle René d'Anjou - qui fut roi à Naples et s'est cru roi d'Aragon - dépense sans compter pour ses guerres d'Italie, puis pour son prestige et pour ses plaisirs de châtelain et d'amateur d'art, Louis XI paie les dettes. Il en profitera pour s'assurer de la future succession, évitant ainsi que le duc de Bourgogne mette la main sur la Provence et s'ouvre une voie vers la Méditerranée. «Me faut entretenir mon oncle», dit le roi de France. La dépense sera justifiée. Et ce n'est pas en menant lui-même la guerre que Louis XI défait le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, c'est en payant la dépense de ceux qu'inquiète la puissance croissante du Téméraire.

    Certes, Louis XI ne cache pas ses passions : la chasse au cerf ou au sanglier, les chevaux de prix, les chiens rares. Tous les princes d'Occident savent qu'en lui offrant un chien on obtient son oreille, voire une amitié qui n'est jamais définitive. Louis XI n'a pas, comme son oncle René d'Anjou, le goût des fêtes de la chevalerie que sont les tournois, celui des échanges poétiques, celui d'un mécénat qui porte à commander des manuscrits enluminés, des médailles ou des châteaux. Il ne collectionne ni les lions ni les léopards. Il ne donne pas le bal. Il lit des rapports plus que des poèmes. Le temps que d'autres passent à chanter l'amour ou à badiner avec les dames, il l'occupe à contrôler lui-même l'action de ses diplomates avérés ou celle de ses agents secrets. Sa résidence préférée, Plessis-lez-Tours, n'est qu'un agréable manoir avec un beau jardin. Mais l'enceinte est fortifiée.

    Louis XI détestait son père, mais il sait mesurer ce que la France doit à Charles le Victorieux. Charles VII lui a laissé un royaume où l'Anglais n'a plus place, où le roi n'a plus à négocier les moyens financiers de sa politique, où une armée permanente de cavalerie lourde - les « compagnies de l'ordonnance » - est à tout moment disponible pour maintenir l'ordre et défendre la Couronne, une justice civile assise sur le socle sûr de coutumes révisées et rendues cohérentes. Il ne reste à Louis XI qu'à constituer un Etat, à faire reconnaître une souveraineté. Depuis un siècle, la guerre aidant et les querelles entre les princes se traduisant en compétitions pour le pouvoir, il a fallu négocier tout exercice de la souveraineté. Des pairs de France aux docteurs de la Sorbonne, tout le monde s'est cru en droit de choisir ses fidélités. On a dû négocier avec les princes comme avec les prélats, avec les partis comme avec les favoris.

    Dans la politique réaliste de Louis XI, il est un objectif majeur : la fin des principautés. «Jamais, écrit-il alors qu'il n'est encore que dauphin et spectateur,le roi de France ne sera maître en son royaume tant qu'il aura pour sujets des princes aussi puissants qu'ils le sont maintenant.» Et pour parvenir à ce qu'on puisse parler de l'Etat, tous les moyens seront bons, les alliances, la guerre, l'argent. Louis XI est détesté, il le sait, de la plupart des princes, de cette petite noblesse qui s'estime frustrée de son rôle et de son droit à conspirer, des contribuables aussi, car on ne pratique pas sans argent.

    L'une après l'autre disparaissent ces grandes principautés qui traduisaient le recul de l'autorité royale depuis la fin de l'empire de Charlemagne. Passent donc dans le domaine royal de Louis XI la Bourgogne, la Picardie, l'Anjou, le Maine, la Marche, la Provence. Y reviennent après quelques péripéties la Normandie et la Guyenne. Un prince français règne sur la Lorraine et sur le Barrois. Il ne restera que des barons, des féodaux, que Richelieu mettra à la raison. Un seul préserve une indépendance, c'est le duc de Bretagne. Nul ne peut penser que sa fille et héritière sera reine de France et qu'elle apportera la Bretagne à Charles VIII.

    Pour le reste, et dès lors que l'honneur de la Couronne et la dignité royale n'y perdent rien, Louis Xl sait ne pas s'entêter. Sa politique économique est faite de tentatives. Il tente de développer la métallurgie pour produire lui-même ses canons, de favoriser la draperie pour priver de sa clientèle française l'industrie des villes drapantes de Flandre et de Brabant, d'implanter la soierie pour ne plus dépendre des tissages italiens. Au fil des années et à raison des intérêts qui s'affrontent entre les villes de foire, les ports maritimes et les acteurs du marché financier, le roi oscille entre le protectionnisme et les libertés, entre le jeu des privilèges aux foires ou aux ports, qui sont le moyen du dirigisme, et un libre-échange dont il attend de nouveaux dynamismes. Mais il ne se refuse pas d'oser. Espérant conquérir le marché anglais et à travers celui-ci les marchés de la mer du Nord et de la Baltique, il organise sans succès, à Londres, une exposition des produits de l'industrie française.

    On a souligné son goût immodéré des pèlerinages. Les années passant,favierl11.gif la crainte de la mort le poussera aux dévotions. Mais s'il est porté vers les saints hommes, il marque ses distances avec les prélats, et il accable d'un mépris affiché ces universitaires longtemps déconsidérés par leur désir de jouer un rôle dans le royaume. L'humanisme qui fleurit alors lui paraît ne rien apporter à la grandeur de l'Etat. Louis XI est une tête politique. Il n'entend pas être autre chose.

    Louis XI meurt en 1483, s'étant fait élever dans une église de village et non à Saint-Denis un tombeau sur lequel il est représenté non en majesté avec sa couronne et son manteau fleurdelisé, comme le voudraient la convenance et la tradition, mais comme il a aimé être : en pourpoint de chasseur, genou en terre, priant la Vierge. Au long d'un règne de vingt-deux ans, il n'a cessé de craindre les ennemis proches et lointains, la vieillesse, la maladie, la mort. Il ne laissera le souvenir ni d'un « bon » roi ni d'un « beau » prince. Mais il laisse le royaume de France plus fort que jamais. Assez intelligent pour ne pas ruiner la construction politique du grand Charles VII, ce père qu'il détestait, il a achevé la restauration de l'Etat. Les vassaux du roi de France sont désormais des sujets.

    * A lire: Louis XI, par Jean Favier, Fayard, 2001.

    Source: Le Figaro

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/index-1.html

  • Morano : contre le foulard et pour la femme à poil

    Que Nadine Morano nous indique quelle plage elle fréquente. On évitera d’y aller, n’ayant aucune envie de la voir à poil.   

    Y a-t-il plus d’indécence dans le port d’un foulard ou dans les seins et les reins offerts d’un sex-symbol ?

    C’est la question à se poser après le dernier non-événement qui agite depuis ce week-end la classe politique et les médias.

    L’affaire, donc : Nadine Morano, en vacances, photographie de dos une femme en foulard assise sur la plage. Et publie aussitôt ce cliché sur son compte Facebook à côté d’un cliché de Bardot en bikini (en l’occurrence la une du Figaro magazine). Pas la Bardot qui fête ses 80 ans, bien sûr, mais la Bardot des années 50 qui faisait alors exploser toutes les braguettes à boutons.

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