Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nouveau gouvernement : quand la machine folle du macronisme s’emballe

Rester imprévisible. Demeurer le maître du jeu. Brouiller les cartes. Jeter le trouble. Diviser pour régner. En Méphisto de la politique, un Macron plus mitterrandien que jamais aura imposé cinq rencontres en trois jours à son nouveau Premier ministre Gabriel Attal pour aboutir à ce gouvernement improbable qui tire à hue et à dia. Il nous aura tout fait, Emmanuel Macron. Il crache le feu, saute à gauche, ratisse à droite et traverse le vide sur une corde tendue entre 2023 et 2026, le balancier droite-gauche en main. La cohérence du gouvernement ? Qu'elle éclate pourvu qu'on ait l'éclat, au moins un soir.

La France des sondages aime que le jeune ministre de l’Éducation nationale ait tapé du poing sur la table face aux islamistes ? Il performe dans les sondages ? Ouste ! le voilà Premier ministre. La France glisse à droite dans les enquêtes d’opinion ? Vlan ! on jette le filet parmi ceux des LR qui mettent leur ambition au-dessus de leurs idées : Rachida Dati, l’ancien garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy (lire l’article de Georges Michel), et Catherine Vautrin, ancienne RPR, UMP et LR passée chez Horizons, aujourd’hui présidente de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, sautent le pas. Ces deux transfuges, à l’abri de toute pudeur, retrouveront Le Maire et Darmanin, qui les ont simplement précédés dans le retournement de veste. Tous ces échoués de la droite parlementaire, qui a sollicité tant de fois les suffrages des opposants à Macron, jouera Embrassons-nous Folleville avec Stéphane Séjourné, macroniste de gauche nommé ministre des Affaires étrangères, avec Lecornu nommé aux Armées ou avec le très venimeux Dupond-Moretti, jamais en retard d’une philippique contre la droite patriote.

Edgar Faure plus le cynisme

En 2017, Macron avait promis des femmes, des personnalités de la société civile, le dépassement de la politique d’avant. Il apparait jour après jour tel qu’il est : un mondialiste pur et dur, opportuniste comme personne, prêt à tous les virages, tous les recrutements, toutes les promesses les plus contradictoires. On prête à Edgar Faure, qui retourna fréquemment sa veste, cette formule : « Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent. » C'était drôle, presque naïf. Macron fait pire, car son opportunisme n'est qu'un paravent. Il n’a que deux boussoles, de plus en plus apparentes. Son intérêt personnel lié à sa sortie dans trois ans. Il entend remplacer von der Leyen à la Commission. Et son mondialisme tenace. Cette haine de la France droite et fière, enracinée, réelle, souffrante. Pour lui, la fin européiste ou mondialiste justifie les moyens, les débauchages, les virages sur l’aile, les changements de cap politique, les revirements techniques (sur le nucléaire), les tête-à-queue apparents (sur l’immigration). Peu importe. La nomination de ce gouvernement en témoigne. Pour cet Edgar Faure cynique, il s’agit de flatter l’opinion, de l’acheter par des mots pour mener la même politique. Il a pensé à tout, le Président, sauf à la France. À droite, ceux qui ont accepté de manger à cette gamelle empoisonnée (Darmanin, Le Maire, Dati, Vautrin) auront montré le peu de cas qu’ils font de leurs idées et du sort de leur pays.

Comme Sarkozy

Mais, comme dit le dicton, il faut laisser les choses viles mourir de leur propre poison. Le poison du macronisme post-Borne sera la division. Bon courage à la nouvelle porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, fidèle macroniste, pour faire la synthèse de ce radeau de la Méduse disparate comme rarement sous la Cinquième République. Bonne chance pour transmettre « en même temps » la bonne parole de Dati et de Dupond-Moretti, de Darmanin et de Séjourné. Peut-être conseillé par Sarkozy dont il est proche, Macron aura fait la même erreur que lui. Sarko avait tenté l’ouverture en recrutant des ministres de gauche dès le début de son mandat. Une « ouverture » jugée incohérente par ses électeurs qui l’ont ressentie comme une gifle. Résultat : Sarkozy aura traîné ce boulet durant son mandat avant de se faire balayer sans gloire par Hollande, cinq ans plus tard. Le rideau de fumée qui avait donné l’impression que Macron réinventait la politique en 2017 s’est dissipé. Le spectacle continue. Le vrai-faux virage à droite va hystériser la gauche du gouvernement, les LR, le groupe Renaissance à l’Assemblée, la NUPES, Bayrou et bien d’autres. L’orchestre gouvernemental jouera faux sur le pont tandis que la France de Macron foncera à toute vapeur vers l’iceberg mondialiste, toutes sirènes hurlantes. Jusqu’à ce que les Français disent stop, enfin.

Marc Baudriller

Commentaires

  • Et bien ca va fait de belle partouze à l"Elysée....

Les commentaires sont fermés.