Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque

    3189062806.jpg

    1573814046.pngPar Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    En exorde du dossier de Lafautearousseau consacré à la crise de mai-juin 1968, il a été fait cas de René Cassin, qui, après la guerre des Six-Jours, en juin 1967, et la conférence de presse du 27 novembre de la même année, fut vent-debout contre de Gaulle –  « son » Général, quʼil avait rejoint à Londres dès 1940 –, comme le montre ce passage du livre De Gaulle et Israëlécrit par Daniel Amson :

    « René Cassin allait sʼélever plus vivement encore contre la politique menée par Charles de Gaulle au moment de la guerre des Six Jours. ʽʽLa France sʼidentifie à lʼinjusticeʼʼ, proclamait-il en réponse à lʼembargo sur les livraisons de matériel militaire, décrété par le Chef de lʼÉtat le 2 juin 1967. Puis, après la conférence de presse du 27 novembre suivant – au cours de laquelle le Président de la République qualifiera ʽʽles Juifsʼʼ de ʽʽpeuple dʼélite, sûr de lui-même et dominateurʼʼ –, le ʽʽvieux compagnon de 1940 donnera libre cours à son indignation. »[1]

    Son indignation, on lʼa vu, il lʼexprima sous la forme de la menace. 

    Nous avons émis lʼhypothèse selon laquelle Mai 1968 peut être vu comme une rébellion de la communauté juive française contre de Gaulle, qui « fut souvent perçu – à partir de 1967 – comme un adversaire déclaré du peuple juif. »[2]

    Ce qui contraste avec ce quʼénonce Maurice Szafran quand il avance que « les gaullistes au pouvoir ont noué une idylle politique et militaire avec lʼÉtat dʼIsraël. Les Juifs de France nʼavaient jamais rêvé situation plus douce et confortable. »[3] Le journaliste affirme aussi la chose suivante : « De tous les dirigeants occidentaux, il est celui qui entretient les meilleurs rapports, les plus étroits, les plus intimes avec David Ben Gourion[4]. […] Dans son entourage, des personnalités aussi importantes que Michel Debré, Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Messmer ne cachent à personne – et surtout pas au Général – la passion quʼils éprouvent envers Israël, leur estime pour la bravoure de ses soldats, pour cette volonté inaltérable de faire revivre une terre morte. »[5] 

    Outre René Cassin, de Gaulle était ainsi entouré de nombreux fervents défenseurs dʼIsraël, quʼils soient dʼorigine juive comme Michel Debré, ou non, comme Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Messmer.

    Mais tenir pour vraie cette hypothèse reviendrait à méconnaître les interactions entre États, à évacuer les questions géopolitiques et au fond à se cantonner à une conception autarcique de lʼanalyse sociopolitique des faits historiques. Mai 68 ne fut pas quʼune affaire franco-française, vouloir la réduire à un point de vuedomestique relève de lʼineptie. 

    À voir uniquement en René Cassin, ce « croisé » des droits de lʼhomme, un Français juif, qui avec ses compatriotes et coreligionnaires aurait, à partir de 1967, initié un formidable déchaînement contre lʼami dʼhier – en quelque sortebrûlé celui quʼils avaient adoré –, lʼon omet le côté international, onusien, cosmopolite, de René Cassin. Sa vraie communauté à lui, lʼ« agent officiel du gouvernement de Sa Majesté »[6] depuis la Deuxième Guerre mondiale, ce sont lesélites globales mobiles. Sa vraie League, cʼest un empire mondial, lʼEmpire du dollar.

    Brouillé avec de Gaulle lʼeffronté, au comportement hargneux vis-à-vis des Anglo-saxons, René Cassin a-t-il participé à une opération de déstabilisation du Général venue à la fois dʼoutre-Manche et dʼoutre-Atlantique ? Fut-il lʼun des rouages essentiels dʼun parti de lʼétranger visant de Gaulle, essayant de le dégager du pouvoir ? 

    La main invisible de lʼEmpire 

    Une main invisible, anglophone comme Adam Smith, dirigée par les élites mondialistes, a œuvré, si lʼon en croit Jacques Foccart, à lʼirruption de Mai 1968. Dans ses carnets, à la date du 19 mai, il écrit que « concernant les étudiants, il y a un malaise depuis longtemps, le détonateur est venu dʼune organisation internationale : il est certain que lʼhistoire de Cohn-Bendit et de son mouvement révolutionnaire montre une volonté chez des adversaires de notre pays de sʼimmiscer chez nous de lʼintérieur. »[7] Sʼil ne précise pas lʼorigine de cette main, il est persuadé que cette main a agi,.

    Ce que, en tout état de cause, Daniel Cohn-Bendit admit, lorsquʼil apparut en Sorbonne le mercredi 28 mai 1968 nonobstant lʼinterdiction qui lui avait été notifiée de rentrer sur le territoire national en raison dʼun outrage au drapeau tricolore proféré à Londres – tout un symbole –. Ce jour-là il reconnut en effet faire « partie dʼune internationale révolutionnaire »[8]

    Certes, Daniel Cohn-Bendit, qui se définit « comme un Juif de la diaspora »[9], pour qui « la diaspora nʼa pas de nationalité »[10], qui dit quʼil « nʼest ni Français ni Allemand »[11], est un animateur hors pair, un agitateur ô combien talentueux. Avec son Mouvement-du-22-mars, il a réussi à unifier un ensemble hétéroclite dʼétudiants, de lycéens, de jeunes salariés et de révolutionnaires professionnels ; ces derniers, à la fois marxistes et anti-soviétiques, ont au départ méprisé la mobilisation étudiante, au même titre que leurs frères ennemis de la C.G.T. et du P.C.F., avant de sʼengouffrer dans la brèche afin de ne pas « louper le virage » du cours de ces événements. Eh oui, ce ne fut pas seulement les « stalʼ » qui eurent une réticence instinctive lors des premiers soubresauts de lʼagitation juvénile :

    « Parmi les militants des groupuscules présents au Quartier latin, des maoïstes ou des trotskistes affichent leur hostilité aux étudiants petit-bourgeois manipulés par un complot social-démocrate. Ils ne les rejoindront quʼaprès le 13 mai. Entre-temps, le leader de lʼUJC(ml), Robert Linhart, aura sombré dans un délire paranoïde en imaginant le piège du pouvoir en train de se refermer sur la classe ouvrière que les étudiants mènent au massacre »[12].  (Dossier à suivre)    

    [1]  Daniel Amson, De Gaulle et Israël, Paris, PUF, 1991, p. 53.

    [2]  Ibid., p. 9.

    [3]  Maurice Szafran, Les juifs dans la politique française de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 1990, p. 151.

    [4]  Qui est à cette époque le Premier ministre de lʼÉtat hébreu.  

    [5]  Idem.

    [6]  Antoine Prost, Jay Winter, René Cassin et les droits de lʼhomme : le projet dʼune génération, Fayard, Paris, 2011, p. 140.

    [7]  Jacques Foccart, Le Général en Mai. Journal de lʼÉlysée, II, Paris, Arthème Fayard / Jeune Afrique, 1998, p. 112.

    [8]  Claude Paillat, Archives secrètes. 1968/1969 : les coulisses dʼune année terrible, Paris, Denoël, 1969, p. 206.

    [9]  Émeline Cazi, Le Vrai Cohn-Bendit, Paris, Plon, 2010, p. 34.

    [10]  Idem.

    [11]  Idem.

    [12]  Bénédicte Vergez-Chaignon, « Le tombeau dʼune génération. Quarante de critique de mai 68 », Le Débat, n° 149, février 2008, p. 53. 

    L'ouvrage de l'auteur ...

    (Cliquer sur l'image)

    Couverture_livreM68.png

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/25/mai-68-6054329.html

  • Le militant immigrationniste Cédric Herrou contesté à Saint-Malo

    cedric-herrou-600x338.jpg

     FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Selon notre confrère de Breizh-Info le fameux délinquant passeur de migrants qui était l’invité d’ « Étonnants voyageurs », pensait retrouver à Saint-Malo le soutien enthousiaste qui lui fut réservé à Cannes par le ban et l’arrière ban du « Chaud-Bise ».

    En effet, tout comme le festival de Cannes qui fait, si besoin en était, la promotion de l’immigration, le festival « Étonnant Voyageurs » appelle par la plume de son directeur, le militant historique d’extrême gauche Michel Le Bris, à la mise en place d’une « gouvernance mondiale » pour « accompagner les migrations ».

    Cette fois, des militants du Front national s’étaient rassemblés devant l’entrée du Palais du Grand Large à Saint-Malo, arborant une banderole sur laquelle on pouvait lire « Herrou délinquant, immigrationniste, dehors ! ». Ceci provoqua immanquablement la colère, presque hystérique, de quelques festivaliers à têtes grises de la génération humanitaire !

    https://fr.novopress.info/210911/le-militant-immigrationniste-cedric-herrou-conteste-a-saint-malo/

  • Un nouveau livre de Serge Ayoub : POUR UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL

    215616353.jpg« Liberté, égalité, solidarité », telle pourrait être la nouvelle devise d’une France dans laquelle seraient appliqués les principes exposés ici, permettant « l’équilibre entre le capital et le travail, condition sine qua non d’une démocratie sociale véritable ». Mais malgré sa ressemblance avec l’actuelle devise française, ses termes sont loin de recouvrer la même signification.

    La fin des corporations ayant débouché sur la soumission du travailleur au capital, le taylorisme et le fordisme sur la course à la productivité et au salariat généralisé, le travailleur s’est trouvé privé de toute véritable liberté. L’égalitarisme promu par les communautarismes victimaires n’est en rien l’égalité ; il est au contraire, « l’appareil idéologique qui abolit la hiérarchie pour mieux instaurer un surcroît de domination ». Car l’égalité n’est pas l’absence de hiérarchie ; cette dernière, justifiée par le mérite et non l’argent, devient non seulement juste mais profitable à tous. Quant à la solidarité, elle n’est pas l’expression d’un État-providence, mais celui d’un État-social mettant en place les conditions d’une « coresponsabilité citoyenne ». Partant du constat que l’injustice sociale est arrivée à une forme d’oppression, et après avoir décortiqué les mécanismes économiques mais aussi idéologiques de cette injustice, l’auteur analyse les forces en présence.

    Tout en haut de la hiérarchie sociale se trouvent les oppresseurs, dont on peut suivre la montée en puissance depuis la Renaissance, formant une hyper-classe qui milite pour la mondialisation afin d’échapper à ce qu’il reste des puissances étatiques. Tout en bas, leurs complices inconscients, sous-prolétariat aujourd’hui majoritairement constitué par l’immigration. Entre les deux, les travailleurs, qu’ils soient ouvriers ou petits patrons, pris en étau. Dès lors, que faire ? Retrouver la notion de bien commun, de res-publica, au sein de la nation, repenser la fonction publique et le rôle de l’État, dépasser le salariat, réformer les syndicats, créer des coopératives, une banque solidaire d’investissement : telles sont quelques-unes des solutions proposées ici pour un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens.

    Serge Ayoub, fondateur en 2010 de Troisième Voie, mouvement pour une avant-garde solidariste, et titulaire d’une maîtrise d’histoire, est l’auteur d’un roman, “Conte barbare”, de plusieurs essais comme la “Doctrine du solidarisme” et, coécrit avec Michel Drac, de “G5G, déclaration de guerre”, d’un recueil intitulé “1ère inter-nationale solidariste” et d’un livre sur l’affaire Méric : “L’affaire Clément Méric, du fait divers au scandale politique”.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Rennes : L’extrême-gauche attaque des syndicalistes de la police

    BREIZATAO – POLITIKEREZH (24/05/2018) A Roazhon (Rennes), des heurts ont opposés des syndicalistes issus de la police française et des militants anarcho-communistes.

    Ouest-France (source) :

    Les insultes et slogans « anti-flics » ont fusé. Devant la violence de l’agression, les policiers ont été contraints de quitter la manifestation. L’assistance de la compagnie départementale d’intervention a été nécessaire pour préserver l’intégrité physique des fonctionnaires.
    « Ce groupe est ensuite remonté en tête de cortège, dirigé par un représentant syndical très connu pour ses prises de position contre la police, témoigne Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat. Mardi, à Rennes, nous avons constaté que la liberté de manifester n’est pas garantie pour tous les citoyens. »

    https://breizatao.com/2018/05/24/rennes-lextreme-gauche-attaque-des-syndicalistes-de-la-police/

  • Justice. L’étrange humanisme pénal des Lumières

    justice-inquisition-loi-588x330.jpg

    9782856523971FS-299x450.pngPar Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain 

    Xavier Martin, professeur émérite d’histoire du droit à l’Université d’Angers vient de publier un nouvel essai, Beccaria, Voltaire et Napoléon ou l’étrange humanisme pénal des Lumières*. L’ouvrage ré-explore le bouillonnement des Lumières, de la Révolution et du bonapartisme quant au droit pénal en pointant les contradictions qu’il voit chez les uns et les autres.

    Le professeur Martin critique la traduction sollicitée par l’abbé Morellet (Lausanne, 1766) du Traité des délits et des peines (Milan, 1764) du rénovateur du droit pénal que fut Beccaria et recommande une nouvelle édition bilingue**. Il oublie toutefois celle de Chaillou de Lisy (Paris, 1773), semble-t-il fidèle, que j’ai faite mienne.

    Le lecteur trouvera dans l’ouvrage du professeur Martin de très intéressants rappels sur les errements des acteurs des Lumières et de la Révolution, comme une mise en garde contre les passions idéologiques. Il est bon de rappeler en effet que Robespierre était, jusque courant 1792, contre la peine de mort, avant de s’abandonner à la passion qui fera de lui le Puceau sanguinaire que l’on sait.

    Mais, pour intéressant qu’il soit pour l’honnête homme, l’exercice a ses limites, celles de l’esprit réactionnaire (attention aux passions…). Même « vues de droite », les Lumières ne sont pas réductibles à la Révolution et réciproquement.

    Au-delà de ses principes faux, les Lumières, au contraire de la Révolution, ont adouci les mœurs judiciaires, aussi est-ce sous leur influence que Louis XVI mit fin à la question préparatoire (1780), c’est-à-dire de la torture judiciaire. Parfois, dit la sagesse populaire, le diable porte pierre…

    Droit pénal et éthique de l’intention

    Le professeur Martin accorde, à juste titre, une grande importance à l’intention, mais ses choix philosophiques le font peut-être passer, pour le juriste, à côté de la question.

    Il ne suffit pas d’être choqué par l’acquittement de Turreau par le Tribunal révolutionnaire, parce que ses intentions étaient révolutionnaires, et constater que, de son côté Carrier a été condamné et exécuté, parce que ses intentions étaient jugées mauvaises… Car, que condamne-t-on : l’assassinat des civils innocents ou l’intention qui préside au massacre ? Les communistes ont longtemps dit que celle de Staline, irénique s’il en fut, l’innocentait de ses pires méfaits.

    En présence d’un acte criminel, la question est-elle l’auteur a-t-il voulu l’acte (ce que l’on appelle le dol) ou pourquoi a-t-il voulu l’acte ? Bref, l’intégration du mobile, gros de partialité, dans la constitution formelle de l’infraction ou l’acte simplement voulu.

    Grâce au Traité de Beccaria et à l’utilitarisme de Bentham (presque du positivisme avant la lettre), Napoléon nous a doté d’un code pénal (1810) exceptionnel, qui fit école, aspirant à l’impartialité par son refus de l’inquisition des consciences. Pourtant l’utilitarisme et le positivisme, si décriés de nos jours, portent en droit pénal la vieille image populaire : la carotte ou la bâton. S’agissant de l’Empereur, « la transcendance est absente évidemment » se désole Xavier Martin. Je dirais plutôt  heureusement !

    Intention et neutralité axiologique du juge

    A partir de 1810 l’intention criminelle est objectivée et répond à la question susmentionnée, l’auteur a-t-il voulu l’acte (le dol) et non pourquoi l’a-t-il voulu, sauf en matière de trahison où le mobile de servir l’ennemi est incontournable (ce qui relève du politique et non de la politique pénale). Le système a fonctionné jusqu’en 1972, si l’on met entre parenthèses les lois dites « scélérates » de 1894, précisément car elles incluaient formellement le mobile anarchiste dans la définition de l’infraction.

    En 1972, la loi Pleven, dite antiraciste, va inclure le mobile discriminatoire dans certains délits. Un acte en soi licite (refus d’une prestation par exemple) va devenir un délit au regard du mobile discriminatoire. Depuis les lois Lellouche (2002) et Perben II (2004) on a généralisé ce procédé d’inquisition des consciences, faisant du mobile discriminatoire un cas d’aggravation des crimes et délits. Auparavant, et depuis 1810, seuls des éléments objectifs, matérialisés, pouvaient constituer de tels cas.

    Nos arrières pensées relèvent de nouveau de la justice et le souvenir de Beccaria s’efface. Pour le nouvel ordre moral, il en va des crimes et délits comme des péchés qui changent la nature de l’acte selon la disposition d’esprit du sujet (cf. les sept vices capitaux). Le juge Beaupère avait demandé à Jeanne d’Arc si elle était en « état de grâce »… Tout plaideur maintenant doit justifier de son état de grâce antiraciste. La transcendance, si opportunément absente de l’esprit de Napoléon, est de retour au Prétoire…

    Issue de l’utilitarisme matérialiste et du positivisme, la neutralité axiologique du juge a mauvaise presse. Même, et peut-être d’abord, chez Xavier Martin, mais a-t-on une autre garantie contre les passions néo-révolutionnaires de nos contemporains perdus de moralisme anti-discriminatoire ? D’un côté les méchants (vous et moi professeur !), dont on condamne la « haine », de l’autre les parangons de l’ordre moral, procureurs, militants de la LICRA ou des droits de l’homme. Professeur, malgré l’intérêt intellectuel et historique de votre livre, que peut-on faire contre le Bien auto-proclamé ?

    Le nouvel ordre moral a rouvert les portes de l’enfer et ce n’est pas la faute à Voltaire.

    Éric Delcroix 23/05/2018

    Auteur du Théâtre de Satan, éditions de l’Ӕncre, 2002 et 2010.

    * Éditions Dominique Martin Morin, Poitiers, 2018.

    ** ENS Éditions, 2009.

    Crédit photo : Domaine public, via Max Pixel

    https://www.polemia.com/justice-etrange-humanisme-penal-lumieres/#prettyPhoto

  • HIDALGO, LE MAIRE QUI RIT DANS LES CIMETIÈRES

    Capture-7.png

    En 1917, éblouit par le soleil lors d’une cérémonie en hommage aux morts d’une récente bataille, Raymond Poincaré, président de la République, fut immortalisé par un photographe alors qu’il grimaçait, laissant penser qu’il souriait.

    Ce fut un énorme tollé et l’expression de « l’homme qui rit dans les cimetières » lui colla à la peau. On était déjà en pleine « fake news ».

    Sauf qu’en l’an de disgrâce 2018, quatrième année de l’ère hidalgo-parisienne qui n’en comptera que six, espérons-le, c’est tout à fait sciemment que la municipalité organise ce samedi des promenades et des concerts dans ces lieux de recueillement, pour faire découvrir « ces espaces de biodiversité ».

    Ne faites pas grise mine ! Balade gourmande au Père-Lachaise, promenade chantée à la découverte des artistes inhumés dans le cimetière de Montmartre ou lecture dans une bibliothèque éphémère installée au cimetière de Belleville … le « Printemps des cimetières» vous emmènera loin du recueillement qui sied d’ordinaire à ces endroits.

    Mais d’où leur vient donc ce besoin irrépressible de désacraliser, d’abaisser au prétexte de démocratiser ? Ce nivellement par le bas qui, au motif de distraire ou éduquer, tente de transformer des lieux de médiation silencieuse, de retour sur soi-même et sur la vanité des choses et des désordres humains en autant de prétextes à « teufs delanoesques »? Qu’il repose en paix : c’est ce qu’on lit sur tant de tombes ! En paix, mais avec fanfare et flonflons en bruit de fond. Bientôt Père-Lachaise-Plage ?

    On peut sans exagérer parler d’avilissement.

    C’est qu’ils prennent le problème à l’envers tous ces animateurs de Club Med transformés en édiles ! Prenons l’exemple de l’achat récent et à grand frais d’un « ready-made » de Marcel Duchamp par le musée de Chicago, un porte-bouteille promu icône de l’art du vingtième siècle.

    On peut ne pas être convaincu par l’oeuvre de ce pionnier du déconstructivisme esthétique. Au moins Duchamp, et tous ceux qui l’ont suivi, essayaient-ils de nous montrer que tout peut être art, que le statut d’oeuvre était dans le regard plus que dans l’objet. Et s’il affublait la Joconde de moustaches, ce n’était que sur une reproduction, pas sur l’original !

    Avec Hidalgo et sa bande, c’est tout le contraire : on tire vers le bas les lieux et les choses sublimes ou exceptionnelles pour faire croire qu’elles n’en sont pas. On abaisse l’oeuvre pour, démagogiquement, mettre le spectateur sur un piédestal qu’il ne mérite en rien et qui d’ailleurs ne fera qu’accroître sa frustration puisqu’il sentira que son nouveau statut est en toc et qu’il n’est acquis que par le nivellement. Bref, du socialisme culture…

    L’explication de l’installation de ce Barnum est aussi que cela ne coûte pas cher et qu’avec des caisses municipales vides on cherche à amuser à bas prix. Il faut bien payer les « anneries » d’Hidalgo.

    Décidément, c’est dans les moindres détails de son action que cette maire accidentelle nous montre sa médiocrité.

    http://www.bvoltaire.fr/hidalgo-maire-rit-cimetieres/