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avortement et euthanasie - Page 104

  • Euthanasie : François, ne fais pas comme la Hollande

    L'ADMD a lancé sa campagne pour l'euthanasie en appellant François Hollande à faire comme aux Pays-Bas, où l'euthanasie est légalisée. Mais ce pays n'est pas une exception et connait des dérives tout comme la Belgique : plus de 300 euthanasies sont réalisés chaque année. Une note de l'Institut Renaissance indique :

    • "Une interpellation du Comité des Droits de l’homme de l’ONU

    En juillet 2009, le Comité des Droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété du nombre élevé de cas d’euthanasies et de suicides assistés. Il a demandé aux Pays Bas de réviser la législation pour se mettre en conformité avec les dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. Deux sujets ont été abordés en particulier :

    - Le nombre important d’euthanasies et de suicides assistés, et sa progression chaque année ;

    - Certaines modalités posent question : le fait d’autoriser un médecin à mettre fin à la vie d’un patient sans recourir à l’avis d’un juge, et le fait que le deuxième avis médical requis puisse être obtenu au travers d’une ligne téléphonique d’urgence.

    • Des euthanasies clandestines persistantes

    Courant 2008, des députés français se sont rendus aux Pays-Bas dans le cadre de l’évaluation de la loi fin de vie de 2004. Le Rapport d’information de novembre 2008 relève que le taux de signalement des cas d’euthanasie est en constante augmentation depuis 2002. Cela n’empêche pas un fort tauxd’euthanasies clandestines, estimé par le Ministère de la Santé néerlandais à 20% qui pose donc la question de la transparence de cette législation.

    En 2012 le  journal néerlandais De Volkskrant révèle que près de300 euthanasies avaient été réalisées sans demande explicite de la part du patient ou de ses proches au cours de l’année.

    • Un manque de respect et de contrôle des procédures

    Cette loi présente plusieurs caractéristiques qui interrogent :

    - Les critères d’évaluation du degré de la souffrance du patient sont flous. Le contrôle qui se fait à posteriori vérifie plus le respect de la procédure que la réalité des motifs médicaux justifiant cette euthanasie ;

    - l’appréciation du médecin est subjective et la méconnaissance de la loi n’est pas sanctionnée ;

    • Sédations inappropriées

    Selon une étude du Centre Intégral du Cancer néerlandais (IKNL), les soins apportés aux patients en phase terminale ne sont pas appropriés. Chaque année, 1700 cas de sédations en fin de vie relèveraient d’une pratique inadéquate pouvant cacher des euthanasies.

    • Exil de personnes âgées

    L’Ordre des médecins allemands fait état de l’installation croissante de personnes âgées néerlandaises en Allemagne voisine. S’y sont ouverts des établissements pour personnes âgées accueillant des Néerlandais. Ces personnes craignent en effet que leur entourage ne profite de leur vulnérabilité pour abréger leur vie. Elles n’ont plus confiance dans les praticiens hollandais. Les pratiques médicales hollandaises sont mal vécues par une partie de la population.

    • Des euthanasies sur des personnes ne remplissant pas les conditions

    Le rapport 2009 des commissions régionales de contrôle néerlandaises fait état de 12 cas d’euthanasie pratiquée pour des maladies neurologiques, dont des personnes démarrant la maladie d’Alzheimer.

    • Les soins palliatifs ne sont pas suffisamment utilisés.

    Les pouvoirs publics n’ont pas prêté l’attention nécessaire aux soins palliatifs et à l’accompagnement des mourants.

    L’ADMD semble donc avoir choisi un bien mauvais exemple pour promouvoir sa demande de légalisation de l’euthanasie. Cette loi, loin de ne faire qu’encadrer des euthanasies déjà existantes, les a démultipliées, et n’a pas réussi à toutes les encadrer. Dans ce pays où plus de 300 euthanasies par an sont réalisées sans l’accord du patient  les personnes âgées n’ont plus confiance envers le personnel médical. Tout comme la Belgique les Pays-Bas sont présentés comme un exemple à suivre sur les questions de fin de vie mais commencent à donner un aperçu sérieux de dérives jugées inconcevables dans un premier temps. Et cela se manifeste seulement treize ans après l’entrée en vigueur de cette loi sur l’euthanasie active. La majorité des demandes d’euthanasie seraient liées à une souffrance physique insupportable et donc à de mauvaises pratiques médicales dans le traitement de la douleur. Les Pays-Bas semblent avoir fait le choix de former ses médecins aux maniements des produits létaux plutôt qu’aux soins palliatifs. Dès lors le malade n’a donc le choix qu’entre souffrir ou demander l’euthanasie. Il faut lui offrir un troisième choix : être soulagé de sa douleur. Il est donc primordial, avant toute chose, de poursuivre le programme de développement des soins palliatifs en France et d’empêcher toute loi sur l’euthanasie qui entrainerait automatiquement ces terribles dérives."

    Michel Janva   http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Y a-t-il un futur euthanasié par ici ?

    Le texte qui prévoyait de légaliser l’euthanasie, examiné mardi au sénat, a été supprimé par deux amendements. S’il y avait bien quelque chose à supprimer, c’était ce texte, n’importe comment, n’importe quoi. Et personne d’autre.

    L’opération n’en est pas moins réussie : comme tous les six mois, on reparle de l’euthanasie. Cette fois, le sujet est trop grave pour que l’on prenne au sérieux des arguments comme "nous sommes en retard", ou "d’autres pays le font". On ne peut encore moins prétendre que ce "retard" incombe aux "lobbies de catho extrémistes", comme le fait sans rire Jean-Luc Romero, principal soutien de cette loi. Dans la foulée, il ajoute : "C’est incroyable que la France, qui était en avance auparavant, soit désormais en retard sur ces questions de société". "Les politiques sont tellement conservateurs et tellement soumis à l’Eglise". L’absence de crédibilité de la phrase précédente annihile toute l’argumentation du personnage, vous en conviendrez.

    Comme le dit simplement Jean Leonetti (auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie), "Il n’y a pas des pays en avance et la France en retard". Les arguments habituels des progressistes, c’est-à-dire ceux qui n’en sont pas, doivent être rejetés. Avec raison, Leonetti a dénoncé le lobbying exercé par l’association de Romero : "Elle ne peut pas tous les six mois faire une proposition identique en espérant qu’elle passe", ce qui rappellerait furieusement la méthode employée pour faire adopter la constitution européenne et autres avancées sociales bourdonnantes (le mariage gay, par exemple)…

    Ce qui frappe à chaque fois que ce débat est exhumé, c’est l’appel à la dignité. Les partisans de l’euthanasie évoquent même la dignité ultime qu’est le choix de la mort. Comment peut-on affirmer qu’il est digne et même suprêmement digne de permettre à un individu d’en finir ? Dans cette affaire, "Ceux qui prétendent savoir sont soit des ignorants soit des menteurs", a encore affirmé Jean Leonetti, en plaidant pour "Une culture du doute collectif" tout à fait pertinente. Seulement voilà : en face, il y a l’émotion, la souffrance, la dignité… tout ça ne laisse guère de place au doute et aux arguments. Toute bonne émission qui traite du sujet exhibera un malade incurable en phase terminale, convoquera une mère éplorée qui dira qu’on a pas idée de la souffrance qu’a connu son fils, que son agonie a été interminable, indigne du pays des Droits de l’homme. Que ce n’était pas humain de lui faire ça. Que répondre, sereinement, sans devenir un monstre ? Madame, votre fils n’était pas représentatif ? Madame, nous devons cultiver le doute collectif ? Impossible.[...]

    La suite sur Ring

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Y-a-t-il-un-futur-euthanasie-par

  • L'euthanasie, c'est le non-sens comme réponse au non-sens

    Extrait de la réponse de Marie-Sylvie Richard, religieuse xavière et médecin en soins palliatifs, à une consoeur catholique qui se justifie, dans un ouvrage, d'avoir accédé en Belgique à des demandes réitérées d'euthanasie :

    "Quelle est la liberté du médecin dans cette situation ? [L'auteur] considère que dans certaines situations difficiles, on n’a pas d’autres moyens que de répondre à la demande d’euthanasie. Qu’il faut reconnaître son impuissance et suivre le malade dans sa supplique. A la Maison Médicale Jeanne Garnier comme dans d’autres unités de soins palliatifs, nous ne refusons pas les personnes qui réclament l’euthanasie, au contraire nous sommes particulièrement attentifs à leur souffrance et l’on cherche à leur donner les meilleures conditions de soulagement pour que leur souffrance intérieure puisse être apaisée si possible. Nous nous intéressons à la question du sens que posent souvent malades et proches ; dans un très grand nombre de cas, les patients changent d’idée.

    Confrontée au non-sens de la souffrance, [l'auteur] accède dans certains cas à l’euthanasie. Mais pratiquer l’euthanasie, ce n’est pas pour moi donner du sens ! C’est répondre au non-sens par le non-sens. C’est s’octroyer un pouvoir considérable, démesuré sur autrui, que je veux respecter comme personne unique et sacrée, qui ne m’appartient pas."

    Louise Tudy

  • Euthanasie : le prix à payer pour la survie de la majorité ?

    En échange de son soutien au gouvernement, le PRG aurait obtenu de Manuel Valls l’assurance qu’un texte sur la fin de vie serait déposé au parlement. Damien Le Guay s’indigne d’un tel « marchandage » sur une question aussi fondamentale.

    Est-il possible d’imaginer que le sort des 550 000 personnes qui, chaque année, en France, sont en fin de vie, soit suspendu à des tractations politiciennes entre le Premier ministre et « l’illustre » M Baylet -furieux de n’avoir pas retrouvé son siège de sénateur ? Non. Peux-on concevoir que la question de l’euthanasie soit mise dans la balance pour que les radicaux de gauche « daignent » rester au gouvernement ? Non plus. Est-il pensable que certains puissent vouloir forcer le travail de la commission Léonetti-Claeys, mise en place en juin, pour aller au-delà des conclusions qu’elle devait rendre en décembre ? Encore moins. Non. Tout cela est impensable. Mais qui peut le dire ! Sait-on jamais !

    Le Premier ministre, le 16 octobre, à fait parvenir une longue lettre à Jean-Michel Baylet pour lui dire, entre autre, que sur « la fin de vie », « le gouvernement veut avancer sur cette question », qu’il « faudra aller au-delà » de la loi Léonetti, qu’il y « aura une loi » bientôt pour « aboutir à une nouvelle étape ». Pourquoi tant de sous-entendus quand on sait que les radicaux de gauche sont fraternellement favorables à l’euthanasie et proche de l’ADMD ? S’agit-il de les réconforter pour mieux les décevoir, ou de les rassurer sans pour autant le dire ouvertement ? Est-ce à dire que l’euthanasie, qui n’est pas au programme de la commission Léonetti-Clayes, pourrait être réintroduite in fine ? Sommes-nous dans le petit jeu des palinodies politiciennes, des faux-semblants, des arrangements d’état-major politique ? On a du mal à le penser tant le Premier Ministre insiste sur l’idée d’une république exemplaire, d’un sérieux du politique, d’une démocratie à la recherche d’un consensus. Mais sait-on jamais ! [....]

    Damien Le Guay

    La suite sur Le Figarovox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Euthanasie-le-prix-a-payer-pour-la

  • Sédation profonde jusqu’au décès : gare à l’euthanasie masquée !

    Alliance VITA prend acte du nouveau rapport du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) sur le débat public concernant la fin de vie.

    [...] "Pour Tugdual Derville, Délégué Général d’Alliance VITA : « La focalisation du débat sur la question de l’euthanasie tend à occulter les vraies questions qu’il est temps de régler au sommet de l’Etat. Or, certaines assertions du CCNE nous surprennent : est-ce vraiment sérieux d’affirmer qu’ « une immense majorité des personnes en fin de vie » endurerait « une situation d’abandon »,  et qu’ « une très grande majorité de nos concitoyens » aurait une « fin de vie insupportable » (p.5 du rapport) ? Pareil constat outrancier alimente la peur, voire une panique devant la mort, qui déstabilise profondément notre société.

    Certes, nous demandons depuis des années une politique plus ambitieuse sur la fin de vie, mais il faut aussi reconnaitre les immenses progrès faits dans la lutte contre la douleur et l’accompagnement. Pourquoi noircir à ce point le tableau ? En quoi mourir serait devenu « insupportable » dans les sociétés occidentales ? 

    Le CCNE semble tirer de ce constat la promotion de ce qu’il nomme la « sédation profonde jusqu’au décès ». C’est une grave dérive. Nous sommes favorables à la sédation « en phase terminale » : elle doit être prudente, réévaluée selon les critères déontologiques des personnels de santé. Ils peuvent même prendre le risque que la mort survienne plus vite. Mais nous contestons formellement l’euthanasie masquée que constitue la « sédation terminale »  telle qu’elle est décrite dans le rapport, et promue en complément non seulement des arrêts de traitements (ce qui est légitime) mais aussi d’arrêts délibérés d’alimentation et d’hydratation. 

    D’abord la sédation terminale est une forme d’euthanasie car il s’agit d’un moyen de provoquer délibérément la mort, quel que soit le moyen employé. Les deux critères qui définissent l’euthanasie sont en effet l’intention de provoquer la mort et ce résultat.

    Ensuite les promoteurs de l’injection létale auront beau jeu de dénoncer l’hypocrisie d’une euthanasie qui ne dit pas son nom. C’est déjà leur argument pour obtenir les étapes suivantes : l’euthanasie par injection létale ou le suicide assisté.

    Nous alertons enfin sur l’articulation entre des directives qui deviendraient « contraignantes » et ce prétendu droit à la sédation terminale : cela aboutit à faire injonction au médecin d’administrer la mort. 

    Alliance VITA lancera, à partir du 3 novembre, une grande campagne d’explication dans toute la France pour alerter contre cette menace d’une euthanasie masquée. S’il le faut, nous inviterons avec d’autres mouvements les citoyens de toute sensibilité et de tout métier à descendre dans la rue, unis autour d’une même demande : ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie, mais accompagnement des patients dans la dignité jusqu’au terme de leur vie. »"

    Marie Bethanie

  • Le nazisme, à l’heure de la Modernité

    Michaël Foessel, professeur de philosophie à l’école Polytechnique, a lu pourLibération l’essai de l’historien allemand Götz Aly, les Anormaux (Flammarion). Sa thèse : « Le national-socialisme, loin d’être un phénomène antimoderne, accomplit certaines des tendances les plus fortes de la modernité. » Le discours des nazis sur l’élimination des handicapés et les arguments d’aujourd’hui en faveur de l’euthanasie ne sont guère éloignés : il y a toujours des « vies indignes d’être vécues ». Extraits :

    "En 1922, l’assemblée annuelle des neurologues de Saxe se réunit autour de la question : « Le médecin a-t-il le droit de tuer ? » Dans l’ambiance libérale de la République de Weimar, les réflexions se multiplient sur les vies qui ne sont pas « dignes d’être vécues ». Il s’agit surtout des handicapés mentaux dont certains médecins envisagent, avec les meilleures intentions du monde, d’abréger les souffrances. On retrouvera beaucoup de ces médecins pétris d’humanisme scientiste au sein de l’opération T4 qui, à partir de 1939 et sur ordre de Hitler, mettra en œuvre l’élimination dans des chambres à gaz des malades mentaux.

    À l’heure où, par exemple à propos de Heidegger, il est de bon ton de se demander comment des esprits supérieurs ont pu adhérer au national-socialisme, vient de paraître en France un livre troublant sur cet assassinat des malades mentaux sous le IIIe Reich. Son auteur, Götz Aly, compte parmi les meilleurs spécialistes du nazisme et de la Shoah, mais son travail n’est pas seulement celui d’un historien. Sa thèse est que le national-socialisme, loin d’être un phénomène antimoderne, accomplit certaines des tendances les plus fortes de la modernité : hygiénisme militant, promotion du « progrès » même par la violence, rationalité instrumentale, efficacité bureaucratique.

    Dans ce cadre, l’euthanasie des malades mentaux, au cours de laquelle plus de 200.000 Allemands et autant de Slaves furent assassinés légalement, prend une dimension vertigineuse. Les militants politiques, qui s’engagèrent dans les années vingt pour l’aide à mourir, s’élevaient aussi contre la peine de mort et pour le droit à l’avortement. Un certain nombre d’entre eux furent des adversaires acharnés du nazisme, mais, à l’instar de l’Association des médecins socialistes allemands, ils apportèrent leur soutien à « l’opération Mort miséricordieuse » (Aktion Gnadentod) décrétée par Hitler. Götz Aly reconstitue minutieusement la biographie de Paul Nitsche, le principal responsable médical de l’euthanasie forcée. Avant de mettre sa science au service des SS, il fut un psychiatre réformateur, soucieux du bien-être des patients et partisan d’une politique du soin bannissant l’usage de la camisole de force et des châtiments corporels. [...]"

    Aujourd'hui, nous avons le CCNE.

    Michel Janva

  • L'euthanasie à marche forcée

    Dans Famille chrétienne, Antoine Pasquier démonte le double jeu de Manuel Valls sur la fin de vie :

    "Manuel Valls promet aux radicaux une loi sur la fin de vie. La commission Claeys-Leonetti poursuit ses auditions. Et le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) rend son rapport le 23 octobre.

    Sur la fin de vie, Manuel Valls souffle le chaud et le froid en fonction de ses interlocuteurs. Ses alliés du Parti radical de gauche (PRG), irréductibles partisans d’une aide active à mourir, menacent de quitter le gouvernement ? Il leur promet d’aller « au-delà de la loi du 22 avril 2005 », dite Leonetti [...] Étrange promesse politique et électoraliste alors que le même Manuel Valls avait assuré, dix jours plus tôt dans un entretien au quotidien La Croix, sa volonté de sortir le sujet « de l’arène politique traditionnelle ». Depuis son arrivée à Matignon, Manuel Valls avait dit et répété que, sur ce sujet, le gouvernement ne passerait pas en force. « Un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti », avait-il déclaré le 8 avril 2014, lors de son premier discours de politique générale.

    Le Premier ministre marche sur des œufs, et il le sait. Il ne veut pas commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur lors des débats sur le « mariage pour tous » où les représentants des cultes avaient été traités avec un mépris non dissimulé, et les voix discordantes muselées. Pour aboutir à ce consensus, Manuel Valls a confié, au début de l’été, la réflexion sur la fin de vie à deux députés expérimentés : Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS). « Il importe que ces questions soient abordées dans un esprit de rassemblement », est-il écrit noir sur blanc dans leur lettre de mission.

    [...] À l’issue des auditions qu’elle conduit chaque mercredi depuis la mi-septembre, la commission remettra une « ébauche de proposition de loi » au Premier ministre le 1er décembre. Au gouvernement ensuite de décider s’il suit les pistes avancées soit sous la forme d’un projet de loi soit en renvoyant la responsabilité aux assemblées. [...]

    Dans sa lettre de mission, le gouvernement a fixé trois axes de travail aux deux députés : le développement des soins palliatifs, l’amélioration des directives anticipées et la définition des conditions dans lesquelles « l’apaisement des souffrances peut conduire à abréger la vie ».

    • Sur la première question, il n’y a pas débat. Outre l’accroissement des moyens mis à leur disposition, les soins palliatif sont besoin d’être mieux connus du grand public, davantage diffusés auprès des professionnels de santé, leur recherche plus développée et leur enseignement généralisé dans les facultés de médecine. [...]

    • Sur les directives anticipées, Jean Leonetti espère aboutir à « une rédaction consensuelle » afin de rendre ce document détaillant les dernières volontés médicales du patient « plus contraignant et plus facile à rédiger ». [...]

    • Le troisième axe fixé par François Hollande et Manuel Valls est le plus débattu et le plus sujet à interprétation. Que recouvre-t-il vraiment ? Suicide assisté, euthanasie ? Même les deux parlementaires semblent en désaccord sur ce point. « Je ne vois pas comment notre lettre de mission pourrait intégrer le suicide assisté », balaye d’un revers de la main Jean Leonetti, alors que son collègue pousse pour que le recours au suicide assisté soit débattu. [...]"

    Du côté de la Conférence des évêques de France, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, a été nommé par le Conseil permanent, responsable d’un groupe de travail sur la « fin de vie ». Il va mettre en place un groupe de travail et  créer un blog sur ce thème.

    Michel Janva

  • Le dynamique mouvement pro-vie aux Etats-Unis

    Voici le texte de la conférence d'Austin Ruse à Bayonne le 10 octobre. Austin Ruse est le président de l'association pro-famille C-Fam, qui oeuvre notamment à l'ONU.

    R"En dehors de la Chine, ce sont les Etats-Unis qui ont les lois les plus radicales du monde en faveur de l’avortement. L’avortement est légal aux Etats-Unis et il est protégé par la Constitution durant les six mois de grossesse.

    Par un processus dénommé « avortement par naissance partielle », légal il y a encore peu de temps, un enfant pouvait être avorté après l’avoir forcé à sortir par la voie d’accouchement, où une fois sorti on lui perforait la tête. Cela peut être décrit avec précision comme un véritable infanticide. Cela a été déclaré illégal para le Congrès des Etats-Unis et soutenu par la Cour Suprême.

    Malgré tout, l’avortement continue d’être légal durant les neuf mois de grossesse.

    Cette loi fut promulguée après l’échec judiciaire du processus dénommé Roe vs. Wade, de 1973, lequel bouleversa les lois sur l’avortement dans les 50 états. Roe légalise l’avortement durant les deux premiers trimestres de la grossesse en laissant libre arbitre à l’Etat pour réguler l’avortement durant le troisième trimestre, mais en l’autorisant  de toute façon s’il est question de danger pour la santé de la mère.

    Ce que les gens ne savent pas c’est qu’il y eu une autre décision prononcée par la Cour Suprême, exactement le même jour, appelée Doe vs. Bolton.

    Ce que fait Doe vs. Bolton se résume à une chose qui est de définir le terme « santé» dans le contexte de l’avortement. C’est cette définition qui permit aux Etats-Unis d’accéder à l’avortement sur demande.

    Voici la définition de la santé selon Doe vs. Bolton:

    “…. Le pronostic médical doit être exercé à la lumière de tous les facteurs- physique, émotionnel, psychologique, familial, et l’âge de la femme- approprié pour le bien-être du patient. Tous ces facteurs seront liés à la santé. »

    Cela signifie donc qu’une femme peut invoquer pratiquement n’importe quelle raison pour envisager un avortement du troisième trimestre. Pour vous montrer à quel point cela peut être arbitraire, remarquez le facteur de « l’âge de la femme ».

    Cela signifie donc qu’une femme de 28ans peut recourir à l’avortement parce qu’elle croit qu’elle est trop vieille pour avoir un enfant et en même temps une femme d’un an de plus peut y faire appel car elle croit qu’elle est trop jeune. Conclusion : on peut accéder sur demande à l’avortement tout au long des neuf mois de grossesse en invoquant n’importe quelle raison sans qu’aucune n’en soit une réellement. Dans la pratique, une femme qui se rend au Planning Familial ne rencontrera aucune objection à ce que son enfant non- né soit assassiné.

    Lire la suite "Le dynamique mouvement pro-vie aux Etats-Unis"

    Le Salon Beige

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/10/le-dynamique-mouvement-pro-vie-aux-etats-unis.html

  • L’Europe avalise l’infanticide

    Le lecteur me permettra de citer une expérience personnelle. Nous avions en commun ma mère médecin et moi une patiente dont l’intelligence avait la taille d’un poids chiche. Elle présentait une béance du col utérin. Quand elle était enceinte, pour maintenir la grossesse, je lui faisais un cerclage du col. Mais si elle ne voulait pas de l’enfant, elle attendait simplement que celui-ci tombe tout seul de son utérus. Nous recueillions alors des bébés absolument minuscules et non-viables. Les larmes aux yeux nous voyions ces pauvres petits chercher désespérément à trouver leur respiration. Ma mère qui craignait le froid pour elle-même les entourait de coton. Nous les baptisions et nous les confions à la miséricorde divine.

    Il se présente qu’un certain nombre de pays dont la France permettent des avortements immédiatement avant le terme de la grossesse. Rappelons que le conseil d’état en France avait décrété que tant qu’un enfant n’était pas sorti du sein de sa mère et n’avait pas respiré, il était une sorte de non-être. Ni minéral, ni végétal, ni animal et même pas humain.

    Or des situations comme celle décrite ci-dessus peuvent arriver dans le cadre des avortements légaux. Après des manœuvres abortives ratées, des fœtus peuvent arriver au monde tout-à-fait vivants. Ils sont alors considérés comme des enfants et doivent bénéficier de l’aide de la médecine. Or en Angleterre, ces enfants sont étouffés, jetés aux ordures comme déchets hospitaliers ou dans l’incinérateur alors qu’ils ont toutes les chances de survivre. Au moins 66 cas de ce genre ont été rapportés l’an dernier. Ce sont des infanticides légaux. L’Europe peut-elle les accepter ?

    Le 31 janvier dernier un député espagnol du Parti Populaire Européen, Ange Pinto a soumis cette question au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. Cette demande devait être appréciée en fonction de la Convention européenne des droits de l’homme. Apparemment, la réponse est tombée le 9 juillet après des mois de retard. C’est « Non ! ». Les sinistres ont montré une réticence à affronter le fait que les nouveaux-nés sont laissés agoniser sans soins, ou sont euthanasiés illégalement, ce qui soulève la question de l’avortement tardif au-delà du seuil de viabilité. Leur réponse à la question 655 de M. Pintado était qu’il y avait « un manque de consensus entre eux » sur cette question. Réponse à la Ponce-Pilate. « Je me lave les mains du sang de cet innocent ».

    À ce stade, plusieurs délégations nationales ont suggéré une nouvelle réponse réaffirmant le principe fondamental du droit à la vie, l’interdiction des traitements inhumains et dégradants, et le droit d’accès aux soins de santé de chaque personne, sans discrimination en ce qui concerne les circonstances de la naissance. D’autres ont demandé que soit redéfini un seuil de viabilité du fœtus ; lequel avait été fixé par le code Napoléon à six mois de grossesse soit 28 semaines) alors que pour l’Organisation Mondiale de la Santé il est de 22 semaines. Peine perdue ! La patate chaude sera peut-être refilée au Conseil de l’Europe qui à la demande d’un particulier fera éventuellement cesser le massacre qui continue…

    Les porcs meurent aussi !

    http://medias-presse.info/leurope-avalise-linfanticide/16684