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culture et histoire - Page 1056

  • Il y a soixante-dix ans, le 16 janvier 1947....

    ...Entrait en vigueur le premier plan quinquennal français

      Contrairement à une idée très répandue, la planification française ne remonte pas au lendemain de la Libération mais quatre ans plus tôt, lorsque le gouvernement du maréchal Pétain promulgua les lois du 23 février 1941, instituant une Délégation Générale à l’Équipement National (DGEN) et du 6 avril suivant, arrêtant le principe d’un plan décennal, qui fut définitivement établi en mai 1942. Celui-ci, bien que fort détaillé, s’inspirait d’une conception du rôle de l’État comme stimulateur, orienteur et régulateur des activités privées. Il ne prévoyait aucune appropriation collective des moyens de production. En revanche, l’État interviendrait pour accorder des subventions ou des prêts bonifiés. L’objectif portait naturellement sur l’effort de reconstruction nationale et de rattrapage des retards que la France avait accumulés,  principalement dans les domaines de la production industrielle et des équipements dits structurants, depuis, au moins, l’époque du front populaire.

        Devant s’étaler jusqu’en 1952 et ayant commencé à s’appliquer dès la fin de 1942, le plan «  de Vichy » - ce que l’on ignore généralement – ne fut pas vraiment remis en cause à la Libération. Comme d’ailleurs de nombreuses autres lois intervenues dans d’autres matières, en dépit de l’annulation altière par le général De Gaulle de tous les actes juridiques postérieurs au 10 juillet 1940. Et, lorsque ce dernier décida de la création d’un Commissariat Général au Plan, le nouvel organisme chaussa tout simplement, le 3 janvier 1946, les bottes de l’ancienne Délégation, reprenant l’essentiel de ses principes – une planification indicative et incitative, nullement autoritaire –, son mode d’organisation, son fonctionnement, ses personnels, hormis la fonction de direction générale, confiée à Jean Monnet.

       Autodidacte et homme de réseaux, regardant le monde entier comme un ensemble d’entreprises dans lesquelles il postule à des emplois de cadres supérieurs puis dirigeants, il est incontestablement un visionnaire et un stratège de la coopération internationale sous toutes ses formes. Agent, plus ou moins secret, des États-Unis à partir de 1942, leur conseillant de se méfier de De Gaulle et cependant chargé par lui d’importantes responsabilités au plus haut sommet de l’État …

       C’est donc sous sa direction que fut élaboré, entre janvier et septembre  1946, le premier plan quinquennal français, approuvé par l’Assemblée nationale en octobre, pour une entrée en vigueur le 16 janvier 1947. Pour Monnet et son équipe, la France avait désormais le choix entre «  la modernisation ou la décadence. » Il était facile de faire valoir que sans la Révolution et surtout Napoléon, sans les guerres de 1870, de 1914 et de 1939 (deux lourdes défaites et une victoire en trompe l’œil), la France aurait été, au milieu du XXe siècle, une grande nation prospère que n’auraient ponctionné ni la charge faramineuse des opérations militaires, ni les indemnités versées aux vainqueurs,  ni le coût de la reconstruction des régions dévastées.

       «  Reconstruction » restait bien le maître mot mais à la condition de ne pas restaurer une société et une économie vieillies qui avaient pris un retard considérable par rapport à des pays, certes eux aussi embarqués dans des conflits, mais moins systématiques et de façon moins ruineuse.

       Le plan fait partie des instruments stratégiques propres à réaliser cet objectif général. Mais, s’il s’inspire directement de ce que fit Vichy, l’idéologie dominante interdit de le déclarer et on préfère se référer au pays alors à la mode, l’Union soviétique et son Gosplan. Mais, malgré le poids politique du parti communiste (premier parti de France aux élections du 21 octobre 1945 avec plus de 26 % des voix), sans tomber dans l’ornière du totalitarisme économique : il ne faut pas fâcher les américains si l’on veut bénéficier de leur aide. Les plans sont à la mode et aucun pays n’y échappe pour orienter sa politique : ainsi les officines de Washington sont-elles en train de concocter un programme de soutien au rétablissement européen qui évite de faire payer les réparations par l’Allemagne en raison des mauvais souvenirs laissés par la politique menée après la première guerre mondiale. Pour bénéficier de ce qui sera le plan Marshall, signé à Paris le 20 septembre 1947, il faut demeurer dans le cadre d’une économie de marché.

       Le plan français, intitulé « plan de modernisation et d’équipement » vise donc à faire redémarrer l’outil de production – « produire » est le deuxième maître mot de l’époque –, à satisfaire les besoins essentiels de la population encore confrontée à la pénurie (les tickets de rationnement ne disparaîtront que le 1er décembre 1949), à « élever le niveau de vie et améliorer les conditions de l’habitat et de la vie collective. »  Pour ce faire, le plan privilégie six secteurs dits « de base » : le charbon, l’électricité, l’acier, le ciment, les machines agricoles et les transports. Contrôle des prix et nationalisations accompagnent le processus.

       Le bilan que l’on peut dresser du premier plan, parvenu à son échéance de 1952, est incontestablement positif : non seulement, le produit intérieur brut a retrouvé dès 1949 son niveau de 1938 mais la production industrielle dépasse de 12 % son niveau record de 1929. En d’autres termes, la Grande-Dépression est effacée, même s’il aura fallu attendre vingt-trois ans pour cela. Deux points faibles cependant : l’inflation n’est pas jugulée (elle atteint encore 12 % en 1952) faute d’une politique monétaire rigoureuse, et la consommation des ménages a été sacrifiée aux équipements collectifs : on ne pouvait pas tout faire.

       La poursuite de la planification est certes décidée mais, du fait du désordre politique de la IVerépublique, le deuxième plan quinquennal est adopté avec deux ans de retard, couvrant la période 1954-1959. Entre-temps, Jean Monnet, devenu président de la Haute-Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (une autre de ses idées) a été remplacé par son plus proche collaborateur, Étienne Hirsch. L’exercice bénéficie d’une amélioration méthodologique, par une meilleure articulation avec le budget annuel de l’État, mais pâtit sur le fond d’une application considérablement perturbée par la guerre d’Algérie.

       Revenu au pouvoir en 1958, le général De Gaulle croit toujours à la planification et entend lui donner un deuxième souffle. C’est l’époque des grandes ambitions, qui commencent par le choix de formules destinées à faire date : « le plan, ardente obligation », selon de Gaulle, « le plan, anti-hasard, réducteur d’incertitudes » selon son nouveau commissaire général, Pierre Massé. Aux côtés du Commissariat Général au Plan, est créée en 1963 la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR).

        Huit plans se succéderont ainsi jusqu’en 1992, enrichis à partir de 1969 par la politique contractuelle, entre État et régions, État et entreprises nationales, mise en place par le gouvernement Chaban-Delmas. Avec des incidences peu à peu déclinantes. En 1993, un gouvernement totalement asservi à l’idéologie libérale, et fondamentalement insignifiant, renoncera à l’exercice. Pour découvrir, non sans naïveté, avec la crise boursière de 1994, que les lois du marché ne règlent pas tout par enchantement : quelle surprise ! La même que celle de Marie-Antoinette découvrant la misère du peuple…

     Daniel de Montplaisir

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2322-il-y-a-soixante-dix-ans-le-16-janvier-1947

  • GRANDE JOURNÉE D’HOMMAGE AU ROI LOUIS XVI

    Comité Louis XVI

    comitelouisxvi@gmail.fr

    Dijon

    Chère Madame, Cher Monsieur,

    Le comité Louis XVI a le plaisir de vous convier, le 21 janvier 2017 à Dijon, à une journée entièrement dédiée à la figure humaine et politique de Louis XVI.

    Cette journée, organisée sous la présidence du prince Alexandre de Kisselev, sera un moment de rencontre entre amis de la cause royale, de nos traditions et de la résistance face au déclin spirituel et politique de notre pays. Cette rencontre autour de la figure du souverain martyr nous permettra d’accomplir l’union de la prière, du souvenir historique et du message d’espoir.

    Nous sommes sûrs que les liens d’amitié et de respect inhérents à nos perspectives communes permettront, le temps de cette journée, de nous rappeler la signification profonde du sacrifice de la famille royale et du prix que le France ne cesse de payer.

    Si le 21 janvier 1793 fut le péché originel de la République, nous ne doutons pas que le 21 janvier 2017 sera pour nous l’occasion de ranimer la concorde d’une France, qui malgré le sang versé, continue à vivifier nos cœurs.

    Le comité Louis XVI aura le plaisir de compter sur la présence du Cercle Bossuet de Dijon, de la Fédération Royaliste de Bourgogne ainsi que de l’association Terre et Famille. Mais c’est avant tout votre soutien et votre présence qui feront de cette journée un moment fort de recueillement autour des valeurs de la France qui sont, ô combien, supérieures à celles de la république.

    Pour que l’espoir demeure et que notre succès soit sans appel, n’hésitez pas à vous joindre à nous tout au long de cette journée qui commencera par un service de Requiem en rite extraordinaire avec chœur et catafalque suivi par un déjeuner (sur réservation). Enfin, le prince Alexandre de Kisselev nous entretiendra de la personnalité et de l’actualité de Louis XVI lors d’une conférence que nous terminerons par un apéritif convivial.

    Vous trouverez, ci-joint, le programme complet de cette journée ainsi que les contacts du comité Louis XVI. Nous espérons vous compter parmi nous. Seule votre présence et celle de vos amis contribuera au succès de cette journée.

    Enfin, nous vous adressons, chère Madame, cher Monsieur, nos meilleurs vœux pour l’année 2017.

    Royales amitiés,

    Le Comité Louis XVI

    GRANDE JOURNÉE D’HOMMAGE AU ROI LOUIS XVI

    21 JANVIER 2017

    PROGRAMME :

    11 H 00 : Service de Requiem au rite extraordinaire avec chœur et catafalque ; lecture du testament de Louis XVI par le Prof. Jean Foyard, président de la Fédération Royaliste de Bourgogne.

    Lieu : Basilique Saint-Bernard

    24 rue Saint-Bernard

    21121 Fontaine-Lès-Dijon

    Accès : covoiturage ou bus Divia n° B13 arrêt Mare Fontaine (départ square Darcy, 10H20)

    13 H 00 : Déjeuner à l’hôtel Kyriad Gare, sur réservation.

    Menu :

    Feuilleté de pétoncles à l’effilochée de poireaux, crème safranée

    Pavé de bœuf sauce forestière, fagots de haricots verts et tomates cerises poilées

    Galette des Rois

    Eau minérale plate et gazeuse, vin et café inclus

    Tarif : 32 € pour les plus de 25 ans, 25 € pour les moins de 25 ans

    Lieu : Hôtel Kyriad Gare

    7-9 rue Docteur Albert Remy

    21000 Dijon

    17 H 00 : Conférence, à l’hôtel Kyriad Gare, par le prince Alexandre de Kisselev sur «  la personnalité et la modernité de Louis XVI », suivie d’un vin d’honneur.

    Prix de l’entrée : participation libre

    INFORMATIONS :

    Nous vous prions d’annoncer le nombre de convives au déjeuner avant le 15 janvier 2017 ; toute rétractation après cette date entraînera le paiement du déjeuner.

    Nous vous invitons chaleureusement à nous signaler par avance votre présence au cours de cette journée afin d’en faciliter l’organisation.

    Pour toutes informations complémentaires, pour profiter du covoiturage depuis le centre-ville ou la gare, ou pour vous annoncer au déjeuner vous pouvez nous joindre :

    Par courriel : comitelouisxvi@gmail.com

    http://terre-et-famille.fr/grande-journee-dhommage-au-roi-louis-xvi/

  • L’année de tous les dangers

    1715160180.jpgPascal Gauchon Directeur de Conflits

    États-Unis et Royaume-Uni font penser à ces jumeaux qui, séparés à la naissance, vivent des existences différentes et pourtant parallèles, connaissant aux mêmes âges les mêmes bonheurs et les mêmes coups du sort comme s’ils restaient connectés par un lien invisible. États-Unis et Royaume-Uni se sont séparés il y a plus de 200 ans. Pourtant ils suivent des cycles identiques.

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les idées et les partis progressistes dominent des deux côtés de l’Atlantique. L’américain Truman continue le New Deal mis en place par Roosevelt dans les années 1930, le britannique Attlee instaure le Welfare State. Face à eux, conservateurs et républicains restent passifs, comme à l’époque où Roosevelt appelait son concurrent Dewey le candidat me too – moi aussi – car il ne pouvait avancer la moindre idée originale. Quand ils reviennent au pouvoir dans les années 1950, Eisenhower à Washington et Mac Millan à Londres, ils se contentent d’agir en honnêtes gestionnaires du système inventé par leurs adversaires. Ils assistent impuissants à son approfondissement au milieu des années 1960 avec le président Johnson et le Premier ministre Wilson. Nixon et Heath tentent de réagir, mais échouent tous deux au début des années 1970.

    Dès lors la droite – appelons-la ainsi – se radicalise et adopte un programme libéral en opposition totale avec les idées progressistes. Elle accède au pouvoir en 1979-1980 : Thatcher et Reagan se réclament d’une idéologie de rupture et jettent les fondements d’un autre modèle à base de libéralisation et de mondialisation. Dorénavant ce sont les hommes de gauche qui deviennent les candidats me too et qui se contentent du rôle d’honnêtes gestionnaires du capitalisme libéral, Bill Clinton et Barack Obama comme Tony Blair.

    Le synchronisme est presque parfait. On peut l’expliquer par l’imprégnation d’une même philosophie politique qui doit plus à Locke qu’à Rousseau ; comme des jumeaux, les pays anglo-saxons ont la même hérédité. Ils partagent aussi la même addiction à la finance et au commerce qui les prédispose à suivre des politiques comparables.

    Il existe un cycle politique anglo-saxon. Sous l’influence de son voisin du Sud, le Canada en ressent les effets, parfois avec un certain retard : Stephan Harper, un clone de George W. Bush, devient Premier ministre en 2006 et Justin Trudeau, qui imite Obama, arrive au pouvoir en 2015. Plus éloignées, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont elles aussi affectées.

    Héritier de l’Angleterre impériale, le monde anglo-saxon forme un bloc que la géopolitique étudie peu. Le Brexit en juin et l’élection de Donald Trump en novembre le confirment. La plupart des experts se sont montrés incapables de prédire et même de pressentir les deux événements. Ils s’interrogent aujourd’hui sur leur signification – la révolte du peuple d’en bas, le rejet de l’establishment, le refus de la mondialisation, la réaffirmation des identités nationales. Un nouveau paradigme émergerait et l’onde de choc pourrait submerger l’ensemble des pays occidentaux – beaucoup s’en inquiètent. Comme après 1945, comme après 1980, les modèles venus du monde anglo-saxon ne sont-ils pas destinés à être copiés ailleurs ?

    Il est trop tôt pour trancher. Le Brexit n’est pas encore acté et ses adversaires cherchent à le vider de sa substance. On ne sait pas grand-chose des intentions de Donald Trump et rien ne dit que l’establishment républicain ne parviendra pas à le récupérer. Les votes de 2016 sont-ils un baroud d’honneur, dans ce cas la mondialisation, la banalisation des nations et la sécession de l’élite mondialisée reprendront leur cours ? Ou bien le monde prendra-t-il un cours opposé ?

    Beaucoup dépendra sans doute de la détermination de Théresa May et de Donald Trump. Qu’ils mollissent et leur électorat, une nouvelle fois déçu, retournera à l’abstention. Il est pourtant une vertu que l’on doit reconnaître aux peuples anglo-saxons et qu’ils ont démontrée au long de leur histoire : la ténacité. Les États-Unis de Trump et le Royaume-Uni de May en feront-ils preuve ?

    Conflits n°12, en vente en kiosques.

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  • Les Réprouvés d’Ernst Von Salomon : Grandeurs et limites de l’activisme

    Bréviaire de plusieurs générations d’aventuriers et de militants (de « gauche » comme de « droite »), « Les Réprouvés » est l’analyse la plus fine des grandeurs et des limites de l’activisme. A travers le récit d’Ernst Von Salomon, on découvre une époque troublée où les explosifs les plus violents étaient les esprits embrasés et où les hommes pouvaient encore jouer à avoir un destin. « Nous croyons aux instants où toute une vie se trouve ramassée, nous croyons au bonheur d’une prompte décision ».

    « Peu importe ce qu’on pense. Ce qui compte c’est la manière de le penser »

    L’épopée romantique, ne doit pas faire oublier que ce récit est surtout un témoignage sur une expérience personnelle à laquelle l’Histoire a donné une dimension tragique. Von Salomon se garde de tomber dans le manichéisme, sachant par expérience que les idéologies ne sont que des masques pudiques pour les passions humaines. Reconnaissant la valeur de l’adversaire, que ce soit les insurgés communistes poursuivant sous d’autres drapeaux un combat comparable au sien ou bien Walter Rathenau, à qui il rend un hommage riche d’enseignement, il tire de son époque une morale de l’action qui transcende les clivages : « Agir, agir n’importe comment, tête baissée, se révolter par principe, tendre ses énergies par tous les moyens, avec toutes les audaces, le sang ne coule jamais en vain ! ». Les seuls être qui ne trouvent nulle grâce à ses yeux sont les bourgeois, leur lâcheté les lui rend à jamais méprisables.

    Malheureusement cet élan vital ne suffira pas pour faire triompher les valeurs portées par les « réprouvés ». Car le manque d’expérience politique et l’ignorance des forces en jeu amènera les soldats perdus à servir les intérêts de cette classe bourgeoise tant haïe. Qui ne s’enracine pas dans le peuple, se laisse emporter par le vent de l’Histoire. C’est toute l’ambiguïté d’une partie de cette génération de combattants qui s’était sacrifiée pour sa Nation. En réalité, celle-ci les avait cyniquement instrumentalisés alors qu’ils pensaient lutter pour des valeurs héritées, dignes d’êtres défendues. Néanmoins, ils s’étaient plutôt construit une Nation idéale mais, d’une certaine façon, concrètement vécue sur la ligne du front, au coeur de la guerre. Toutefois, que pouvait-elle valoir, lorsque que ces hommes revinrent à la vie civile? Condamner la médiocrité de la vie bourgeoise prosaïque témoigne bien d’une certaine conscience de l’aliénation vécue quotidiennement mais ne suffit pas, pour remettre clairement en question, les fondements du système ayant conduit à la boucherie de la guerre impérialiste.

    « La guerre est finie : les guerriers marchent toujours »

    Elevé pour servir un ordre qui s’écroule avec l’armistice de Novembre 1918, Von Salomon se retrouve orphelin d’un Empire idéalisé. Il va rejoindre les colonnes revenant du front et, qui comme lui se sentent perdues dans cette Allemagne au bord du chaos.

    Seules subsistent encore les valeurs guerrières forgées par les années de tranchées, la communauté fraternelle des camarades servant de refuge face aux bouleversement de leur époque. « La Patrie était en eux, et en eux était la Nation » écrit Von Salomon qui comprit que lorsque la majorité décide de capituler, il ne reste aux hommes libres qu’à rester fidèles à eux-mêmes.

    Ces troupes seront mises à contribution par la République de Weimar afin de liquider la révolution spartakiste dans un Berlin surréaliste, où la luxure des cabarets côtoie les derniers combats de rue. Sale besogne qui entachera les drapeaux des corps-francs. Les guerriers vont comprendre trop tard qu’ils ont sauvé leur pire ennemi, la bourgeoisie, et se condamner. C’est alors que vers l’Est de nouveaux combats éclatèrent. La nouvelle époque, celle du Baltikum, permit d’oublier l’amère « victoire » de Berlin. Voulant garantir les frontières de l’Allemagne à l’Est, ils furent utilisés par le système pour faire barrage à l’avancée communiste de la jeune Union Soviétique.

    Les « desperados de la Nation » traînèrent leurs guêtres de la Lettonie à la Silésie, combattant sans cesse pour finir une nouvelle fois poignardés dans le dos par le régime de Weimar. « Nous avons tendu la victoire comme une coupe précieuse sur nos mains prêtes au sacrifice. Mais ils l’ont laissé tomber par terre, et elle s’est brisée sur leurs pieds ». La marche vers l’Est avait été un moyen de fuir les bassesses de la démocratie, qui finirent pourtant par les rattraper. Leur retour à la vie civile les laissèrent sans repère : « A l’époque, l’Allemagne était pour lui un pays de soixante millions d’hommes qui avaient le sentiment de ne pas être à leur place et de quelques autres qui n’étaient pas du tout à leur vraie place ».

    La Nation Impossible

    Condamnés à revenir vers ce monde qu’ils fuyaient, soldats sans armée, il ne leur restait qu’à devenir des terroristes. Ce plongeon dans la clandestinité donne à l’aventure un tournant individualiste qui fait de Von Salomon plus un aventurier qu’un militant. D’abord, dans la Ruhr occupée par les alliés, puis en menant un activisme débridé contre l’Etat. La violence que ces soldats perdus exerceront contre leur propre gouvernement ne pouvait être comprise par les masses.

    Le choix d’assassiner Walter Rathenau s’éclaire au soleil noir d’un nihilisme refusant totalement une société négatrice de leurs valeurs (dont le ministre social-démocrate était l’incarnation intolérable). Il fut donc leur victime expiatrice, non du fait qu’il était le responsable de l’armistice ou parce qu’il était d’origine israélite, mais parce qu’il incarnait, par sa valeur, l’avenir du système…

    Fournissant la voiture qui servit aux lieutenant de vaisseaux Kerm et Fischer pour abattre leur victime, Von Salomon sera traqué dans sa tentative de retrouver ses camarades encerclés. Ils se suicideront pour éviter la capture, ce destin ne sera pas offert à l’auteur. Arrêté, il passera plusieurs années en prison. Au bout de trois années d’isolement, on l’autorisera à recevoir un livre, Le Rouge et le Noir de Stendhal et à en écrire un, Les Réprouvés. Dès sa publication, il exercera une fascination qui est loin d’être éteinte.

    Von Salomon à sa sortie de prison devra assurer sa survie par de multiple petits boulots, avant de trouver sa voie comme scénariste pour les studios de cinéma. Amoureux de la France, il s’installe un temps au Pays Basque. Toujours en contact avec la mouvance national-révolutionnaire, il observe la montée du nazisme. Après la prise de pouvoir par Hitler, il refuse les honneurs que lui offre le régime et s’enferme dans un «exil intérieur» comparable à celui d’Ernst Jünger. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il sera inquiété par les Américains . Ceux-ci n’ayant rien à lui reprocher au final, il sera libéré après plusieurs mois d’internement et reprendra son activité cinématographique,avant de mourir en 1972.

    Source

    http://www.voxnr.com/7466/les-reprouves-dernst-von-salomon-grandeurs-et-limites-de-lactivisme

  • Samedi dernier : c'était la journée de la fierté parisienne et la marche en honneur à Sainte Geneviève

    Samedi 14 janvier, l’association Paris Fierté invitait une nouvelle fois les Parisiens à venir célébrer la culture et l’histoire de leur ville.

    A 15 h, le public était accueilli sur une péniche pour se retrouver dans un bistrot guinguette à la parisienne. La péniche a vite été pleine à craqué, et la bonne humeur était de rigueur !

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    A l’issue de la journée, mille Parisiens se sont rendus aux flambeaux en l’honneur de Sainte-Geneviève. Les musiques populaires ont succédé aux slogans à la gloire de Paris, dans un spectacle son et lumière qui a ravi les passants.

    Le formidable succès de cette journée prouve, une fois de plus, que les parisiens ne sont pas prêts d’abandonner leur ville : demain comme aujourd’hui, ils défendront Paris !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/