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culture et histoire - Page 1055

  • Éléments N°164 : Gauche-droite, c’est fini !

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    Depuis que la gauche s’est employée à remplacer son ancien électorat par des catégories extérieures aux catégories nationales et à favoriser avant tout la mondialisation des échanges, deux dynamiques nouvelles sont à l’œuvre dans le paysage politique européen. (…)

    La première dynamique est la dynamique identitaire. Elle peut s’exprimer à gauche comme à droite. En dépit de tout ce qui les oppose, elle comprend aussi bien les nationalistes identitaires que les tenants du multiculturalisme. Dans l’un et l’autre cas, la notion décisive est celle d’ethnos, c’est-à-dire de personnalité historique ou ethnoculturelle, considérée comme non négociable.

    La seconde dynamique est celle du populisme. Elle ne se confond pas avec la précédente, même si elle peut parfois la rejoindre. À la façon du boulangisme, le populisme mêle lui aussi des éléments de gauche et de droite. Mais surtout, il ne se réclame pas seulement du peuple-ethnos, mais avant tout du peuple-démos, c’est-à-dire du peuple politique, et subsidiairement du peuple-plebs, c’est-à-dire des couches dominées. En France, il correspond sociologiquement aux classes populaires et aux éléments de la classe moyenne menacés de déclassement, et géographiquement à la « France périphérique » par opposition aux métropoles mondialisées.

    Le populisme s’appuie sur le principe de la souveraineté populaire et dénonce ses limitations par la démocratie libérale et l’État de droit. Déçus par la mondialisation comme par les institutions européennes, physiquement hostiles à la privatisation du sens de l’existence comme à l’avènement d’un homme hors-sol, dépouillé de ses racines et de sa mémoire, révulsés par les mouvements migratoires, hantés par la peur de la désagrégation de la sociabilité qui leur est propre, mus surtout par un puissant ressentiment envers les élites, les populistes s’efforcent d’articuler une nouvelle demande sociale : demande de repères en matière de mœurs, demande de cadres protecteurs, demande d’une politique qui ne se ramène pas à la gestion, demande d’une démocratie réelle, demande d’autorité.

    François Fillon n’est pas un populiste. Il s’adresse avant tout aux bourgeois retraités qui forment le socle de l’électorat de droite, et qui aspirent à la fois à un paisible conservatisme des mœurs et à un libéralisme modéré. Mais c’est là que le bât blesse. Ceux qui se réclament de cette improbable alliance se retrouvent un jour ou l’autre dans une position intenable : s’ils appliquent un programme libéral, qui comprend l’ouverture des frontières, la politique des droits individuels et la soumission de l’entreprise aux exigences des propriétaires du capital, ils déçoivent les conservateurs ; s’ils appliquent un programme conservateur, qui implique la protection de la société, le maintien des frontières et le primat de l’intérêt national, ils déçoivent les libéraux.

    La question qui se pose est alors celle-ci : peut-on encore, sans tomber dans l’incohérence, être à la fois conservateur et libéral aujourd’hui ?

    Au sommaire du N°164 d’Eléments

    • Entretien exclusif avec Marcel Gauchet
      « La bien-pensance engendre la crétinisation »
    • Populisme, la grande peur des élites, par Alain de Benoist

    Dossier : Droite-gauche, c’est fini !

    • Politique-fiction : Le Pen-Mélenchon au second tour
    • L’obsolescence programmée du clivage droite-gauche
    • Pourquoi les vrais socialistes font la guerre à la gauche
    • Entretien avec Charles Robin
    • Rencontre avec Bernard Langlois, membre fondateur d’Attac et de Politis

    Et aussi…

    • L’AF et ses dissidents
    • Les nouvelles têtes à claques du libéralisme
    • La France buissonnière de Sylvain Tesso
    • Littérature : entretien avec Louis Jeanne
    • La leçon de Gabriel Matzneff
    • Tintin : retour au pays des Soviets
    • À la redécouverte de Thomas Sankara
    • Après nous le déluge ? La réponse de Sloterdijk
    • Philosophie : L’esprit dépend-il de la matière ?
    • L’esprit des lieux : Venise

    http://www.voxnr.com/7782/elements-n164-gauche-droite-cest-fini

  • Quotient intellectuel et immigration : quelques vérités dérangeantes

    C'est un fait, le taux de réussite aux tests de QI est plus élevé dans les pays occidentaux que dans les pays africains. Cela peut s'expliquer de deux façons, mais le résultat est le même.
    Soit l'instrument de mesure est fait pour ce qu'il devait initialement mesurer, à savoir le quotient intellectuel d'un Occidental, et les enfants africains sont naturellement pénalisés par ce système.
    L'instrument est alors subjectif et l'adaptation impossible, puisque les Africains ne sauraient se soumettre avec succès à un système mental qui les handicape.
     
    Soit l'instrument est objectif, et les résultats préoccupants pour les enfants français : en effet, la cohabitation avec des élèves statistiquement moins performants constituera, cette fois pour eux, un handicap.
    On observera toutefois que les enfants asiatiques obtiennent des scores aussi bons, voire souvent meilleurs que les enfants européens aux tests de QI.
     
    Jean-Yves Le Gallou, Immigration, la catastrophe, que faire ?
     

  • De quoi la « Décadence » d’Onfray est-elle le nom?

    Comme Hegel avant lui , « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » affirmait Paul Claudel, au lendemain de l’atroce guerre civile européenne, de l’épouvantable boucherie de 14-18 dont nous ne nous sommes jamais vraiment remis. Cette idée de la disparition programmée de la civilisation européenne, et plus largement « occidentale », est au cœur du nouveau livre de Michel Onfray, Décadence – de Jésus au 11-Septembre, vie et mort de l’Occident. Nous ne l’avons pas lu  mais  les médias et son auteur l’ont largement commenté et dévoilé au fil des articles et des entretiens qui y ont été consacrés. M. Onfray s’y livre (comme souvent)  à des attaques,  peu nuancées et caricaturales,  contre un catholicisme qui  visiblement l’obsède  et se serait imposé avant  tout par la violence,  les persécutions  et  dans  le sang et « (« deux mille ans d’antisémitisme chrétien, et son terrible couronnement par la Shoah »). Il  avance que  «La civilisation judéo-chrétienne européenne se trouve en phase terminale» , constat qu’il veut clinique, « comme un médecin le ferait d’une desquamation ou d’une fracture, d’un infarctus ou d’un cancer»

    Une analyse dont le caractère factuel est parfois difficilement contestable, peut être  recevable ou à tout le moins  légitimement argumentée comme lorsqu’il note que « l ‘effondrement du judéo-christianisme en Europe, la baisse du taux de fécondité de sa population couplée à la Résurgence de l’Islam et à l’augmentation de son taux de fécondité, témoigne en faveur de l’islam» ( « nous avons le passé pour nous, ils ont l’avenir pour eux» prophétise-t-il),  «porteur d’une nouvelle spiritualité européenne capable de disposer de la puissance avec laquelle se constituent les civilisations nouvelles ». Michel Onfray fustige aussi  Vatican II qui « a fait de Dieu un copain à tutoyer » et souligne  aussi que  « les législations postchrétiennes qui libèrent la sexualité et la découplent de la procréation, de l’amour et de la famille contribuent à l’effondrement démographique ». 

    « Le judéo-christianisme a régné pendant presque deux millénaires. Une durée honorable pour une civilisation. La civilisation qui la remplacera sera elle aussi remplacée. Question de temps. Le bateau coule: il nous reste à sombrer avec élégance.». A cette civilisation islamique prédit-il encore  succédera  le grand tout, le magma mondialiste « une civilisation planétaire,  en réseau (…)  car les nations ont disparu, les territoires  ont disparu (?),  on  est dans le temps réel de l’appel téléphonique, de l’écran vidéo ( ?)». Pour autant, il  prend bien soin de dire « (qu’il n’est)  pas de ceux qui dirait:  attention  il faudra  bien voter la fois  prochaine fois sinon on aura l’islam au pouvoir».    

    L’immigration non européenne est appréhendée par Onfray comme inéluctable, fatalisme duphilosophe nietzschéen bien étranger, soit dit en passant, au génie et au caractère de notre civilisation.  « Le blanc», dit-il,  «va être une vieille chose dépassée et il y  aura  métissage et disparition et je ne suis pas de ceux qui disent oh la la  le grand remplacement, catastrophe, oh la la , le métissage  nos étions  une  race supérieure et il y a des  races inférieures qui sont en train de nous dominer, de nous posséder etc.  Je  dis juste  est-ce qu’on peut,  à la Spinoza , un ni rire ni  pleurer , mais comprendre…». Peut-être peut-on rappeler à M. Onfray que la volonté de défendre son identité qu’elle soit physique, culturelle ou spirituelle n’implique aucun racisme. Et certainement pas la dévalorisation, le mépris, la haine de l’autre mais,  le plus souvent au contraire,  une saine estime de soi, la pleine perception que la beauté de notre monde réside dans sa diversité, sa pluralité, ses différences.  Dévalorisation, mépris et haine qui s’exercent a contrario exclusivement chez les grands prêtres de l’idéologie dominante dans les médias,  contre les Européens qui veulent rester eux mêmes, mais jamais vis-à-vis des autres  peuples,  communautés  ou  ethnies qui à travers le monde manifestent le même souci respectable. 

    De la question  identitaire aux préoccupations souverainistes,  M.  Onfray, toujours sur Europe 1 , énonçait sur le même mode le caractère irréversible  de la  dépossession de la maîtrise de notre destin:  «le prochain président de la République va défendre l’Euro, l’Europe, le marché, le libéralisme. Nous allons continuer dans le même sens. Si ce n’était pas le cas, et que par exemple Marine Le Pen était élue»,  «ce serait le bazar dans la rue», « on aurait le syndrome de Tsipras (le Premier ministre grec eurosceptique d’extrême gauche qui s’est finalement couché devant Bruxelles, NDLR). C’est-à-dire que l’Europe ferait son travail. L’Europe libérale n’est pas méchante, mais elle obéit à une forme de fatalité. C’est comme ça que ça se passe, et ça contribue à une dilution des souverainetés, des souverainismes et des frontières. Ce n’est ni bien ni mal, c’est ainsi »… Ni bien ni mal? Une Europe écrit-il pourtant,  dominée par un   libéralisme qui, selon lui, est  « un facteur d’enrichissement des riches et, la plupart du temps, d’appauvrissement des pauvres ». «L’Europe est à prendre, sinon à vendre».

    Comme Eric Zemmour notamment, Michel Onfray réitère dans son dernier  livre  « son admiration pour le travail de Samuel Huntington et son Choc des civilisations (1996), un livre, écrit Onfray, validé par le réel bien qu’il fut déconsidéré lors de sa parution en France par l’intelligentsia parisienne ». Cet avis,  comme plus largement ses considérations sur notre civilisation et l’assomption de l’islam,  avaient  déjà été  tenus par le philosophe-essayiste lors d’une conférence en août 2013: « Prétendre qu’il n’y a pas un choc des civilisations entre l’occident localisé et moribond et l’Islam déterritorialisé en pleine santé est une sottise qui empêche de penser ce qui est advenu, ce qui est, et ce qui va advenir».  Bruno Gollnisch notait pour sa part,  dans un entretien accordé au magazine  Zur  Zeit en 2015 , que si certaines analyses historiques, objectives  de M. Huntington  peuvent être validées, il  restait  très « circonspect »  sur cette théorie du « choc des civilisations brandi par les neocons ».   « Elle  a contribué à la justification de la catastrophique guerre contre l’Irak de 2003, nous en voyons les effets désastreux aujourd’hui, et à une volonté plus générale de remodelage  du Proche-Orient, toute aussi chaotique dans ses effets ».

    Reste que l’athée Onfray décrit parfaitement la déshérence spirituelle d’un « Occident (qui) ne vit désormais que dans le consumérisme.» Or,« On ne donne pas sa vie pour un iPhone. L’islam est fort, lui, d’une armée planétaire faite d’innombrables croyants prêts à mourir pour leur religion, pour Dieu et son Prophète. Nous avons le nihilisme, ils ont la ferveur ; nous sommes épuisés, ils expérimentent la grande santé,  nous vivons englués dans l’instant pur  ils tutoient l’éternité. ».

    Cette réflexion d’Onfray ne nous est pas bien sûr  pas totalement étrangère. Nous l’avons écrit  sur ce blogue ces dernières années, c’est par la réaffirmation des valeurs qui ont fait la force, le génie, et la grandeur de notre civilisation helléno-chrétienne,  que nous gagnerons le respect  des populations immigrées ; valeurs qui si elles étaient portées fièrement,  seraient   même  un facteur d’assimilation. Mais valeurs  piétinées allègrement le plus souvent par les autoproclamés défenseurs cosmopolites de  la laïcité,  d’une république bien peu romaine, mais  progressiste,  décadente,  affaissée, sans âme…

    Bruno Gollnisch relevait que « la nature a horreur du vide ». « Nos églises se vident, les mosquées sont pleines. C’est aussi sur le vide spirituel de l’occident, de nos nations dites avancées, mais surtout désenchantées, que prospère l’islamisme. Quelles valeurs autres que matérialistes, hédonistes, marchandes, relativistes avons-nous à opposer à l’islam conquérant ? La quête du Beau, du Bien, du Vrai qui, dés la Grèce antique, a façonné l’esprit, le génie de notre civilisation, est battue en brèche, moquée, vilipendée. En refusant de reconnaître les racines chrétiennes de l’Europe, les instances Bruxelloises ont fait aussi, à leur niveau, le jeu de l’islam radical. En désarmant les âmes, on affaiblit aussi les cœurs et les esprits ».  L’Islam -dans sa composante fondamentaliste mais pas que–  prospère  en réponse au matérialisme et à ce vide spirituel occidental qui ne peut être comblé uniquement  à l’évidence par la déclaration des droits de l’homme,  les centres commerciaux et le mariage pour tous.

    Enfin, et nous le rappelions  pareillement, cette immigration massive  qui découle aussi de l’explosion démographique des pays du sud, « n’est pas l’œuvre d’un complot fomenté par les mollahs, les docteurs de la foi de l’université al azhar du Caire ou le Grand Mufti de Jérusalem. Elle est plus simplement de la responsabilité directe des politiques criminelles menées par la gauche et la droite depuis quarante ans, par soumission au grand capital apatride, lâcheté, aveuglement, bêtise ou cosmopolitisme. Il ne faut pas l’oublier.»

    https://gollnisch.com/2017/01/20/de-quoi-decadence-donfray-nom/