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culture et histoire - Page 1240

  • Regards antagonistes sur Louis-Philippe

    Dédaigné par l’historiographie, le règne de Louis-Philippe continue de susciter rejet et critiques.

    On dénonce volontiers l'usurpateur fils de régicide, ou un roi bourgeois confisquant au profit des riches la révolution de 1830... Il est temps de nuancer ces jugements.

    C'est à cela qu'invite l'un des ouvrages les plus élogieux parus sur la question, Louis-Philippe, le Prince et le Roi, d'un universitaire britannique, Munro Price. Le professeur Price, quoiqu'il ait longtemps vécu et enseigné en France, n'entre pas dans nos querelles internes. Il ne voit le duc d'Orléans ni comme un usurpateur fils de régicide, ni comme un roi bourgeois confisquant au profit des riches la révolution de 1830. Libre de nos partis pris politiques et de nos différends jamais réglés, même s'il les connaît très bien, il a tout loisir de poser sur l'homme et sur l'oeuvre un regard dépourvu d'a priori, de les estimer à ce qu'il pense être leur juste valeur, de les critiquer à l'occasion, de les approuver souvent. En soustrayant le débat aux Français, il le dépassionne.

    Un règne réparateur

    D'un autre côté, et c'est là que le bât blesse un peu, la sympathie manifeste de Munro Price envers Louis-Philippe n'est pas dépourvue de subjectivité : s'il l'apprécie tant, c'est d'abord parce qu'il fut, et ne le cacha jamais, un anglophile, sinon un anglomane, convaincu, ouvertement admirateur du système politique anglais et qu'il essaya de l'acclimater chez nous. L'argument n'est pas le mieux choisi pour ramener l'opinion nationale du côté du Prince... Cela dit, et même si l'on n'adhère pas à cette vision, le livre de Price est intéressant par de nombreux points.

    D'abord parce qu'il écrit d'une manière que la plupart des universitaires français abhorrent comme indigne d'eux, c'est-à-dire en mêlant la biographie à l'histoire politique, pour l'excellente raison que la vie du roi et son règne sont, en effet, indissociables. Ce choix, ordinaire dans le monde anglo-saxon, rend l'ouvrage agréable à lire et permet d'entrer dans les subtilités de la Charte, sa mise en oeuvre, ses échecs, ses succès sans éprouver le terrible ennui qu'inspirent la plupart des travaux français consacrés à l'histoire politique de la Restauration, qui leur interdit de sortir d'un cercle étroit de spécialistes.

    Ensuite parce que Price choisit de mettre en valeur, peut-être parfois de façon exagérée, le rôle tenu auprès de Louis-Philippe par sa soeur, Madame Adélaïde. Caricaturée, vilipendée, la princesse n'avait pas fait jusqu'ici l'objet d'un travail de recherche sérieux. Voilà ce vide comblé et ce que l'on découvre réserve quelques surprises. On la savait intelligente, cultivée, indépendante, conseillère avisée, et la partisane la plus décidée de son frère, Price la montre moins voltairienne et plus féminine qu'on le pensait. Faut-il cependant conclure que sa mort, en décembre 1847, fut le coup fatal porté au régime ? Il y en eut d'autres et la disparition tragique, en 1842, du jeune duc d'Orléans fut certainement plus décisive.

    Si tout cela peut se discuter, il est en revanche impossible de retirer au livre de Price sa principale qualité : rappeler, preuves à l'appui, combien les dix-huit années de règne du roi des Français furent bonnes et réparatrices pour la France et le monde. Sans doute continuera-t-on longtemps à reprocher au duc d'Orléans d'avoir, selon ses mots, « ramassé la couronne », mais Price pose la seule question valable : que serait-il arrivé s'il ne l'avait pas fait ? La réponse fait beaucoup pardonner à la monarchie de juillet.

    Marie-Amélie, nièce de Marie-Antoinette

    Trois femmes comptèrent dans la vie de Louis-Philippe : Mme de Genlis, qui l'avait élevé ; Adélaïde, sa cadette, et Marie-Amélie, son épouse. Si cette princesse s'impliqua de façon moins visible dans la politique de son mari et parut jouer essentiellement un rôle de mère modèle, qu'elle fut au demeurant, il ne faut pas sous-estimer son importance. Beaucoup de choses eussent été plus difficiles pour le duc d'Orléans s'il n'avait réussi, en 1809, à épouser une Bourbon-Siciles, et la propre nièce de Marie-Antoinette.

    Cette union, qui donnait à la princesse, terrifiée par la perspective de rester fille, le statut conjugal tant attendu, et au prince la respectabilité perdue par le vote régicide de son père, ne fut pas un mariage de convenance et d'intérêts. Philippe et Amélie, qui s'étaient appréciés de prime abord, formèrent un couple très uni et sincèrement épris. Elle contribua à lui rendre sa place dans la famille royale et il lui en fut reconnaissant. Née et élevée pour être reine, elle assuma, quoique à regret, le rôle qui lui était échu, imposa un ton que la cour de son mari n'eût pas eu sans elle, et, surtout, aida puissamment à rétablir avec les autres dynasties des relations sur lesquelles reposaient l'essentiel de la diplomatie.

    Florence Vidal, qui lui consacre une biographie, sait tout cela, et s'en montre agacée. Les "perfections" de Marie-Amélie, sa piété, sa dévotion, son dévouement conjugal, sa tendresse maternelle exacerbée, y compris envers le petit duc de Penthièvre, attardé mental mort à cinq ans, ses bonnes manières, sa charité composent un tableau édifiant qu'elle aimerait fracasser tant il jure avec nos moeurs modernes. Ambition impossible : la reine fut irréprochable. Alors, il convient de monter en épingle son milieu familial, et il est vrai que la cour de Naples, le couple étrange formé par ses parents, se prêtent aux critiques.

    De déplorer que la jeune fille n'ait pas su se libérer de l'influence de leur éducation, comme si la chose était envisageable. De lui reprocher d'être restée un parfait produit du monde d'avant, de n'avoir pas compris la marche du progrès, d'avoir été conformiste, de « n'avoir pas réfléchi à la nature

    de la pauvreté », quand « il eût été nécessaire et légitime de mobiliser son énergie pour comprendre les besoins de son temps »...

    C'est, au terme d'un livre trop souvent ricanant, conclure en procureur d'un mauvais procès plutôt qu'en historien. Mieux vaut relire la biographie (Perrin, 1998) que Madame, comtesse de Paris, consacra à son aïeule. Peut-être, en effet, faut-il être reine pour parler d'une reine avec justice...

    Vérité scabreuse

    Jeté sans un sou sur les routes de l'exil à dix-neuf ans en compagnie de sa soeur, Louis-Philippe fit l'expérience, sinon de la pauvreté, du moins de la gêne. Il travailla pour gagner son pain et celui d'Adélaïde. Expérience qui ancra en lui une peur compulsive de manquer. Même rentré en France,même après avoir récupéré l'essentiel de sa fortune immense, même roi, il craignit de voir un jour ses enfants réduits à de telles extrémités et accumula afin de les préserver.

    Rien d'étonnant s'il désira, pour établir l'un des cadets, l'héritage de la maison de Condé sur le point de s'éteindre. Le dernier prince avait soixante-dix ans, était le parrain du duc d'Aumale et testa, en effet, en faveur de son filleul. Peu après, le 28 août 1830, on le retrouvait pendu à l'espagnolette de sa chambre. Le suicide parut improbable. On cria au meurtre. On désigna la coupable, Mme de Feuchères, aventurière anglaise qui avait fait de la vie de son vieil amant un enfer. Elle héritait d'une fortune colossale, le reste allait à Aumale. La presse se déchaîna, accusant le roi d'avoir commandité un crime. En fait, la vérité, scabreuse, ne pouvait être révélée à la prude opinion de l'époque... Cette vérité, qu'il évacue en dix lignes méprisantes, Dominique Paladilhe, biographe du dernier prince de Condé, la connaît, mais elle ne permet pas d'instruire à charge contre les Orléans ; il n'en tient donc pas compte. Dommage car ce bon spécialiste du catharisme est d'ordinaire mieux inspiré.

    Affaire policière

    À l'aube du 18 août 1847, la duchesse de Choiseul-Praslin est retrouvée massacrée à coups de couteau dans sa chambre. Les soupçons se portent immédiatement sur le duc, qui se suicide sans avoir avoué. Dénouement sanglant d'un mariage qui avait réconcilié les noblesses d'Ancien Régime et d'Empire, la victime étant la fille unique du maréchal Sébastiani. Au-delà de ce fait divers prévisible, car tout Paris connaissait la mésentente du couple, les infidélités du beau Théobald, la jalousie maladive de Fanny que dix maternités avaient rendue obèse, c'est le procès du régime que l'opposition va instruire. Pourquoi n'a-t-on pas arrêté Choiseul dès la découverte du crime ? Lui a-t-on fourni le poison qui lui a permis d'échapper à la justice ? Est-ce son rang de pair de France, sa place dans l'entourage de la duchesse d'Orléans qui lui ont valu d'échapper aux procédures communes ? Le discrédit jeté sur le noble Faubourg pèsera lourd dans les événements de février 1848.

    Pourtant, il a été très peu écrit sur le sujet, les descendants ayant toujours tenu à laisser dans l'oubli cette sordide affaire. Anne Martin-Fugier, spécialiste de l'histoire sociale du XIXe siècle, a choisi le biais de la version romancée pour présenter les faits. « Une nymphomane vertueuse », comme Maxime du Camp surnomma la pauvre duchesse, coupable d'aimer un mari qui ne l'aimait plus, en croisant les points de vue des témoins et des proches, brosse moins les détails d'une enquête policière trop évidente que ceux des préjugés d'un monde et d'une époque.

    Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 février 2010

     Munro Price : Louis-Philippe, le Prince et le Roi ; Fallois, 480 p., 26 euros.

     Florence Vidal : Marie-Amélie de Bourbon-Siciles ; Pygmalion, 380 p, 22,90 euros.

     Dominique Paladilhe : Le Prince de Condé ; Pygmalion, 200 p., 22,50 euros.

     Anne Martin-Fugier : Une nymphomane vertueuse ; Fayard, 180 p, 19 euros.

  • Quand l’obscurantisme des « Lumières » nous aveugle !

    A partir de l'article du sieur Frédéric Lewino sur le Moyen Age, publié dans Le Point pourrait être écrit un « discours de la méthode » de manipulation des médias aujourd'hui. Il s'agit d'un véritable cas d'école.

    L'article en question est de la même veine que l'anecdote contée par Régine Pernoud au début de son livre Pour en finir avec le Moyen Age.

    Aussi, seule cette source, Régine Pernoud, autrement moins docte, moins érudite et moins célèbre que le journaliste du Point pourrait servir à mettre en lumière l'obscurantisme du frère Fréderic.

    Son anecdote la voici :

    « Comme cela se passait il y a déjà plusieurs années et que le neveu en question a aujourd'hui atteint l'âge de la majorité selon le Code civil, je croyais que les choses avaient changé depuis. Mais voilà qu'il y a quelques mois (juillet 1975), me promenant avec la petite-fille d'une de mes amies (Amélie, 7 ans), celle-ci me lance joyeusement :

    — Tu sais, à l'école, j'apprends le Moyen Age.

    — Ah, très bien ! Et comment était-ce, le Moyen Age ? Raconte.

    — Alors, il y avait des seigneurs (elle cherche un peu avant de retrouver le mot difficile...) des seigneurs féodaux. Alors ils se faisaient tout le temps la guerre et avec leurs chevaux ils allaient dans les champs des paysans et ils abîmaient tout.

    Un cornet de glace a ensuite capté son attention et mis fin à sa description enthousiaste. Cela m'a fait comprendre qu'en 1975 on enseigne l'histoire exactement comme on me l'avait enseignée à moi-même il y a un demi-siècle ou davantage. Ainsi va le progrès.

    Et du même coup, cela m'a fait regretter l'éclat de rire — assez peu charitable, reconnaissons-le — que j'avais eu quelques jours auparavant en recevant un coup de téléphone d'une documentaliste de la TV — spécialisée qui plus est dans les émissions historiques !

    — Il paraît, disait-elle, que vous avez des diapositives. Est-ce que vous en avez qui représentent le Moyen Age ?

    — ? ? ?

    — Oui, qui donnent une idée du Moyen Age en général : des tueries, des massacres, des scènes de violence, de famines, d'épidémies...

    Je n'avais pu m'empêcher d'éclater de rire, et c'était injuste : visiblement cette documentaliste n'avait pas dépassé le niveau d'Amélie sur le point particulier de l'histoire du Moyen Age. Mais comment l'aurait-elle dépassé ? Où en aurait-elle appris davantage ? »

     (En bleu les extraits de l'article)

    Les mensonges du Point :

    «C'était le règne de Robert le Pieux, le deuxième Capétien, avec ses épidémies, ses famines, ses guerres incessantes. Le paradis...

    Oui-da, que la vie était belle en 1016 avec ses famines, ses épidémies, ses guerres. À chaque époque ses peines et ses malheurs. Et quand un noble vieillard prétend que c'était mieux à son époque, c'est qu'il commence à perdre la mémoire. »

    La vérité restaurée:

    Dans son livre, Pour en finir avec le Moyen Age , page 17, Régine Pernoud (RP) souligne :

    « Aussi bien, des érudits en notre siècle ont-ils faits un remploi du terme renaissance. Constatant qu'autour de Charlemagne ont cultivait assidument les auteurs latins et grecs, ils ont parlé de « Renaissance carolingienne », et le terme est communément admis. D'autres plus hardis ont parlé de renaissance du XIIème siècle, voire d'humanisme médiéval.»

    […] « On va ainsi de renaissance en renaissance, ce qui ne manque pas d'être suspect. »

    Entre l'an 800 et le XIIème siècle, l'an 1016 est plus ou moins au milieu. Alors elle n'est pas belle la vie en 1016 ? Qui est le noble vieillard ? Qui est l'ignoble ignare ?

    Quant aux guerres du Moyen Age, on est loin des millions de morts de 14-18 et des dizaines de millions de 39-45. Mais cette idée n'effleure même pas notre historien du jour.

    Les mensonges du Point :

    Pas de terrorisme ! Pas de crainte de réchauffement climatique ! Pas de chômage ! Pas de Le Pen !

    La vérité restaurée:

    - La terreur islamique n'a pas encore fermé l'accès aux lieux saints, il est vrai. Les Turcs ne vont exterminer les chrétiens de Jérusalem qu'en 1078. Mais ces pratiques barbares, de conversion par la force et d'extermination de tous ceux qui ne veulent pas se soumettre, ont commencé dès l'hégire, soit 632 ! La terreur islamique est telle qu'elle seule réussit à assurer l'unité des habitants du pays sous le commandement de Charles Martel en 732 à Poitier.

  • « La franc-maçonnerie et la Révolution française »

    Talmeyr.jpgQui sont les responsables de l’état actuel catastrophique de notre pays la France, à quelle date la déchéance de notre pays a-t-elle commencée et dans quel but ? Quel est le régime qui nous a conduits à une décadence totale ? La France était la première puissance occidentale avant 1789. Que sommes-nous aujourd’hui, pourquoi, comment et à cause de qui ? Qu’a fait de notre si beau pays, la France, la judéo-maçonnerie via ses loges et son outil : La République dite française ?  Pour écouter  ou télécharger gratuitement le livre audio : http://bit.ly/1pZ2Zsa

    Quel a été, en 1789, en 1792 et en 1793, le rôle exact de la Franc-maçonnerie de France dans la Révolution française ?

    Ce que M. Maurice Talmeyr a voulu démontrer dans son livre « La franc-maçonnerie et la Révolution française » que nous avons enregistré en livre audio, http://bit.ly/1pZ2Zsa disponible gratuitement, afin de le diffuser au plus grand nombre, c’est que la Révolution, bien loin qu’elle fût nationale dans ses origines profondes et dans ses aspirations, a été l’œuvre exclusive d’une secte qui tendait précisément et qui tend de nos jours encore à la destruction de toutes les nationalités.

    Et ce thème, M. Maurice Talmeyr l’a exposé et développé, avec une clarté, une logique, une vigueur saisissante et une abondance de documentation propre à satisfaire les critiques les plus exigeants. Il n’enguirlande pas la vérité. Il la montre telle quelle, avec preuves irrécusables à l’appui, et en un style sobre, incisif.

    « D’après les documents les moins niables, explique Maurice Talmeyr, et contrairement à une légende audacieusement fabriquée, la nation française, comme masse populaire, en dehors d’une certaine noblesse, d’un certain clergé et d’une certaine bourgeoisie, était alors profondément catholique et royaliste. »

    Et comment, dès lors, comprendre « une nation qui a la religion et la monarchie dans le sang, qui les veut, qui ne veut qu’elles, et qui les renverse avec fureur » ?

    La mise à mort de Louis XVI a été décidée, dix ans d’avance, dans la tenue illuministe de Wilhelmsbad.

    La trahison, elle était partout à la Cour de Louis XVI. Dans cet ordre d’idées, M. Maurice Talmeyr établit sur des documents irrécusables que le Roi n’a jamais donné, au 10 août 1792 cet ordre de cesser le feu, qui perdit la monarchie et qui fut donné cependant au nom du Roi.

    Il prouve de même que ni l’assemblée législative n’a voté l’emprisonnement de Louis XVI au Temple, ni la Convention n’a voté la mort du Roi. L’assemblée législative a voté que le Roi logerait au palais du Temple, mais non pas dans la Tour du Temple, qui était une prison.

    Et quant à la Convention, elle a réellement repoussé la mort du Roi par 13 voix de majorité. C’est un pouvoir occulte qui a emprisonné le Roi et qui l’a condamné à mort par falsification de scrutin. Et ce pouvoir occulte, c’est la franc-maçonnerie. Ce n’est pas là, évidemment, ce que nous ont appris les historiens de la Révolution, et M. Maurice Talmeyr semble conclure à bon droit :

    Si la Révolution, que personne ne confond avec l’évolution, n’est pas le grand mouvement humain auquel beaucoup d’honnêtes gens ont cru et croient encore, si elle n’est pas ce grand fait social provenant naturellement d’intérêts et de besoins profonds, et si, au contraire, elle n’a jamais été qu’un bluffe immense, dirigé et lancé contre le Christianisme universel, tous nos malaises moraux, toutes nos perturbations, se comprennent et s’expliquent. Sinon, ils ne se comprennent pas, et ne peuvent sérieusement se déduire de rien.

    Ou la Révolution est un mouvement naturel, providentiel, et le trouble ne peut pas être toujours d’autant plus grand que les progrès des idées révolutionnaires sont plus grands eux-mêmes ! Ou la Révolution n’est bien que l’artifice et la machination de voleurs qui « percent la maison », et le trouble, alors, se comprend. Tout s’explique et tout s’éclaire… Enfin, et ce sera notre dernier mot, nous voyons peut-être aussi maintenant que l’histoire de la Révolution est à faire, et que nous ne la savons pas, que nous n’en savons rien. Nous avons donc un devoir tout indiqué, c’est de l’apprendre, d’abord pour la savoir, et pour pouvoir ensuite l’enseigner à la France !

    « Nous voyons maintenant que l’histoire de la Révolution est à refaire et que personne ne la sait, surtout parmi ceux qui devraient la savoir. Nous n’avons donc qu’une chose à faire, c’est de l’apprendre, d’abord pour la savoir, ensuite pour l’apprendre à la France. »

    « Pour l’apprendre à la France », nous mettons donc, [Royalistes.Net], à disposition et gratuitement, une vidéo et l’enregistrement http://bit.ly/1pZ2Zsa mp3 de l’ouvrage de M. Talmeyr et vous invitons à l’écouter et le diffuser au plus grand nombre.

    Non, nous ne célèbrerons pas 1789  ! Vive le Roi ! A bas la république judéo-maçonnique !

    http://royalistes.net/

  • La conduite du changement dans l'ingénierie sociale

    La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose toujours au praticien est "Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas une réaction de rejet ?" Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer, comment faire adhérer aux chocs et au reformatage qui s'en suit ? Comment faire aimer l'instabilité, le mouvement, la précarité, le "bougisme" ? Bref, comment inoculer le syndrome de Stockholm à des populations entières ? Un prélude consiste à préparer les esprits en faisant la promotion dans l'espace public de mots-clés tels que nomadisme, dématérialisation, déterritorialisation, mobilité,flexibilité, rupture, réformes, etc. Mais ce n'est nullement suffisant. Dans tous les cas, l'attaque directe, dont la visibilité provoque un cabrage réactif contre-productif, doit être abandonnée au profit d'une tactique indirecte, dite de contournement dans le vocabulaire militaire (Sun-Tzu, Liddell Hart).
         En termes de management et de sociologie des organisations, cette stratégie du choc indirect est appelée "conduite du changement", ou "management dirigé". Le numéro 645 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo rapporte ces propos de Renaud Dutreil, à l'époque ministre de la Fonction publique, tenus le 20 octobre 2004 dans le cadre d'un déjeuner-débat de la Fondation Concorde sur le thème"Comment insuffler le changement ?" : "Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques (...). Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure, c'est ce que fait très bien Michel Camdessus, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, il se recroquevillent comme des tortues (...)" La méthode illustrée par ce propos résume à elle seule l'esprit de l'ingénierie sociale - faire changer un groupe alors qu'il n'en éprouve pas le besoin puisque, globalement, ça marche pour lui - et la méthode proprement dite : le dysfonctionnement intentionnel de ce qui marche bien mais que l'on ne contrôle pas pour le remplacer par quelque chose que l'on contrôle ; en l'occurrence, la destruction des services publics qui marchent bien mais qui échappent à la spéculation et au marché pour les remplacer par des services privatisés et sur fonds spéculatifs.
         Pour ne parler que de la France, ce pays est, depuis la prise de pouvoir du gouvernement Sarkozy, l'objet d'une destruction totale, méthodique et méticuleuse, tant de ses structures sociales que politiques et culturelles, destruction accompagnée d'un gros travail de fabrique du consentement de sa population à une dégradation sans précédent de ses conditions de vie afin de les aligner sur celles de la mondialisation libérale. Par le passé, une destruction d'une telle ampleur, à l'échelle d'une nation, nécessitait un coup d'Etat ou une invasion militaire. Ses responsables étaient accusés de crime de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. (Ce que l'exécutif semble effectivement craindre, une révision de février 2007 du statut pénal du chef de l'Etat ayant abandonné l'expression haute trahison pour celle de manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat.) De nos jours, une conduite du changement bien menée réalise la même chose qu'un putsch ou qu'une guerre mais sans coup férir, par petites touches progressives et graduelles, en segmentant et individualisant la population impactée, de sorte que la perception d'ensemble du projet soit brouillée et que la réaction soit rendue plus difficile. Ainsi, Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF écrivait dans le magazine Challenges en octobre 2007 : "Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !"
         D'autres appellations peuvent encore qualifier cette méthode : stratégie de tension, pompier pyromane, ordre à partir du chaos, destruction créatrice,"dissoudre et coaguler", ou encore la trilogie du problème-réaction-solution. Kurt Lewin et Thomas Moriarty, deux fondateurs de la psychologie sociale, ont théorisé cette méthode en trois temps dans l'articulation entre ce qu'ils ont appelé "effet de gel" et "fluidification". L'effet de gel qualifie la tendance spontanée de l'être humain à ne pas changer ses habitudes et ses structures internes de fonctionnement, à entretenir son "habitus" dirait Bourdieu, tendance qui se trouve au fondement de toute culture et de toute tradition comme ensemble d'habitudes ordonnées propres à un groupe et transmises à l'identique entre générations. La fluidification désigne l'action extérieure au groupe consistant à jeter le trouble dans sa culture et ses traditions, créer des tensions dans le but de déstructurer ses habitudes de fonctionnement et de disloquer ce groupe à plus ou moins brève échéance. Affaibli et vulnérable, ses défenses immunitaires entamées et son niveau de souveraineté abaissé, le groupe peut alors être reconstruit sur la base de nouvelles normes importées, qui implantent un type de régulation exogène permettant d'en prendre le contrôle de l'extérieur.
         La célèbre phrase de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l'Union européenne, "Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise", pourrait servir de maxime à tous les ingénieurs sociaux. Une conduite du changement bien menée consiste ainsi en trois étapes : fluidifier les structures "gelées" du groupe par l'injection de facteurs de troubles et d'éléments perturbateurs aboutissant à une crise - c'est l'étape 1 de la création du problème, la destruction intentionnelle ou "démolition contrôlée" ;cette déstabilisation provoque inévitablement une réaction de désarroi dans le groupe - c'est l'étape 2, dont la difficulté consiste à doser avec précaution les troubles provoqués, une panique totale risquant de faire échapper le système au contrôle de l'expérimentateur ; enfin, l'étape 3, on apporte une solution de re-stabilisation au groupe, solution hétéronome que le groupe accueillera avec enthousiasme pour calmer son angoisse, sans se rendre compte que, ce faisant, il s'est livré à une ingérence extérieure
    Gouverner par le chaos

  • «Supplément aux entretiens de Georges Albertini», de Morvan Duhamel

    Note de lecture de Camille Galic, écrivain, journaliste, essayiste.

    ♦ A l’instar de Marine Le Pen qui se dit « pas gaulliste mais gaullienne », beaucoup de ceux qui ne l’ont pas connue idéalisent la première présidence de la Ve République, quand souveraineté aurait rimé avec intégrité. A ceux-là on conseillera la lecture des entretiens que l’homme d’influence que fut Georges Albertini eut trois décennies durant avec de très hautes personnalités, particulièrement bien informées, des années 1950 jusqu’à sa mort en 1983 et que Morvan Duhamel, son plus proche collaborateur à la revue Est & Ouest, retranscrivait fidèlement.

    Trois volumes ont ainsi déjà été publiés aux éditions Amalthée,Entretiens confidentiels de Georges Albertini, Les Ecrits en prison de Georges Albertini et En mission pour Georges Albertini déjà recensés ici (1). Supplément aux entretiens de Georges Albertiniclôt le cycle.

    Comme pour les précédents volumes, on ne mettra pas en doute la fidélité du scribe ni celle d’Albertini lui-même dans la relation des propos qui lui étaient tenus lors de ses innombrables rencontres. Mais ses interlocuteurs étaient-ils tous fiables ? Sachant qu’il était très répandu et très consulté dans les cercles dirigeants, ne cherchaient-ils pas à l’influencer, voire à l’intoxiquer afin de régler de sombres comptes avec d’autres ministres, d’autres décideurs ? Sans doute, mais Albertini, ancien second de Marcel Déat, dont Le Monde écrivit après son décès qu’il « fréquenta, connut, conseilla, guida presque toutes les personnalités politiques de premier plan entre 1940 et 1981, organisa des campagnes électorales, fit écrire des centaines d’articles, prononcer des dizaines de discours, exerça le pouvoir par gens célèbres, interposés » n’était pas un naïf. Il savait distinguer le bon grain de l’ivraie dans les confidences et même secrets d’Etat qu’il recueillait.

    De la Résistance au grand banditisme

     Cela transparaît dans les chapitres portant sur l’OAS, l’enlèvement du colonel « factieux » Argoud à Munich et l’enlèvement à Paris puis l’assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, où l’on retrouve d’ailleurs les mêmes personnages (douteux), certaines des barbouzes – souvent des repris de justice s’étant, tel le gangster Jo Attia, refait une virginité dans la lutte contre l’Organisation Armée secrète – ayant participé plus tard à l’élimination définitive de Ben Barka. L’on retrouvera même quelques-uns d’entre eux dans l’instrumentalisation du meurtre en septembre 1968 du truand et gigolo serbe Stevan Markovic, garde du corps d’Alain Delon lui-même en cheville avec le Corse Marcantoni, « passé de la Résistance au grand banditisme ». Une affaire sordide dont on n’a jamais connu le fin mot (non plus que du rapt de Ben Barka) mais qui allait être utilisée par les gaullistes de gauche René Capitant, alors garde des Sceaux, et Louis Vallon pour barrer la route de l’Elysée au premier ministre Georges Pompidou. Une tentative vaine : ulcéré de voir le nom de son épouse Claude indûment mêlé par certains plumitifs à cette affaire sur la seule parole d’un autre voyou et indicateur serbe, Pompidou riposta par la « Déclaration de Rome » (janvier 1969) où il se portait ouvertement candidat à la succession de Charles De Gaulle. Ce qui eut pour effet de rassurer les Français qu’effrayait la prédiction du général : « Moi ou le chaos. » Sans la présence rassurante de Pompidou dans la coulisse, le « non » l’aurait-il emporté au référendum constitutionnel d’avril 1969, ce qui entraîna le départ immédiat de De  Gaulle ?

    Point commun de plusieurs des dossiers faisant l’objet de ces Entretiens : la porosité entre grande truanderie, services secrets (notamment le SDECE, que Pompidou fera réformer en 1970 par Alexandre de Marenches) et haute politique, sur fond de trafics d’héroïne – la fameuse French Connection – finançant entre autres des opérations inavouables et contraires à l’honneur d’un Etat se voulant de droit. En novembre 1972, Albertini relate ainsi que, selon Michel Poniatowski mis au parfum par les Américains, un certain nombre de hiérarques gaullistes seraient les « banquiers de la drogue ». Parmi eux, l’ancien résistant Joseph Comiti, député des Bouches-du-Rhône très lié aux milieux barbouzards et plusieurs fois ministre, et Achille Peretti, lui aussi ancien résistant entre autres créateur du réseau Ajax, député-maire de Neuilly avant Charles Pasqua et président de l’Assemblée nationale de 1969 à 1973 avant de siéger au Conseil constitutionnel jusqu’à sa mort subite en avril 1983. Or, « les agents américains auraient noté à maintes reprises que les trafiquants corses arrêtés par leurs services seraient pratiquement tous en possession de certificats de résistance établis par Achille Peretti ». Simple solidarité insulaire ou implication plus profonde ?

    Simone Veil, Holocauste et le désert médical

    Autre fréquentation intéressante pour Albertini, celle d’Alice Saunier-Seité, ministre des Universités sous Giscard et connue pour son franc-parler. Déplorant que la presse soit « achetée, aux ordres » – une situation qui n’a fait qu’empirer : lire Les médias en servitude (2) et La Tyrannie médiatique de Jean-Yves Le Gallou (3) –, elle se demande « comment les gens peuvent continuer à gober tout cela ». De même n’est-elle pas tendre pour sa collègue Simone Veil qui, ministre de la Santé et donc chargée de la réforme des études médicales, voulait « réduire de 3.000 en un an le nombre de diplômés ». Mme Saunier-Seité obtint que « la réduction intervienne en deux ans et porte seulement sur 2.000 étudiants » mais, quatre décennies plus tard, la France continue de payer très cher ce numerus clausus trop radical à l’origine de l’actuel « désert médical » imposé par la « mère » de la loi dépénalisant l’avortement avant de quitter le gouvernement pour conduire la liste de la droite aux élections européennes de 1979 où sa liste recueillit 27,7% des suffrages.

    Il est vrai que rien n’avait été négligé pour ce succès. De retour d’un déjeuner avec Mme Saunier-Seité le 14 mai 1979, Georges Albertini confie ainsi à Morvan Duhamel : « Selon Alice, l’interview de Darquier de Pellepoix (4), puis l’affaire du film Holocauste, n’auraient été montées que pour assurer sa publicité » – celle de Simone Veil, rescapée d’Auschwitz mais qui, rappelle Morvan Duhamel dans une note, « n’est jamais allée jusqu’à se présenter en témoin de l’existence et du fonctionnement de la moindre chambre à gaz homicide dans les camps de concentration où elle a séjourné ».

    Disciple de Georges Albertini, qui avait été très lié au défunt résistant, déporté puis député socialiste Paul Rassinier qui, le premier, mit en doute certains mythes de la Seconde Guerre mondiale, M. Duhamel livre un intéressant éclairage sur Oradour et s’intéresse à l’existence et au fonctionnement des chambres à gaz homicides dans un ultime chapitre, intitulé « Naissance d’une religion » mais que l’article 24 bis de la loi de 1881 sur la liberté de la presse nous interdit d’aborder ici.

    Camille Galic, 4/01/2016

    Morvan Duhamel, Supplément aux entretiens de Georges Albertini, éditions Amalthée 2015, 210 pages avec index.

    Notes :

    1. Entretiens confidentiels de Georges Albertini
    Ecrits en prison de Georges Albertini
    En mission pour Georges Albertini
    2. Les médias en servitude

    3. Disponibles à La Boutique de Polémia

    4. En octobre 1978, sous le titre provocateur « A Auschwitz, on n’a gazé que les poux », L’Express publia une interview de Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire aux questions juives alors largement octogénaire et assez diminué, qui provoqua une énorme vague d’indignation relayée et amplifiée par Simone Veil. A noter que celle-ci serait toujours la troisième « personnalité préférée des Français » (après le chanteur Jean-Jacques Goldman et l’acteur sénégalais Omay Sy) selon le « Top 50» publié le 28 décembre 2015 par le Journal du dimanche.

    http://www.polemia.com/supplement-aux-entretiens-de-georges-albertini-de-morvan-duhamel/

  • LA PRISE DE ROME PAR LES GAULOIS, PAR DOMINIQUE BRIQUEL

    La prise de Rome par les Gaulois, en 390 avant J.C., n’est pas une légende. Mais la tradition historique n’aurait-elle-pas amplifié cet événement ? Les récits transmis sur les oies sacrées du capitole, l’épée de Brennus, l’incendie de Rome, seraient-ils, eux, légendaires ? Quel vieux schéma mythique aurait transfiguré la réalité ?

    Avec Dominique Briquel, correspondant de l’Académie des inscriptions et belles lettres, auteur de La prise de Rome par les Gaulois, lecture mythique d’un événement historique.

    Source : CANAL ACADEMIE

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    Comme l’indique le sous-titre, l’ouvrage ne revendique aucune perspective historique, mais se veut une analyse dans une perspective comparatiste des récits faits par les auteurs antiques – essentiellement Tite-Live et Plutarque – d’un épisode qui traumatisa durablement les Romains.

    De ces événements, nous ne pouvons que supposer le déroulement réel : profitant de leur supériorité militaire, qui en faisait aussi des mercenaires recherchés, les Gaulois ont vraisemblablement mené un raid pour obtenir une rançon, dont la tradition fixe le montant à mille livres d’argent ; malgré les enjolivements postérieurs, il paraît probable que les Romains aient bien payé cette somme, peut-être pour éviter que la Ville soit brûlée, puisque les fouilles archéologiques n’ont révélé aucune trace de l’incendie que les auteurs antiques se sont plus à évoquer.

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  • Conférence Dextra 8 janvier 2016 : Qui contrôle notre monnaie ? Par Ludovic Greiling

    Pour la première conférence de l'année 2016, Dextra a la joie et l'honneur de recevoir Ludovic Greiling, journaliste et écrivain, qui traitera du sujet "Qui contrôle notre monnaie ?
    Nous vous attendons nombreux pour cette conférence au 19 rue Pascal, 5ème arrondissement, à partir de 19 h.
    Pour vous inscrire, cliquez ici

  • Livre : Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe

    « Le Paganisme est une Vue du monde

    basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme.

    Il est fondé sur le sens de l’honneur

    et de la responsabilité de l’Homme,

    face aux évènements de la vie »


    Paganisme-2-e.jpgEntretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe (préface d’Alain de Benoist) par Fabrice Dutilleul

    Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.

    Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.

    Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?

    C’est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.

    Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?

    Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.

    Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.

    Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.

    Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.

    Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.

    S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?

    Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.

    Lorsque Benoît XVI déclare solennellement que « spirituellement, les chrétiens sont des sémites », cela signifie-t-il pour l’Église que la spiritualité authentiquement européenne n’existe plus ? Ou est-ce que le Vatican estime nécessaire, pour ses relations avec Israël, de rappeler que les racines du christianisme ne se trouvent pas en Europe ?
    Quoiqu’il en soit, Gilbert Sincyr s’est senti « interpellé » par cette déclaration.
    D’où ce livre en réponse, pour démontrer ce qui oppose sémites et européens, dans leurs spiritualités comparées.
    De Stonehenge au Parthénon en passant par Lascaux. D’Odinn à Homère et Athéna, l’auteur nous explique ce qui est spécifique du Paganisme européen, comparé aux valeurs bibliques du Judéo-christianisme.
    Plus généralement il oppose l’esprit du Paganisme européen à celui du monothéisme moyen-oriental.
    La première partie du livre, est destinée aux enfants. Au fil de l’histoire d’Iris, fille de Zeus, nous parcourrons l’Europe païenne pour y découvrir sa spiritualité, alors que Rome entre en décadence.
    La seconde partie est destinée aux adultes. C’est une confrontation entre les conceptions bibliques et païennes, de l’homme et du monde.
    C’est en fait une rébellion contre le totalitarisme, et un appel à la liberté de l’âme.
    Gilbert Sincyr nous invite à retrouver nos valeurs ancestrales, non pas par un retour formel aux Dieux de la mythologie, forme d’expression spirituelle d’une époque passée, mais comme recours à l’esprit qui les a fait naître, et qui nous identifie en tant qu’européens.
    Non, définitivement, selon lui, les Ruropéens ne sont pas spirituellement des sémites. Ils n’ont pas les mêmes valeurs.
    Gilbert Sincyr, ingénieur spécialiste du traitement de l’eau, est diplômé de la faculté des Sciences Sociales de Toulouse. Écologiste convaincu, membre de la SEPANSO (Société pour la protection de la Nature dans le Sud-ouest), il a rejoint le Groupe Paul-Émile Victor avec Haroun Tazieff, Alain Bombard, Louis Leprince-Ringuet, Jacqueline Auriol… et la Fondation Cousteau en 1984. Parallèlement, il a participé au combat des idées pour une Renaissance culturelle et spirituelle de l’Europe, aux côtés des animateurs du GRECE (Groupement de Recherches et d’Études pour la Civilisation Européenne), dont il été Secrétaire Général. Il a fondé le mouvement Synergies européennes et a été Président européen de la Fédération des Activités Culturelles Européennes.
    Pour lui, l’avenir des Européens se trouve dans un recours à leurs valeurs fondatrices, identitaires, non cosmopolites et non libérales.

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    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVEAZukVlcMJnSnNI.shtml