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culture et histoire - Page 1366

  • Chronique de livre: Gabriele Adinolfi "L’Europe"

    Les bouquins de Synthèse Nationale, 2015

     « L’Europe est une nécessité absolue, mais elle ne se fera jamais si elle n’est pas d’abord une identité consciente et combattante, à la hauteur du Mythe qu’elle représente. » Militant exemplaire au parcours tumultueux, penseur politique actif et auteur de plusieurs ouvrages, dont un abécédaire remarquable et remarqué,Pensées corsaires : abécédaire de lutte et de victoire (Éditions du Lore, 2008), Gabriele Adinolfi est l’un de ces hommes dont l’idéal se résume en un mot : l’Europe. Pour lui, l’Europe est un projet politique vital face au bloc occidental et au triumvirat Washington – City de Londres – Tel-Aviv, comme autrefois face au bloc soviétique. L’Europe comme projet est toujours d’actualité dans un monde globalisé d’où émergent de nouvelles menaces. Parmi elles, notamment, la monté des « BRICS », ce groupe de pays constitué du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. A l’heure où certains voient en l’Europe un frein, voire un problème, incarné par un conglomérat de technocrates et de porteurs de valises, Gabriele Adinolfi affirme, envers et contre tout, la nécessité d’une troisième voie. L’Europe Puissance, « nation des patries » (selon une formule du MSI), devant  être « l’Imperium», le pilier central qui incarne l’axe vertical qui relie le tellurique et le céleste ; en un mot la solution.

    Gabriele Adinolfi commence par faire le lien entre passé et présent en inspectant, entre autre, de façon critique, la notion d’avant-garde. Le recul métaphysique évolien est, selon l’auteur, une condition sine qua non pour résister aux assauts mortifères du monde actuel. S’ensuit la genèse et un historique, en quelque sorte, du concept d’Europe Nation. L’influence de Jean Thiriart et surtout de Pierre Drieu La Rochelle y est omniprésente (l’ouvrage leur est dédicacé). « La grande Europe », dont les racines remontent au début du XXe siècle, est bien plus qu’un concept intellectuel, elle est le support de notre destin et de notre identité. C’est pourquoi un chapitre est consacré à l’identité européenne. Ce sentiment d’appartenance à un socle identitaire remonte pour Gabriele Adinolfi à la célèbre bataille des Thermopyles. A travers d’autres exemples, on réalise alors à quel point cette notion d’identité est centrale et va au-delà de la dimension ethnique prônée comme un absolu par beaucoup trop de militants ; l’identité relève davantage des concepts de « race de l’âme » et de « race de l’esprit » chers à Evola, et aussi de l’axe vertical qu’est le pôle viril, dont les symboles sont le sceptre, l’épée, la lance ou le faisceau. Avant de vouloir une nouvelle Europe, il faut d’abord l’incarner soi-même. L’Union européenne est bien entendu passée au crible: l’auteur renvoie dos à dos européistes et eurosceptiques. Il analyse de nombreux lieux communs, comme l’influence maçonnique et américaine sur l’UE ou le rôle de l’Allemagne que certains considèrent comme responsable de tous nos malheurs. Après cette critique vient naturellement le temps des propositions. D’ordres économique, structurel ou militaire, elles sont le point de départ de la reprise d’une souveraineté salvatrice.

    N’étant ni un livre « programme » ni une diatribe assenant des coups de marteau à l’aveugle,  L’Europe de Gabriele Adinolfi est une synthèse – trop courte diront certains. L’auteur y réaffirme avec un point de vue différent, peut-être plus posé, voire serein, ce que les militants nationalistes révolutionnaires paneuropéens ont toujours appelé de leurs vœux : une Europe Nation, une Europe Puissance et une Europe politique. Malgré une traduction parfois hasardeuse, cette brochure demeure indispensable pour tous nationalistes « alter-européens ». Faisant le lien entre passé, présent et futur, cet ouvrage vous invite à une seule chose : prendre le témoin et brandir l’étendard de l’Europe, la « nation de nos patries ».

    « Les masses ne peuvent s’ébranler pour la défense de l’Europe que si le mythe d’Europe et le mythe du socialisme se sont clairement unis et si cette union se manifeste par des actes décisifs. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. » disait Pierre Drieu La Rochelle dans un article de mars 1944...

    Donatien / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Quand un Africain rétablit la vérité sur la traite des esclaves

    Entre les gesticulations "mémorielles" de la communiste Angela Davis aux commémorations anti-esclavage de la ville de Nantes, les exigences sonnantes et trébuchantes du CRAN auprès de la famille Seillière, dont la fortune, opportunément issue de la traite, pourrait permettre de juteuses compensations, entre François Hollande qui inaugurait aujourd'hui  le plus grand centre au monde d'expression et de mémoire sur la traite et l'esclavage à Pointe-à-Pitre, et les imprécations menaçantes de Christiane Taubira, qui ne perd pas une occasion de rappeler ses origines et de se poser en passionaria de la cause noire, les Français dits "de souche" n'ont plus qu'à se résigner : ils sont d'horribles esclavagistes, et doivent faire leur mea culpa.

    Mais la réalité a la peau dure et mauvaise volonté, et fait voler en éclats les images d'Epinal de Madame Taubira et autres spécialistes de la culpabilisation.Outre-mer 1ère interrogeait, le 29 avril 2014, l’anthropologue et économiste sénégalais Tidiane N’Diaye, auteur de "Le génocide voilé" (éditions Gallimard, 2008). Un Africain, un Noir, donc. Il dit (extraits) :

     "Alors que la traite transatlantique a duré quatre siècles, c’est pendant treize siècles sans interruption que les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée."[...]

    "J’ai l’habitude de rappeler que mon travail ne cherche à communautariser ni l’histoire ni les mémoires. Ce qui serait la porte ouverte à une hiérarchisation victimaire, donc une approche dénuée de tout caractère scientifique.[...]Par conséquent [...]je n’ai pas oublié de rappeler d’abord, que les premières victimes de cette calamité furent les Slaves,que les Vénitiens et les Marseillais allaient razzier en Europe centrale et orientale, pour les vendre aux notables du monde arabo-musulman. Cela devait durer toute l’époque carolingienne au Xème siècle sous les monarques saxons Henri l’oiseleur et Otton Ier. Comme on sait, il fallut l’émergence d’États puissants en Europe de l’Ouest et l’arrêt de l’expansion arabe aux Pyrénées pour que cela cesse.Et c’est pour combler ce déficit en eunuques et esclaves blancs, que les Arabo-musulmans allaient massivement se tourner vers les peuples négro-africains.[...]

    Quelles ont été les caractéristiques de la traite arabe par rapport à la traite transatlantique ?
    Tidiane N’Diaye : 
    "Pour la traite transatlantique, en dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités, un esclave avait une valeur vénale. Le maître le voulait productif et rentable à long terme.Le but n’était donc pas l’extermination d’un peuple malgré la querelle sémantique opposant certains chercheurs à ceux qui veulent qualifier ce crime contre l’humanité de génocide.Alors que pour ce qui est de la traite arabo-musulmane, plus que le crime des occidentaux,les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés, ont presque tous disparu du fait des traitements inhumains, de l’infanticide et de la castration généralisée, pour qu’ils ne fassent pas souche dans le monde arabo-musulman. Il faut dire qu’à partir du moment où l’Afrique noire devenait leur principale source d’approvisionnement en esclaves, dans l’inconscient collectif des Arabes, l’homme noir devenait aussi symbole ou synonyme de servitude. Et sa couleur de peau sera même associée à un déni d’islam. Alors que cette religion comme toutes les autres, a hérité du joug de l’esclavage. Et si l’islam tolérait, voire recommandait l’asservissement de non convertis, il n’a jamais clairement ciblé les peuples noirs comme particulièrement prédestinés à l’asservissement. Mais des érudits respectés et très écoutés dans le monde arabe, allaient interpréter les textes sacrés, pour justifier et perpétuer la traite et l’esclavage des Noirs.Ainsi bien avant que les chercheurs européens de l’anthropologie physique n’élaborent au 19ème siècle les théories raciales fantaisistes que l’on sait, dans le monde arabe on avait déjà figé dans le temps et de manière presque irréversible l’infériorité de l’homme noir. Ce qui explique sans doute que les traitements inhumains et la mutilation généralisée des captifs noirs étaient acceptés et passaient pour un moyen commode pour empêcher que ces « animaux » ne prolifèrent sur leurs lieux de déportation. Le résultat est que de nos jours, ils ont presque tous disparu en Turquie, au Yémen, en Irak et on en trouve très peu au Maghreb ou en Arabie Saoudite." [...]

    On arrive ainsi à une évaluation proche des 17 millions de morts ou de déportés dont la plupart étaient des survivants castrés par les Arabes. Force est donc de reconnaître, que cette traite arabo-musulmane fut un véritable génocide de peuples noirs par razzias sanglantes, massacres et castration massive.A titre de comparaison, si de nos jours près de 70 millions de descendants ou de métis d’Africains peuplent le continent américain, des États-Unis au Brésil passant par les Iles de la Caraïbe, seule une infime minorité de Noirs a pu survivre en terres arabo-musulmanes." [...]

    Aussi, force est de reconnaître que les misères, la pauvreté, la longue stagnation démographique et les retards de développement actuels du continent noir, ne sont pas le seul fait des conséquences du commerce triangulaire, comme bien des personnes se l’imaginent, loin de là. Rien n’est comparable à l’infamie qui a ravagé les populations africaines, avec l’arrivée des Arabes et la traite négrière à grande échelle qu’ils inaugurèrent.L’Afrique en subit encore les conséquences."[...]

    Pourquoi la traite arabo-musulmane est-elle si peu connue et étudiée, sinon carrément occultée ?
    Tidiane N’Diaye :
     "En fait cette traite, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide de peuples noirs par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C’est comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. L’entente tacite est bien réelle. Parce que dans cette sorte de « syndrome de Stockholm à l’africaine », Arabo-musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident. Les descendants des victimes sont devenus des obligés, amis et solidaires des descendants des bourreaux, sur qui ils décident de ne rien dire. Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique. Ceci comme un ciment devant réaliser la fusion des Arabes et des populations négro-africaines, longtemps « victimes solidaires » du colonialisme occidental."

    "Alors, que des lettrés et autres intellectuels arabo-musulmans, tentent de faire disparaître jusqu’au simple souvenir de cette infamie, comme si elle n’avait jamais existé, peut encore se comprendre. Ces derniers ne se décident toujours pas à regarder leur histoire en face et à en débattre avec leurs compatriotes. Ce qui explique que ce pan de l’histoire de l’humanité, reste encore profondément enfoui dans la mémoire coupable de ces peuples qui en sont responsables. En revanche, il est difficile de comprendre l’attitude de nombreux chercheurs - et même d’Africains américains qui se convertissent de plus en plus à l’Islam - qui n’est pas toujours très saine et fortement animée par une sorte d’autocensure. Comme si évoquer le passé négrier des Arabo-musulmans revenait à essayer de minimiser la traite transatlantique. C’est ainsi qu’un voile de silence a longtemps recouvert cette sombre page de notre histoire commune, parce qu’on y observe une étrange amnésie même de la part des élites noires. Elles ont du mal à passer d’une vision mémorielle affective de ce génocide, pour des raisons de solidarité religieuse, à tout simplement une approche distanciée et scientifique de l’histoire qui elle, ne traite que de faits avérés, comme c’est le cas pour la traite transatlantique."[...]

    Il ne reste plus à Monsieur N'Diaye qu'à rappeler que les Africains ont été eux-mêmes les acteurs de leur déportation vers l'esclavage, certaines tribus n'hésitant pas à vendre leurs voisins aux prédateurs arabo-musulmans. La vérité finit toujours par triompher.

    Marie Bethanie http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Cercle Jean-Pierre Calloc'h* COMMUNIQUÉ OFFICIEL

    Sainte Anne d'Auray au 31 mai 2015

    Monseigneur le Duc d’Anjou** et son épouse feront une visite officielle en Morbihan, du 29 au 31 mai 2015 à l’occasion du 300ème anniversaire de la mort de Louis XIV, fondateur de la ville de L’Orient. 


    Le début de cette visite est consacré aux rencontres officielles : Maire de Lorient, Président de la Chambre de Commerce, Amiral commandant la Marine, Président du Conseil départemental.
    A partir du samedi 30 mai après-midi, le programme est ouvert à toutes les personnes qui souhaitent s’associer à la visite des ducs d’Anjou.

    Journée du samedi 30 mai
    18h00 – Réception et dîner de gala à l’Espace Montcalm, près du port de Vannes. (Inscriptions préalables obligatoires auprès du Cercle - voir plus bas)
    Journée du dimanche 31 mai
    09H00 - Rassemblement au Champ des Martyrs, sur la commune de Brec’h, pour un hommage rendu par le duc d’Anjou aux combattants de Quiberon et de la chouannerie. 
    10H15 – Cérémonie au Mémorial des bretons morts pour la France, à Sainte-Anne d’Auray
    11H00 - Grand-messe pontificale à la basilique de Sainte-Anne d’Auray célébrée par Mgr Centène, évêque de Vannes. 
    (Prévoir d’être présents avant 10h45 pour avoir des places dans la basilique).
    13H00 - Déjeuner libre à Sainte-Anne d’Auray
    15H00 – Cérémonie de mémoire et de fidélité au monument du Comte de Chambord.
    15H30 - Présentation des associations et rencontres avec le Prince et la Princesse.
    15h30 - 17h00 Animations et stands
    17h00 – Navette possible vers la gare d’Auray 
    Cercle Jean-Pierre Calloc’h 
    Pen Bodo 56420 Plaudren 
    cerclejpcalloch@sfr.fr 
    http://cerclejeanpierrecalloch.over-blog.com
    (*) Jean-Pierre (ou Yann-Ber) Calloc’h (Groix 1888 – Urvillers 1917) est l’un des plus grands écrivains bretons. Il naît en 1888 sur l’île de Groix, dans une famille de marins pêcheurs. Comme tant d’autres écrivains bretons, il est repéré par un vicaire, entre au petit séminaire (1900), puis au grand séminaire (1905) de Sainte Anne d’Auray, et rêve de devenir prêtre. Il fait de brillantes études, mais trois événements marquants vont se liguer contre sa vocation : [la suite sur Daskor].

    (**) Si le royaume de France était restauré dans ses lois fondamentales imprescriptibles ce prince espagnol serait appelé à régner chez nous sous le nom de Louis XX.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Il y a 40 ans, le Kampuchea imposait la Shoah - par Pieter KERSTENS

    C’est en effet le 17 avril 1975 que Phnom Penh tombe aux mains des maquisards du Front Uni National du Kampuchéa (le FUNK).  L’entrée de l’armée révolutionnaire de libération dans la capitale du Cambodge fut acclamée par des dizaines de milliers d’intellectuels, de journalistes, de politiciens et de philosophes occidentaux qui se réjouissaient de la chute du gouvernement Lon Nol.n

    Dès cet instant, le Cambodge bascule dans les ténèbres d’un enfer pensé, analysé, planifié et exécuté par l’Angkar - organisation socialo marxiste - dominée par les Khmers Rouges.

    Reconnus et soutenus par l’Internationale Socialiste, armés par Moscou et Pékin, les « maîtres » du Kampuchéa Démocratique vont transformer et contrôler la société cambodgienne, saper la mémoire collective et couper la population de son Histoire.  Ce processus a conduit à évacuer toutes les villes, à créer un collectivisme absolu et à éradiquer toute trace du passé séculaire (monastères bouddhistes, école, livres et journaux).

    « Cette répression ne visait pas des groupes raciaux ou des minorités ethniques spécifiques, mais des couches sociales et tous les opposants politiques, réels ou supposés. Le démographe Marek Sliwinski a démontré scientifiquement que c’est un quart de la population (7,2 millions d’habitants en 1974) qui a été exterminé et presque 42% de ceux qui vivaient ou étaient réfugiés à Phnom Penh avant le 17 avril 1975.

    Ces assassinats politiques en masse relevaient d’une volonté délibérée de terreur et d’extermination de la part des Khmers Rouges, cherchant à se maintenir au pouvoir par la violence et l’effroi afin d’établir dans la réalité leurs rêves utopiques.  À l’exception des Vietnamiens, qui eurent la chance d’être avant tout chassés massivement du pays, la population visée par les sbires de Pol Pot était en priorité celle des 17 avril ou Peuple Nouveau.

    Au Cambodge, le Peuple Nouveau constituait environ la moitié de la population du pays.  Il n’avait strictement plus aucun droit, pas même le droit de vote, sinon celui de travailler sans la moindre récompense et pour une nourriture de plus en plus dérisoire.  A postériori, la seule raison pour laquelle tous les 17 avril n’ont pas été exterminés était qu’ils constituaient une immense réserve de main-d’œuvre gratuite indispensable à la révolution qui voulait tripler la production rizicole, puisqu’elle interdisait l’achat et l’utilisation de machines fabriquées à l’étranger. » (In « Le petit livre rouge de Pol Pot » de Henri Locard).

    Saloth Sâr (Bâng Thom dans le parti) connu sous le nom de guerre de Pol Pot et sa clique de fidèles entre les fidèles : Nuon Chea, Ieng Sary et sa femme Ieng Thirith, Khieu Samphân, Ta Mok, Hu Nim, Mme Son Sen et Duch, mettent en place l’ANGKAR LOEU, arme psychologique suprême des terroristes qui tiennent tout un peuple dans un état d’épouvante et de soumission absolue. Cette utopie marxiste était basée sur des slogans appliqués dans toute leur brutalité, partout et tout le temps.

    On se rappellera ici du culte de l’Être Suprême (fêté le 8 juin), culte déiste organisé par Robespierre durant la Révolution française en mai 1794 ; mais il faut également se souvenir de la 1ère Terreur en août et septembre 1792 et de la 2ème Terreur de septembre 1793 à juillet 1794, entrainant des centaines de milliers de victimes au nom d’une idéologie mortifère.

    Il est curieux de constater que ce « détail » de l’Histoire, au XXème siècle, en Asie, n’a suscité depuis que peu de débats ou de manifestations, au même titre que le génocide arménien qui débuta le 24 avril 1915 ou encore les dizaines de millions de victimes du Goulags en URSS et du Laogaï en Chine.

    IN MEMORIAM.

    Shoah : mot hébreux qui signifie « anéantissement ».

    Bibliographie : « Pol Pot » de Louis Dreyfus. « Le petit livre rouge de Pol Pot » d’Henri Locard. « La digue des veuves » de Denise Affonço. « Revenue de l’enfer » de Claire Ly. « Cambodge année zéro » de François Ponchaud. « Le portail » de François Bizot.

    http://www.francepresseinfos.com/2015/04/il-y-40-ans-le-kampuchea-imposait-la.html

  • Critique du documentaire : M et le 3ème secret

    Une lectrice de Contre-Info nous propose une critique du documentaire « M et le 3èmesecret », du réalisateur Pierre Barnérias.

    Ce film n’a pas trouvé grâce aux yeux des Gaumont et des Pathé : sorti en novembre 2014, il n’a été diffusé au compte-goutte que dans une centaine de salles en France.
    Chateau-Gontier (53), 20h45, la veille du 8 mai 2015, public sympathique que l’on pourrait qualifier de bourgeois catho. Et pour cause, le réalisateur tend à lever le voile sur le 3ème secret de Fatima.
    Pierre Barnérias se présente comme journaliste spécialisé dans les reportages, accidenté en moto dans sa jeunesse, il fait partie de ces « guérisons non expliquées » par la science.
    Dans le cadre de reportages sur des personnes aux destins hors du commun, il en vient à croiser le chemin d’une Femme. En premier lieu une tête de statue de la Vierge rescapée de Hiroshima rapportée en France par un Japonais, puis une icône de la Vierge qui suinte de l’huile chez un particulier orthodoxe et qui attire foule de croyants, aussi bien orthodoxes que catholiques et musulmans… Le journaliste fait intervenir un huissier pour constater que l’évènement défie les lois de la nature, mais là il constate également que le clergé ne se bouscule pas pour reconnaître le fait comme « miracle »…

    Voici donc comment débute son enquête, qui durera tout de même 4 ans, motivée par de grandes interrogations notamment sur l’identité de cette Femme vénérée par chrétiens et musulmans qui semble dotée de dons particuliers. Interrogations également sur ce clergé catholique qui ne se presse pas auprès des miracles de la Vierge, voire les ignore. Cette Femme et son message semblent déranger, mais pourquoi donc? Pierre Barnérias soulève avec un peu d’humour, un peu d’ironie les contradictions et compromissions en tout genre au Vatican. Tout est soigneusement étayé par des preuves et des témoignages : d’accord ou pas d’accord, ce reportage haletant ne manque pas de soulever la polémique chez les spectateurs.
    Au début le réalisateur nomme « la Femme », Celle qui fut la Mère du Christ, à la fin du reportage elle devient « la Vierge », l’expérience que Pierre Barnérias a vécu pendant ces 4 ans d’enquête ne l’a certes pas laissé indifférent. Car de cette icône de la Vierge qui suinte de l’huile, il se retrouve à inteviewer une miraculée de Lourdes dont la guérison soudaine et inexpliquée d’une sclérose en plaque après un séjour à Lourdes n’a pas été reconnue comme un miracle par l’Eglise. Sortent alors ces chiffres, sur 7000 guérisons inexpliquées par la science 69 seulement ont été reconnues comme miracles par l’Eglise. Questionnement…Après avoir interrogé le clergé local, il sort avec avec cette réponse: pour qu’il y ait miracle, il faut une opportunité épiscopale…1ére compromission…
    Il se tourne alors vers Fatima où eut lieu l’un des plus grands miracles de tous les temps, la danse du soleil, le 13 juillet 1917. Malgré ce prodige, le Vatican ne semble pas écouter totalement le message de la Vierge, les 1er et 2ème messages sont écoutés d’une oreille distraite, le 3ème occulté et même entouré de multiples mensonges. L’exposé qu’en fait le réalisateur ne manque pas de soulever le ridicule de situations dans lesquelles se mettent parfois les porte-parole du Vatican… Le ridicule mais aussi certains aspects beaucoup plus sombres.
    A son élection Jean-Paul 1er (1978) fait le voeu de dévoiler le 3ème secret de Fatima, qui selon la volonté expresse de la Sainte Vierge aurait du l’être en 1960 au plus tard. Il meurt curieusement 1 mois plus tard. Interview alors de Davis Yallop auteur de l’ouvrage Au Nom de Dieu qui conclut à l’empoisonnement de Jean-Paul 1er et au complot au Vatican dû à un grand nombre de membres influents du clergé qui seraient également membres de la loge maçonnique P2. Place donc aux scandales… Jean- Paul II ensuite, qui se considère comme sujet de la protection de la Notre-Dame de Fatima, ayant échappé à sa tentative d’assassinat un 13 juillet, il promet d’accomplir les souhaits de sa protectrice, cependant il ne consacre pas la Russie au Coeur immaculée de Marie, mais le monde… Pourquoi ne respecte-t-il pas le voeu de sa protectrice?
    Pourtant Elle n’a pas l’habitude de nous tromper, Elle. Ses messages se sont toujours révélés vrais, à Pontmain, en 1871 elle promet, moyennant une prière soutenue, la fin de la guerre de 1870, à Fatima elle annonce la Seconde Guerre Mondiale. Partout, rue du Bac, à Fatima, Lourdes, La Salette, Akita (Japon, en 1973), la Vierge est porteuse d’un message apocalyptique, annonçant la misère, la famine, la guerre, les nombreux châtiments de Dieu si l’homme ne se convertit pas, ne se tourne pas vers Dieu, ne recherche pas la pénitence et la prière…Mais le Vatican ne semble pas faire grand cas de ces messages. Pierre Barnérias interroge le secrétaire particulier de Jean-Paul II, Stanisław Dziwisz, qui fut nommé cardinal par Benoît XVI, à la fin de l’interview, le Cardinal commence à enlever son micro, alors la journaliste lui demande: Vous connaissez Notre-Dame d’Akita? -Non,non…Je ne sais même pas où c’est! (rires) répond Stanisław Dziwisz… Pas besoin de commentaires… Et pourtant ce message terrible, il annonce une fin sanglante pour tous les fidèles de Dieu, de lugubres compromissions dans le haut clergé et cette phrase terrible: « Les vivants envieront les morts ». L’ancien secrétaire de Jean-Paul II ferait bien de se renseigner sur cette révélation, reconnue par l’évêque du lieu dont la décision fut appuyée par le Cardinal Ratzinger en 1988.
    Comment croire que le 3ème secret de Fatima, qui mit tant de temps à être dévoilé, qui fut entouré de tant de mystères, de dissimulations, qui engendra tant d’émoi chez ceux qui le lurent ou en eurent réellement connaisance, dont la Sainte Vierge elle-même et à sa suite le Vatican disaient que les gens auraient du mal à le comprendre ne se résumait en fait qu’en l’annonce de la tentative d’assassinat de Jean-Paul II comme on a vouolu nous le faire croire.
    Après de telles contradictions, de telles ignorances, le rélisateur ne peut que finalement conclure que les prélats ne sont peut-être pas là pour défendre les intérêts de la Vierge qui se donne tant de mal pour nous instruire, nous prévenir, nous montrer sa figure maternelle et aimante si universelle qu’elle attire des foules immenses, dont il nous montre des images à nous tirer les larmes.
    D’aucuns diront que ce film est trop complotiste, d’autres qu’il ne l’est pas assez, à vous de choisir votre camp…D’aucuns disent que ce film, avec ses messages apocalyptiques est motivé par la peur, pourtant Pierre Barnérias laisse planer un message d’espérance qui est d’ailleurs celui de la Vierge: notre conversion fera reculer le châtiment, retiendra le bras de Dieu, et la Sainte vierge nous aime tous d’un amour de Mère. « Tous », tout à fait, car Elle demande sans cesse de prier pour la conversion des pêcheurs.
    Pour ceux qui ont lu cet article en espérant une révélation du 3ème secret de Fatima, ils seront bien déçus et n’auront plus qu’à trouver une séance pas trop loin (près, cela risque d’être difficile) de chez eux http://msecret-lefilm.com/salles/ pour écouter la théorie fort vraisemblable de Pierre Barnérias.

    D.D.

    http://www.contre-info.com/critique-du-documentaire-m-et-le-3eme-secret#more-37831

  • Allemagne : Les leçons ambiguës de Hjalmar Schacht, le «banquier du diable»

    Une récente biographie romancée souligne l’héritage économique, mais aussi l’ambiguïté politique de celui qui, après avoir vaincu l’hyperinflation, est devenu ministre de l’économie du régime nazi.

    Qui se souvient encore de Hjalmar Schacht ? Ce fut pourtant un des hommes les plus importants de l’histoire économique du 20e siècle, celui qui brisa l’hyperinflation allemande de 1923 et sortit l’Allemagne de la grande crise des années 1930.

    Mais cet homme au destin unique est aussi un homme maudit, marqué à tout jamais par sa collaboration avec le « diable », Adolf Hitler. C’est à ce personnage sulfureux, controversé, haï et admiré, mais certainement passionnant, que Jean-François Bouchard, conseiller au FMI, vient de consacrer une biographie romancée.

    Double prisme

    Le lecteur traverse donc cette vie incroyable à travers deux prismes. Le premier est celui donné par Hjalmar Schacht lui-même à qui l’auteur a prêté fictivement sa plume. Le second est celui de la réalité historique, plus complexe, moins favorable au « héros » également, mais qui permet de mesurer les errances et le génie de l’homme.

    Cette double lecture est intéressante: elle offre la possibilité d’une mise en perspective – dont parfois le lecteur aimerait certes qu’elle fût moins délayée – qui contrebalance l’absence parfois complète de modestie et de lucidité du personnage sur lui-même.

    Elle permet de mettre en relief, en la démontant, l’obsession de l’auto-justification – notamment dans son rapport au nazisme – qui fut le Leitmotiv du banquier durant les dernières décennies de son existence. Elle permet aussi de relever la méthode et les moments où Hjalmar Schacht est proprement un génie.

    Gestionnaire de la Belgique occupée

    A travers cette double lecture, on découvre donc le parcours étonnant de ce fils brillant d’un petit employé excentrique revenu d’émigration aux États-Unis. Né en 1877, Hjalmar Schacht s’impose rapidement dans le milieu bancaire si aristocratique de l’Allemagne wilhelminienne, jusqu’à devenir à la veille de la guerre de 1914 – à moins de quarante ans – directeur du réseau de la puissante Dresdner Bank.

    C’est donc tout naturellement à lui que l’on songe lorsqu’il s’agit de faire repartir l’économie belge après l’invasion du pays par les troupes allemandes. S’opposant aux autorités militaires, Hjalmar Schacht y fait ses premières armes dans la gestion des deux outils économiques qu’il maniera le mieux sa vie durant : la dette et la monnaie. Lançant un emprunt auprès des provinces belges, il parvient à faire fonctionner à nouveau – mais au ralenti – l’économie belge.

    L’auteur dresse sans doute un tableau trop idyllique de ce « redressement belge », car d’autres historiens – notamment américains – ont insisté sur la destruction de l’économie belge pendant l’occupation et sur l’aspect contraint des prêts Schacht.

    Mater l’inflation et ruser contre les réparations

    Reste que Hjalmar Schacht sort de cette expérience belge avec une réputation immense. Et c’est à lui que pense le chancelier Gustav Stresemann en 1923 pour mettre fin à la grande inflation allemande. On y voit alors l’énergie exceptionnelle de cet homme qui, dans un cagibi du ministère des Finances, sans collaborateurs, commence à s’atteler à la tâche de la maîtrise de l’hydre inflationniste.

    Avec détermination, sans pitié pour ceux qui profitaient de la hausse des prix, Hjalmar Schacht va casser les sources de l’inflation et rétablir la confiance. Devenu patron de la Reichsbank, il sait profiter des divisions entre les alliés pour organiser un prêt et donner à la nouvelle monnaie la base monétaire dont elle a besoin.

    L’inflation est matée. Hjalmar Schacht s’attaque aussitôt à la question des réparations. Avec une grande virtuosité et un sens tactique immense, il parvient à déminer cette question centrale pour l’Allemagne d’alors avec les deux plans Young et Dawes qu’il négocie personnellement.

    L’appui de Hitler

    Mais lorsqu’il quitte la Reichsbank en 1930, une autre menace guette l’Allemagne : la déflation et le chômage. Lui, l’homme de la lutte contre l’inflation, n’a pas alors de mots assez durs pour la politique de déflation du chancelier Heinrich Brüning. Instinctivement, il a compris qu’il fallait une autre politique, plus offensive, de l’État.

    Et progressivement, il se laisse convaincre que seul Adolf Hitler a la détermination de mener cette politique. Hjalmar Schacht pèse alors de tout son poids pour faire arriver le chef nazi au pouvoir. Il y parvient en janvier 1933 et réintègre rapidement la Reichsbank, puis devient ministre de l’Économie.

    Avec ces deux casquettes, il mène une politique de soutien actif à l’investissement, s’appuyant notamment sur l’audacieuse création d’une monnaie parallèle, les bons MEFO. Son strict contrôle des changes et l’usage réservé à l’investissement de ces bons va permettre de faire redémarrer l’Allemagne.

    Rapidement, le chômage disparaît. Nul sans doute n’a joué un rôle si important dans l’attachement des Allemands au régime, et Hitler saura longtemps s’en souvenir, même lorsque Hjalmar Schacht sera tombé en disgrâce.

    Position ambiguë face au nazisme

    L’ouvrage ne cache pas la responsabilité de Hjalmar Schacht dans les succès du nazisme, dans le réarmement de l’Allemagne. Il ne cache pas non plus l’ambiguïté de l’homme face au régime.

    Antisémite horriblement ordinaire de l’Allemagne des années 1930 (« dès qu’on lui parle des Juifs, il ne peut pas s’empêcher de dire qu’il ne les aime pas »), qui propose un plan de déportation des Juifs, qui signe les lois de Nuremberg de 1935 qui organise la ségrégation des Juifs, mais que les horreurs nazies, notamment le pogrom de la nuit de cristal, vont révolter. Hjalmar Schacht va même tenter en 1938 un coup d’État qui fera long feu.

    Il restera néanmoins longtemps membre officiel du gouvernement avant d’être arrêté lors de la grande purge qui suit l’attentat manqué de juillet 1944. Déporté de camp en camp, il est « libéré » en avril 1945 par les alliés qui l’internent avant de l’appeler à comparaître devant le tribunal de Nuremberg.

    Acquitté à tort ?

    Hjalmar Schacht sera finalement acquitté, malgré les avis français et soviétique. Justement ? Le lecteur ne peut s’empêcher de se poser la question. Que se serait-il passé si Hermann Göring ne s’était pas mis en tête de prendre sa place et si Adolf Hitler ne s’était pas alors laissé persuader ?

    Hjalmar Schacht n’aurait-il pas validé toutes les étapes du régime vers l’horreur comme il l’a fait jusqu’en 1938 ? Pourquoi a-t-il en 1932-1933 misé sur Adolf Hitler et sur personne d’autre et avec tant d’abnégation ? Ces questions sont évidemment sans réponse, mais elle est un des mots de l’énigme de cet homme qui semble aussi avoir été un nationaliste allemand convaincu.

    Était-il pacifiste, comme le prétend l’auteur ? Peut-être, mais il fut un des artisans du pillage de la Belgique entre 1914 et 1918 et du réarmement à partir de 1935-1936…

    Voici pourtant Hjalmar Schacht libre et désormais conseiller de plusieurs pays « non alignés », souvent du reste des ennemis d’Israël : Iran, Égypte, Syrie. La scène où il est contraint de faire escale à Tel Aviv dans les années 1950 et où il est alors en proie à une panique complète montre que ces vieux démons ne l’ont pas quitté. Mort en 1970, à 93 ans, la vie de cet homme est un miroir du 20e siècle allemand et de ses ambiguïtés.

    La leçon économique de Hjalmar Schacht

    Mais l’ouvrage de Jean-François Bouchard vaut aussi beaucoup par les réflexions purement économiques qu’inspirent à l’auteur le travail de celui qu’il n’hésite pas à appeler « l’économiste le plus génial » du 20ème siècle.

    Et si Hjalmar Schacht n’a pas écrit, comme Keynes ou Milton Friedman, de grands ouvrages théoriques, il a fait mieux : il a agi et souvent avec réussite. Orthodoxe en 1923, Keynésien avant Keynes dix ans plus tard, Hjalmar Schacht ne semble pas avoir d’autres religions en matière économique que l’efficacité. L’auteur de cette biographie romancée résume parfaitement le secret de la « méthode Schacht » : le « timing. »

    « En économie, il y a pas de bonnes et de mauvaises idées. Tout est une question de timing », fait-il dire au président de la Reichsbank. On pourrait ajouter la détermination à mener la politique. Ce qui, du reste, pose la question toujours très délicate du lien entre politique économique et démocratie.

    L’oubli contemporain de ces leçons

    Il est sans doute difficile de prendre Hjalmar Schacht comme modèle(et donc d’accepter au pied de la lettre le terme de “génie”), précisément en raison de ce lien flou de son action avec la démocratie, mais Jean-François Bouchard insiste bien sur la nécessité de s’inspirer aujourd’hui de son action. L’absence de pragmatisme des dirigeants européens, leur idéologie, leur manque désespérant de détermination sont autant d’erreurs que l’action de Hjalmar Schacht permet de relever avec évidence.

    « A force d’imposer des politiques déflationnistes, nos Brüning modernes finissent par gagner leur pari : l’Europe toute entière, Allemagne comprise, commence à s’enfoncer dans une spirale déflationniste. (…) Une situation dont personne, pour autant qu’on soit informé, n’a la moindre idée de la manière d’en sortir. N’est pas Hjalmar Schacht qui veut », écrit l’auteur.

    Il faut se rendre à l’évidence : un homme de la trempe de Hjalmar Schacht n’aurait jamais laissé la crise grecque devenir une tel piège pour l’Europe. Aussi faut-il espérer que l’histoire ne se répète pas et qu’il ne faille pas en passer par un oubli de la démocratie pour sortir de ce piège économique.

    C’est là l’importance, mais aussi la limite de la leçon du «banquier du diable». Plus que jamais, les rigueurs du temps présent nous invitent donc à nous plonger dans ce livre dont la lecture, malgré un style et des longueurs parfois agaçants, est utile et urgente.

     Notes:

    Jean-François Bouchard, Le Banquier du Diable, Max Milo éditeur, 2015, 284 pages, 18,90 euros.

    Pour une biographie plus scientifique et complète : Clavert, Frédéric, Hjalmar Schacht, financier et diplomate: 1930-1950, Bruxelles, PIE – Peter Lang, 2009. Disponible ici. L’auteur a formulé une critique de l’ouvrage sur son blog.

    La Tribune

    http://fortune.fdesouche.com/382213-allemagne-les-lecons-ambigues-de-hjalmar-schacht-le-banquier-du-diable#more-382213

  • Conférence du C.N.C. avec Alain de Benoist "Identités: la crise" (Lille, 30.05)

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  • Redonner à l’homme une vie à sa mesure, spécial Olivier Rey (½)

     

     

    Source : Présent du 25/04/2015
    Pour ceux qui l’auraient manqué en version papier, Pierre Saint-Servant nous livre sa recension de l’ouvrage Une question de taille, d’Olivier Rey. Utile avant de découvrir l’entretien que le philosophe a accordé au journaliste deNOVOpress et de Présent, que vous pourrez lire demain.

    Au cours d’une année de lecture, combien de livres choisirait-on de placer en tête de notre bibliothèque, au rayon des essentiels, des lectures qui nourrissent notre méditation de nombreuses années et, mieux encore, sont à même de transformer nos habitudes, de changer notre regard, d’informer — c’est-à-dire donner forme — notre quotidien ? Bien peu en réalité. Même pour le grand lecteur, les doigts d’une seule main suffisent à les dénombrer. Une question de taille, d’Olivier Rey, est incontestablement de ceux-là.

    Une question de taille

    Une question de taille, Olivier Rey
    Ed. Stock

    Les philosophes boutiquiers, vendant sur plateaux de télévision et séminaires d’entreprise leur camelote conceptuelle, nous avaient trop habitués à une philosophie à la fois pauvre et extrêmement brouillonne dans son expression. Nous avions beau les écouter avec bienveillance ou les lire avec la plus grande attention, il fallait bien reconnaître que nous n’y comprenions goutte. Le vocabulaire d’une certaine caste universitaire, volontairement obscur, s’intercalant entre eux et nous. Ajoutons que nous discernions avec peine la relation qu’entretenait leur charabia avec le réel, avec ce réel que Bernanos nous invite à « saisir à bras le corps ».

    Olivier Rey est de ces philosophes limpides, qui choisissent les mots avec une précision et un amour de la langue qui sont ceux de l’artisan. L’ensemble est simple mais d’une grande richesse. Difficile de ne pas penser à Gustave Thibon. Rey partage avec ce dernier le souci permanent de retrouver la grande harmonie. Celle de l’homme avec la Création. De retisser tous ces liens charnels et spirituels que la modernité a sectionnés un à un pour les remplacer par des prothèses technologiques. La thèse principale de ce livre est, dans la lignée d’Ivan Illich et de Leopold Kohr – que beaucoup, comme moi, découvriront à cette occasion – que le grand mal de la modernité puis de la postmodernité actuelle est le gigantisme. Il ne s’agit donc pas seulement d’un problème de nature de telle ou telle nouveauté, structure ou institution mais avant tout d’un problème de taille.

    Cette approche inhabituelle était également celle de l’économiste Ernst Friedrich Schumacher, qu’il mît en forme dans son ouvrage le plus célèbre Small is beautiful, publié en 1973. Plus proche de nous, les éditions de l’Homme nouveau ont édité, il y a cinq ans et pour la première fois en français, un essai de Joseph Pearce s’y rapportant sous le titre small is toujours beautiful. Signe que cette recherche d’une société ramenée aux justes mesures qui conviennent à l’homme est en train de faire école. D’autant que comme le rappelle Olivier Rey, la définition de la juste taille et le maintien de celle-ci dans la vie sociale et politique ont préoccupé aussi bien Aristote que… saint Thomas d’Aquin. Voilà un socle philosophique sur lequel bâtir une vision politique qui ne soit plus lâchement livrée au seul impératif de la « rentabilité économique ». 

    Pierre Saint-Servant

    http://fr.novopress.info/187192/redonner-lhomme-vie-mesure/