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culture et histoire - Page 1364

  • Contre le confusionnisme de gauche : pourquoi il n’y a pas de fascisme français

    Parmi les inversions accusatoires habituelles de la soi-disant gauche radicale [1], l’accusation de confusionnisme est très utilisée contre les patriotes, sous-entendant sans jamais le démontrer, que le camp national mélange tout, pour créer une confusion chez celui qui écoute son discours. Mais cette même extrême gauche ne s’embarrasse jamais de subtilités lorsqu’il s’agit de qualifier ses adversaires, qui sont nécessairement d’extrême droite et fascistes.

    Les communistes, dès avant la Seconde Guerre mondiale, ont accusé tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux de fascisme, y compris, par exemple, le Général De Gaulle. L’extrême gauche a conservé cette habitude.

    Mais lorsqu’on est sérieux, on sait que le nationalisme au singulier n’existe pas, et qu’il existe de nombreux courants, souvent très différents d’un pays à un autre. En France il y a essentiellement ainsi diverses tendances, très différentes.

    Les Contre-révolutionnaires

    Il existe tout d’abord les Contre-révolutionnaires, autour de Joseph de Maistre et de Louis de Bonald, dont l’objet principal est la critique de la révolution de 1789 comme destruction des solidarités historiques que sont la corporation (loi Le Chapelier, fondement historique de l’interdiction des syndicats ouvriers), la paroisse, la province, et la monarchie, protectrice des corporations et stabilisatrice du prix des matières premières, contre la spéculation défendue par les libéraux. Globalement cette tendance n’existe plus qu’à titre de témoignage culturel et a été phagocytée par la suivante.

    L’Action française

    L’Action française est le second grand mouvement de la droite nationale française. Elle se structure autour de Maurice Pujo et de Henri Vaugeois, qui sont plutôt des républicains de gauche, mais qui formulent une critique de la IIIème république, en tant que traîtresse à ses promesses [2]. Il y a aussi durant cette période de nombreux scandales financiers, et la critique de l’anglophilie des milieux d’affaires perçue comme une trahison de l’intérêt national. Ce à quoi Charles Maurras, dans Enquête sur la monarchie, va répondre que la défense des intérêts de la nation [3], passe par le rétablissement de la royauté qui avait défendu les intérêts de la France, au moins jusqu’à Louis XIV [4]. C’est aussi un mouvement très régionaliste [5], décentralisateur. D’ailleurs, l’un des axes de pensée de Maurras est son fameux « l’autorité en haut, les libertés en bas », ce qui explique sa critique de la politique centralisatrice menée par les Jacobins. Avant la guerre de 14, c’est un mouvement très porté sur la question sociale, qui un temps entretiendra des relations avec le milieu syndicaliste révolutionnaire [6] d’Édouard Berth [7] et Georges Sorel [8], au sein du Cercle Proudhon [9].

    Le troisième grand courant de la droite nationale française naît dans les années 60, d’abord autour de Dominique Venner et de son Pour une critique positive10. Il lancera une revue, Europe-Action, qui veut surtout rompre avec les traditions de la droite nationale classique. C’est un mouvement européiste, non francocentré, païen, anti-catholique, rejetant la thématique de l’Algérie française, et plutôt raciste à ses débuts.

    Les nationalistes révolutionnaires

    A partir de là se formeront deux tendances, les nationalistes révolutionnaires, autour de François Duprat surtout, dont Christian Bouchet fut longtemps un représentant. Très vite ce mouvement rompt avec le racisme pour passer à l’ethno-différentialisme, c’est à dire l’idée d’une nécessité de la préservation de tous les peuples, à égalité de dignité, ce qui s’oppose évidemment au racisme qui hiérarchise les races. C’est aussi en France la naissance d’une droite nationale anti-sioniste11, et tiers-mondiste, défendant par exemple le nationalisme arabe ba’assiste ou nasserien.

    Le GRECE

    L’autre mouvement qui découlera d’Europe action est moins politique, plus métapolitique, c’est le GRECE12. C’est un mouvement païen, euro-fédéraliste, ethno-différentialiste, tiers-mondiste13, anti-libéral et anti-communiste, assez anti-américain, très inspiré de Nietzsche, de la Révolution Conservatrice Allemande14, la figure centrale de ce mouvement étant Alain de Benoist. C’est aussi un mouvement qui défend particulièrement la démocratie directe. D’ailleurs son ethno-différentialisme est très teinté de culturalisme. L’intégration à une nation passe pour lui plus par l’adhésion à une culture qu’à une appartenance biologique. De Benoist a d’ailleurs écrit trois livres contre le racisme, et même appelé l’un d’eux, tout simplement « contre le racisme ».

    Le poujadisme

    Entre temps, il y avait eu le poujadisme, qui est avant tout une contestation du système fiscal en défaveur de la libre entreprise, et une lutte contre la IVème république. Son principal défaut était que Pierre Poujade n’a jamais voulu de théorisation. Alors qu’en Allemagne, l’Ordoliberalismus15 porté par l’aile sociale de la CDU-CSU et le droite agrarienne scandinave ou suisse en est un équivalent tout à fait sérieux.

    La droite bonapartiste

    Il y a aussi en France la droite bonapartiste telle que définie par René Rémond, qui se définit surtout par son caractère plébiscitaire, sa méfiance envers les parlementaires qui privent le peuple de la parole politique. On retrouve cette mouvance autour du Général Boulanger, de certaines ligues des années 30 comme les Croix de feu16, ou plus tard De Gaulle, dont les dernières incarnations ont pu être Philippe Seguin, Jacques Chaban-Delmas ou d’une certaine façon Chevènement prolongeant la synthèse des gaullistes sociaux de l’UDT17. Actuellement, c’est surtout représenté par ce qu’on appelle les souverainistes.

    L’absence de fascisme français

    Depuis Zeev Sternhell18, traîne l’idée approximative de l’origine française du fascisme. Or, en y regardant de près, la définition du fascisme de Sternhell est qu’il s’agit de toute idéologie n’étant ni libérale, ni marxiste, et que le point central du fascisme, est le rejet de l’héritage philosophiques des Lumières. Évidemment, avec une définition si large, à peu près tout en dehors du libéralisme et du marxisme y rentre.

    Si on veut faire une définition rigoureuse du fascisme, c’est un mouvement centralisateur19 anti-marxiste, certes capitaliste, mais contre l’usure20 21 et anti-électoraliste22 23. En dehors de très éphémères expériences dans l’entre-deux-guerres24 ou durant la seconde guerre mondiale, le bref panorama dressé plus haut montre qu’aucun mouvement significatif en terme de membres, peut à proprement parler être qualifié de fasciste au sein de la droite nationale française.

    Toute qualification de fascisme d’un mouvement patriotique français est avant tout une stratégie de reduction ad mussolinium et donc ad hitlerum, mais ne répond à aucun souci de rigueur ou d’honnêteté intellectuelle.Notes

    [1] Il s’agit ici essentiellement de la gauche sociétale, issue de la deuxième gauche, née autour de la revue Telos aux États-Unis.

    [2] Le fameux liberté, égalité, fraternité.

    [3] Sur une définition assez proche d’Ernest Renan et de son « Qu’est-ce qu’une nation ? », et certainement pas « völkisch », ce qui s’explique, vu la germanophobie de Maurras.

    [4] Marion Sigaut explique très bien comment les expériences économiques des physiocrates, ancêtres des libéraux, sont une explication à la chute de la monarchie. http://www.dailymotion.com/video/xy17ze_alain-soral-marion-sigaut-comprendre-les-lumieres-1-2_news

    [5] Maurras était proche d’Alphonse Daudet dans sa jeunesse.

    [6] Le syndicalisme révolutionnaire est un courant du socialisme, s’opposant au marxisme sur la question du sens de l’histoire. Si Marx croit en un sens de l’histoire, Sorel, en héritier de Nietzsche, a plutôt une vision cyclique du temps, et rejette les visions téléologiques de l’histoire.

    [7] Cf. Les Méfaits des intellectuels, éditions Kontre Kulture. Berth souhaitait faire une synthèse entre les pensées de Maurras et de Sorel suivant le schéma Apollon et Dionysos, Apollon étant Maurras, le grand classique et Dionysos, Sorel, le romantique. Cf Édouard Berth ou le socialisme héroïque (Sorel – Maurras – Lénine), Alain de Benoist, édition Pardès. Après une brouille avec Valois vers 1917, il se rapprocha de Henri Barbusse et de la revue Clarté, avant de revenir au syndicalisme-révolutionnaire, par déception de l’expérience soviétique, ayant déjà perçu ses dérives autoritaires. De même il fut toujours très hostile à Mussolini pour excès d’étatisme.

    [8] Cf. Textes choisis, réunissant Réflexions sur la violence, Les Illusions du progrès et La Décomposition du marxisme, éditions Kontre Kulture. L’une des idées centrale de son œuvre est la défense d’un mythe mobilisateur, celui de la grève générale, opposant la mauvaise force de l’État à la bonne violence de la révolte prolétarienne.

    [9] Cf. Les Cahiers du Cercle Proudhon, éditions Kontre Kulture.

    http://www.eraquitaine.fr/contre-le-confusionnisme-de-gauche-pourquoi-il-ny-a-pas-de-fascisme-francais/

  • Les frontières de notre planète et la prospérité humaine

    Par et Kate Raworth

     

    Le futur de l’humanité va dépendre de la réussite d’un numéro d’équilibriste. Ce défi va consister à subvenir aux besoins de plus de 10 milliards de personnes tout en préservant les systèmes planétaires dont dépend notre existence. Les dernières découvertes scientifiques nous désignent comme la génération qui est censée trouver cet équilibre. Voilà quelle lourde tâche nous incombe.

    Mettre fin à la pauvreté est devenu un objectif réaliste pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Nous avons la capacité de faire en sorte que chaque personne sur la planète dispose de suffisamment de nourriture, d’eau, de logement, d’éducation, de services de santé et d’énergie nécessaires pour vivre sa vie dignement et pour la réussir.

    Mais nous ne serons en mesure d’y parvenir qu’à condition de protéger en même temps les systèmes terrestres fondamentaux: le climat, la couche d’ozone, les sols, la biodiversité, l’eau potable, les océans, les forêts et l’air. Et ces systèmes subissent une pression sans précédent.

    Depuis les 10.000 dernières années, le climat de la Terre a été remarquablement stable. Les températures mondiales ont augmenté et diminué d’à peine plus d’un degré Celsius (par rapport à des sautes de plus de huit degrés Celsius au cours du dernier âge glaciaire) et la résilience des écosystèmes répondaient alors aux besoins de l’humanité.
    Cette période connue sous le nom de l’Holocène, a fourni la stabilité qui a permis à la civilisation humaine d’émerger et de prospérer. Il est le seul état de la planète capable, selon les connaissances actuelles, de fournir une vie prospère à dix milliards de personnes.

    Mais les humains sont devenus à présent le plus important facteur de changement de l’écosystème terrestre, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère géologique que certains appellent Anthropocène. Les scientifiques ne sont pas d’accord sur la date de début exacte de cette époque, mais elle peut être datée de quelque part autour de 1945, lorsque l’industrie moderne et l’agriculture ont commencé à augmenter fortement.

    Dans l’avenir, les géologues constateront des marqueurs révélateurs comme le carbone radioactif (les débris des explosions nucléaires) et les déchets de plastique éparpillés à la surface de la planète et incrustés dans la roche.

    Plus récemment, l’activité humaine a subi ce que l’on appelle la Grande accélération: l’intensification rapide de la consommation des ressources et la dégradation écologique. Nous risquons de perturber les systèmes terrestres fondamentaux et avec eux la civilisation moderne elle-même.

    La réponse de la planète à nos pressions risque d’être imprévisible. En effet, les surprises ont déjà commencé. Comme nous demandons trop de ressources à notre planète, elle commence à imposer des sanctions sur l’économie mondiale, sous la forme d’événements météorologiques extrêmes, comme la fonte accélérée des calottes glaciaires, une perte rapide de biodiversité et la vaste décoloration des récifs coralliens.

    Nous sommes confrontés au besoin urgent de définir une zone de sécurité, afin d’éviter de faire sortir notre planète de son stade holocène inhabituellement bienveillant. Le cadre théorique sur les limites planétaires, un groupe de scientifiques dont l’un d’entre nous (Johan) a fait une première publication en 2009, sert à cela.

    Il s’appuie sur les meilleures données scientifiques pour identifier les processus planétaires clés qui régissent la capacité de la Terre à entretenir des conditions de vie de type holocène. Pour chacun de ces processus, il propose une frontière (un plafond quantitatif), au-delà duquel nous risquons de provoquer des changements brusques susceptibles de pousser notre planète dans un état encore plus hostile pour l’humanité.

    Ces neuf limites comprennent le changement climatique, l’appauvrissement en ozone, l’acidification des océans, l’interférence dans les cycles mondiaux d’azote et de phosphore, le changement d’affectation des terres, la consommation mondiale d’eau potable, l’intégrité de la biosphère, la pollution de l’air et de nouvelles entités (comme les polluants organiques, les matières radioactives, les nanomatériaux et les micro-plastiques).

    Fait encore plus inquiétant, notre plus récente mise à jour de janvier (qui confirme ces neuf limites et améliore encore leur quantification), indique que l’humanité en a déjà transgressé quatre : le changement climatique, l’utilisation de l’azote et du phosphore, la perte de biodiversité et le changement d’affectation des terres.

    Notre défi consiste à ramener les systèmes terrestres dans la zone de sécurité, tout en nous assurant en même temps que chaque personne dispose des ressources nécessaires pour vivre une vie heureuse et épanouissante. Entre ces limites planétaires et sociales se situent les limites de la marge de manœuvre juste et sûre de l’humanité : les limites que nous devons respecter si nous voulons créer un monde écologiquement résilient et sans pauvreté.

    Le respect de ces objectifs va exiger une répartition beaucoup plus équitable des ressources de la planète et une bien plus grande efficacité dans notre manière de les utiliser. Si nous voulons nous assurer que notre planète reste celle sur laquelle toute l’humanité peut prospérer, nous devons poursuivre un nouveau paradigme de prospérité.

    Project Syndicate

    http://fortune.fdesouche.com/382221-les-frontieres-de-notre-planete-et-la-prosperite-humaine#more-382221

  • Esclaves de la repentance (Présent 8352)

    La loi de 2001 reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité et la responsabilité de la France dans la traite négrière n’y suffisait donc pas. Venu inaugurer dimanche, à Pointe-à-Pitre, le « Mémorial ACTe », un « centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage » qui aura coûté aux contribuables la bagatelle de 83 millions d’euros, François Hollande, invoquant les mémoires d’Aimé Césaire, de Toussaint Louverture et autres indépendantistes voire racistes anti-Blancs, s’est répandu lamentablement en excuses devant les Antillais.

    Un discours inspiré par Taubira

    Une de Présent 8352

    Une de Présent 8352

    S’exprimant devant le bâtiment composé d’un enchevêtrement d’aluminium censé symboliser les âmes des esclaves morts, Hollande, accompagné du gratin indépendantiste et notamment des incontournables Taubira et Thuram, a d’abord retracé « l’histoire » de la traite et du combat pour l’abolition de l’esclavage. Une histoire à sa sauce. Ou plus exactement à la sauce Taubira, puisque celle-ci avait tracé les grandes lignes du discours présidentiel. C’est dire l’honnêteté du propos… A ce sujet et la place nous manquant pour rétablir un certain nombre de vérités historiques, nous ne saurions trop conseiller aux lecteurs de se plonger dans l’excellent ouvrage publié en 2006 par Arnaud Raffard de Brienne (1).

    Repentance à tout va, donc, qui devait bien sûr s’accompagner du traditionnel petit couplet sur l’indispensable lutte contre le « poison du racisme », « grande cause nationale » en 2015.

    Des sous, des sous !

    Mais, même ainsi, Hollande n’en a pas fait assez. Car ce qu’attendaient surtout les enragés de la repentance et autres indépendantistes, c’est que la France passe à la caisse. Or, sur ce point, Hollande a déçu. Ecartant indirectement les réparations financières, le Président a en effet expliqué : « Le débat sur les réparations, je le sais, n’est pas épuisé. Je reprends à mon compte les mots d’Aimé Césaire quant à la nature irréparable du crime. Cependant, en lui donnant un nom et un statut en 2001, le Parlement français accomplissait un acte de vérité, de courage et de justice, indispensable, la première des réparations. »

    Franck Delétraz

    (1) La désinformation autour de l’esclavage, par Arnaud Raffard de Brienne, aux éditions Atelier Fol’fer

    http://fr.novopress.info/187362/esclaves-repentance-present-8351/

  • Le bougisme sans entraves 2/2

    Dans le sens du vent 
    Vaste duperie ! Car les apôtres du bougisme n’appellent qu’à des changements conformes. Quand on vous prescrit de voyager, faire du tourisme, ce n’est pas pour découvrir réellement d’autres lieux, rencontrer d’autres cultures, et vous enrichir de leurs différences : celui qui bouge ne voit rien. C’est pour vous agiter avec tout le monde, c’est pour vous donner l’illusion d’être des électrons libres (dont la nature physique est d’ailleurs de suivre le « courant » dominant), c’est pour vous faire fluctuer au lieu de vous laisser penser et grandir. 
         Mais voilà : celui qui bouge veut imposer sa mobilité de peur que celui qui demeure mette en cause la vanité de ses déplacements. Les sirènes de la mutation ont toujours pour objet de vous faire entrer dans leurs moules. La grande peur des faiseurs de modes, c’est que vous refusiez « d’être de leur temps ». Les prescripteurs d’opinion veulent avant tout museler la pensée critique. Penser, c’est « se prendre la tête »... 
         En vérité, penser, c’est toujours échapper au vertige de l’immédiat. C’est trouver dans les racines passé ou les invariances de notre condition, une capacité de résistance sociale et politique aux forces qui déterminent nos situations actuelles. Là est le vrai voyage, celui qui met réellement à distance du « bonheur conforme ». Pas de ça, clament les bougistes ! 
         Il y a quelques années, un présentateur de TF1 ironisait sur un sujet de bac de philo : « Penser et avoir une opinion, est-ce la même chose ? » Pour lui, penser, c’était ratifier des opinions d’autant plus justes que massivement reçues. Vive la mobilité cérébrale qui consiste à cumuler des opinions dont on change. Penser, c’est changer d’idées-opinions. Au fil des modes, des débats à la mode, c’est exhiber des opinions, les quitter pour d’autres, s’en passionner, en rire, alterner la fureur et la dérision, puis les mettre au sale en fin de semaine, pour en revêtir d’autres bien repassées... Voilà de la pensée qui bouge ! 
         Mais c’est toute l’existence humaine que le bougisme bide de son authenticité. 
         « Dans un monde qui bouge, l’immobilisme est un désordre », déclarait Maurice Lévy, patron de Publicis (Le Monde, 17-02-2004). Il pourfendait ainsi les rebelles anti-publicitaires. A quoi l’on répondra : « Dans un monde qui bouge, l’hyper-mobilité transforme le désordre en chaos ». Or, c’est bien ce chaos que produit aujourd’hui le chantage au changement et le bougisme institué. L’idéologie médiatique branchée sur l’actualité (« l’actualité qui bouge, l’actualité qui change », dit Le Nouvel Observateur) précipite les gens dans un désordre conforme où il est impossible de donner sens à l’existence. Où des générations flottantes, privées de pères et de repères, alternent entre l’indignation et le suivisme face au tragique du monde, sans jamais pouvoir s’opposer durablement aux puissances techno-économiques qui à la fois formatent leurs modes de vie et minent leurs capacités de pensée. 
         Détaillons un peu le programme de ce bougisme institué : 
    • Vos consommations, vos envies doivent changer à tout instant, l’une chassant l’autre. Vous devez, pour vous sentir vivre, renouveler vos produits, en écoutant les publicitaires qui « boostent » votre envie d’envies. Parmi celles-ci, au niveau « culturel », ne manquez pas de « croquer à pleines dents » les fleurons de l’audiovisuel (films, feuilletons, émissions « grand public », albums, stars à la mode). Tout en zappant. Bouger, c’est zapper. 
    • Vos relations avec autrui ne pouvant pas durer, sous peine d’ennui, multipliez vos contacts : seule compte leur somme. Démultipliez-vous vous-même. Vivez tout tout de suite : qu’aucune « fidélité » ne vous freine. Déracinez-vous pour mieux flotter. Oubliez l’instant qui passe au profit de l’instant qui vient. Cueillez dès aujourd’hui les roses de demain. Le plaisir, c’est de changer de plaisir. Répéter, c’est mourir. La mémoire tue l’avenir. 
    • Au fil de vos changements, changes et échanges, mais sans hésiter à les modifier souvent. Des grincheux crient à tort : il n’y a plus de morale ! C’est faux : des morales, nous en avons de plus en plus, pour chacun et pour tous, et toutes provisoirement durables. Dans un monde qui bouge, les valeurs bougeant elles-mêmes, se sont multipliées ! Quitte à être contradictoires ou interchangeables, comme l’est votre propre nature. Par exemple, en matière de vie amoureuse, vous pouvez vous définir comme résolument homo, résolument hétéro, résolument travesti, ou tout cela à la fois, et/ou successivement. Vous pouvez (et donc devez), en respectant la Loi de vos désirs, oser tous les lieux propices et toutes les positions spatiales (Orange-Tendance : « Quick sex, oserez-vous y succomber ? »). Il suffira d’être clair avec vos partenaires, sauf si bien sûr leur préférence est à l’ambiguïté. Les ailes du désir sont faites pour papillonner. Bouger, c’est progresser, donc transgresser. Vous pouvez même, suprême transgression, oser la fidélité, puisqu’une relation durable ça change la vie ! Le seul impératif, catégorique, c’est d’être fidèle à soi-même. Mais en sachant que ce « moi » ne cesse de varier... 
    • Et justement, vos identités étant multiples (réelles/virtuelles), vous devez toutes les essayer, les cumuler. Devenir ce que l’on est, c’est additionner les « moi je », les « j’aime ça », les « je déteste ça » (« Moi, la neige j’adore », « Moi, je suis contre le racisme »). Exhibez-vous, car vous n’êtes que ce que l’on voit de vous. Mutez à chaque instant ! Soyez stars avec les stars, animaux avec les animaux, zombies avec les zombies. Déménagez sans fin au sein d’un monde qui déménage lui-même. Rejoignez les courants, bourdonnez avec les buzz au fil des non-événements, plongez à corps perdu dans le grand fleuve sans rives qui vous emporte vers la mort, au sein d’une planète qui sombre. 
    En attendant, dansez avec les loups, chers troupeaux de moutons ! 
     
    La Décroissance N°118 – avril 2015

  • La mouvance nationale et catholique réunie autour de Sainte Jeanne d’Arc

    Dimanche 10 mai, avait lieu à Paris le défilé annuel en l’honneur de Sainte Jeanne d’Arc organisé par l’institut Civitas. 

    jeanne_JA2015

    Cette année, des animations médiévales ont été prévues par les organisateurs. Des reconstitutions de combats médiévaux ont vu s’affronter des chevaliers en armure devant le regard ébloui des petits comme des grands. Outre l’allure festive à armes courtoises du tournoi, l’aspect pédagogique était mis en avant par la présence d’un maître d’armes qui se faisait un plaisir de satisfaire la curiosité des passants et des badauds qui désiraient s’informer sur les techniques de guerre et d’armement qui avaient cours lors de la guerre de cent ans, sous les chants du chœur Montjoie St Denis qui entonnait des chants en l’honneur de la pucelle d’Orléans.
  • Un centenaire dont la république n'est pas fière : l'impôt sur le revenu

    Parmi les multiples anniversaires de l'année qui s'achève, il en est un qui n'a fait aucun bruit — et pour cause ! — puisqu'il s'agissait de celui de la loi du 15 juillet 1914, par laquelle fit son apparition en France l'impôt sur le revenu ! En ces jours où les Français sont immanquablement portés, lorsqu'ils entendent parler d'impôt, à suivre l'exemple de Joseph Goebbels quand il entendait le mot "culture"..., mieux valait pour François Hollande et les socialistes actuels ne pas trop exalter les "trouvailles" de leurs ancêtres d'il y a un siècle...

    UN FOU NOMMÉ JOSEPH CAILLAUX

    J'ai remis ces jours-ci la main sur un livre paru en 1977 et intitulé La gestapo fiscale du talentueux pamphlétaire qui m'honorait de son amitié : André Figueras (1924-2002). On y apprend des choses époustouflantes sur Joseph Caillaux (1863-1944), "père" de cet impôt sur le revenu, qui, chaque année, empêche de dormir maints Français, quand il ne les condamne pas tout simplement au suicide... André Figueras ne mâchait pas ses mots : pour lui, cet impôt était « l'œuvre d'un fou », et notre auteur ne manquait pas d'anecdotes prouvant que le ministre des Finances d'il y a cent ans n'avait point tout son bon sens. Par exemple, il urinait dans la cheminée devant les convives ébahis du Cercle républicain, avenue de l'Opéra, comme le raconta André-Jean Godin, qui fut un temps vice-président de l'Assemblée nationale... D'autres témoins avaient rapporté à Figueras que Caillaux, chaque fois qu'il se rendait chez une certaine dame, en montant, urinait dans l'ascenseur... Puis il y avait cet extrait des Mémoires de Jules Moch, lequel, chargé par le président du Conseil d'aller au Sénat proposer une solution de compromis à Caillaux, s'entendit répondre par celui-ci : « Allez dire à Léon Blum que j'aimerais mieux m'arracher mille millions de fois les poils du c... que d'accepter ! » Cet homme hautement distingué était le mari de la célèbre Mme Caillaux, qui assassina avec préméditation à coups de revolver en mars 1914 le directeur du Figaro Gaston Calmette à qui elle reprochait d'avoir publié une lettre d'elle à son mari alors qu'elle n'était encore que sa maîtresse... Le scandale de l'acquittement de la meurtrière n'avait nullement conduit le ministre à se retirer. Il trouva même le moyen de se faire réélire aux élections législatives de 1914.

    Ce personnage plus que douteux « dont le visage serré avait quelque chose de maudit », réussit quand même « par un tour de passe-passe antinational, à faire voter cet impôt sur le revenu dont, jusqu'alors, les législateurs français avaient légitimement repoussé le projet » (Figueras). Jusqu'en 1908, il n'y avait point d'impôt sur le revenu et Caillaux lui-même, qui s'était illustré en 1907, par un projet consistant à remplacer les quatre impôts (les « quatre vieilles » : contribution foncière, contribution mobilière, patente, impôt sur les portes et fenêtres), créés pendant la période révolutionnaire, par un impôt progressif sur le revenu global, avait dû retirer son texte devant l'opposition du Sénat. « D'une façon générale, du reste, dit Figueras, il y avait infiniment moins d'impôts qu'aujourd'hui et la France était alors une grande et riche puissance. Et je pense pour ma part qu'il y a corrélation totale entre les deux choses ». Nous pensons évidemment de même.

    MALTHUSIANISME, DÉLATION, ARBITRAIRE...

    Car qui voulait alors ardemment cet impôt sur le revenu ? Laissons parler Figueras : « Les socialistes, ennemis éternels de la grandeur, de la gloire, de l'essor, de l'initiative et même de la victoire. Les socialistes, qui ont toujours contrecarré notre expansion coloniale. Les socialistes, qui pensent petit, haineux, médiocre, jaloux. Les socialistes, qui détestent tout ce qui est supérieur, qui ne rêvent que d'uniformité dans l'insignifiance. [...] L'impôt sur le revenu, c'est la toise imbécile, c'est le lit de Procuste qui veut mettre tout le monde à la même taille. Du reste ces imbéciles haineux ne cachent même pas leur programme : ils veulent que l'impôt soit un moyen de redistribution des revenus. Comme si cela était son rôle... »

    Or Caillaux profita de l'accélération de toute chose politique à rapproche de la guerre pour faire passer le 15 juillet 1914 son projet d'« impôt sur le revenu des personnes physiques », impôt déclaratif qui se fait par le biais d'une déclaration de revenus. Le ministre, « grand homme des hommes petits » (Figueras), créa du même coup « ces petits messieurs, socialistes ou non, que sont les inspecteurs des impôts, ces nigauds entichés de paroles, si contents d'eux-mêmes, si convaincus de leur infaillibilité, si impavides qu'ils trouvent légitime de s'arroger toutes les bonnes places » (Figueras).

    Et André Figueras concluait son chapitre par cette déclaration cinglante, à laquelle on ne peut guère ne pas souscrire douze ans après sa mort : « L'impôt sur le revenu, c'est l'injustice, c'est l'insécurité, c'est le malthusianisme, c'est la délation, c'est l'arbitraire, bref, c'est l'œuvre signée d'un fou. »

    HOLLANDE JUGÉ PAR PROUDHON

    Dans le même livre La gestapo fiscale, André Figueras, décidément bien inspiré, citait aussi le penseur de ce que l'on a appelé le socialisme libertaire et qui n'était pas si révolutionnaire qu'on l'a dit : Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Celui-ci rappelait, dans Théorie de l'impôt (1861), des principes de bon sens, telle la conception de l'impôt comme la quote-part à payer par chaque citoyen pour la dépense des services publics, fi en résultait que « ce que le pouvoir donne aux citoyens en services de toutes sortes doit être l'équivalent exact, de ce qu 'il leur demande soit en argent soit en travail ou en produits » autrement dit : « tout produit ou service doit, à peine de se liquider en perte, répondre à un besoin tel que celui qui éprouve le besoin consente à donner du produit un prix égal au moins à la dépense que ce produit colite. »

    Proudhon constatait que « le gouffre fiscal est plus profond, plus avide, qu'on ne l'avait vu au beau temps des monarchies et des aristocraties de droit divin ; c'est pourquoi la maxime : "faire rendre à l'impôt tout ce qu'il peut donner" est une maxime essentiellement moderne. Rigueur dans la perception, élévation des taxes au maximum de rendement, voilà la règle... » On croirait que Proudhon devinait déjà François Hollande et la gauche au pouvoir, lesquels augmentent les impôts sans tenir compte le moins du monde de l'intérêt du contribuable... Il en découle que déterminer le point juste auquel l'impôt donnera la plus grosse recette possible est une méthode perverse. Et Proudhon de continuer : « De même que l'on peut juger de la bonne tenue d'une maison de commerce et d'une entreprise industrielle par la modicité de ses frais généraux, de même on peut augurer favorablement de l'administration d'un État, de la capacité et de la sévérité de ses directeurs, de la liberté et de l'aisance des citoyens, par la médiocrité de l'impôt.» Nos hommes de gauche et même de droite d'aujourd'hui auraient tout intérêt à relire Proudhon au lieu de s'obstiner à le traiter d'anarchiste. Ils apprendraient de lui des règles de conduite utiles et bénéfiques à tous : « Pas un impôt dont on ne puisse dire qu'il est un empêchement â la production ! Et comme l'inégalité la plus criante est inséparable de toute fiscalité (attendu que toute contribution retombant sur la masse dégénère en une capitation), pas d'impôt dont on puisse dire encore qu'il est un auxiliaire du parasitisme contre le travail et la justice ! »

    POUR UNE RÉORGANISATION DU FISC... ET DE L'ÉTAT

    Charles Maurras, qui n'était pas un ennemi de Proudhon auquel il reprochait seulement de ne pas pousser jusqu'au bout son fédéralisme en le couronnant d'un pouvoir fort, pensait pour sa part en 1913 — donc un an avant que la loi fût votée —, que l'impôt sur le revenu frapperait surtout les classes moyennes, celles qui sont incorporées au sol, et qui ne pourraient lui échapper : « C'est sur la propriété immobilière, sur la moyenne et la petite propriété que tout retombera en dernière analyse. L'industrie et l'agriculture paieront c'est-à-dire, en France, la classe sociale qui est la plus étendue, la plus vigoureuse et qui a toujours fait l'orgueil et le renom du pays, celle qui ne se tient ni si haut ni si bas, celle dont la modestie conserve dignement tes importantes accumulations du passé et couve les précieuses réserves de l'avenir ! En frappant les classes moyennes, l'État français ferait un pas de plus dans la voie de son suicide » (Action française, 9 septembre 1913).

    Et à ceux qui lui disaient que cet impôt réaliserait la justice, Maurras répondait : « L'impôt est fait pour subvenir aux frais de l'État. Qu'il y subvienne avec justice, cela est naturel, normal et va de soi : tout dans l'État doit se poursuivre aussi justement que possible, la police, l'organisation militaire, le fisc et le reste... La justice n'est qu'une modalité générale, elle est commune au fisc et à mille choses. Elle n'en est pas, elle ne peut pas en être le but premier. »

    Il ne s'agit donc pas de se référer au principe de la justice en matière fiscale, car c'est l’utile qu'il faut considérer. L'utilité sociale et l'unité nationale exigent une contribution forte des citoyens, surtout des plus riches. « Reste à voir comment on l'aura. Moins prévoyant que l'ancien régime, moins fort aussi, moins respecté, l'État démocratique ne peut demander de "don gratuit" à de grandes collectivités possédantes, pour la bonne raison qu'à part très peu d'exceptions près, il ne les a pas laissées subsister. » L'impôt sur le revenu ne saurait donc être un moyen d'obtenir des particuliers ce qu'il eût été facile autrefois de réclamer du généreux patriotisme des grands corps (clergé, noblesse, hôpitaux...)

    Maurras poursuivait sa réflexion : « Le travail et le capital organisés, c'est-à-dire rassemblés en une série de corps d'État où la division en ordres se substituerait à la funeste divisions en classes, cela amènerait à la constitution de puissances collectives sur lesquelles l'État pourrait compter non seulement du point de vie militaire et civil, mais même du point de vue fiscal. On pourrait imposer, non les riches, mais les grands corps possédant de grandes richesses. Ces corps pourraient ensuite répartir dans leur sein les contributions. Dans un pays émietté, atomisé, individualisé comme le nôtre, taxer les riches, essayer de taxer la fortune acquise ne représente qu'une aventure chanceuse, aventure onéreuse et finalement décevante pour l'État qui va la courir. Au contraire, pour un pays organisé et distribué, un pays où l'Etat ferait des catégories de citoyens, catégories avouées et reconnues, cela eût signifié quelque chose. Le fisc de l'État français n'a devant lui que des individus et qui menacent tous de fuir entre ses doigts » (Action française, 20 août 1913).

    Le pire est que cette massification des individus, sans moyens de résistance et de réfrènement, est l'état normal de la démocratie, laquelle a besoin de cette masse inorganisée qu'elle laisse entre les mains de parasites et de pillards. Il manque à la France le roi, chef de famille attentif et dévoué, qui puisse gérer les richesses du pays avec sagesse, loin de toute idéologie.

     

    Michel FROMENTOUX. RIVAROL 20 NOVEMBRE 2014

  • L’esclavage n’est pas une fatalité

    Le cadavre du communisme bouge encore: dans le cadre des commémorations du 8 mai 1945, dans trois villes du Val-de-Marne,  Villejuif, Champigny, et Villiers (les deux premières sont toujours aux mains du PC «F», la dernière a été conquise par l’UMP), les frontistes présents aux cérémonies ont été insultés, conspués par les permanents communistes dépêchés sur place, empêchés de déposer une gerbe. À Villejuif , celle du conseiller municipal FN Alexandre Gaborit, a carrément été jeté à la poubelle. Le très médiocre et haineux Pierre Garzon, secrétaire de la section communiste de cette municipalité, a osé déclarer au Parisien que «Beaucoup de personnes présentes ont été très choquées par ce dépôt de gerbe (du FN, NDLR), en particulier la fille et sœur de deux fusillés, qui a fondu en larmes » (sic). Pour le sans-culotte Garzon plus c’est gros et con…venu,  plus ça passe? D’une cérémonie l’autre,  se déroulait hier dans la ville du grand écrivain populaire Alexandre Dumas, à Villers-Cotterêts, (Aisne),  la cérémonie de la Journée nationale de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions. Le maire FN,  Franck Briffaut, refusant par principe la compétition victimaire et mémorielle, l’«auto-culpabilisation permanente », n’a pas pris part comme l’année dernière à cette cérémonie. Il a cependant  honoré la mémoire du père de l’écrivain, le général Dumas, le 4 février dernier, jour anniversaire du premier décret de l’abolition de l’esclavage (4 février 1794).

    Cette année encore,  un «Collectif de lutte contre l’extrême droite» cornaqué par l’extrême gauche a voulu utiliser cette cérémonie du 10 mai pour organiser contre la municipalité FN «une marche contre le racisme», laquelle, de l’aveu même de la presse locale,  a été un gros bide ne rassemblant que …80 personnes. La commémoration proprement dite au pied de la statue du général Dumas, organisée par l’association des amis du général Dumas, présidée par l’écrivain Claude Ribbe,  a réuni une petite centaine de personnes. Les militants antinationaux présents –Jean-Claude Monnier, de  l’association (coquille vide)  Philopolis et du Front de Gauche,  Olivier Spinelli, de la Ligue des droits de l’homme , Jacques Krabal, député PRG de l’Aisne qui a éructé contre «ce parti qui nie l’esclavage et la Shoah  » – ont donc été eux aussi tout autant snobés par les habitants de la ville.

    Invité à cette commémoration par M. Ribbe, le militant antillais Josse Rovélas a exigé,  sur la même ligne que le  tout aussi communautariste Louis-Georges Tin, président  du Cran, ou encore du militant indépendantiste ami de Christiane Taubira, Elie Domota, chef du LKP et de  l’UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe), des réparations financières de l’Etat français pour les descendants d’esclaves.  

    Ce à quoi s’est de nouveau opposé François Hollande hier à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe ) au cours d’un discours  bien  terne et  pompeux,   placé comme il se doit sous le signe de la lutte contre le racisme. Une allocution prononcée à l’occasion de l’inauguration,  dans le quartier difficile du Carénage,  du plus grand mémorial existant sur l’esclavage,  le Mémorial ACTe, ou «Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage ». Une fois n’est pas coutume, nous ne pouvons que partager les critiques d’Elie Domota sur le coût de celui-ci,   83 millions d’euros -dont 37 financés par le conseil régional- qui ont  été déboursés  par les contribuables français  pour la réalisation de ce Mémorial,   alors que nos compatriotes antillais  sont frappés eux aussi par de très nombreuses difficultés sociales  et économiques.

    Pendant  qu’à Brest une sculpture baptisée Mémoires était inaugurée, Nantes vient donc de perdre donc au profit de Pointe-à-Pitre  son statut de capitale française de l’abolition de l’esclavage. Le Mémorial nantais sur ce thème avait été  ouvert  en  mars 2012 en présence de Christiane Taubira, hier aux côtés de François Hollande, et de Jean-Marc Ayrault. Hier le maire PS de la Ville, Johanna Rolland,  avait invité pour cette cérémonie du 10 mai Angela Davis,  militante historique du combat pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 70.

    Mme Rolland n’a pas rappelé l’opposition virulente de cette américaine à la loi interdisant le voile islamique dans l’espace public en France. Ni son pédigrée complet. Prof de philo marxiste-léniniste, féministe, membre des Black Panthers, Angela Davis fut aussi la dirigeante du Parti communiste des États-Unis -candidate à la vice-présidence des États-Unis en 1980 et 1984 sous cette étiquette-  et comme telle, bénéficia du soutien de Moscou et de ses satellites avant la chute de l’URSS.  Mme Davis certes, n’a pas réussi hier à susciter l’intérêt des Nantais qui n’étaient moins de trois cents à avoir fait le déplacement pour l’entendre… et profiter des animations gratuites.

    Autrement plus écouté sous nos latitudes, l’homme de gauche, historien, sociologue et essayiste Emmanuel  Todd fut lui aussi (brièvement) membre des Jeunesses communistes et du Parti communiste «français». Il défraye pour sa part la chronique pour son opposition sans cesse grandissante à un PS qui affirme-t-il , a tout trahi, tout vendu, tout lâché comme il l’écrit de nouveau dans son dernier livre «Qui est Charlie». Un opus qui a agite le tremblotant Manuel Valls. Après s’en  être pris à une autre figure de la gauche, le philosophe Michel Onfray, le Premier ministre a longuement dénoncé  l’essai de M. Todd dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde. Au vu de  la situation actuelle de la France, M. Valls n’a t-il pas mieux à faire que d’ordonner à un de ses collaborateurs de pondre une tribune signée de son  nom pour fustiger  un livre qu’à l’instar de  Fleur Pellerin il  n’a certainement pas lu ?

    Félicitons-nous pour notre part de la lucidité (en partie)  retrouvée d’un intellectuel, incontestablement brillant, comme M. Todd, dont nous ne partageons pas pour autant, souligne Bruno Gollnisch, très loin s’en faut, toutes les vues, les analyses, voire les obsessions. M Todd qui vota oui au référendum sur la constitution européenne de 2005, s’était aussi décrédibilisé avec son concept de «hollandisme révolutionnaire» au nom duquel il avait appelé à voter pour le candidat du PS à la présidentielle de 2012.

     Pour autant ne boudons pas notre plaisir: ses critiques charpentées  sur la faillite de l’euro, l’Europe bruxelloise, les Etats-Unis, l’atlantisme, la social-démocratie UMPS vont incontestablement dans le bon sens.  Celui de la liquidation de ce Système qui conduit  notre peuple à un  esclavage sans cesse accru. 

    http://gollnisch.com/2015/05/11/lesclavage-nest-pas-une-fatalite/