culture et histoire - Page 1461
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Eric Zemmour invité de Jean-Marie le Méné pour « Le suicide français » - 10 octobre 2014
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L'anarchie sanglante voulue, du mondialisme messianique
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Farida Belghoul & Frédéric Pichon sur Radio Cortoisie
Arnaud Guyot-Jeannin recevait Farida Belghoul, porte-parole des JRE et présidente de la FAPEC; Frédéric Pichon, président du cercle des avocats libres; Christian Brosio, rédacteur en chef adjoint des pages Histoires à Valeurs actuelles.
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Chronique de livre: George Feltrin-Tracol, En liberté surveillée (Réquisitoire contre un système liberticide)
L'émergence, dans la France chloroformée par des lustres d'endoctrinement, de discours émollients, et de délires idéologiques, d'un mouvement contestataire protéiforme, qui se décline par des manifestations impressionnantes, des opérations spectaculaires de dénonciation, des actes de résistance, a encouragé la prise de parole de Français, longtemps tenus de se taire et de souffrir en silence.
George Feltin-Tracol est l'un de ceux-là. Il nous propose régulièrement des analyses pertinentes sur notre monde, passe au peigne fin, si l'on ose dire, la question du contrôle de la société par les puissances étatiques, financières, médiatiques, dont l'objectif est d'instaurer un État mondial de tonalité totalitaire. Son ouvrage, En Liberté surveillée, remarquablement documenté, se veut, en même temps, une chronique des prémisses d'une « mise au pas » de la société française par un régime qui n'a plus aucune espèce d'inhibition « démocratique ». Les résistances multiformes, que tout le monde a en mémoire, et qui témoignent de la richesse plurielle (terme adéquat, cette fois!) de la lutte populaire, par exemple les manifestations contre les spectacles blasphématoires « Piss Christ », « Golgota picnic », l'affaire de Tarnac, le « cas » Dieudonné, la « Manif pour tous », ont pour réponses les emprisonnements politiques, la censure, la brutale répression policière, les manipulations. La sphère politique est empoisonnée par l'idéologie nihiliste, les « nouvelles sacralités », qui suscitent des « phobies », lesquelles arment le bras de la « Justice », sans compter la vidéo-survillance, qui contrôle les routes et les rues, la novlangue, qui formate les consciences, l'endoctrinement scolaire, le néo-puritanisme, expression extrême de la clitocratie triomphante, dont l’égérie est la Suède, matrice du totalitarisme postmoderne dévirilisant, infantilisant, Grande Nursery dont Big Mother est la maquerelle fouettarde. Ces liens tressés par des Lilliputiens doctrinaires, liens dont le plus puissant, en ce moment, est incarné par le communautarisme, pendant symétrique d'un individualisme consumériste, sont destinés à étouffer notre identité... Ainsi cette entreprise liberticide évoque-t-elle la mise en place d'un despotisme nouveau, plus complexe, plus subtil, plus savant que les anciennes tyrannies, qui n'étaient que des ateliers artisanaux à côté de lui.L'analyse ne se limite pas à une recension de notre servitude organisée, mais aussi à ses causes. La description de l' « État profond » est d'un intérêt capital : il s'agit en effet d'une « structure de gouvernement à la fois invisible et continue », qui gère réellement la société, tandis que les institutions apparentes, souvent élues, « représentatives », ne sont là que pour exécuter, ou amuser la galerie.
George Feltrin-Tracol, En liberté surveillée (Réquisitoire contre un système liberticide), Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, 23€Claude Bourrinet
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/
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A Bagnolet, la gauche fête officiellement le soulèvement du FLN, jour de deuil pour la France…
La municipalité socialiste de Bagnolet, soutenue par toute la gauche unie pour une fois, fête le soixantième anniversaire des assassinats qui ont commencé la guerre d’Algérie le 1er novembre 1954, ce qu’on a surnommé la Toussaint rouge. Avec une exposition intitulée « Algérie, un peuple, ses résistants ». Cette provocation marque l’abaissement de l’esprit public et bafoue la Nation.
La gauche unie, enfin
L’exposition, qui se poursuit jusqu’au 7 novembre, se double d’une soirée cinéma très spéciale le 3, destinée à glorifier le soulèvement algérien. Pour cette initiative, la municipalité socialiste a reçu le soutien des Verts, des Radicaux de gauche, du Parti de gauche et même du PC. Une gauche unie dont rêverait François Hollande, comme elle l’était sous Giscard, et comme elle ne le fut jamais durant la guerre d’Algérie, heureusement pour l’honneur de certains socialistes et radicaux.Le bilan de la guerre d’Algérie
Cette gauche unie se veut laïque et antiraciste. Peut-être a-t-elle oublié que le congrès de la Soummam, qui a donné son véritable élan au soulèvement algérien, se tint sous la coupe des oulemas, et que depuis, l’Algérie française laïque et multicommunautaire a été remplacée par une dictature militaire d’où les Européens ont été chassés, où les Kabyles sont brimés, dictature marquée par les poussées sanglantes du FIS, du GIA et d’autres mouvements islamistes extrêmes ? La charia s’est d’ailleurs largement installée dans les faits et partiellement dans le droit.http://www.contre-info.com/
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Conférence Dextra : L'illusion libérale par Alain de Benoist le 7 novembre
Le vendredi 7 novembre à 19 h 30, Dextra aura la joie et l’honneur de recevoir Alain de Benoist, philosophe et journaliste reconnu, qui nous parlera de L’illusion libérale.
Sujet plus que d’actualité, où le libéralisme, ses dangers et ses dérives doivent faire l’objet d’une prise de conscience générale.
Nous vous attendons nombreux pour cette conférence au El Siete, 283 rue Saint Jacques, Paris Ve.
Pour participer à l'événement, vous trouverez ici le lien sur Facebook
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TV Libertés Au Forum
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Michel Janva : « La droite respecte la loi naturelle, tandis que la gauche veut construire elle-même la loi »
Michel Janva a co-fondé sur Internet le Salon beige, blog d'actualité tenu par des catholiques engagés dans la défense de la vie, de la famille et des valeurs traditionnelles.
Monde et Vie : Michel Janva, pensez-vous que les notions de droite et de gauche aient encore un sens aujourd'hui ?
Michel Janva : Il n'existe plus vraiment de différences entre la droite et la gauche, pas plus en matière sociale qu'économique, ni sur aucun autre plan. Les débats parlementaires, à l'Assemblée nationale, se résument à des joutes partisanes, sans débats d'idées. Certes, on parle toujours de gauche et de droite dans les espaces médiatique et politique, mais ce clivage me semble factice.
Toutefois, au-delà des partis politiques représentés au Parlement, existe-t-il une différence ontologique entre deux familles d'esprit, l'une de droite, l'autre de gauche, ou bien les repères ont-ils tellement bougé que la pensée politique en France se reconstitue d'une manière totalement différente ? Quelle approche en avez-vous au Salon beige ?
Au Salon beige, nous évitons de nous définir selon ces critères de droite et de gauche, sans signification réelle, pour leur préférer de vraies oppositions, entre le bien et le mal, le juste et l'injuste, le vrai et le faux... Nous considérons qu'il existe une vérité qui nous dépasse et une loi naturelle qui doit être respectée. Si l'on recherche une différence ontologique entre la vraie droite et la gauche, l'on peut dire que la première respecte en partie la loi naturelle - au moins les corps intermédiaires, donc les libertés individuelles; tandis que la seconde veut toujours s'en détacher, pour construire elle-même la loi. Certains penseurs distinguent encore une gauche plus portée vers l'égalité, la justice et la solidarité, d'une droite plus tournée vers la dignité de la personne, la responsabilité et la liberté d'agir; mais ces différences-là ont aujourd'hui disparu de l'actualité et de la vie réelle.
La gauche n'a-t-elle pas gagné en assurant le triomphe de l'Utopie, qui, selon elle, fait avancer le monde ?
La première victoire de la gauche, c'est de s'être elle-même désignée comme le Bien, et d'avoir qualifié tout ce qui est à droite comme le Mal. En dépit des fortes résistances qui s'expriment aujourd'hui, ce complexe politique et médiatique subsiste, ce qui explique que les hommes dits « de droite » se justifient de cette étiquette, se déclarent quand même un peu de gauche et finalement, arrivés aux commandes de l'État, acceptent et avalisent tout ce qu'a fait la gauche avant eux. Voilà quarante ans que la droite politique subit ce clivage créé par la gauche et adopte le vocabulaire de la subversion. Tant qu'elle ne se libérera pas de l'idée qui la conduit à se penser elle-même comme le camp des méchants et à croire que la gauche incarne le Bien et la morale, elle passera son temps à se justifier et à reculer. Elle continuera à avoir des réactions épidermiques quand la gauche sera au pouvoir, mais une fois revenue aux affaires, elle ne fera rien. Elle reste d'ailleurs complètement engluée dans ce piège tendu par ses adversaires lorsqu'elle refuse toute entente avec le Front national, ce qui la condamne à l'échec.
Vous parliez à l'instant du « vocabulaire, de la subversion » : la droite n'a-t-elle pas d'abord perdu la bataille sémantique ?
La gauche, en effet, travaille beaucoup le champ lexical. Ainsi, les termes d'égalité, de discrimination, ou de droits de l'homme, sont devenus des tabous derrière lesquels on met ce que l'on veut : l'avortement, l'affaiblissement et la dénaturation du mariage, etc. Nous ne pourrons pas nous défendre si nous ne nous réapproprions pas notre propre vocabulaire.
Par ailleurs, la Manif pour tous et le mouvement qui est né depuis deux ans de la contestation de la loi Taubira ont intelligemment refusé de rentrer dans le jeu de la gauche consistant à prétendre qu'ils étaient hostiles à l'égalité. Ils ont au contraire retourné l'arme contre leurs adversaires en exigeant l'égalité entre tous les enfants, c'est-à-dire leur droit d'avoir tous un papa et une maman.
Au premier rang de la résistance, le Salon beige a vite connu le succès. Les gens sont venus sur votre site spontanément Comment expliquez-vous cette adhésion ?
Ce phénomène a correspondu à la conjonction d'une attente dans le domaine des idées et de l'arrivée d'Internet. Lorsque lé Salon beige a été créé, voilà dix ans, il a répondu au besoin, éprouvé par de nombreuses personnes, de disposer d'un blog décryptant l'actualité quotidienne et pluriquotidienne sur le Net, en décalage avec le relativisme ambiant. À droite, une multitude de blogs se sont créés, comme Fdesouche ou Novopress, qui ont tous leurs qualités et leurs défauts, mais ne se concurrencent pas. Au contraire, la gauche monopolise les gros médias, radios, télés et presse quotidienne, clairement acquis à ses idées - y compris les titres dits « de droite », malgré leur actuelle « droitisation », probablement circonstancielle. Mais, peut-être pour cette raison et parce qu'elle contrôle le journal télévisé de 20 heures, qui est une arme terrible en raison de la force de l'image et que regardent chaque soir 20 millions de Français, elle a négligé Internet. Or, Internet se développe - et se développe contre elle ; c'est pourquoi elle multiplie les tentatives pour le museler par le biais de lois sur le numérique ou sur le terrorisme, ce qui est toutefois très difficile à réaliser techniquement, puisqu'un blog hébergé à l'étranger peut être lu en France.
La gauche a plus d'un tour dans son sac, maispour l'instant elle ne parvient pas à nous clouerle bec.
Propos recueillis par Eric Letty monde&vie octobre 2014
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Entretien avec Jean Haudry
Professeur à l'Université Lyon III, vous dirigez l'Institut d'Études Indo-européennes. Pouvez-vous nous dire en quelques mots qui étaient les Indo-Européens ?
Bien que je ne dirige plus l'Institut (mon ami Allard m'a remplacé dans cette fonction), je continue à me consacrer aux études indo-européennes. Les Indo-Européens ne peuvent se définir, dans un premier temps, que comme “locuteurs de l'indo-européen reconstruit”, comme des indo-européanophones comme il existe des “francophones”, etc. C'est seulement dans un deuxième temps, à partir de la reconstruction (fondée en grande partie sur celle de la langue) de la civilisation matérielle et de la culture, en particulier de la “tradition indo-européenne” qu'on peut parler de “peuple indo-européen”, et chercher à le situer dans l'espace et dans le temps, c'est-à-dire par rapport aux sites archéologiques actuellement connus.
Peut-on parler d'unité des Indo-Européens ? À quand remonte celle-ci ? Comment s'est formée la communauté primitive ?
On peut sans aucun doute parler d'une “période commune” de l'Indo-Européen et donc de ses locuteurs les Indo-Européens ; sinon, la notion même d'indo-européen, langue commune dont sont issues les langues indo-européennes par un processus de dialectalisation, serait vide de sens. Cette période commune se situe au Néolithique et se termine avec ce que certains préhistoriens nomment “l'âge du cuivre” : le nom du “cuivre” (*áyes-) figure en effet dans le vocabulaire reconstruit, tandis qu'on n'y trouve ni le nom du bronze, ni celui du fer. La localisation la plus probable du dernier habitat commun est le site dit des “Kourganes”, en Ukraine, aux Ve et IVe millénaires. Quant à la formation de l'ethnie, je persiste à croire, après E. Krause, Tilak, et quelques autres, qu'elle s'est effectuée dans les régions circumpolaires arctiques. Mais, en l'absence de confirmation archéologique, ce n'est là qu'une hypothèse, et qui ne fait pas, tant s'en faut, l'unanimité.
Existe-t-il un type physique spécifiquement indo-européen ?
La réponse à cette question ne peut être que “statistique” : aucune langue n'est liée par nature et définitivement à une ethnie ou à une race. Mais de même que la grande majorité des locuteurs des langues bantu sont de race noire, et que la grande majorité des locuteurs du Japonais sont de race jaune, on peut affirmer sans risquer de se tromper que la grande majorité des locuteurs de l'indo-européen étaient de race blanche. On peut même préciser, en se fondant sur la tradition indo-européenne, qui associe constamment le teint clair, les cheveux blonds et la haute stature à son idéal social et moral, que la couche supérieure de la population, au moins, présentait ces 3 caractères. Les documents figurés de l'époque historique confirment cette hypothèse ; mais l'archéologie préhistorique, sans l'infirmer positivement, ne la confirme pas non plus : il semble bien que les migrations indo-européennes n'aient pas été des mouvements massifs de populations. Par là s'explique l'apparente contradiction entre les 2 points de vue : un petit groupe peut véhiculer et transmettre l'essentiel d'une tradition, mais il ne laisse guère de traces anthropologiques de sa présence sur le terrain.
Quelle était la vision du monde des Indo-Européens ?
Le formulaire reconstruit (plusieurs centaines de formules) exprime manifestement les idéaux et les valeurs d'une “société héroïque”, un type d'organisation sociale préféodale bien connu, qui se prolonge à l'âge du bronze et même au début de l'âge du fer. On peut supposer qu'elle était déjà constituée en ce qui concerne les Indo-Européens, au Néolithique final (à “l'âge du cuivre”). Dans cette “société héroïque”, la gloire et la honte sont les 2 forces principales de pression (et de répression) sociales. Il s'agit de ce que les ethnologues nomment shame cultures, par opposition aux guilt cultures, dans lesquelles ce rôle revient au sens du péché. Gloire et honte affectent à la fois l'individu (qui, par la “gloire impérissable” atteint la forme supérieure de la survie) et sa lignée toute entière, ascendants et descendants. D'où une inlassable volonté de conquête et de dépassement de soi, et des autres.
Que signifie le concept “d'idéologie tripartite” ? Avait-il un objectif précis ?
On nomme “idéologie tripartite” la répartition de l'ensemble des activités cosmiques, divines et humaines en 3 secteurs, les “trois fonctions” de souveraineté magico-religieuse, de force guerrière et de production et reproduction, mise en lumière par Georges Dumézil. On ne saurait parler d'un “objectif” quelconque à propos de cette tripartition : il s'agit en effet d'une part (essentielle) de la tradition indo-européenne, et non d'une construction artificielle, comme celles des “idéologues”. C'est pourquoi le terme d'“idéologie” ne me paraît pas très heureux ; il conduit à cette confusion, quand on n'a pas présente à l'esprit la définition qu'en a donné Dumézil.
“La révolution française” semble avoir fait disparaître la conception trifonctionnelle de la société, êtes-vous d'accord avec cette vision des choses ?
Est-il sûr que la conception trifonctionnelle était vivante dans la société d'Ancien Régime finissant ? J'en doute. L'abolition des 3 ordres, qui représentaient effectivement une application du modèle trifonctionnel n'a fait qu'entériner un changement de mentalité et un changement dans les réalités sociales. La noblesse avait depuis longtemps cessé d'être une caste guerrière et privée de ses derniers pouvoirs politiques par Louis XIV, il ne lui restait que des “privilèges” dont la justification sociale n'était pas évidente. On peut à l'inverse estimer que la Révolution a donné naissance à une nouvelle caste guerrière sur laquelle Napoléon Bonaparte a tenté d'édifier un nouvel ordre social.
Est-il possible d'adapter une nouvelle tripartition à nos sociétés post-industrielles ?
Je ne crois pas que la tripartition fonctionnelle représente un idéal éternel et intangible, tel le dharma hindou. La fonction guerrière a perdu aujourd'hui une grande part de sa spécificité, écartelée entre la science et la technique d'une part, l'économie de l'autre. Quant à la fonction magico-religieuse, on peut se demander qui en est aujourd'hui le représentant. Elle se répartit sur un certain nombre d'organisations (et une multitude d'individus) dont on ne peut attendre une régénération de nos sociétés, bien au contraire. Mais nombre de sociétés indo-européennes anciennes n'étaient pas organisées sur le modèle trifonctionnel. Seuls, les Indo-Iraniens et les Celtes, en développant une caste sacerdotale, ont réalisé à date ancienne une société trifonctionnelle. Or, ce ne sont pas les peuples qui ont le mieux réussi dans le domaine politique.
Est-ce à dire que cette nouvelle tripartition puisse être un élément de renouveau de nos civilisations ?
Un renouveau de nos civilisations (je dirais plutôt : une régénération de nos peuples) ne saurait venir d'un retour à un type d'organisation politique, économique et social des périodes médiévales ou proto-historiques. Je sais bien qu'il existe dans nos sociétés des gens qui ont pour idéal “l'âge d'or” de la horde primitive vivant de cueillette. L'archaïsme et la régression sont des phénomènes typiques des périodes de décadence ; ils sont la contrepartie sociale de l'infantilisme sénile. Le renouveau ne peut venir que d'un retour aux forces vives de la tradition, c'est-à-dire aux idéaux et aux valeurs qui ont fait le succès historique des peuples indo-européens, qui a abouti à l'émergence du monde civilisé, industrialisé et développé. Il s'agit d'abord de la volonté d'être, dans le monde et dans la durée : d'aimer la vie, de la transmettre, de lutter contre toutes les formes de mort, de décadence, de pourriture. Il s'agit aussi de la volonté d'être soi, de maintenir la différence capitale entre le sien et l'étranger. Ces 2 idéaux ne sont d'ailleurs pas spécifiques : ils sont communs à tout groupe humain qui souhaite exister comme tel et avoir un avenir. Nos ancêtres indo-européens ont voulu davantage : on constate dans leur tradition une volonté d'être “plus que soi”, de se dépasser, de conquérir, et pas seulement des territoires, d'accéder à cette surhumanité que certains d'entre eux, les Grecs, ont nommée “héroïque” et que tous, même sans la nommer, ont connue. C'est dans cette perspective que le modèle trifonctionnel peut être un élément de renouveau, comme échelle de valeurs, et non comme principe d'organisation sociale.
Professeur Haudry, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.
Propos recueillis par Xavier Cheneseau, Vouloir n°68/70, 1990.
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3 minutes en vérité avec Philippe de Villiers