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culture et histoire - Page 1464

  • Le Suicide Français fait tomber le décor !

    Zemmour a encore sévi, et cette fois le mur de la pensée unique s’est lézardé, s’est effondré. Le barrage élevé par le politiquement correct devant le trublion de talent qu’il fallait « cornerisé »a cédé. Plus les critiques ont vitupéré, plus le livre s’est vendu. Le Livre ? La Bible du « réac », une catharsis à la fois dense et  exhaustive de la « francitude », du mal-être français, une longue remontée aux erreurs d’aiguillage qui ont amené le peuple français sur une voie de garage où il ne se reconnaît plus. Zemmour se veut-il sociologue ? Il ne s’embarrasse pas de tableaux ni de statistiques. En fait, il est le psychanalyste de l’inconscient français, procédant par raccourcis lumineux à partir des symptômes, les événements, les livres, les films, les grands moments de télévision,  les chansons,  qui jalonnent la genèse de l’esprit public, celle de l’inconscient collectif qui en est la coulisse, et qui sont autant de clefs pour la cure.

    Le Suicide français, c’est le grand souffle qui fait tomber le décor, c’est la trompette guerrière  qui met fin au récitatif. Il l’a dit, donc on peut le penser et le crier, si on veut !

    Une majorité des Français n’aime pas trop Zemmour, 62%, mais à droite, il cartonne, il a des fans, ceux qui ont enfin trouvé leur voix, ceux que Nixon appelait la majorité silencieuse.

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  • Prof censuré par l’Education nationale : peut-on encore être contre le numérique à l’école ?

    Un professeur qui avait critiqué la politique numérique de l’Education Nationale a été contraint de fermer son blog. Pour Jean-Rémi Girard, les nouvelles technologies ne remplaceront jamais les savoirs fondamentaux.

    Alors qu’un de mes collègues, pourtant croyant et pratiquant en la matière, s’est vu menacer d’une sanction pour avoir écrit un article de blog pointant du doigt l’« illusion technologique » au sein de notre institution, on en vient à se demander si, à l’Éducation nationale, on est encore capable d’esprit critique face à la question du numérique et de son utilisation.

    Du TO7 à la tablette : c’est un peu le parcours du numérique dans les établissements scolaires. Un parcours aberrant, fou et… très, très coûteux. Au ministère, on ne compte plus les « plans numériques », pas davantage qu’on ne parvient à dénombrer les collectivités locales cherchant à tout prix (un prix souvent très élevé) à équiper tous leurs collégiens ou lycéens en ordinateurs portables, tablettes et autres artefacts. Et débrouillez-vous avez ça, mesdames et messieurs les professeurs : on veut voir ce matériel utilisé en classe ! La réussite scolaire, la modernité et ma réélection en dépendent ! Détail amusant : lors de certains de ces plans, on avait tout simplement oublié d’équiper lesdits professeurs du même matériel. Quant à ce qui est de les former, bizarrement, c’est le moment où l’on n’a plus d’argent.

    Car la question du numérique dans le cadre scolaire est à la jonction de la pensée magique, de l’intérêt commercial et de l’effet d’annonce : on aura l’air « de son temps », on fera tourner l’économie, et ces merveilleux outils feront soudain disparaître l’échec scolaire, comme ça, d’un coup ! Et, bien entendu, si vous ne mangez pas de ce pain-là, vous êtes un réac’, un fossile, un dinosaure, un inadapté, un frein à la marche triomphale du progrès. Dernier avatar en date : on veut enseigner le « code » aux élèves de primaire… Oui, on parle bien de ceux dont 20% ont des difficultés graves en français et 30% en mathématiques. Soupir.

    Bien loin de cette fantastique utopie, la réalité fait mal : dans certains établissements, on interdit tout simplement aux élèves d’apporter leur bel ordinateur tout neuf, pour éviter la casse et le racket. La plupart des collègues, à qui l’on n’a de toute façon pas demandé leur avis sur le sujet, n’ont que faire de ce nouvel objet qui s’impose à eux. Pire : certains attendent depuis plusieurs années tel type de matériel bien spécifique, dont ils auraient réellement besoin, mais les voies du conseil général sont bien souvent impénétrables, dans ce cas. Il arrive même que les objets généreusement « prêtés » aux élèves se retrouvent mis par ces derniers sur tel ou tel site de vente en ligne : après tout, il n’y a pas de petit profit.[...]

    Jean-Rémi Girard, Secrétaire national à la pédagogie du SNALC-FGAF.

    La suite sur Le Figarovox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Prof-censure-par-l-Education

  • La franc-maçonnerie, une secte satanique ? Internet le confirme

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    Daniel Keller, “grand maître” du Grand Orient de France (GODF), tire la sonnette d’alarme :« L’antimaçonnisme est aujourd’hui avec l’antisémitisme et l’homophobie l’un des trois symptômes de la crise de la République. » Bouh, ça fait peur !

    Le GODF, plus importante obédience maçonnique, lance une campagne nationale contre « la dangereuse résurgence de l’antimaçonnisme ». Un cycle de conférences a donc été entamé à Lille samedi soir et se poursuivra jusqu’en mai à Strasbourg, Lyon, Avignon, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rouen. Car, bien entendu, l’antimaçonnisme est “une menace pour les fondements de la République » ! 

    Sans surprise, les catholiques ont été pointés du doigt. L’historien Yves Hivert-Messeca a rappelé les “heures sombres”, les écrits pontificaux condamnant la franc-maçonnerie et a effrayé son auditoire à propos du « climat épouvantable » qui a permis qu’en 1934 soit déposé un projet de loi visant à interdire la franc-maçonnerie.

    Quant au journaliste Jiri Pragman, il s’est inquiété du rôle « d’Internet et des réseaux sociaux ». Et de s’émouvoir que, lorsque l’internaute recherche sur Google « la franc-maçonnerie est… » , il lui soit proposé comme réponse par le moteur de recherche « …une secte satanique ».

    franc-maçonnerie-secte-google

     

    http://www.medias-presse.info/la-franc-maconnerie-une-secte-satanique-internet-le-confirme/17192

  • Grèce : « Les murailles de feu »

    Dans ce roman historique nous suivons le déroulement de la vie d’un jeune Grec, Xéon, dont la Cité, Astakos, va être détruite et la population massacrée. Confronté à cette situation terrible, lors de laquelle il perd ses parents alors qu’il n’est âgé que de dix ans, il prend la décision de devenir un guerrier et de rejoindre la Cité grecque la plus réputée sur ce point: Sparte.

    Ce faisant, il va être mêlé à une fabuleuse page de l’histoire antique se déroulant en 480 avant notre ère, pendant l’invasion de la Grèce par le roi de Perse Xerxès, fils de Darius: la bataille du défilé des Thermopyles.

    Six jours durant, sous le regard des dieux, cet étroit passage sera le théâtre de combats sans merci, lors de laquelle trois cents spartiates et quatre mille combattants grecs d’autres cités vont opposer une résistance farouche aux armées de l’empire perse.

    Celles-ci rassemblant, selon l’historien Hérodote, deux millions d’hommes, traversèrent l’Hellespont, c’est-à-dire l’actuel détroit des Dardanelles, afin d’envahir et asservir la Grèce. Racontée par un survivant, c’est ce choc inégal – et, au-delà, toute l’histoire et la vie quotidienne de Sparte – que fait revivre Steven Pressfield dans ce roman traversé par «un formidable souffle d’authenticité».
    L’objectif n’est pas seulement de rappeler cette page guerrière de l’histoire mais également de porter un regard sur la Grèce Antique, les Cités grecques et leur indépendance les unes par rapport aux autres, qui conduisait d’ailleurs celles-ci à se livrer des guerres incessantes.

    Ainsi, nous apprenons les règles de vie très strictes et martiales de la Cité spartiate. La vie des hommes et des femmes n’était réglée que par rapport à l’organisation militaire et à la guerre, du moins en ce qui concerne ceux qui étaient considérés comme les Citoyens. Il n’y a apparemment aucun doute sur l’importance de cette Cité à cette époque et l’exemple qu’elle pouvait donner au reste du monde antique.

    L’auteur a pris comme trame la vie d’un jeune homme qui ne pouvait prétendre devenir l’un de ces guerriers spartiates mais qui en revanche les a servis et approchés de près. Cette astuce permet à l’auteur de nous livrer à la fois une vision extérieure et une vision intérieure sur la philosophie martiale animant cette Cité, dressant ainsi un portrait saisissant, fruit d’une érudition certaine et d’une recherche documentaire approfondie.

    La bataille du défilé des Thermopyles étant une glorieuse page de l’histoire de la Grèce (les trois cents spartiates étant morts jusqu’au dernier), cela donne au roman un souffle épique indéniable. En effet, trois cents Spartiates et leurs alliés y retinrent les envahisseurs pendant six jours. Puis, leurs armes brisées, décimés, ils furent contraints de se battre “avec leurs dents et leurs mains nues“, selon Hérodote, avant d’être enfin vaincus.

    Les Spartiates et leurs alliés béotiens de Thespies moururent jusqu’au dernier, mais le modèle de courage que constitua leur sacrifice incita les Grecs à s’ unir. Au printemps et à l’automne de cette année-là, leur coalition défit les Perses à Salamine et à Platée. Ainsi furent préservées les ébauches de la démocratie et de la liberté occidentale.

    Deux mémoriaux se dressent aujourd’hui aux Thermopyles. L’un, moderne, appelé “monument à Léonidas”, en l’honneur du roi spartiate qui mourut là, porte gravée sa réponse à Xerxes qui lui ordonnait de déposer les armes. Réponse laconique : Molon labe (“viens les prendre”).

    L’autre, ancien, est une simple stèle qui porte également gravée les paroles du poète Simonide 

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  • La race : parlons-en

    Chronique de Thomas Grillot, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, docteur en histoire de l’EHESS., chargé de recherche au CNRS et rédacteur en chef à la La Vie des idées. Ce texte est accompagné de plusieurs renvois à des articles particulièrement intéressants autour de ce grand concept qui divise encore philosophes, biologistes, ethnographes, anthropologues, généalogistes, géographes…
    Polémia

    « Aussi bien, on peut en être certain, n’avons-nous pas fini de parler du concept de race. »

    Objet d’étude, catégorie d’analyse, voire concept guidant la recherche, la race est présente partout, dans les sciences sociales comme dans les sciences du vivant. A travers recensions, essais et entretiens, ce dossier propose d’interroger la présence historique et les usages contemporains de cette idée qui est loin d’être simplement, comme on le dit trop souvent, un héritage du passé.

    « Surtout n’en parlons pas » se promettait une famille bien élevée au moment de passer à table, au plus fort de l’affaire Dreyfus. Las ! Ils en parlaient pourtant et n’avaient pas assez de toutes leurs fourchettes pour s’embrocher, si l’on en croit les dessins satiriques de Caran d’Ache [voir images]. Et en effet, comment ne pas en parler, quand tout le monde en parlait ?

    La famille des sciences sociales a déjà, quant à elle, beaucoup parlé de la race (sur La Vie des idées, voir par exemple iciici, et ici). Alors pourquoi rouvrir le débat ?

    Un consensus domine en France : la race n’est pas une réalité biologique, mais sociale. Assignation, condition, catégorisation subie, et parfois appropriée par ceux qu’elle opprime, elle n’aurait rien à voir avec la biologie. Ce consensus des chercheurs en sciences sociales, professionnel et politique, est défendu comme une garantie contre le racisme, une condition de justice et de paix sociales. Il n’est pourtant pas exempt de points d’achoppement, comme la question des statistiques ethniques et raciales, déjà discutée dans La Vie des idées(voir ici et  et ceci). La question – morale, politique, cognitive – est la suivante : le juste opprobre qui pèse sur les comportements racistes, déjà fort mis à mal depuis quelque temps, peut-il survivre si on remet de surcroît en avant la notion même de race ?

    La philosophe Magali Bessone fait pour sa part la proposition qu’on ne peut efficacement combattre les inégalités et discriminations raciales (et le racisme) sans utiliser la notion elle-même (voir la recension de Dominique Schnapper). L’antiracisme lui-même doit être repensé de manière critique : le livre de Daniel A. Gordon, Immigrants and Intellectuals. May’ 68 and the Rise of Anti-Racism in France, recensé par Emmanuel Debono, permet par exemple d’examiner son « moment 68 », entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la marche des Beurs, et de mettre en évidence le chemin qui reste à parcourir pour comprendre mieux la trajectoire historique du phénomène.

    Au-delà de la question de l’opportunité d’un usage stratégique de la notion de race, il faut aussi souligner que le consensus sur lequel s’appuie une grande partie de la recherche en sciences sociales sur la race repose sur un déni : car la race est bel et bien un objet de recherche pour la biologie. Mieux (ou pire), la recherche sur les origines de l’homme et la diversité biologique des populations humaines a été refondée avant même la Deuxième Guerre mondiale sur une base qui n’excluait pas le concept de race. Un des pères fondateurs de la génétique des populations, Theodosius Dobzhansky, s’est élevé dès les années 1950 contre ce qu’il considérait comme l’entreprise tyrannique des sciences sociales, en particulier de l’anthropologie culturelle américaine : la négation de l’existence de races humaines. Dès 1950, de nombreux généticiens évolutionnistes se sont mobilisés aux côtés des anthropologues physiques pour contester la prétention de l’UNESCO à délégitimer la notion de race. La fronde a été si forte que l’institution internationale a dû permettre à ces contestataires de publier sous son égide un démenti à sa première « déclaration sur la race » où ils nuançaient fortement la thèse selon laquelle la race n’était qu’une construction sociale. Or les contestataires n’appartenaient pas tous, loin de là, au camp des crypto-racistes bien décidés à fournir des armes aux ségrégationnistes américains ou sud-africains. Au contraire, derrière Dobzhansky, ils clamaient à la fois la nécessité de lutter contre le racisme et celle de maintenir la race comme catégorie d’analyse du vivant humain. Ils ont à la fois contesté la validité des entreprises défendant l’idée d’une inégale intelligence des races (The Bell Curve, 1994) et soutenu des programmes de recherche fondés sur l’idée de collecter des patrimoines génétiques de populations « pures » comme l’Human Genome Diversity Project (HGDP) conçu par Luigi Luca Cavalli-Sforza.

    Autrement dit, la race est bien restée une catégorie biologique, parce qu’elle a continué à être utilisée par les biologistes. Elle est donc à la fois, en même temps, de manière inextricable, biologique et sociale – et son utilisation en biologie est loin d’être réductible au racisme : au contraire, à l’image de Dobzhansky, la majorité des chercheurs en biologie humaine qui l’utilisent professent des convictions antiracistes.

    Pour condamner le racisme, on ne peut donc se prévaloir d’un consensus scientifique qui montrerait l’inexistence des races. Sans doute, comme le montre Bertrand Jordan dans son entretien avec Claude-Olivier Doron et Jean-Paul Lallemand, l’argument scientifique est-il même inutile dans la lutte contre le racisme. C’est bien plutôt la manière dont la notion est utilisée qui doit faire l’objet de recherches. Dans quelles conditions les études mettant en œuvre la notion de race sont-elles réalisées ? Comment construit-on les échantillons de populations qui servent à ces études ? Quelles tractations s’opèrent entre pouvoirs publics, chercheurs, associations, consommateurs sur l’usage de la notion ? Comment, en somme, continue-t-on de parler de race ? Enfin, quelles sont les différences entre l’usage actuel du concept dans la génétique des populations et l’anthropologie physique d’avant-guerre ? Le champ d’application de ces questions est gigantesque, tant les avancées génomiques, et leur mise à disposition du public et des Etats, bouleversent notre rapport à notre différence biologique. Tests et analyses génétiques sont utilisés aujourd’hui pour formuler des probabilités l’occurrence de maladies rares liées à des populations (maladie de Tay-Sachs pour les Juifs ashkénazes, par exemple, ou drépanocytose pour les Afro-américains), mais aussi pour déterminer l’appartenance des ancêtres d’un individu à un groupe de population géographiquement situé, ou l’appartenance d’un individu vivant, ou même des restes d’un squelette, à un groupe racial préalablement défini. Doron et Lallemand, dans leur essai bibliographique, montrent de quelle manière les sciences sociales interrogent depuis quelques années l’existence des races comprises comme des faits biologiquement et génétiquement établis.

    Il serait tentant de ramener le phénomène à l’histoire spécifique des Etats-Unis, au « problème racial » américain, et aux catégories de recensement qui en ont découlé. Ce serait pourtant mal fondé. D’abord parce que la race est autant une réalité française qu’américaine : comme le montre le livre de l’historienne américaine Alice Conklin, In the Museum of Man Race, Anthropology, and Empire in France, 1850–1950(recensé en anglais par Julia Clancy-Smith), la profession anthropologique a investi la notion avec autant d’ardeur dans notre pays qu’aux États-Unis – universalisme républicain ou pas. Bien d’autres pays, d’ailleurs, comme Israël, ont mêlé la notion de race à leur vie publique (voir la recension de The Genealogical Science : The Search for Jewish Origins and the Politics of Epistemology, de Nadia Abu El-Haj, par Audrey Kichelewski).

    Mais surtout, l’offre pour une médecine personnalisée, le souci de connaître ses ancêtres à travers des tests génétiques, de vendre des médicaments à certaines catégories de consommateurs, ou de faire payer des assurances plus chères en agitant l’épouvantail de populations « à risque », sont loin d’être des réalités sociales uniquement américaines. Naissent ainsi de nouvelles manières de lier le sens commun racial (« les races existent, on le voit bien », « ils ne sont pas comme nous, nous n’avons pas les mêmes corps ») à un nouveau type d’évaluation de la différence et de l’appartenance qui se traduit par de nouvelles pratiques sociales – et commerciales.

    Sans doute n’y aura-t-il pas assez d’un dossier pour régler la question – aussi bien, on peut en être certain, n’avons-nous pas fini de parler du concept de race.

    Thomas Grillot, 17/02/2014

    Source : La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/La-race-parlons-en.html

    http://www.polemia.com/la-race-parlons-en/

  • Livre : Parution : La gauche en soutien au capital , Comprendre la domination Libérale

    Charles Robin offre, avec La gauche du capital, un regroupement de ses études sur la généalogie du libéralisme libertaire. Sa thèse est connue des lecteurs de Jean-Claude Michéa. Il n’y a pas un « libéralisme » économique, de « droite », qui s’oppose à un « libertarisme » sociétal, de « gauche ». Il y a un seul mouvement qui transforme la société, et passe par des acteurs socio-politiques qui se partagent le travail mais font, précisément, le même travail. Le libéralisme est en d’autres termes toujours en phase avec le libertarisme car il s’agit de déconstruire tous les liens, tous les enracinements, toutes les communautés pour aboutir à un homme nu, donc désaliéné selon l’extrême gauche, mais aussi totalement ouvert au libre marché, à la consommation mondiale unifiée, selon les libéraux. C’est le même homme suradapté à un monde de plus en plus intégralement marchandisé, postpolitique qui convient aux libéraux (dits de droite) et aux libertaires (dits de gauche). 

    Le travail de désencastrement de l’homme, de désincarnation (au profit de sa liquéfaction), de « libération » de toutes les valeurs et de tous les liens, est convergent, qu’il soit opéré par la droite « libérale avancée » ou par la gauche « libérale-libertaire », et concourt à un même résultat. Car, de fait, l’homme sans liens devient homme sans qualité, sans spécificité, sans identité culturelle, sans classe, sans syndicat, et est livré au marché, et celui qui est livré au marché est bel et bien « libéré », comme le rêve l’extrême gauche, de la famille, de la durabilité, de la transmission, de la « patrie », de la « solidarité de tribu » (ou de métier), du sexisme, du machisme, au profit de la consommation hédoniste de la sexualité et du relationnel en général (les « amis » que l’on a sur Facebook…).

    Résumons. Le libéralisme n’est pas conservateur, il n’y a rien de plus révolutionnaire. Quant à la gauche elle n’est pas socialiste, elle est « la gauche du capital », elle est la pointe avancée de la déconstruction des peuples. Qui profite à qui ? Au capital.

    Voilà notamment ce que développe, rigoureusement, Charles Robin. Autant dire que son livre est essentiel.

    Pierre Le Vigan

    notes : Charles Robin, La gauche du capital, ed. Krisis, 244 pages, 18 €

    source :Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuEuulEEppKoiQJcAe.shtml