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culture et histoire - Page 1528

  • Avons nous perdu la foi ?

    Céline interviewé en 1958 expliquait que la foi était le moteur d'une civilisation, c'est cette foi qui permet à un pays de rebondir, de se renouveler et éventuellement de se régénérer. La France, ce vieux pays dont la langue est devenue si lourde, si laborieuse et si mal maitrisée par sa jeunesse, serait-elle en passe de sombrer ?

    Les dernières expériences sociétales qui l'ont traversées ont provoqué quelques soubressauts, mais le peuple semble plus que jamais dormant, abruti oserais-je dire par quantité d'addictions chimiques et comportementales. Le million de personnes qui s'était levé contre le mariage gay, une fois passé sous les fourches caudines de l'appareil politico médiatique s'est transformé en quelques milliers d'individus isolés, mécontents mais désorganisés. Bien sûr, plus récemment certains sont allés voter pour Marine Le Pen aux dernières élections européennes mais cela n'a rien changé à leurs misérables vies, leur pouvoir d'achat est toujours en berne, l'immigration n'est toujours pas maitrisée, l'insécurité augmente à l'instar des dépenses sociales et d'assurance maladie. Tout est fait pour que le pays réel ne se réveille pas, le pays est pris dans un carcan institutionnel imaginé par Jean Monnet dont il est impossible de se libéré par le vote. Au delà des institutions, les discours lénifiants des politiques, les dogmes du libéralisme financier martelés à longueur de journée ad nauseam sur les ondes des radios et sur les écrans de télévision sont autant de garde-fous destinés à empêcher ce réveil du peuple. Celui-ci ne devra à aucun moment se révolter contre cette oligarchie qui vit sur son dos et à ses dépends, c'est le plan des Attali, BHL et consorts.

    Alors, comment ce statu quo peut-il un jour changer ? Seule la foi peut permettre à un peuple de se soulever contre l'injustice et lui donner assez de force pour renverser l'ordre établi. A notre époque ce ne sera sans doute pas une foi religieuse, le temps est trop lourd et trop peu spirituel, non ce sera donc forcément une volonté collective de ne pas disparaître, un réflexe de survie issu du cerveau reptilien puisque tout le reste aura été lentement anesthésié par les mensonges de la propagande. Car, pendant que les Français sont tout occupés à boucler leurs fins de mois, le grand remplacement, lui, devient une réalité. Les villes sont devenues des lieux improbables, invivables où une minorités de bobos libéraux libertaires font la fête, et encore de moins en moins, pendant que leurs petits esclaves sont happés dans la fourmilière ou la toile de l'araignée, c'est au choix. Ceux qui souhaitent un vrai changement cherchent désespérément un chef, sans doute un réflexe conditionné, reliquat inconscient d'un messianisme pourtant aujourd'hui réprouvé, forcément réactionnaire face à l'expansion inexorable du marché dans toutes les sphères entourant l'homme moderne.

    Mais d'où viendra le salut ? Ce dont on peut être certain, c'est qu'il viendra d'où on l'attend le moins, là où les mailles de la matrice sont le plus relâchées, là où le matraquage médiatique et le ronron des bien pensants ne peut sévir. Il faudra aller au delà des apparences, percer le voile de blabla qui occulte au quidam l'essentiel de son être. Peut-être que nos contemporains trouveront un jour cette porte dans leur inconscient qui les mènera vers cette rencontre avec les archétypes issus de notre civilisation tels que C.G. Jung les a définis. Peut-être auront ils le courage de surmonter leur lâcheté malgré leur avilissement de consommateurs de pornographie, s'extirpant un instant du bruit des machines et s'affranchissant enfin des diverses substances psychotropes et narcotiques qui gangrènent leurs organismes d'hommes modernes. En attendant, ce monde sera toujours de plus en plus laid et ennuyeux, s'écroulant à l'infini sur lui-même, tel un trou noir, jusqu'au silence enfin et puis plus rien. 

    Arès/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Avons nous perdu la foi ?

    Céline interviewé en 1958 expliquait que la foi était le moteur d'une civilisation, c'est cette foi qui permet à un pays de rebondir, de se renouveler et éventuellement de se régénérer. La France, ce vieux pays dont la langue est devenue si lourde, si laborieuse et si mal maitrisée par sa jeunesse, serait-elle en passe de sombrer ?

    Les dernières expériences sociétales qui l'ont traversées ont provoqué quelques soubressauts, mais le peuple semble plus que jamais dormant, abruti oserais-je dire par quantité d'addictions chimiques et comportementales. Le million de personnes qui s'était levé contre le mariage gay, une fois passé sous les fourches caudines de l'appareil politico médiatique s'est transformé en quelques milliers d'individus isolés, mécontents mais désorganisés. Bien sûr, plus récemment certains sont allés voter pour Marine Le Pen aux dernières élections européennes mais cela n'a rien changé à leurs misérables vies, leur pouvoir d'achat est toujours en berne, l'immigration n'est toujours pas maitrisée, l'insécurité augmente à l'instar des dépenses sociales et d'assurance maladie. Tout est fait pour que le pays réel ne se réveille pas, le pays est pris dans un carcan institutionnel imaginé par Jean Monnet dont il est impossible de se libéré par le vote. Au delà des institutions, les discours lénifiants des politiques, les dogmes du libéralisme financier martelés à longueur de journée ad nauseam sur les ondes des radios et sur les écrans de télévision sont autant de garde-fous destinés à empêcher ce réveil du peuple. Celui-ci ne devra à aucun moment se révolter contre cette oligarchie qui vit sur son dos et à ses dépends, c'est le plan des Attali, BHL et consorts.

    Alors, comment ce statu quo peut-il un jour changer ? Seule la foi peut permettre à un peuple de se soulever contre l'injustice et lui donner assez de force pour renverser l'ordre établi. A notre époque ce ne sera sans doute pas une foi religieuse, le temps est trop lourd et trop peu spirituel, non ce sera donc forcément une volonté collective de ne pas disparaître, un réflexe de survie issu du cerveau reptilien puisque tout le reste aura été lentement anesthésié par les mensonges de la propagande. Car, pendant que les Français sont tout occupés à boucler leurs fins de mois, le grand remplacement, lui, devient une réalité. Les villes sont devenues des lieux improbables, invivables où une minorités de bobos libéraux libertaires font la fête, et encore de moins en moins, pendant que leurs petits esclaves sont happés dans la fourmilière ou la toile de l'araignée, c'est au choix. Ceux qui souhaitent un vrai changement cherchent désespérément un chef, sans doute un réflexe conditionné, reliquat inconscient d'un messianisme pourtant aujourd'hui réprouvé, forcément réactionnaire face à l'expansion inexorable du marché dans toutes les sphères entourant l'homme moderne.

    Mais d'où viendra le salut ? Ce dont on peut être certain, c'est qu'il viendra d'où on l'attend le moins, là où les mailles de la matrice sont le plus relâchées, là où le matraquage médiatique et le ronron des bien pensants ne peut sévir. Il faudra aller au delà des apparences, percer le voile de blabla qui occulte au quidam l'essentiel de son être. Peut-être que nos contemporains trouveront un jour cette porte dans leur inconscient qui les mènera vers cette rencontre avec les archétypes issus de notre civilisation tels que C.G. Jung les a définis. Peut-être auront ils le courage de surmonter leur lâcheté malgré leur avilissement de consommateurs de pornographie, s'extirpant un instant du bruit des machines et s'affranchissant enfin des diverses substances psychotropes et narcotiques qui gangrènent leurs organismes d'hommes modernes. En attendant, ce monde sera toujours de plus en plus laid et ennuyeux, s'écroulant à l'infini sur lui-même, tel un trou noir, jusqu'au silence enfin et puis plus rien. 

    Arès/C.N.C

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  • Le MAS sur Radio Courtoisie: “Avant-garde et réseau de militants résolument tournés vers l'avenir”

    Libre Journal des lycéens du 28 mai 2014 : “Avant-garde et réseau de militants résolument tournés vers l'avenir”

    Pascal Lassalle recevait Arnaud de Robert, porte-parole du Mouvement d'action sociale (MAS), et Gérard Vaudan, responsable de l'ONG Solidarité populaire. Thème : “Avant-garde et réseau de militants résolument tournés vers l'avenir”.

    PODCAST A ECOUTER ICI: Radio Courtoisie

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/06/30/le-mas-sur-radio-courtoisie-avant-garde-et-reseau-de-militan-5402186.html

  • Compte-rendu de concert: In Memoriam et Bronson (Paris, 28.06.14)

    inmemo.jpg

    Ce Samedi, nous voilà arrivés aux portes du bonheur. Ce soir c'est Le concert que nous attendions tous avec Bronson, espoir de la scène alternative Romaine (pour leur première prestation Parisienne) et le grand retour, après 12 ans d'absence, d' In Memoriam, groupe phare de la scène RIF des années90.

    Malgré une pluie battante, dans la file d'attente qui ne cesse d'augmenter, la chaleur monte et notre enthousiasme aussi. Puis les portes s'ouvrent, dès l'entrée nous sommes mis dans l'ambiance, In Memo fait les ultimes réglages sonores, Bronson se prépare aussi.
    Ça y est, la sono est prête. Les moins chanceux sont encore dehors, d'autres encore plongés dans la cohue du vestiaire alors que Bronson monte sur scène nous offrant leurs premiers riffs punk rock et que les premiers pogos sont lancés dans une salle déjà pleine.

    Bronson nous propose un set impeccable au style maîtrisé qui n' a rien à envier aux plus grands noms de la scène. Les poseurs ricains comme Blink 182, ou Offspring n'ont plus qu'à ranger les guitares!!

    Leurs morceaux les plus entraînants et les plus connus comme "La nostra storia","Lo spirito di Roma", ou encore "Sei solo" sont repris en cœur, le pogo bat son plein et « l'arène » se remplit de plus en plus. Le public est chauffé a blanc, le bonheur se lit sur les visages, Bronson donne le ton de la soirée en envoyant du très gros son.


    A la demande de fans survoltés, nos camarades Italiens reprennent "Come il vento" d'Intolleranza repris en coeur par des centaines de voix, la chaleur est intense, les poings se tendent vers le ciel. L'osmose est profonde entre les musiciens et le public, et c'est sous un tonnerre d'applaudissements, leur nom scandé par les centaines de personnes présentes que Bronson s’apprête à laisser la place à In Memoriam après nous avoir offert une prestation exceptionnelle qui a totalement conquis le public.

    Après une courte pause qui nous semble interminablement longue, la musique résonne enfin de nouveau. Les premiers accords de "Paris Belgrade" retentissent alors que de derrière les fumées s'élevant sur le devant de la scène se dessine l'arrivée du groupe. C'est masque à gaz sur le visage que les chanteurs commencent la chanson. On se croirait presque à Belgrade, le risque de bombe en moins, quoique …. Le Nato go home est scandé avec un immense ferveur, les corps se bousculent dans le pogo, la chanson se finit, le ton de la soirée se confirme. Ce soir ça va être le feu dans la salle !!


    In Memo enchaîne, "Compagnon de Route", "Résiste", tout le monde chante en cœur, personne n'a oublié les paroles. Toutes générations confondues, c'est la même satisfaction qui se lit sur les visages de les découvrir pour les plus jeunes, de les revoir sur scène pour les autres. Alors qu'ils entament "Das Kapital", la musique s'arrête et Xavier au micro nous annonce qu'une alerte à la bombe (anonyme bien sûr c'est tellement plus simple et courageux) oblige à évacuer la salle. Chacun obéit, plus ou moins vite, plus ou moins de bon cœur, quelques slogans fleurissent à l'intention des responsables présumés de cette mauvaise blague et nous voilà, plus de 800 personnes dans la rue.

    L'attente est longue, les visages se crispent et l'importante présence policière aux abords ne contribue pas à calmer la tension, bien au contraire. L'abus de boisson pour certains, la bêtise congénitale pour d'autres, les éternelles disputes inutiles vont créer l'incident … Une bagarre partie de rien prend de l'ampleur. Malgré les appels au calme, la non intervention de beaucoup, les difficiles tentatives de séparation d'autres, certains se sentent pousser des ailes et c'est bien difficilement et très progressivement que la situation se calmera. Heureusement, l'alerte est levée et tout le monde est chaleureusement invité à rentrer dans la salle. Le concert peut reprendre à la satisfaction générale. La soirée est loin d'être finie !

    In Memoriam reprend les premiers morceaux joués, tout le monde chante, les esprits se calment et l'ambiance revient. Les titres se succèdent anciens ou nouveaux, "l'Armée des Ombres" remporte un franc succès, la ferveur augmente, la salle résonne, le plancher tremble sous les pogos endiablés. Quelques titres chantés en acoustique dont le nouveau "20 ans" permettent aux chanteurs, aux musiciens et à nous aussi de souffler un peu. La transition avec la suite du concert est faite par le lancement de "Michael Collins" immédiatement repris en cœur.

    inmemo2.jpg

    En pleine forme, In Memoriam nous offre le meilleur et prouve à ceux qui en doutaient qu'après une longue absence ils n'ont rien perdu de leur talent. La musique est quasi parfaite et la présence sur scène exceptionnelle ! La fatigue, le quotidien, le monde gris qui nous entoure, tout est oublié ! Le groupe et son public sont dans un seul et même élan d’enthousiasme total et profondément sincère. Le temps passe, trop vite, et malheureusement vient le moment de la fin du concert. La première tentative est ratée, mais en est ce vraiment une ? Le concert reprend et le public hurle son désir d'entendre "A jamais Idéaliste". C'est bientôt chose faite, c'est la fête, les paroles chantées à pleins poumons sont un défi à notre époque triste et terne. La meilleur preuve que rien n'est perdu, qu'au contraire tout est à gagner et que tout reste à construire !

    Mais les meilleures choses ont une fin, deuxième tentative, la musique s'arrête, nous scandons en coeur et en alternance le nom d'In Memoriam et celui de Sébastien, tout le monde espère la reprise avec cette chanson si lourde de sens … Pari gagné, et c'est dans une totale communion entre le groupe et son public que cet hommage à notre camarade vient clore cette exceptionnelle prestation. Bronson et In Memoriam ont mis le feu, ravi les présents, donné le meilleur d'eux-mêmes et offert à tous un concert d'anthologie qui restera à jamais gravé dans nos mémoires et nos cœurs !!!

    Frey et Adrien / C.N.C

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  • Suppression de la licence de lettres classiques

    Le saviez-vous ? A partir de la rentrée universitaire 2015, la licence de « lettres classiques » est supprimée, remplacée par une licence en « humanités ». Un pan de l’Université qui tombe et qui ne sera pas le seul !... 

    ...car toute l’Université publique est en voie d’écroulement sous le dernier coup de boutoir de la « refondation » de l’école pour nos enfants à l’exception de celle pour les enfants des banlieues pour lesquels un système éducatif parallèle et performant fait une inexorable montée en puissance depuis plusieurs années. Par ailleurs, la licence en « humanités » ne va devenir au fil des ans qu’une bouillie de pédago-gogisme instillée par les IUFM alias « écoles supérieures du professorat et de l’éducation » qui sont appelées à devenir à court terme, maîtres de l’Université. Deux questions de posent : – Pourquoi cette suppression ? – Pourquoi la métamorphose en « humanités » ?

    Pourquoi cette suppression ?

    Quid ? La raison invoquée par les autorités administratives est le manque d’étudiants dans cette discipline. Certes il y en a peu, mais à qui la faute ? Pourquoi les étudiants optent-ils peu pour les études littéraires alors que jusqu’au début des années 70, il y avait pléthore de jeunes licenciés en littérature et postulants à la fonction de professeurs ?

    La source empoisonnée [...]

    La suite sur Medias presse info

  • 1851-1870 Le Second Empire et la France épanouie

    Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, a conduit les destinées de la France pendant près de deux décennies, du coup d'État de 1851 à la défaite de 1870, durant une période qualifiée de Second Empire (le premier Empire étant celui fondé par son oncle).

    Lui-même, en restaurant l'empire, a pris pour nom de règne Napoléon III (le nom de Napoléon II étant réservé au fils de Napoléon 1er, qui n'a jamais régné). D'emblée, il a instauré un régime dictatorial et limité très strictement la liberté d'expression. Mais au fil des années, le régime a évolué vers des formes plus libérales, proches d'un régime parlementaire.

    Avec l'impératrice Eugénie, Napoléon III a animé une vie de cour brillante, aux Tuileries (Paris), à Fontainebleau et à Compiègne, sans oublier les stations thermales et balnéaires créées sous son égide (Biarritz...). Cette cour est ouverte à toute la bourgeoisie sans esprit de classe et se montre accueillante pour les gens de lettres. Prosper Mérimée, l'auteur de Carmen et Colomba, fait partie des proches du couple impérial.

    Napoléon III se montre ouvert aux courants artistiques d'avant-garde. Ainsi donne-t-il un coup de pouce aux peintres à l'origine du mouvement impressionniste.

    Révolution économique et sociale

    Les orléanistes, partisans de la monarchie, se rallient à Napoléon III de bonne grâce, de même que certains leaders républicains sincères, tels Émile Ollivier ou encore l'historien Victor Duruy.

    La société française s'est transformée sous l'impulsion de Napoléon III plus vite qu'en aucune autre période de son Histoire. C'est à cette époque qu'elle a accompli sa révolution industrielle.

    L'empereur prend lui-même en main la politique économique et sociale du gouvernement. Dès 1852, il participe à la création du Crédit foncier, un organisme de prêt chargé de faire des avances de fonds aux propriétaires fonciers. La même année, deux financiers entreprenants, les frères Pereire, fondent le Crédit Mobilier qui va devenir la plus grande banque d'affaires du pays avant de disparaître en 1867 pour cause de spéculations hasardeuses.

    En 1863 est fondé le Crédit Lyonnais et en 1864 la Société Générale, deux banques qui témoignent encore aujourd'hui du dynamisme du Second Empire.

    De grands centres métallurgiques comme Le Creusot sont créés de toutes pièces. La France se couvre d'un réseau dense de voies ferrées, financé par les frères Pereire. En 18 ans, le réseau passe de 3.000 kilomètres à 20.000 kilomètres. Au titre des grands travaux, l'empereur apporte aussi son appui au percement du canal de Suez.

    Napoléon III, convaincu des bienfaits du libre-échange, signe en 1860 un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni. Agissant comme à son habitude dans le plus grand secret, il prend de court les entrepreneurs français, peu soucieux de se soumettre à la concurrence britannique.

    L'empereur institue aussi une union monétaire, l'Union latine, qui a englobé jusqu'à la Première Guerre mondiale de nombreux pays.

    Enfin, pour répondre aux aspirations des meneurs ouvriers, Napoléon III, qui n'oublie pas sa jeunesse socialiste et révolutionnaire, impose à son gouvernement la mise en oeuvre en 1864 d'une loi accordant le droit de grève aux ouvriers.

    Les résultats ne se font pas attendre. Les arrêts de travail revendicatifs se multiplient. Mais qu'importe, c'est le prix à payer pour une société ouverte et l'empereur l'accepte de bon gré.

    Révolution culturelle

    Avec Victor Duruy est relancée l'instruction publique.

    Napoléon III, qui désirait écrire une Histoire de Jules César, avait consulté cet historien éminent aux sympathies républicaines !

    Les deux hommes ayant de la sorte appris à s'estimer, Victor Duruy devient ministre de l'Instruction publique.

    À ce poste, il met en oeuvre un projet très ambitieux d'enseignement laïc, gratuit et obligatoire, que reprendra plus tard, sous la IIIe République, Jules Ferry. Il tente aussi d'ouvrir l'enseignement secondaire public aux filles malgré l'oposition des congrégations religieuses, attachées à leur monopole.

    Paris change de visage. Napoléon III engage à marches forcées la rénovation de la capitale. Le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, transcrit ses idées sur le terrain. Les quartiers médiévaux disparaissent au profit de larges avenues aérées, bordées d'immeubles en pierre de taille qui donnent encore aujourd'hui à la ville un caractère inimitable.

    Paris moderne

    Paris doit pour l'essentiel son aspect actuel à l'empereur et à son maître d'oeuvre. Ensemble, ils ont conçu une capitale dense et aérée, résolument moderne et rationnelle, selon les ratios de l'époque aussi bien que selon les nôtres...

    Haussmann s’entoure d’ingénieurs comme Alphand et Belgrand, d’architectes comme Baltard et Hittorff. Il fait démolir 25.000 maisons et en construire 75.000 ; aménage une cité administrative dans l’île de la Cité ; perce de larges avenues ; aménage les bois de Vincennes et Boulogne ainsi que 5 parcs et 19 squares ; creuse 600 kilomètres d’égouts, élève les Halles, achève les Tuileries et lance la construction de l’Opéra.

    La France redécouvre l'outre-mer

    Outre-mer, au Sénégal, au Cambodge, en Cochinchine, en Nouvelle-Calédonie, les troupes marines de Napoléon III jettent les bases d'un nouvel empire colonial que la IIIe République aura à coeur d'étendre.

    En 1852, la France possède hors d'Europe des débris hérités de l'Ancien Régime (d'avant la Révolution) : 
    – les îlots de Saint-Pierre et Miquelon au large de Terre-Neuve, 
    – la Martinique et la Guadeloupe dans les Antilles, 
    – la Guyane en Amazonie, 
    – l'île Bourbon (on dit aujourd'hui La Réunion) dans l'océan Indien, 
    – quelques comptoirs au Sénégal (Saint-Louis-du-Sénégal) et aux Indes (Pondichéry, Karikal, Mahé, Chandernagor, Yanaon).

    Elle exerce aussi sa souveraineté sur des territoires acquis plus récemment, sous le règne de Louis-Philippe 1er : l'Algérie en premier lieu mais aussi des comptoirs en Côte d'Ivoire, au Gabon et à Madagascar, ainsi que les îles de Mayotte et Nossi-Bé (au large de Madagascar) et l'île de Tahiti.

    L'empereur voit dans les conquêtes coloniales une occasion de manifester la grandeur de la France. Il est servi dans cette mission par le marquis Prosper de Chasseloup-Laubat, fils d'un général d'Empire, ministre de l'Algérie et des Colonies en mars 1859, puis ministre de la Marine et des Colonies de novembre 1860 à janvier 1867.

    – Le gouvernement impérial soumet la Kabylie, dernier îlot de résistance en Algérie, avec le projet de transformer la colonie en un«royaume arabe» plus ou moins autonome, inféodé à la France et dont Napoléon III serait le souverain (son projet va soulever l'ire des colons européens, qui vont s'allier aux républicains en vue de renverser l'Empire à la première occasion).

    – Il acquiert le port d'Obock au débouché de la mer Rouge, en vue de surveiller le trafic maritime vers l'océan Indien.

    – Il étend la colonie du Sénégal grâce à un officier de génie, Faidherbe. Ne disposant que de quatre compagnies d'infanterie de marine, celui-ci recrute des soldats sur place, les tirailleurs et spahis sénégalais.

    Il établit des postes à l'intérieur du pays et oblige les chefs locaux à se mettre sous la«protection» de la France. En même temps, il se montre respectueux des coutumes locales et repousse les colons désireux de mettre le pays en coupe réglée.

    – En 1860, la France se laisse entraîner par l'Angleterre dans une «Seconde guerre de l'opium» destinée à renouveler la soumission de l'empereur mandchou.

    – L'opinion publique suit surtout les progrès de la pénétration française dans le Pacifique, avec la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie,

    – En Indochine, l'infanterie de marine de Saigon en vue de protéger les chrétiens locaux, puis établit une convention avec le roi du Cambodge, accomplissant le voeu du ministre Chasseloup-Laubat : «Je voudrais créer pour mon pays un véritable empire dans l'Extrême-Orient».

    Déboires diplomatiques

    L'empereur, imbu de principes humanitaires et désireux de faire prévaloir en Europe le«principe des nationalités» (une nation, un pays), mène par ailleurs une diplomatie brouillonne, généralement contre l'avis de ses propres ministres.

    Ses initiatives plus ou moins secrètes et impulsives vont jeter le trouble en Europe et mettre un terme à son régime.

    Pour commencer, il s'engage contre la Russie, aux côtés du Royaume-Uni, dans une guerre en Crimée, victorieuse mais éprouvante. Il intervient aux côtés des chrétiens d'Orient puis entraîne plus tard la France dans de graves déconvenues, au Mexique comme en Italie.

    Enfin, gravement affaibli par la maladie et poussé de l'avant par l'opinion publique, elle-même manipulée par l'habile chancelier allemandBismarck, il engage une guerre désastreusecontre les armées de la Prusse et des autres États allemands. Cette guerre va lui coûter son trône et ternir de façon quelque peu excessive le bilan de son règne.

    Joseph Savès
  • 28 juin 1914 Assassinat d'un archiduc à Sarajevo

    Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).

    Imputé non sans raison à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat de ces personnalités quasi-inconnues, dans une ville des Balkans dont l'immense majorité des Européens ignoraient jusqu'au nom, va servir de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.

    André Larané

    Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dragutin Dimitrievitch (« Apis ») pilote une organisation secrète terroriste, La Main noire (Crna Ruka), forte de plusieurs milliers de militants, entraînés à la guérilla et aux attentats.

    Un attentat aux ramifications troubles

    Elle prône l'extension de la Serbie à l'ensemble des territoires peuplés de Serbes, en Autriche-Hongrie, en Bulgarie ou dans les résidus européens de l'empire ottoman. À l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme le mouvement mystérieux Jeune Bosnie dont fait partie Princip. Ce mouvement milite pour le rassemblement de tous les Slaves du Sud (Serbes, Croates, Slovènes...) à l'intérieur d'une Yougoslavie. Son rêve se réalisera à la fin de la Grande Guerre... au prix de plusieurs millions de morts.

    L'assassin et ses complices sont des jeunes gens originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane majoritairement serbe, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908, au grand mécontentement de la Serbie et des nationalistes serbes.

    Pour faire avancer leur cause, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d'assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Mais quand ils apprennent au printemps l'arrivée à Sarajevo de l'héritier de l'empire d'Autriche, ils se disent qu'il fera encore mieux l'affaire.

    Un voyage officiel ressenti comme une provocation

    L'archiduc François-Ferdinand (51 ans) a décidé de visiter la Bosnie-Herzégovine en qualité d'inspecteur général des forces armées. Il participe pendant deux jours à des manœuvres militaires près de la frontière serbe. Puis, le dimanche 28 juin, il est rejoint par sa femme et prévoit d'assister avec elle à une parade à Sarajevo, capitale de la province.

    Cette visite officielle, le jour de la fête nationale serbe, anniversaire de la mythique bataille de Kossovo Polié, est comprise comme une provocation par les nationalistes de la région et d'ailleurs. Belgrade ne s'est pas fait faute d'aviser Vienne du risque d'attentat de la part de la Main noire. Malgré cela, la police locale assure seule la sécurité de l'héritier du trône impérial !

    À 9h35, le couple princier est accueilli par le général Oskar Potiorek, gouverneur de Bosnie, à la gare de Sarajevo. Le cortège officiel de six voitures se dirige vers l'hôtel de ville. L'atmosphère de la ville est à la liesse, démentant les inquiétudes des officiels. Il est vrai que l'immense majorité des Bosniaques n'a guère à se plaindre de la tutelle autrichienne. Leur sort est beaucoup plus enviable que celui des habitants de la Serbie.

    Mais dans un café de la ville se retrouvent les six conspirateurs de Jeune Bosnie, avec pistolets, bombes... et capsules de cyanure pour se suicider dans le cas où ils seraient capturés. Ils se postent en différents endroits sur le trajet que doit emprunter le cortège. 

    Le premier n'ose agir quand le cortège passe à sa hauteur. Trente mètres plus loin, sur le quai Appel, une large artère d'où chacun peut jouir du beau panorama montagneux qui entoure la ville, le second n'hésite pas et lance sa bombe. Mais elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier et un garde de la voiture qui suit. Le conspirateur Gabrinovitch est arrêté. Il croque sa capsule de cyanure mais celui-ci étant éventé ne fait pas d'effet. La parade se poursuit comme si de rien n'était.

    À l'hôtel de ville, le maire de la ville essuie la colère de l'archiduc. Décision est prise enfin d'interrompre les festivités de bienvenue. L'archiduc et son épouse choisissent de se rendre à l'hôpital pour visiter les blessés mais les chauffeurs ne sont pas informés du changement d'itinéraire... À 11h15, le chauffeur de la voiture de tête, qui transporte le maire adjoint de la ville, reprend le quai Appel. Conformément à ses premières instructions, il tourne brutalement à droite dans la petite rue François-Joseph, près du pont Latin (Latinski Most) sur la rivière Miljacka.  La voiture suivante, qui transporte le couple princier, le suit. Le général Potiorek apostrophe le chauffeur :« Pas par là ! Il faut continuer sur le quai ».

    La voiture s'arrête et, comme elle n'a pas de marche arrière, est repoussée sur le quai par les agents. L'un des comploteurs, Princip, qui se trouve opportunément à proximité, perdu dans la foule, y voit une ultime occasion d'agir. Il sort son revolver et tire deux coups... L'archiduc est touché puis sa femme, qui s'était jetée sur lui pour le protéger.

    Elle meurt sur le coup tandis que François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. Ses derniers mots sont pour sa femme : « Sophie, Sophie, ne meurs pas. Reste en vie pour nos enfants ». C'était leur quatorzième anniversaire de mariage.


    La mort tragique de François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique occidentale, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires.

    La situation dérape

    Par contre, les nationalistes serbes et même certains Hongrois cachent mal leur jubilation. Les uns et les autres en voulaient à l'archiduc de projeter d'émanciper les Slaves d'Autriche-Hongrie au risque de mettre à bas les privilèges de la noblesse magyare et de ruiner le projet de « Grande Serbie ».

    À Belgrade, l'annonce de l'attentat relance les festivités liées à la commémoration de la bataille de Kossovo Polié. À Budapest, on se réjouit tout bas du mauvais sort fait à l'archiduc. Plus loin dans la mer du Nord, le Kaiser Guillaume II apprend la nouvelle de l'attentat alors qu'il est en croisière. Il rentre immédiatement à Berlin. Rien de tel à Paris ou plutôt à Longchamp où le président de la République française assiste au Grand Prix. Il attend la fin des courses pour en étudier les implications. À Vienne, l'empereur François-Joseph 1er ne montre guère plus d'émotion. Il est vrai qu'il appréciait son neveu et son épouse moins que quiconque.

    L'archiduc François-Ferdinand est enterré à Vienne en catimini, selon le protocole inhérent à un inspecteur général des forces armées !

    L'enquête montre très vite que Princip a fomenté son attentat avec six complices. Ces derniers seront exécutés mais lui-même, qui n'a pas atteint l'âge de 20 ans requis pour être exécuté, sera condamné à 20 ans de prison. Il mourra quatre ans plus tard victime de la tuberculose !Pendant ce temps, la police fait son travail. L'assassin a été arrêté aussitôt après l'attentat et a rejoint en prison son ami Gabrinovitch ainsi que plusieurs suspects.

    En attendant, dès le 2 juillet 1914, trois membres du groupe assassin ont avoué avoir reçu leurs armes de Serbie avec la complicité de gardes-frontières.

    Des indices convergents conduisent les enquêteurs à soupçonner des membres de la police serbe et des services secrets d'avoir participé à l'organisation du complot.

    Il apparaît dès lors raisonnable à la plupart des chancelleries européennes - à l'exclusion notable de Saint-Pétersbourg - que Vienne exerce son droit de suite contre la Serbie et punisse celle-ci pour son implication dans le terrorisme bosniaque. Personne en Europe n'imagine que puisse déraper un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque, que l'on qualifierait aujourd'hui, à juste titre, d'« État-voyou ».

    Le comte Berchtold, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, est lui-même impatient d'en finir avec l'agitation serbe. Le 4 juillet, sitôt acquises les preuves de l'implication serbe dans l'attentat de Sarajevo, il envoie un émissaire à Berlin solliciter l'appui de l'empereur allemand Guillaume II...

    Mais le vieil empereur François-Joseph 1er (84 ans) et le comte Tisza, Premier ministre hongrois, ne veulent à aucun prix de complications. Ils craignent avec quelque raison qu'une intervention contre la Serbie n'entraîne l'intervention du tsar de Russie aux côtés de Belgrade.

    La dynastie des Habsbourg a tout à y perdre de même que les Hongrois de l'empire, qui doivent faire face aux revendications des autres minorités : Tchèques, Polonais, Serbes, Italiens, Roumains... Le comte Tisza, soucieux de ses seuls intérêts, veut avant toute chose s'assurer que la Roumanie du roi Carol ne basculera pas du côté des Serbes et des Russes, ce qui pourrait entraîner un soulèvement des Roumains de la province hongroise de Transylvanie !

    Pour ces raisons, c'est seulement quatre semaines après l'attentat que Vienne se décidera à envoyer un ultimatum à Belgrade, quand l'émotion sera retombée et que les Russes auront pris activement fait et cause pour les Serbes.

    http://www.herodote.net/28_juin_1914-evenement-19140628.php