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culture et histoire - Page 1532

  • Suppression de la licence de lettres classiques

    Le saviez-vous ? A partir de la rentrée universitaire 2015, la licence de « lettres classiques » est supprimée, remplacée par une licence en « humanités ». Un pan de l’Université qui tombe et qui ne sera pas le seul !... 

    ...car toute l’Université publique est en voie d’écroulement sous le dernier coup de boutoir de la « refondation » de l’école pour nos enfants à l’exception de celle pour les enfants des banlieues pour lesquels un système éducatif parallèle et performant fait une inexorable montée en puissance depuis plusieurs années. Par ailleurs, la licence en « humanités » ne va devenir au fil des ans qu’une bouillie de pédago-gogisme instillée par les IUFM alias « écoles supérieures du professorat et de l’éducation » qui sont appelées à devenir à court terme, maîtres de l’Université. Deux questions de posent : – Pourquoi cette suppression ? – Pourquoi la métamorphose en « humanités » ?

    Pourquoi cette suppression ?

    Quid ? La raison invoquée par les autorités administratives est le manque d’étudiants dans cette discipline. Certes il y en a peu, mais à qui la faute ? Pourquoi les étudiants optent-ils peu pour les études littéraires alors que jusqu’au début des années 70, il y avait pléthore de jeunes licenciés en littérature et postulants à la fonction de professeurs ?

    La source empoisonnée [...]

    La suite sur Medias presse info

  • 1851-1870 Le Second Empire et la France épanouie

    Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, a conduit les destinées de la France pendant près de deux décennies, du coup d'État de 1851 à la défaite de 1870, durant une période qualifiée de Second Empire (le premier Empire étant celui fondé par son oncle).

    Lui-même, en restaurant l'empire, a pris pour nom de règne Napoléon III (le nom de Napoléon II étant réservé au fils de Napoléon 1er, qui n'a jamais régné). D'emblée, il a instauré un régime dictatorial et limité très strictement la liberté d'expression. Mais au fil des années, le régime a évolué vers des formes plus libérales, proches d'un régime parlementaire.

    Avec l'impératrice Eugénie, Napoléon III a animé une vie de cour brillante, aux Tuileries (Paris), à Fontainebleau et à Compiègne, sans oublier les stations thermales et balnéaires créées sous son égide (Biarritz...). Cette cour est ouverte à toute la bourgeoisie sans esprit de classe et se montre accueillante pour les gens de lettres. Prosper Mérimée, l'auteur de Carmen et Colomba, fait partie des proches du couple impérial.

    Napoléon III se montre ouvert aux courants artistiques d'avant-garde. Ainsi donne-t-il un coup de pouce aux peintres à l'origine du mouvement impressionniste.

    Révolution économique et sociale

    Les orléanistes, partisans de la monarchie, se rallient à Napoléon III de bonne grâce, de même que certains leaders républicains sincères, tels Émile Ollivier ou encore l'historien Victor Duruy.

    La société française s'est transformée sous l'impulsion de Napoléon III plus vite qu'en aucune autre période de son Histoire. C'est à cette époque qu'elle a accompli sa révolution industrielle.

    L'empereur prend lui-même en main la politique économique et sociale du gouvernement. Dès 1852, il participe à la création du Crédit foncier, un organisme de prêt chargé de faire des avances de fonds aux propriétaires fonciers. La même année, deux financiers entreprenants, les frères Pereire, fondent le Crédit Mobilier qui va devenir la plus grande banque d'affaires du pays avant de disparaître en 1867 pour cause de spéculations hasardeuses.

    En 1863 est fondé le Crédit Lyonnais et en 1864 la Société Générale, deux banques qui témoignent encore aujourd'hui du dynamisme du Second Empire.

    De grands centres métallurgiques comme Le Creusot sont créés de toutes pièces. La France se couvre d'un réseau dense de voies ferrées, financé par les frères Pereire. En 18 ans, le réseau passe de 3.000 kilomètres à 20.000 kilomètres. Au titre des grands travaux, l'empereur apporte aussi son appui au percement du canal de Suez.

    Napoléon III, convaincu des bienfaits du libre-échange, signe en 1860 un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni. Agissant comme à son habitude dans le plus grand secret, il prend de court les entrepreneurs français, peu soucieux de se soumettre à la concurrence britannique.

    L'empereur institue aussi une union monétaire, l'Union latine, qui a englobé jusqu'à la Première Guerre mondiale de nombreux pays.

    Enfin, pour répondre aux aspirations des meneurs ouvriers, Napoléon III, qui n'oublie pas sa jeunesse socialiste et révolutionnaire, impose à son gouvernement la mise en oeuvre en 1864 d'une loi accordant le droit de grève aux ouvriers.

    Les résultats ne se font pas attendre. Les arrêts de travail revendicatifs se multiplient. Mais qu'importe, c'est le prix à payer pour une société ouverte et l'empereur l'accepte de bon gré.

    Révolution culturelle

    Avec Victor Duruy est relancée l'instruction publique.

    Napoléon III, qui désirait écrire une Histoire de Jules César, avait consulté cet historien éminent aux sympathies républicaines !

    Les deux hommes ayant de la sorte appris à s'estimer, Victor Duruy devient ministre de l'Instruction publique.

    À ce poste, il met en oeuvre un projet très ambitieux d'enseignement laïc, gratuit et obligatoire, que reprendra plus tard, sous la IIIe République, Jules Ferry. Il tente aussi d'ouvrir l'enseignement secondaire public aux filles malgré l'oposition des congrégations religieuses, attachées à leur monopole.

    Paris change de visage. Napoléon III engage à marches forcées la rénovation de la capitale. Le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, transcrit ses idées sur le terrain. Les quartiers médiévaux disparaissent au profit de larges avenues aérées, bordées d'immeubles en pierre de taille qui donnent encore aujourd'hui à la ville un caractère inimitable.

    Paris moderne

    Paris doit pour l'essentiel son aspect actuel à l'empereur et à son maître d'oeuvre. Ensemble, ils ont conçu une capitale dense et aérée, résolument moderne et rationnelle, selon les ratios de l'époque aussi bien que selon les nôtres...

    Haussmann s’entoure d’ingénieurs comme Alphand et Belgrand, d’architectes comme Baltard et Hittorff. Il fait démolir 25.000 maisons et en construire 75.000 ; aménage une cité administrative dans l’île de la Cité ; perce de larges avenues ; aménage les bois de Vincennes et Boulogne ainsi que 5 parcs et 19 squares ; creuse 600 kilomètres d’égouts, élève les Halles, achève les Tuileries et lance la construction de l’Opéra.

    La France redécouvre l'outre-mer

    Outre-mer, au Sénégal, au Cambodge, en Cochinchine, en Nouvelle-Calédonie, les troupes marines de Napoléon III jettent les bases d'un nouvel empire colonial que la IIIe République aura à coeur d'étendre.

    En 1852, la France possède hors d'Europe des débris hérités de l'Ancien Régime (d'avant la Révolution) : 
    – les îlots de Saint-Pierre et Miquelon au large de Terre-Neuve, 
    – la Martinique et la Guadeloupe dans les Antilles, 
    – la Guyane en Amazonie, 
    – l'île Bourbon (on dit aujourd'hui La Réunion) dans l'océan Indien, 
    – quelques comptoirs au Sénégal (Saint-Louis-du-Sénégal) et aux Indes (Pondichéry, Karikal, Mahé, Chandernagor, Yanaon).

    Elle exerce aussi sa souveraineté sur des territoires acquis plus récemment, sous le règne de Louis-Philippe 1er : l'Algérie en premier lieu mais aussi des comptoirs en Côte d'Ivoire, au Gabon et à Madagascar, ainsi que les îles de Mayotte et Nossi-Bé (au large de Madagascar) et l'île de Tahiti.

    L'empereur voit dans les conquêtes coloniales une occasion de manifester la grandeur de la France. Il est servi dans cette mission par le marquis Prosper de Chasseloup-Laubat, fils d'un général d'Empire, ministre de l'Algérie et des Colonies en mars 1859, puis ministre de la Marine et des Colonies de novembre 1860 à janvier 1867.

    – Le gouvernement impérial soumet la Kabylie, dernier îlot de résistance en Algérie, avec le projet de transformer la colonie en un«royaume arabe» plus ou moins autonome, inféodé à la France et dont Napoléon III serait le souverain (son projet va soulever l'ire des colons européens, qui vont s'allier aux républicains en vue de renverser l'Empire à la première occasion).

    – Il acquiert le port d'Obock au débouché de la mer Rouge, en vue de surveiller le trafic maritime vers l'océan Indien.

    – Il étend la colonie du Sénégal grâce à un officier de génie, Faidherbe. Ne disposant que de quatre compagnies d'infanterie de marine, celui-ci recrute des soldats sur place, les tirailleurs et spahis sénégalais.

    Il établit des postes à l'intérieur du pays et oblige les chefs locaux à se mettre sous la«protection» de la France. En même temps, il se montre respectueux des coutumes locales et repousse les colons désireux de mettre le pays en coupe réglée.

    – En 1860, la France se laisse entraîner par l'Angleterre dans une «Seconde guerre de l'opium» destinée à renouveler la soumission de l'empereur mandchou.

    – L'opinion publique suit surtout les progrès de la pénétration française dans le Pacifique, avec la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie,

    – En Indochine, l'infanterie de marine de Saigon en vue de protéger les chrétiens locaux, puis établit une convention avec le roi du Cambodge, accomplissant le voeu du ministre Chasseloup-Laubat : «Je voudrais créer pour mon pays un véritable empire dans l'Extrême-Orient».

    Déboires diplomatiques

    L'empereur, imbu de principes humanitaires et désireux de faire prévaloir en Europe le«principe des nationalités» (une nation, un pays), mène par ailleurs une diplomatie brouillonne, généralement contre l'avis de ses propres ministres.

    Ses initiatives plus ou moins secrètes et impulsives vont jeter le trouble en Europe et mettre un terme à son régime.

    Pour commencer, il s'engage contre la Russie, aux côtés du Royaume-Uni, dans une guerre en Crimée, victorieuse mais éprouvante. Il intervient aux côtés des chrétiens d'Orient puis entraîne plus tard la France dans de graves déconvenues, au Mexique comme en Italie.

    Enfin, gravement affaibli par la maladie et poussé de l'avant par l'opinion publique, elle-même manipulée par l'habile chancelier allemandBismarck, il engage une guerre désastreusecontre les armées de la Prusse et des autres États allemands. Cette guerre va lui coûter son trône et ternir de façon quelque peu excessive le bilan de son règne.

    Joseph Savès
  • 28 juin 1914 Assassinat d'un archiduc à Sarajevo

    Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).

    Imputé non sans raison à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat de ces personnalités quasi-inconnues, dans une ville des Balkans dont l'immense majorité des Européens ignoraient jusqu'au nom, va servir de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.

    André Larané

    Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dragutin Dimitrievitch (« Apis ») pilote une organisation secrète terroriste, La Main noire (Crna Ruka), forte de plusieurs milliers de militants, entraînés à la guérilla et aux attentats.

    Un attentat aux ramifications troubles

    Elle prône l'extension de la Serbie à l'ensemble des territoires peuplés de Serbes, en Autriche-Hongrie, en Bulgarie ou dans les résidus européens de l'empire ottoman. À l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme le mouvement mystérieux Jeune Bosnie dont fait partie Princip. Ce mouvement milite pour le rassemblement de tous les Slaves du Sud (Serbes, Croates, Slovènes...) à l'intérieur d'une Yougoslavie. Son rêve se réalisera à la fin de la Grande Guerre... au prix de plusieurs millions de morts.

    L'assassin et ses complices sont des jeunes gens originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane majoritairement serbe, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908, au grand mécontentement de la Serbie et des nationalistes serbes.

    Pour faire avancer leur cause, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d'assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Mais quand ils apprennent au printemps l'arrivée à Sarajevo de l'héritier de l'empire d'Autriche, ils se disent qu'il fera encore mieux l'affaire.

    Un voyage officiel ressenti comme une provocation

    L'archiduc François-Ferdinand (51 ans) a décidé de visiter la Bosnie-Herzégovine en qualité d'inspecteur général des forces armées. Il participe pendant deux jours à des manœuvres militaires près de la frontière serbe. Puis, le dimanche 28 juin, il est rejoint par sa femme et prévoit d'assister avec elle à une parade à Sarajevo, capitale de la province.

    Cette visite officielle, le jour de la fête nationale serbe, anniversaire de la mythique bataille de Kossovo Polié, est comprise comme une provocation par les nationalistes de la région et d'ailleurs. Belgrade ne s'est pas fait faute d'aviser Vienne du risque d'attentat de la part de la Main noire. Malgré cela, la police locale assure seule la sécurité de l'héritier du trône impérial !

    À 9h35, le couple princier est accueilli par le général Oskar Potiorek, gouverneur de Bosnie, à la gare de Sarajevo. Le cortège officiel de six voitures se dirige vers l'hôtel de ville. L'atmosphère de la ville est à la liesse, démentant les inquiétudes des officiels. Il est vrai que l'immense majorité des Bosniaques n'a guère à se plaindre de la tutelle autrichienne. Leur sort est beaucoup plus enviable que celui des habitants de la Serbie.

    Mais dans un café de la ville se retrouvent les six conspirateurs de Jeune Bosnie, avec pistolets, bombes... et capsules de cyanure pour se suicider dans le cas où ils seraient capturés. Ils se postent en différents endroits sur le trajet que doit emprunter le cortège. 

    Le premier n'ose agir quand le cortège passe à sa hauteur. Trente mètres plus loin, sur le quai Appel, une large artère d'où chacun peut jouir du beau panorama montagneux qui entoure la ville, le second n'hésite pas et lance sa bombe. Mais elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier et un garde de la voiture qui suit. Le conspirateur Gabrinovitch est arrêté. Il croque sa capsule de cyanure mais celui-ci étant éventé ne fait pas d'effet. La parade se poursuit comme si de rien n'était.

    À l'hôtel de ville, le maire de la ville essuie la colère de l'archiduc. Décision est prise enfin d'interrompre les festivités de bienvenue. L'archiduc et son épouse choisissent de se rendre à l'hôpital pour visiter les blessés mais les chauffeurs ne sont pas informés du changement d'itinéraire... À 11h15, le chauffeur de la voiture de tête, qui transporte le maire adjoint de la ville, reprend le quai Appel. Conformément à ses premières instructions, il tourne brutalement à droite dans la petite rue François-Joseph, près du pont Latin (Latinski Most) sur la rivière Miljacka.  La voiture suivante, qui transporte le couple princier, le suit. Le général Potiorek apostrophe le chauffeur :« Pas par là ! Il faut continuer sur le quai ».

    La voiture s'arrête et, comme elle n'a pas de marche arrière, est repoussée sur le quai par les agents. L'un des comploteurs, Princip, qui se trouve opportunément à proximité, perdu dans la foule, y voit une ultime occasion d'agir. Il sort son revolver et tire deux coups... L'archiduc est touché puis sa femme, qui s'était jetée sur lui pour le protéger.

    Elle meurt sur le coup tandis que François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. Ses derniers mots sont pour sa femme : « Sophie, Sophie, ne meurs pas. Reste en vie pour nos enfants ». C'était leur quatorzième anniversaire de mariage.


    La mort tragique de François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique occidentale, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires.

    La situation dérape

    Par contre, les nationalistes serbes et même certains Hongrois cachent mal leur jubilation. Les uns et les autres en voulaient à l'archiduc de projeter d'émanciper les Slaves d'Autriche-Hongrie au risque de mettre à bas les privilèges de la noblesse magyare et de ruiner le projet de « Grande Serbie ».

    À Belgrade, l'annonce de l'attentat relance les festivités liées à la commémoration de la bataille de Kossovo Polié. À Budapest, on se réjouit tout bas du mauvais sort fait à l'archiduc. Plus loin dans la mer du Nord, le Kaiser Guillaume II apprend la nouvelle de l'attentat alors qu'il est en croisière. Il rentre immédiatement à Berlin. Rien de tel à Paris ou plutôt à Longchamp où le président de la République française assiste au Grand Prix. Il attend la fin des courses pour en étudier les implications. À Vienne, l'empereur François-Joseph 1er ne montre guère plus d'émotion. Il est vrai qu'il appréciait son neveu et son épouse moins que quiconque.

    L'archiduc François-Ferdinand est enterré à Vienne en catimini, selon le protocole inhérent à un inspecteur général des forces armées !

    L'enquête montre très vite que Princip a fomenté son attentat avec six complices. Ces derniers seront exécutés mais lui-même, qui n'a pas atteint l'âge de 20 ans requis pour être exécuté, sera condamné à 20 ans de prison. Il mourra quatre ans plus tard victime de la tuberculose !Pendant ce temps, la police fait son travail. L'assassin a été arrêté aussitôt après l'attentat et a rejoint en prison son ami Gabrinovitch ainsi que plusieurs suspects.

    En attendant, dès le 2 juillet 1914, trois membres du groupe assassin ont avoué avoir reçu leurs armes de Serbie avec la complicité de gardes-frontières.

    Des indices convergents conduisent les enquêteurs à soupçonner des membres de la police serbe et des services secrets d'avoir participé à l'organisation du complot.

    Il apparaît dès lors raisonnable à la plupart des chancelleries européennes - à l'exclusion notable de Saint-Pétersbourg - que Vienne exerce son droit de suite contre la Serbie et punisse celle-ci pour son implication dans le terrorisme bosniaque. Personne en Europe n'imagine que puisse déraper un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque, que l'on qualifierait aujourd'hui, à juste titre, d'« État-voyou ».

    Le comte Berchtold, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, est lui-même impatient d'en finir avec l'agitation serbe. Le 4 juillet, sitôt acquises les preuves de l'implication serbe dans l'attentat de Sarajevo, il envoie un émissaire à Berlin solliciter l'appui de l'empereur allemand Guillaume II...

    Mais le vieil empereur François-Joseph 1er (84 ans) et le comte Tisza, Premier ministre hongrois, ne veulent à aucun prix de complications. Ils craignent avec quelque raison qu'une intervention contre la Serbie n'entraîne l'intervention du tsar de Russie aux côtés de Belgrade.

    La dynastie des Habsbourg a tout à y perdre de même que les Hongrois de l'empire, qui doivent faire face aux revendications des autres minorités : Tchèques, Polonais, Serbes, Italiens, Roumains... Le comte Tisza, soucieux de ses seuls intérêts, veut avant toute chose s'assurer que la Roumanie du roi Carol ne basculera pas du côté des Serbes et des Russes, ce qui pourrait entraîner un soulèvement des Roumains de la province hongroise de Transylvanie !

    Pour ces raisons, c'est seulement quatre semaines après l'attentat que Vienne se décidera à envoyer un ultimatum à Belgrade, quand l'émotion sera retombée et que les Russes auront pris activement fait et cause pour les Serbes.

    http://www.herodote.net/28_juin_1914-evenement-19140628.php

  • Retour du blog de Jeanne Smits

    Après un long silence, Jeanne Smits reprend ses activités sur son blog. Avec un article sur l'euthanasie :

    "L’affaire Vincent Lambert s’inscrit au sein d’une tendance lourde au sein de la communauté des bioéthiciens. Le refus de manger et de boire en vue d’obtenir la mort, lorsque la procédure est choisie par le patient, est en train de devenir une option communément acceptée dans certains pays, à telle enseigne qu’aux Pays-Bas on estime qu’entre 4 et 10 % des décès surviennent à la suite d’un tel « jeûne » délibéré. Ne s’agissant ni d’une euthanasie, ni d’un suicide assisté, il n’y a pas de statistiques certaines. Comme la sédation palliative, la mort par dénutrition se situe dans une zone grise où la frontière entre un arrêt de soins légitime ou l’administration de médicaments pour soulager la douleur et un processus dont l’objectif est de faire mourir ne peut s’apprécier qu’au cas par cas. [...]"

    Michel Janva

  • Alexandre Del Valle plaide pour un Occident décomplexé

    Après avoir consacré plusieurs ouvrages aux dangers qui menacent l’Europe depuis l’extérieur – comme l’hyperconsumérisme anglo-saxon surnommé Mc World ou encore le totalitarisme islamiste – le géopolitologue et essayiste Alexandre Del Valle nous livre dans ce « petit traité » une réflexion très documentée sur « l’idéologie de la haine de soi et du désespoir », menace la plus grave, selon lui, pour notre continent étant donné qu’elle ronge celui-ci de l’intérieur. L’auteur, qui considère ce phénomène comme une maladie, établit un diagnostic détaillé (chapitres I et II) et propose ensuite des remèdes (chapitres III et IV) à ce mal certes funeste mais heureusement pas incurable.

    del-valle

    Le diagnostic.

    L’auteur effectue une analyse psychologique détaillée de la « dépression collective » dont souffrent les Occidentaux en général (Europe et Amérique du Nord) et les Européens en particulier. Leur comportement « pathologique », caractérisé par une perte de fierté et un mépris pour leur propre culture façonnée par la philosophie grecque, le droit romain et la morale judéo-chrétienne, conduit l’Occident à n’être plus qu’un espace cosmopolite dépourvu de toute identité propre, dédié à l’économie de marché et à la diffusion, parfois arrogante, des droits de l’homme dans le monde.
    Le diagnostic une fois posé, l’auteur recherche les causes de ce mal civilisationnel dans le processus de désinformation dont il dénonce le langage qu’il appelle « cosmopolitiquement correct » et qui entretient cette idéologie mortifère de la culpabilisation appelée par d’autres analystes, comme Jean Sévillia, le « terrorisme intellectuel ».

    Les remèdes.

    Pour A. Del Valle, la situation est donc grave mais heureusement pas désespérée. L’Occident peut guérir de son mal et doit à cette fin suivre un double traitement. Le premier est une « thérapie de réarmement moral » qui consiste, pour les Occidentaux à se réconcilier avec eux-mêmes en faisant le deuil de cet esprit de domination universelle qui fut le leur depuis plusieurs siècles et en acceptant la réalité d’un monde désormais multipolaire. Cette acceptation leur permettra de ne plus se sentir responsables de tous les malheurs du monde et de retrouver la fierté de ce qu’ils sont. En d’autres termes, les Occidentaux ne pourront survivre en tant que civilisation qu’en effectuant un travail introspectif de déculpabilisation et en faisant respecter d’abord chez eux des valeurs qu’ils souhaiteraient faire rayonner dans le monde.
    Mais ce n’est pas tout, le second traitement que doivent suivre les Occidentaux consiste en un travail de réadaptation d’ordre géostratégique. Malgré la fin officielle de la Guerre froide au début des années 1990, l’Amérique du Nord et l’Europe continuent à entretenir des relations difficiles avec la Russie qui partage pourtant avec l’Occident une civilisation commune – depuis la chute de Constantinople au profit des Ottomans (1453), Moscou n’est-elle pas devenue la troisième Rome ? Pour que l’Occident surmonte définitivement sa culpabilité maladive, l’auteur propose dès lors une redéfinition des alliances pour l’établissement d’un « Panoccident » englobant Amérique du Nord, Europe et Russie, cette dernière étant manifestement un allié plus naturel que les régimes islamistes du Golfe.

    Conclusion
    Mêlant les questions politiques, économiques, sociales et culturelles qui sont trop souvent la cible d’une désinformation génératrice d’un profond malaise voire d’un mal-être parmi les Occidentaux, Alexandre Del Valle nous offre, au fil d’un exposé dense et haletant, une cure de déculpabilisation salutaire dans un traité qui n’a de petit que le nom.

    Alexandre Del Valle, Le complexe occidental. Petit traité de déculpabilisation, Paris, Éditions du Toucan, 2014, 410 pages, 22 euros.

    Source: NDF

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/alexandre-del-valle-plaide-pour-un-occident-decomplexe_111021.html#more-111021

  • George Soros et la drogue : les secrets de Judapest – par Laurent Glauzy (2/5)

    [première partie ici]

    Les dealers Bill Clinton & George Bush

    La bataille pour la libéralisation de la drogue par l’ultra-capitaliste apocalyptique Soros dure depuis des décennies. L’Open Society Foundations, l’organisme de Soros fondé en 1979, travaille à ce dessein avec un autre instrument entre les mains des Illuminati et des services secrets britanniques, le Tavistock Institute, dont les Beatles furent le produit. Dès les années 1960, les Warburg, principaux soutiens de cet institut, financèrent les célèbres laboratoires Sandoz pour la production du LSD.

    Berlinois de naissance, né sous la période de l’Allemagne national-socialiste, réservé mais très pragmatique, Aryeh Neier, bien entendu activiste des droits de l’homme, est investi par Soros comme dirigeant de l’Open Society Institute (ancienne appellation de l’OSF jusqu’en 2011), avec un budget, en 1993, de 500 millions de dollars. Dans un article de 2003, Neier se rappelle avec gratitude de Soros, de son programme des années 1960 sur la dépénalisation de la marijuana, de la méthadone, de l’entretien des héroïnomanes et des programmes alternatifs aux peines de détention. Un programme qui permet à Soros de continuer à écouler sa dope.

     

    Il va sans dire que l’argent de Soros affaiblit énormément toute politique prohibitive, ratatinée après la décennie de Reagan. Les campagnes antidrogues étaient menées par Nancy Reagan. Le Wall Street Journal du 7 février 1996 mentionne : « Au début des années 1990, les mouvements pour la libéralisation des drogues n’étaient pas encore coordonnés. »

    La situation bascule quand, sur ordre de Soros, les financiers internationaux arrosent principalement trois projets de dépénalisation de la drogue : six milliards de dollars à la Drug Policy Foundation ; quatre millions au Lindesmith Center (fondé en 1994 par Ethan Nadelmann) ; trois millions à la Drug Strategies, ainsi que plusieurs institutions américaines. La Drug Policy Foundation était dirigée par Mathea Falco, grand soutien de la libéralisation du cannabis et épouse de Peter Tarnoff, un gros bonnet du Council for Foreign Relations, et proche du président américain Bill Clinton, de 1993 à 2001. Quelle étonnante coïncidence ! Dans Compromised : Clinton, Bush & CIA, Terry Reed, ancien pilote de la CIA, révèle que Bill Clinton et des membres éminents de la CIA proches de George Bush participaient à des réunions secrètes de la CIA. Chaque semaine, plus de neuf millions de dollars étaient acheminés vers l’Arkansas pour des opérations de blanchiment. Cet ouvrage démontre comment la famille Bush a organisé des trafics de drogue et comment Bill Clinton abusait de son poste de gouverneur de l’Arkansas de 1983 à 1992.

    Concernant George Bush sr., président des États-Unis de 1989 à 1993, Terry Reed atteste que les tours de forage Zapata, dont il était le propriétaire, ont servi à introduire de façon illégale de la drogue aux États-Unis. Elles étaient déchargées sur les plates-formes de forage situées au large du Texas. Les petites embarcations qui venaient des plateformes n’étaient jamais contrôlées par les douanes. Terry Reed affirme avoir vu George W. Bush, président américain de 2001 à 2009, s’occuper personnellement de la réception de la drogue, à partir d’une base aérienne de l’armée américaine[1].

    En 2000, la DPF et le Lindesmith Center fusionnent pour devenir la Drug Policy Alliance (DPA). La DPA finança des entités anti-prohibition dans le monde entier, comme la Lega Internazionale Antiproibizionista (LIA), en Italie, pays qui présenta une liste anti-prohibition lors d’élections européennes.

    Mao Tsé-toung, le pédophile, maître à penser de Soros

    [A SUIVRE...]

    Laurent Glauzy

    [1] Terry Reed, Compromised : Clinton, Bush & the CIA (Compromis : Clinton, Bush et la CIA), Lincoln, 1994, p. 32.

    http://www.contre-info.com/george-soros-et-la-drogue-les-secrets-de-judapest-par-laurent-glauzy-25

  • La crise vue par Antoine de Crémiers

    Le dernier café d'actualité aixois de l'année 2013-2014 a été l'occasion pour son animateur, Antoine de CRÉMIERS, de faire la synthèse des idées débattues dans ce rendez-vous intellectuel incontournable d'Aix-en-Provence

    Mardi 3 juin, sous le thème "1984, C'EST MAINTENANT !", allusion au roman de Georges Orwell, Antoine de CRÉMIERS, qui est également conseiller éditorial de "La Nouvelle Revue Universelle", a expliqué que «la crise», ou ce qu’il est convenu de baptiser ainsi, n’est que le prétexte du renforcement du pouvoir des banques et de la finance et de la disparition du politique.
    L’hallucinant projet «Tafta» (traité de libre-échange transatlantique) nous ferait très clairement basculer dans le meilleur des mondes (immondes).
    Aucune réforme n’est possible ou même simplement envisageable. Le système est clos!

    Si nous ne réfléchissons pas à la manière de changer de système, nous n'arriverons à rien.

     

    Regardez l'enregistrement vidéo de cette réunion. Cela donne à méditer.

     

     

     

    http://www.af-provence.com/article-la-crise-vue-par-antoine-de-cremiers-124039510.html