culture et histoire - Page 1594
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Jacques Collin : « L’intelligence des plantes est démontrée par la CIA »
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Camille Galic à L’AF 2883 : « Je partage assez largement le pessimisme de Dame Agatha sur ce qu’elle appelle "notre époque dégénérée" ! »
Camille Galic, directeur et rédacteur en chef de 1983 à 2010 de l’hebdomadaire Rivarol après s’être vouée dès sa prime jeunesse à la politique, a surpris son monde en publiant fin décembre une biographie d’Agatha Christie aux éditions Pardès, dans la collection « Qui suis-je ? ». Un virage assez curieux — à première vue en tout cas — pour qu’on lui demande de s’en expliquer.
L’AF 2883 - On sent que ce qui vous lie à Agatha Christie va bien au-delà d’une simple passion pour les romans policiers...
Camille Galic - J’écris dans le livre que je l’avais découverte jeune adolescente avec L’Homme au complet marron, qui se déroule pour l’essentiel en Rhodésie, et Rendez-vous avec la mort, situé à Petra en Jordanie, deux endroits qui me firent rêver. Mais c’est surtout à travers son autobiographie, terminée en 1965 mais publiée en 1980 quatre ans après sa mort, que je me suis aperçue que la romancière à l’imagination si fertile dans l’élaboration de ses intrigues policières valait qu’on s’intéresse à elle car c’était une personnalité aussi intéressante qu’attachante.
D’une part, elle est pleine d’humour et pratique même l’art assez rare de l’autodérision comme le prouve son personnage d’Ariadne Oliver, son double, très sympathique mais parfois ridicule quand elle assaille Poirot d’hypothèses abracadabrantes. Et si elle multiplie les anecdotes sur ses débuts et ses affres de romancière, sa gourmandise ou son étourderie, elle reste extraordinairement réservée sur sa vie privée, se contentant de dire que l’année 1926 où elle perdit sa mère, où Christie lui annonça son intention de divorcer, et où se produisit sa mystérieuse disparition, dont elle ne souffle mot, fut « la plus pénible de sa vie ».
D’autre part, elle reste modeste quant à son apport à la littérature, elle qui sera jusqu’à sa mort une lectrice « vorace » des grands poètes anglais, qui lui ont inspiré tant de titres de ses romans.
Enfin et surtout, elle mériterait de figurer dans le « défilé des réfractaires » qu’a brossé Bruno de Cessole tant ses convictions seraient aujourd’hui qualifiées de rétrogrades et de sulfureuses. Elle est salutairement réactionnaire, en ce sens qu’elle voit clairement, dès les années 60, les fléaux qui s’abattront à la fin du siècle : l’hégémonie des nouvelles technologies, l’hyperconsommation qui conduit à l’endettement des ménages et l’hypersexualisation de notre société conduisant à la dissolution de la famille et à la multiplication des viols alors qu’on tympanise le public avec la libération de la femme.
Comment expliquer le fait qu’elle n’ait connu aucun purgatoire alors même qu’elle semble si éloignée de la mentalité actuelle, notamment du politiquement correct ?
Si la presse et les pseudo-intellectuels privilégient l’anachronisme pour condamner les opinions d’écrivains d’hier au regard des critères d’aujourd’hui, les lecteurs ne tombent pas dans ce travers. Ce qui les intéresse dans un livre, c’est l’intrigue, les personnages et l’univers dans lequel ceux-ci se meuvent. Or, les intrigues de Christie sont très astucieuses, ses personnages existent charnellement et son univers Old England, avec ses cottages, ses châteaux, ses presbytères, ses vieilles filles et ses avocats de village fait un peu figure de paradis perdu pour ceux qui subissent et la « dissociété », pour reprendre le mot de Marcel De Corte, et la société plurielle. C’est la raison pour laquelle, à mon avis, la vente des romans d’Agatha Christie n’a cessé d’augmenter depuis sa mort. Reste à savoir si l’universitaire Sophie Hannah, qui a été choisie pour ressusciter Hercule Poirot dans un roman à paraître en septembre, mais censé se dérouler vers 1930, restera dans la ligne « christienne » ou cédera à l’air du temps…
La romancière déplorait l’emprise de « l’émotion » sur les media et donc sur l’opinion publique : cela rejoint le thème de votre livre, signé Claude Lorne, Les Médias en servitude, paru en 2012 chez Polémia...
En effet, et cela m’a frappée. Elle-même avait été victime de l’acharnement de la presse après sa disparition, consécutive à la décision de son mari Archibald Christie de divorcer, et cette impression d’être un « renard traqué » explique sa méfiance, voire son hostilité, envers les journalistes. Mais, à mon avis, et au-delà de son cas personnel, elle voyait dans cette course au sensationnalisme, même de la part des journaux théoriquement les plus respectables, une autre preuve de notre décadence. Et cela s’est aggravé avec la prééminence des mass-media sur la presse écrite. Et le pire est que si les media surréagisent sous le coup de l’émotion provoquée par tel fait divers, les gouvernements suivent de manière moutonnière en faisant légiférer sur des sujets sans intérêt véritable. Souvenons-nous que l’extension de la loi Gayssot à l’homophobie fut adoptée à la suite de l’« ignoble agression » d’un inverti, en réalité tabassé… par son petit ami comme on l’apprit plus tard !
Quel regard l’analyste politique que vous demeurez jette-t-elle sur la situation française ?
L’immense succès des Manifs pour tous et du Jour de colère, comme la bonne surprise des dernières municipales, montrent qu’un sursaut se dessine. Je voudrais croire qu’il sera durable et se généralisera et que seront dessillés les yeux de ceux qui se sont laissés prendre aux mirages du progrès indéfini, de la mondialisation et surtout de la « France black-blanc-beur » où envahisseurs et envahis sont censés "s’enrichir de leurs différences". Mais les ravages exercés ces dernières décennies sont tels en matière civilisationnelle, avec la faillite de l’Education nationale et des « élites » politiques et parfois -, hélas !, religieuses à la remorque des minorités dites visibles et sexuelles, la dégradation d’une institution judiciaire s’éloignant de plus en plus du droit pour privilégier une éthique d’ailleurs sélective, etc., qu’ils me paraissent irréparables. À vue humaine en tout cas.
Vous voyez que je partage assez largement le pessimisme de Dame Agatha sur ce qu’elle appelle « notre époque dégénérée » !
Propos recueillis par François Marcilhac - L’AF 2883
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Camille-Galic-a-L-AF
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Les veilleurs préparent discrètement leur avenir et celui de leur pays
Axel Rokvam, fondateur du mouvement des Veilleurs, déclare à Valeurs Actuelles :
"Je dois reconnaître que je suis incapable de dresser le bilan de près de 3000 veillées qui ont eu lieu en France depuis un an.Pourtant, s’il y en a toujours autant, c’est peut-être qu’elles sont utiles. La vérité d’une chose ou d’une personne se dévoile dans la patience et dans la persévérance. Or, patients et persévérants, les veilleurs le sont. Ils préparent discrètement leur avenir et celui de leur pays. Ils savent que la vertu naît dans l’ombre. Ils ne veillent pas pour proclamer que « la société est pourrie », mais pour chercher comment s’engager et changer leur vie dans les prochaines années. Ils ont à cœur d’organiser des veillées gratuites et ouvertes à tous.
La constance du mouvement spontané des veilleurs depuis un an est donc une bonne nouvelle dans un monde en quête de racines, de justice, et d’une culture qui puise plus profondément que dans les valeurs avariées qu’on leur sert sur les écrans de télévision. A la faveur de la « loi Taubira », une nouvelle forme d’action culturelle est apparue dans la société française, et ceux qui le nient se marginalisent. Le chemin des veilleurs sera long. Georges Bernanos écrit qu’« une fois sorti de l’enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit retrouver une autre aurore. »"
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Passé Présent #6
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TVL : Passé Présent #5
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Quand les élites ne trahissaient pas…
De la réalité des élites, de leur reproduction et de leurs devoirs.
Trois hypothèses de départ:
1. Quand une communauté atteint la taille de 10 membres, elle se structure et se choisit des chefs (c’est pour cela que les anarchistes sont rarement plus de 9!)
2. Ces chefs ont une tendance naturelle à passer le pouvoir à leurs enfants (la reproduction des élites)
3. La condition morale de la société est dictée par la condition morale de son élite (notamment dans les pays latins catholiques)
Aujourd’hui, nous avons une élite qui ne dit pas son nom, dont les enfants accèdent à leur tour à l’élite, mais dont la condition morale est des plus douteuses.
Le Moyen-Âge, heures les plus sombres de notre histoire (en concurrence avec le moustachu d’Outre-Rhin), était parvenu à résoudre ce problème:
1. La société avait un chef, des sous-chefs, et un quadrillage par les corps intermédiaires (paroisses, corporations, etc.)
2. Plutôt que de parler d’égalité républicaine, la reproduction des élites était encadrée dans l’aristocratie (avec des entrées tous les ans de bourgeois et guerriers)
3. Mais l’élite s’imposa un code d’honneur que je reproduis ici:
- Tu croiras à tous les enseignements de l’Église et tu observeras ses commandements.
- Tu protégeras l’Église.
- Tu défendras tous les faibles.
- Tu aimeras le pays où tu es né.
- Tu ne fuiras jamais devant l’ennemi.
- Tu combattras les infidèles avec acharnement.
- Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu’ils ne soient pas contraires à la loi divine.
- Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.
- Tu seras libéral et généreux.
- Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal.
Si le chevalier manque à son serment, il est proclamé indigne d’être chevalier. Il est conduit sur une estrade, son épée est brisée et piétinée, son blason est attaché à un cheval et trainé dans la boue. Tous peuvent l’injurier. On le met sur une civière, puis on le recouvre d’un drap noir et on le porte à l’église comme un mort. On récite les prières des défunts : il est mort comme chevalier et banni toute sa vie.
Si tous les ministres, financiers, people et journalistes prononçaient ce serment, le monde irait probablement un peu mieux.
Si l’Eglise comprenait cette maxime de Nicolas Gomez Davila "le Christ n’est pas venu sur terre pour régler la condition économique des pauvres, mais pour régler la condition morale des riches", le monde irait probablement un peu mieux aussi.
http://droitedavant.wordpress.com/2014/03/04/quand-les-elites-ne-trahissaient-pas/
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Les Veilleurs : un mouvement de résistance culturelle
De Chantal Delsol à propos des Veilleurs :
"On se dit qu’en principe les “Veilleurs” sont là pour veiller quelque chose. Mais quoi ? C’est là tout le mystère et l’intérêt de ces réunions qui apparemment n’ont pas de but affiché, dont on avait pu croire qu’elles représentaient l’ex-croissance momentanée de la “manif pour tous”, mais qui semblent s’être installées durablement dans le paysage. Chaque jour, des veillées ont lieu dans plusieurs villes de France. Des centaines de villes, grandes et petites, et toutes les régions sont concernées, y compris les Dom-Tom et les Français de l’étranger, puisque des veillées peuvent avoir lieu à Nouméa ou devant le consulat de France à Jérusalem. Les rencontres durent environ deux heures, le soir, elles s’organisent devant des monuments ou dans des lieux fréquentés, à la lueur des bougies.
Après la première veillée le 16 avril 2013, on comptait déjà, le 13 juin, plus de 150 villes de France concernées. Le nombre augmente sans cesse et déborde la France.
Les veillées consistent essentiellement en lectures de textes. Parfois autour de thèmes : on note par exemple “le courage”, “économie et dignité”, “histoire et mémoire”, “liberté d’expression”, “pouvoir et fragilité”… On y chante, le Chant des partisans ou Je chante avec toi Liberté. On y organise des marches. Dans tous les cas, le mot d’ordre est la non-violence, le silence, le calme et le respect. Les “Veilleurs debout” demeurent là, écartés les uns des autres d’un mètre ou deux, impassibles. Ils se nomment eux-mêmes les “sentinelles”.
Pour la première fois depuis 1968, nous avons devant nous un mouvement de résistance culturelle devant une société destructrice de sens et matérialiste. Cependant, la différence est radicale entre les deux époques. Les acteurs de Mai 68 étaient violents et idéologues. Ils souhaitaient briser la société qu’ils détestaient, mais il ne s’agissait pas d’anarchisme, puisqu’ils voulaient remplacer la société matérialiste par une autre, totalitaire. Les acteurs d’aujourd’hui sont non violents et spiritualistes. Refusant la société matérialiste et prométhéenne, ils souhaiteraient lui trouver une âme, et au moins faire en sorte que ce qui subsiste d’âme ne s’éteigne pas. Ce qu’ils veillent, c’est la petite lueur de prudence, de pudeur, de décence, d’espérance, dans une société pathétique de mensonges, de snobismes, de toute-puissance et de consommation.Ils veillent ce qui reste de conscience dans des sociétés où le citoyen, prétendument libre, est devenu en réalité le fils servile et docile de l’État maternel et du choeur de la pensée conforme élitaire. [...]"
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Hotel Stella - Absinthe
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13 avril : Farida Belghoul à Vernon
Les Veilleurs de Vernon ont pour invité Farida Belghoul pour parler de la théorie du genre et de son action nationale des Journées de Retrait d'Ecole (JRE)dimanche 13 avril de 20h30 à 21h30 devant la mairie de Vernon.
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TVL : Passé Présent #4