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culture et histoire - Page 1598

  • « La nation, ce concept géopolitique fort, n'est pas d'essence populiste »

    Entretien avec Yves Lacoste par Christian David

    Géopolitologue de renom, le père de la revue "Hérodote" soumet l'actualité à sa grille de lecture, qui voit les espaces, les territoires et les frontières cristalliser les rivalités de pouvoir.
    À 84 ans, Yves Lacoste reste toujours passionné par le sujet de sa vie, la géopolitique. Ce docteur et agrégé en géographie né au Maroc est un adepte du travail de terrain, en Afrique du Nord et au Vietnam notamment. Un temps membre du PCF et partisan de l'indépendance de l'Algérie, il devient professeur à la bouillonnante université de Paris VIII-Vincennes en 1968, où il créera Hérodote en 1976, première revue de géopolitique où se croisent les regards de l'histoire et de la géographie pour analyser l'espace et le temps du monde. La même année, il publie chez Maspero La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, un ouvrage détonnant (réédité cette année par La Découverte).
    Soucieux de la précision des termes, il se considère moins comme un géopoliticien que comme un géopolitologue, et s'interroge sur des questions comme les frontières de l'Union européenne, les effets du réchauffement climatique, le conflit ukraino-russe ou l'idée de nation.
    Vous êtes l'un des précurseurs du concept de géopolitique omniprésent dès que l'on aborde les questions de diplomatie et de développement économique. Quelle en est votre définition ?
    Est géopolitique, à mon sens, tout ce qui est rivalité de pouvoir sur des territoires. J'ajouterais que ces questions ne concernent pas forcément de très vastes territoires. Des questions géopolitiques peuvent dégénérer en conflit autour de très petites zones. Le conflit israélo-palestinien porte sur des territoires limités qui n'avaient a priori pas de valeur économique déterminante, même si, récemment, on a découvert des gisements de gaz et de pétrole au large des côtes d'Israël, de la Palestine et du Liban.
    Ces rivalités de pouvoir se cristallisent autour de données pas nécessairement objectives et de questions pas purement stratégiques, mais aussi autour de ce que j'appelle, à tort ou à raison, les représentations de soi ou des autres. Ce territoire est à moi, parce que des gens, dont je me considère être le descendant, y ont vécu. Cette représentation peut être fondée, démontrée ou tout à fait illusoire. Généralement, chaque camp a tendance à sous-estimer la valeur de la représentation de la partie adverse, considérant qu'elle est fausse, secondaire ou dépassée.
    Cela conduit à des dialogues de sourds qui peuvent paraître sans grand intérêt à des tiers, mais susceptibles d'aboutir à des violences extrêmes, comme on l'a vu dans l'ancienne Yougoslavie. Là-bas, des gens se sont entre-tués pour des plateaux peu peuplés, sans valeur agricole ou stratégique, parfois, pour des cimetières. Il n'est pas question d'abandonner une partie de son espace à des musulmans, à des catholiques ou à des orthodoxes, alors que l'on pensait que les problèmes religieux avaient été dépassés dans l'ex-Yougoslavie.
    L'Europe, deux fois au centre de conflits mondiaux au XXe siècle, s'est transformée en une zone d'union à 28 pays. Quelle lecture faites-vous cette nouvelle Europe ?
    Certains analysent aujourd'hui la création d'une Europe unie comme ayant été le moyen d'empêcher le retour des conflits. Mais il faut conserver en mémoire que cet ensemble s'est constitué à l'origine sans qu'il s'agisse d'une union, mais d'une entente commerciale, héritière de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il est intéressant de noter que les principaux protagonistes de ce mouvement, la France et l'Allemagne, n'étaient à l'époque ni l'une ni l'autre en position glorieuse au regard de leur puissance passée: la France avait subi la défaite de 1940 et l'Allemagne, celle de 1945, avec en outre la découverte de l'horreur qu'avait été la politique d'extermination de populations.
    On a pensé des deux côtés du Rhin que le commerce et la prospérité retrouvée permettraient aussi de reconquérir un poids institutionnel. Les diplomates ont invité d'autres Etats pour bâtir une Europe des Six qui restait dans le domaine du raisonnable. Ont été ajoutés ensuite d'autres partenaires, au début pour des raisons économiques, comme les Anglais, qui ont veillé à ce que cette union ne soit jamais autre chose que commerciale. Je comprends l'intérêt pour les différents Etats de l'UE à bien s'entendre sur le plan commercial et financier, mais cela ne forme pas pour autant un ensemble géopolitique cohérent.
    Ce manque de cohérence pose-t-il pour autant un problème pour l'action ?
    Evidemment, puisque des mesures élémentaires qui permettraient de bâtir un ensemble politique ne peuvent pas être prises. Face à la mondialisation qui entraîne des phénomènes de concurrence d'envergure planétaire, l'Europe est incapable de se défendre. Pour beaucoup de gens, il ne s'agit d'ailleurs pas d'un objectif. L'Allemagne, qui est en position de force pour ses exportations, refuse des mesures de protection qui risqueraient de pénaliser son activité internationale.
    Je ne prône pas le démantèlement de l'Europe, comme certains le proposent, parce que cela entraînerait des conséquences financières considérables pour les pays qui ont adopté la monnaie unique. Mais je me rends compte que, face au poids nouveau des pays émergents ou émergés, comme la Chine, il ne faut pas envisager le problème de la cohésion européenne d'un point de vue sentimental, mais politique.
    Il est curieux de noter que de nombreux pays veulent entrer dans l'Union européenne, alors que, dans les pays fondateurs, le ton monte contre l'Europe...
    Quand on n'en fait pas partie, l'entrée dans l'Union est évidemment très avantageuse. On s'ouvre un marché pour ses produits, mais aussi pour sa main-d'oeuvre, et l'on acquiert un statut diplomatique, par exemple. Les Polonais ont été rassurés d'appartenir à l'Otan pour se prémunir contre un retour de l'impérialisme russe, mais ont tenu à devenir membres de l'Union européenne pour des raisons économiques.
    Dans les pays fondateurs, en revanche, il y a beaucoup de déception à voir que la mise en place d'un vrai pouvoir politique n'a pas suivi les constructions économiques et financières.
    Le conflit ukrainien s'est cristallisé sur l'entrée dans l'Europe et pose le problème de la place de la Russie sur le continent européen...
    Les tensions ne sont pas nouvelles dans ce pays, dont la partie orientale est russe et dont la partie occidentale est ukrainienne. Dès le lendemain de la dislocation de l'Union soviétique et d'une indépendance guère réclamée, des risques de guerre sont apparus avec la Russie, on en a peu parlé. Le problème n'a pas changé, c'est celui de la Crimée. Elle appartient à l'Ukraine depuis 1954. Ses habitants sont en majorité russes et l'Ukraine ne la revendiquait pas, mais c'est Nikita Khrouchtchev, ukrainien d'origine, qui en avait décidé son rattachement.
    Or la principale base navale russe est installée de longue date à Sébastopol, en Crimée, et offre notamment l'accès à la mer. Les Russes ne tiennent donc pas à ce que l'Ukraine entre dans l'Otan. Intégrer l'Union européenne, cela veut dire rejoindre l'Otan, un peu avant ou un peu après.
    Quel est pour vous l'enjeu géopolitique majeur pour la Russie ?
    L'Eurasie, en réponse à l'offensive de la Chine en Asie centrale. Avant 1991 et la fin de l'Union soviétique, Moscou pensait que ces territoires n'avaient pas beaucoup de valeur. Les publications officielles expliquaient que les réserves pétrolières de l'Azerbaïdjan étaient limitées. Mais quand les compagnies occidentales ont commencé à prospecter avec des moyens dont ne disposaient pas les Soviétiques, des gisements ont été découverts au Kazakhstan et au large de Bakou.
    Les Russes se sont rassurés en pensant que l'exportation de ces produits vers l'Europe occidentale transiterait forcément par leur territoire. Mais ils n'ont pas mesuré l'extraordinaire rapidité de la poussée des Chinois vers l'Asie centrale. En deux ans, ils ont construit un oléoduc qui peut orienter les pétroles du Kazakhstan et de la Caspienne vers leur pays, avant que les Russes se rendent compte que leurs accords de coopération avec les Chinois ne leur sont guère utiles.
    La Russie peut-elle tirer profit de ce que l'on appelle le réchauffement climatique ?
    C'est l'un de ses atouts. Le dégel de toute la zone en bordure de l'Océan glacial arctique pose beaucoup de problèmes, comme l'ameublissement des couches de sous-sols gelés qui supportaient les bâtiments, les usines, les routes, ce qui provoque aujourd'hui leur effondrement. Mais l'atout est formidable pour la liaison maritime entre la Baltique et le Pacifique. L'exploitation de toute une série de gisements sera largement facilitée. Cependant, les bras pour en tirer profit ne seront pas faciles à trouver, car, démographiquement, la Russie est en voie d'appauvrissement, et les citoyens n'ont pas forcément envie d'aller travailler dans ces régions désolées.
    Y a-t-il, avec ce réchauffement, un vrai risque de voir évoluer nombre de données géographiques au point de modifier des équilibres ?
    On évoque souvent les conséquences de la montée du niveau des océans pour les atolls et les îles du Pacifique, mais cela ne concernerait qu'un nombre limité de terres, aux populations peu nombreuses. En cas de nécessité, des solutions seraient trouvées. Pour d'autres zones, en revanche, les conséquences peuvent être très graves. On peut redouter, par exemple, une aggravation de la sécheresse au Maghreb et au Moyen-Orient.
    Ces régions connaissent déjà des problèmes d'alimentation en eau du fait de la durée des étés secs, le climat méditerranéen étant caractérisé par le fait que l'été est la saison sèche. Dans la zone tropicale, dans la zone des moussons, l'été est la saison des pluies. Le réchauffement climatique risque de prolonger la saison sèche. Pour répondre aux besoins en eau dans ces zones, l'une des principales solutions sera la désalinisation de l'eau de mer, avec pour effet d'amplifier encore la tendance au réchauffement de la planète.
    Quel regard portez-vous sur la renaissance des nationalismes intérieurs, qui touche les pays de l'UE, de l'Ecosse à la Catalogne, en passant, en France, par le mouvement des "bonnets rouges" ?
    Je pense que le discours sur l'Union européenne a fait considérer comme ringarde l'idée de nation, alors que c'était un concept fort de la géopolitique qu'il ne faut pas assimiler aux idéologies populistes. Il se réfère à des territoires, à des hommes et à des ambitions, sans que cela conduise forcément à des affrontements.
    L'appartenance à une nation est une création intellectuelle, c'est l'idée que l'on a de composer un ensemble ou non, dont il faut ensuite trouver la cohérence. Certains territoires sont clairement définis par la géographie. Tous les Corses ne sont pas nationalistes, mais il n'y a pas de discussions pour savoir ce qu'est la Corse. De même pour l'Ecosse, où la question est de savoir où s'étend sa souveraineté maritime, avec l'enjeu pétrolier et gazier en mer du Nord. Le nationalisme catalan est très tardif. Il renaît au XIXe siècle avec le rétablissement de la royauté en Espagne, après la fin des guerres napoléoniennes.
    Mais, aujourd'hui, le projet d'indépendance d'une grande Catalogne vue de Barcelone intègre des zones de culture catalane comme les Baléares ou la région de Valence, qui ne veulent pas en dépendre. En Bretagne, le mouvement des "bonnets rouges", par exemple, reflète une action régionaliste, mais la définition même de leur Bretagne est floue. Que font-ils de Nantes, dont ils souhaitent le rattachement à la région bretonne ? Quelle sera la capitale de la région, Rennes ou Nantes ?
    A quoi sert la géopolitique aujourd'hui ?
    Amener les citoyens à raisonner en termes de géopolitique est leur donner un moyen de ne pas se faire imposer des décisions. La géopolitique impose la démonstration: celui qui veut prouver à d'autres la valeur de son projet pour de multiples raisons, historique, linguistique, religieuse, doit établir la logique.
    Longtemps, la géopolitique a été dénoncée comme un outil qui avait permis à Hitler d'entraîner le monde vers la catastrophe, au nom d'un grand destin politico-territorial. Lorsque j'ai créé la première revue de géopolitique, en 1976, je l'ai appelée Hérodote, parce que cet historien grec a été le premier à mener un raisonnement historique et géographique pour analyser les deux premiers conflits entre les Perses et les Grecs et éviter qu'un troisième ne soit fatal à ces derniers.
    Cette forme de compréhension de l'espace et du temps peut-elle jouer un rôle direct dans la vie du citoyen ?
    Prenez l'exemple du projet du Grand Paris. Il s'agit de constituer un ensemble réunissant autour de la ville capitale les 13 millions d'habitants de la région parisienne, dont les échanges sont quotidiens. Autour de cette idée géopolitique d'une nouvelle organisation de l'espace se posent la question des rivalités de pouvoir entre les élus et celle du partage des richesses. Le département des Hauts-de-Seine ne tient à dépendre ni d'un pouvoir central parisien, ni d'un département moins riche comme la Seine-Saint-Denis, d'autant plus qu'il n'y a pas un vrai sentiment francilien d'appartenance à une unicité territoriale.
    Un regard géopolitique sur cette ambition géographique nourrirait les discussions entre citoyens, en permettant d'exprimer et de comprendre les rivalités de pouvoir entre des hommes politiques de différentes sensibilités ou défendant les intérêts de tel ou tel quartier, de tel ou tel corps social. Les citoyens tentent de mieux analyser ce qui se passe tout près de chez eux, dans le cadre de la démocratie locale.
    Source : L'express : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/yves-lacoste-la-nation-ce-concept-geopolitique-fort-n-est-pas-d-essence-populiste_1504212.html
    Biographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lacoste
    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFAyuAlApEKStOaLBb.shtml

  • Rencontre avec Martial Bild, directeur de la rédaction de TVLibertes

    Martial Bild est avant tout un militant. Entré très jeune au Front national, il en a gravi les principaux échelons jusqu'à en devenir, notamment, le directeur de la communication. En 2008, c'est sous les couleurs du Parti de la France, avec Cari Lang, qu'il continue cette aventure.
    Mais, comme le laissait supposer certaines de ses fonctions, Martial Bild est aussi un homme de communication. Après Français d'abord, le mensuel aujourd'hui disparu du FN, dont il assura la direction de la rédaction, Radio Courtoisie, dont il anime un « Libre journal » c'est aujourd'hui TVLibertes, dont il a pris les rênes de la rédaction.
    Comment est né TVLibertes ?
    C'est au départ le pari un peu fou d'un homme, Philippe Milliau, et de quelques amis : créer une véritable télévision qui se fasse le défenseur de l'esprit français, de la culture et des traditions françaises et européennes.
    C'était aussi l'idée de redonner la parole aux Français.
    Comme par exemple, à ces millions de Français qui sont descendus dans la rue en 2013 pour dénoncer le « mariage » homosexuel et dont le beau et juste combat a été trop souvent minimisé, moqué, voire vilipendé par la presse audiovisuelle traditionnelle.
    TVLibertes est un projet qui constitue une véritable révolution dans le paysage médiatique français dominé par des chaines ou des programmes télévisés interchangeables. C'est le remède aux poisons que sont l'idéologie dominante, la bien-pensance, l'ironie et le cynisme, le mépris et l'arrogance, la malhonnêteté et la propagande.
    Et quand on sait que toute cette propagande anti-chrétienne ou anti-française qui se déverse est en partie financée par la redevance télévisuelle que l'on nous oblige à payer, on se dit qu'un don volontaire à TVLibertes, ce n'est pas cher payer pour voir ses idées, ses convictions, défendues avec vigueur et dans une démarche non partisane.
    D'autres média non-conformistes faisaient déjà un bon travail ?
    Grâce à Dieu, TVLibertes ne nait pas dans le désert. Il y a évidemment une presse écrite ou radiophonique qui mène, souvent depuis longtemps, un travail indispensable de réinformation. Il y a des média alternatifs, blogs et sites web, qui fonctionnent avec brio dans le même sens. Il n'est cependant pas faux d'affirmer que TVLibertes correspond à une autre dimension, une autre démarche.
    Nous avons, d'ores et déjà, une dizaine d'émissions par semaine. Nous nous sommes donné les moyens de présenter un vrai journal quotidien, avec des équipes de journalistes professionnels sur le terrain qui filment mais aussi enquêtent, approfondissent des sujets. C'est ainsi que TVLibertes avait deux équipes pour suivre La Marche pour la Vie, la Manif pour tous, Jour de Colère ou le rassemblement anti-Femen.
    Vous êtes entouré de journalistes jeunes ?
    De journalistes et de techniciens ! La petite direction de notre télé connectée bénéficie de l'apport de jeunes professionnels enthousiastes qui se démultiplient et font souvent des miracles avec des moyens ridicules au regard des chaînes classiques. Nous étoffons actuellement la rédaction avec l'arrivée de consultants. C'est ainsi, par exemple, que nous avions un reporter à Kiev pendant les événements de la place Maïdan. Notre prochaine étape sera d'installer des correspondants locaux dans toutes les grandes villes de France. Nous avons commencé avec Nantes et Rennes et ce réseau sera rapidement en place pour nous permettre d'avoir de nombreuses informations locales ou de proximité.
    TVLibertes a aussi lancé des magazines ?
    Nous avons fait le choix de lancer nos programmes le 30 janvier dernier puis de monter en puissance, semaine après semaine, en tenant compte de l'avis de nos téléspectateurs.
    Les premiers magazines qui sont apparus ont reçu un accueil vraiment très prometteur. Je pense tout particulièrement à l'émission d'histoire menée par Philippe Conrad, à « Perles de culture » dirigée par Anne Brassié et Maxime Gabriel, à l'émission sur le cinéma animée par Arnaud Guyot-Jeannin ou à I-Media avec Jean-Yves Le Gallou.
    Les prochains magazines seront consacrés à l'économie, à l'artisanat, à la musique, à la religion... De nouvelles personnalités vont nous rejoindre comme Robert Ménard, Paul-Marie Couteaux, Aymeric Chauprade, Guillaume de Thieulloy, Daniel Hamiche et beaucoup d'autres. Nous aboutirons rapidement à trois heures d'émissions quotidiennes, avec plus de débats et plus d'interactivité et des soirées spéciales comme la commémoration de la bravoure de nos soldats en Indochine avec Jean Luciani et Roger Holeindre.
    On n'a pas encore évoqué la question de savoir où regarder TVLibertes ?
    Rien de plus simple. Il suffit de se rendre sur le site internet www.tvlibertes.com. Et cela, je le précise, en attendant de bénéficier des mêmes canaux de distribution que les autres télévisions.
    Pour l'instant, on peut donc regarder le programme en direct ou en rediffusion à partir de son poste de télévision récent ou connecté. Sinon, l'ordinateur personnel est l'option la plus simple. La solution la plus confortable étant de disposer d'une tablette numérique tactile ou d'un téléphone intelligent (smartphone).
    Vous êtes totalement, à titre personnel, impliqué dans ce projet ?
    On ne s'engage pas dans une telle aventure sans y consacrer 100 % de son énergie. On pourrait en dire tout autant du directeur de la production Arnaud Soyez qui partage avec moi et les techniciens cette expérience que je considère comme une chance ou une grâce pour promouvoir nos idées et nos valeurs de civilisation attaquées comme jamais auparavant.
    Si les téléspectateurs nous restent fidèles et s'ils nous apportent aide et soutien, parce qu'il est vrai nous n'avons pas l'argent de la redevance ou des grands groupes industriels, on n'a pas fini d'entendre parler de TVLibertes.
    Propos recueillis par Monde & Vie
    TVLibertes, BP 435,94 271 Le Kremlin-Bicêtre Cedex. Tél.: 01 43 90 51 30. www.tvlibertes.com
    monde & vie 18 mars 2014

  • « Les Cahiers d’Histoire du Nationalisme »

    Ne laissons plus les autres falsifier notre Histoire.

    Une nouvelle revue pour rétablir la vérité…

    Roland Hélie Directeur de Synthèse nationale

    Un peuple qui ne connaît pas son Histoire est un peuple condamné… Il en va de même pour une famille politique.

    Beaucoup pensent, ou voudraient penser, que la Droite nationale est née comme cela, il y a quelques décennies, telle une génération spontanée, de la conjugaison d’une crise latente et de la volonté de quelques hommes de qualité. En réalité, l’émergence de la Droite nationale (et nationaliste) au début des années 80, que ce soit en France où un peu partout en Europe, est la résultante de toute une histoire, faite de héros et d’événements, de périodes exaltantes et d’autres plus sombres, que beaucoup de militants d’aujourd’hui ignorent, hélas, trop fréquemment.

    Les expériences du passé permettent de mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Celles-ci peuvent être enrichissantes si elles sont bien comprises. Le monde change en permanence, les enjeux évoluent, mais nombre de réalités demeurent constantes. S’il est important de ne pas rester les yeux rivés sur un passé, adulé ou honni, il ne faut pas pour autant rejeter complètement celui-ci.

    Nos adversaires, et aussi parfois nos amis, ont une vision manichéenne des choses qui leur interdit d’être objectifs. Notre devoir est de rétablir la vérité, même si celle-ci n’est pas toujours aussi heureuse qu’on le souhaiterait. C’est dans l’intérêt des combats que nous menons actuellement.

    C’est dans cet esprit que la revue Synthèse nationale, que je dirige depuis sa création il y a maintenant 8 ans, a décidé de lancer Les Cahiers d’Histoire du nationalisme, cette nouvelle publication que vous aurez bientôt entre vos mains. Elle est destinée à faire connaître, aux militants de la cause nationaliste bien sûr, mais aussi au plus grand nombre de nos compatriotes, les hommes et les femmes, ainsi que les grands faits, qui ont marqués l’histoire, souvent ignorée et trop souvent caricaturée, de notre famille politique.

    Régulièrement, à chaque livraison, Les Cahiers d’Histoire du nationalisme aborderont un thème, qu’il s’agisse de la vie et du combat d’un personnage historique, comme c’est le cas dans le premier numéro qui sort à l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Léon Degrelle, d’une période au cours de laquelle les nationalistes ont joué un rôle important ou encore celle d’un mouvement ou d’une organisation qui a marqué son temps. Bref, ce ne sont pas les thèmes ni les sujets qui manquent…

    Pour ce premier numéro, nous avons demandé à notre ami Christophe Georgy, le dynamique Président de l’Association des Amis de Léon Degrelle, donc fin connaisseur de cette épopée fantastique que fut la vie du fondateur du rexisme belge, de rassembler les témoignages sur ce personnage mythique qui ne laissait pas insensibles ceux qui, admirateurs ou détracteurs, ont eu l’occasion de l’approcher. Léon Degrelle nous a quitté il y a tout juste 20 ans, le 31 mars 1994. Il nous a semblé utile de rappeler, à travers ces diverses contributions, qui il était, ce que furent ses idées et son combat, ainsi que l’aventure héroïque qui fut la sienne.

    Et puis, d’autres numéros suivront. La deuxième livraison, prévue pour mai, traitera du nationalisme révolutionnaire de François Duprat, autre personnage mythique du Panthéon nationaliste… Un autre numéro, consacré au Maréchal Mannerheim, chef de la Finlande des années 40, qui mena la vie dure à la sanguinaire Armée soviétique qui tentait d’annexer son pays, est en préparation…

    Une dernière chose : pour pérenniser cette nouvelle collection et pour que vous ne manquiez pas un numéro, nous vous proposons la classiques formule de l’abonnement (voir PJ). Celle-ci, indépendante de l’abonnement à Synthèse nationale, vous permettra de recevoir, à un prix attractif de lancement (95,00 €, franco de port, au lieu de 110,00 €, valable jusqu’au 30 avril), chaque numéros des Cahiers d’Histoire du nationalisme dès leur parution.

    Cette entreprise a pour objectif de rétablir la vérité sur notre histoire. Il était urgent de la lancer. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous savons que nous pouvons compter sur votre aide et sur votre fidélité pour la continuer…

    Ce 1er volume consacré à Léon Degrelle, réalisé sous la direction de Christophe Georgy, comprend une très bonne biographie, les textes de Francis Bergeron, Pierre Vial, Jean-Yves Dufour, Alexandre Gabriac, Camille Galic, Joël Laloux, Fernand Kaisergruber, Michael Hemday, Armand Gerard, Alberto Torresano, Edwige Thibaud, Henri de Fersan, Yvan Benedetti, Pierre Gillieth et Saint-Loup ; des dessins inédits de Godus, Ignace, Peper et Korbo et un cahier photo…

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  • LA RÉVOLTE DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES

    « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie / Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie / Entre les plus beaux noms,  leur nom est le plus beau / Toute gloire près d'eux, passe et tombe éphémère / Et comme le ferait une Mère / La voix d'un Peuple entier, les berce en leurs tombeaux  / Gloire à notre France éternelle / Gloire à ceux qui sont morts pour elle / Aux martyrs, aux vaillants, aux forts / A ceux qu'enflamme leur exemple / Qui veulent place dans le temple / Et qui mourront, comme ils sont morts » (Victor Hugo – « Les Chants du crépuscule »)
    … 12 Novembre 1960
    Une nouvelle consternante parvient dans les unités parachutistes. Dans les Aurès, les fells ont surpris un groupe de combat du 1er REP à sa descente d’hélicoptères, faisant 11 morts et 6 blessés graves.
    15 Novembre 1960
    Dans la chapelle de l’hôpital Maillot à Alger, eut lieu la cérémonie militaire et religieuse en l’honneur des légionnaires tombés le 12. Ils allaient maintenant reposer comme tant d’autres dans cette terre d’Algérie qu’ils avaient défendue jusqu’à l’ultime sacrifice et qui était la leur désormais.
    Au cimetière de Zéralda –qui gardera à jamais, dans son « carré légionnaire » les dépouilles mortelles de ces soldats morts pour la France- l’aumônier de la 10ème Division Parachutiste, le Père Delarue, bien qu’habitué à conduire des légionnaires à leur dernière demeure, se sentait, devant tous ces cercueils, bouleversé. Ce qui le mettait en rage, lui, prêtre, c’était l’absurdité de cette mort si elle ne correspondait plus à un sacrifice exigé par la Nation. Onze cadavres inutiles et scandaleux… Onze cadavres de plus dans cette longue liste… Et sa détresse, sa lassitude étaient immenses, de cette guerre où des hommes valeureux payaient de ce qu’ils avaient de plus cher pour racheter l’incompétence, la veulerie, les fautes et les palinodies de leurs gouvernants.
    Tous écoutaient, muets et bouleversés, les dernières prières douloureuses de l’aumônier. Des paroles simples lui venaient aux lèvres. Il disait :
     « Vous étiez venus de tous les pays d’Europe où l’on aime encore la liberté pour donner la liberté à ce pays… La mort vous a frappés en pleine poitrine, en pleine face, comme des hommes, au moment où vous vous réjouissiez d’avoir enfin découvert un ennemi insaisissable jusque-là… »
    Et, d’une voix forte, il ponctua en criant presque :
    « Vous êtes tombés au moment où, s’il faut en croire les discours, nous ne savons plus, ici, pourquoi nous mourons ! »
    Puis le clairon, gonflant ses joues et les veines de son cou, lança vers les airs cette courte sonnerie saccadée : la sonnerie aux morts.
    « Notre Père, qui êtes aux Cieux… » commença le prêtre, de sa voix qui tremblait et qui n’avait pas son impassibilité habituelle. Et tandis que se continuait le Pater, chez ces grands enfants qui écoutaient, recueillis, se reflétait un immense chagrin au souvenir de leurs camarades de combat. Chez certains, les yeux devenaient troubles comme sous un voile et, à la gorge, quelque chose s’étranglait. Sur toutes ces têtes alignées, flottait pour la dernière fois, l’ombre de ceux qui étaient morts, parce que la France, une dernière fois, le leur avait demandé. Et quand le prêtre, après un arrêt, et la voix plus grave encore, prononça les derniers mots de l’Ave Maria, d’une simplicité sublime : « Sainte Marie mère de Dieu… priez pour nous, pauvres pécheurs… maintenant… et à l’heure de notre mort », tout à coup, sur les joues de ces hommes rudes que l’on qualifiait « d’inhumains », de brusques larmes coulèrent, qui jaillissaient rapides et pressées comme une pluie…
    L’émotion avait atteint un degré douloureux. La foule pleurait en silence communiant dans la douleur avec « ses soldats », « ses légionnaires ». Puis le nouveau chef du 1er REP, le Colonel Dufour,  s’avança à son tour pour dire adieu à ses hommes. Il énuméra les noms de ceux qui ne feraient plus le chemin, tant rêvé, du retour dans leur foyer. Ces noms qui, bientôt ne vivraient plus que dans le cœur des mères, émurent le silence, cognèrent aux poitrines, bâillonnèrent les gorges et mouillèrent de nouveau les yeux. Puis il termina par ces mots :
    « Il n’est pas possible que votre sacrifice demeure vain. Il n’est pas possible que nos compatriotes de la Métropole n’entendent pas nos cris d’angoisse ».
    Il salua ; les clairons sonnèrent : « Au drapeau ». Les détachements présentèrent les armes et défilèrent, les yeux tournés vers les tombes. Les visages graves, bronzés et maigres, recelaient toutes les tristesses cachées, toutes les tares et tous les deuils qui les avaient amenés là.
    « Nous ne savons plus ici pourquoi nous mourrons… » Ces paroles du père Delarue allaient avoir un écho immédiat : il allait, sur le champ, être banni d’Algérie et exclu des unités parachutistes.
    « Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : « Parce que nos pères ont menti ! » s’était écrié Rudyard KIPLING, après que son fils fut tué à la bataille de LOOS en 1915.
    Trois semaines plus tard, le Colonel Dufour fut relevé de son commandement pour avoir exprimé en public ses sentiments « Algérie française » et fut prié de quitter le sol algérien avant le 9 décembre 1960, date d’arrivée de de Gaulle à Oran. Ecarté de la Légion, affecté aux Forces Françaises en Allemagne (Offenburg), le Colonel Dufour choisira quelque temps plus tard la clandestinité et rejoindra, en Algérie, les rangs de l’OAS.
          8 Janvier 1961
                Un événement tout à fait extraordinaire venait de se dérouler au 1er REP. Pour la première fois depuis le début des guerres d’Indochine et d’Algérie, des officiers de cette prestigieuse unité refusaient de partir en opération. Ils se mettaient en grève ! Unanimement hostiles à la politique algérienne du général de Gaulle, ils n’acceptaient plus de voir mourir leurs légionnaires alors que l’indépendance de l’Algérie semblait inéluctable. A quoi pouvaient désormais rimer ces opérations incessantes et meurtrières à l’heure où le chef de l’état clamait qu’il voulait en finir à n’importe quel prix avec le « boulet algérien ». L’absurdité dépassait les bornes. Ils avaient donc décidé de faire la « grève de la mort ».
                Un vent de panique souffla à tous les échelons de la hiérarchie. Quoi ! La « grève de la mort » ? Impensable pour des hommes qui étaient « soldats pour mourir » ! (1)
    Une pluie de sanctions s’abattit sur les révoltés qui furent mis aux arrêts et mutés immédiatement en Métropole. L’un d’eux, le Lieutenant Roger Degueldre fut affecté au 4ème Régiment Etranger d’Infanterie mais il refusa de rejoindre son nouveau corps. Le 25 janvier 1961, il entra dans la clandestinité. Les dés de son destin étaient jetés. Une légende naissait…
                A Zéralda, fief du 1er REP, le cœur n’y était plus et les questions que posaient les cadres rescapés de la purge n’obtenaient aucune réponse de la hiérarchie : le drapeau du FLN va-t-il flotter sur Alger ? Après avoir été vaincu sur le terrain, le FLN y sortira-t-il vainqueur ? Que vont devenir les Européens ? Et les Musulmans ralliés au drapeau français, eux qui ont cru aux promesses de l’armée ? Après l’Indochine, l’Algérie… L’armée sera-t-elle donc éternellement vaincue, éternellement parjure ?
    Et de mains en mains l’on se passait une lettre. C’était une missive vieille de 2000 ans. Le texte, rapporté par Suétone, était de Marcus Flavinius, centurion à la 2ème cohorte de la légion Augusta. Destiné à son cousin Tertullus, il avait été écrit en Numidie, ainsi que s’appelait l’Algérie à l’époque romaine : « Si nous devions laisser nos os blanchis en vain sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »
    La colère des légions ! Elle se concrétisa le 22 avril 1961 avec le soulèvement des plus belles unités de légion et de parachutistes… et se termina par la dissolution du 1er REP.
    José CASTANO
    e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
    (1) - En janvier 1885, lors des préparatifs de l’attaque de Bac Ninh, au Tonkin, le général de Négrier s’était adressé aux légionnaires des 1er et 2ème Bataillon en ces termes : « Vous, légionnaires, vous êtes soldats pour mourir et je vous envoie où l’on meurt ! »

  • De la désinformation

    Voici quelques techniques courantes utilisées par différents organes de pouvoir – publics ou privés – cherchant à occulter des vérités qui dérangent. Il est utile de garder ces concepts à l’esprit lors de la lecture d’informations relatives à des sujets controversés (ils sont nombreux)… Pour autant, règle n°1, que vous sachiez même qu’ils le sont. Faites le test. Vous serez sans doute surpris de constater à quel point ces procédés percolent au travers de nombre de propos tenus par des instances officielles, des “experts” et par extension de nombreux médias.

    Technique n°1 : Évitement

    Ne pas écouter la controverse, ne pas la voir, ne pas en parler. Si elle n’est pas rapportée, elle n’existe pas et il n’y a pas lieu de s’en occuper.

    Technique n°2 : Superficialité

    N’aborder la controverse qu’en périphérie, sur des points mineurs voire pittoresques. Éviter soigneusement les points clés de l’argumentation.

    Technique n°3 : Indignation

    Rejeter le sujet de façon indignée (“jamais une chose pareille ne serait possible”). Jouer sur le sentiment d’incrédulité (“il y aurait eu des fuites”, “ça se saurait”, …)

    Technique n°4 : Rumeur

    Considérer la controverse comme une rumeur de plus, sans fondements, quels que soient les arguments présentés.

    Technique n°5 : Homme de paille

    Présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée, en sélectionnant son argument le plus faible, en amplifiant sa portée puis en le détruisant.

    Technique n°6 : Messager

    Décrédibiliser le porteur du message. Par extension, associer les opposants à des dénominations impopulaires telles que “excentrique”, “extrême-droite”, “gauchiste”, “terroriste”, “conspirationniste”, “radical”, “fanatique”, ou même “blonde” etc…

    Technique n°6 bis: Attaque ad hominem

    Très appréciée et souvent utilisée. Quitter l’objet de la querelle (indéfendable) et diriger les attaques sur la personne de l’opposant en tenant des propos désobligeants, blessants ou grossiers à son égard. C’est un appel des facultés de l’esprit à celles du corps ou à l’animalité.

    Technique n°7 : Biais

    Exacerber tous les faits qui pourraient donner à penser que l’opposant opère en dissimulant ses véritables intentions ou est sujet à tout autre forme de biais.

    Technique n°8 : Confusion

    Quelque soit le niveau de la polémique mais sans y faire référence, confirmer la thèse officielle par un communiqué laconique sur une nouvelle étude favorable et rassurante.

    Technique n°9 : Autorité

    S’associer à l’autorité (organismes internationaux etc.) et présenter ses arguments avec suffisamment de jargon, de détails techniques et de sources pour les crédibiliser.

    Technique n°10 : Innocence

    Faire l’innocent. Quelle que soit la solidité des arguments de l’opposant, éviter la discussion en leur contestant toute crédibilité, toute existence de preuves, toute logique ou tout sens. Mélanger le tout pour un maximum d’efficacité.

    Technique n°11 : Amalgame

    Associer les charges de l’opposant à des charges farfelues facilement réfutables, qu’elles soient antérieures ou le fait d’autres opposants. En y étant associées, les charges subséquentes, quelle que soit leur validité, sont alors beaucoup plus facilement discréditées.

    Technique n°12 : Diviser

    Diviser pour mieux régner et par extension mettre l’accent sur les différences entre les différents courants des opposants et l’impression de chaos que cela procure.

    Technique n°13 : Pseudo-débat

    Présenter la version de l’opposant en premier lieu puis démentir par une succession de déclarations issues de sources faisant apparemment autorité.

    Technique n°14 : Confession

    Admettre avec candeur que des manquements (mineurs) ont été identifiés et que des solutions ont été apportées. Les opposants cependant en ont tiré parti pour gonfler la controverse et tenter de démontrer ce qui n’existe pas.

    Technique n°15 : Édulcorer

    Utiliser des termes techniques sans contenu émotif pour décrire le problème.

    Technique n°16 : Énigme

    Les énigmes n’ont pas de solution. Étant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour ne pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre…

    Technique n°17 : Solution complète

    Éviter le problème en exigeant de l’opposant qu’il fournisse une solution complète à la résolution de la controverse.

    Technique n° 18 : Omission

    Omettre des preuves, des publications ou des témoignages contraires. S’ils n’existent pas, ce ne sont pas des faits, et le sujet ne doit pas être couvert.

    Technique n°19 : Sang froid

    Amener l’opposant à argumenter dans une position difficile et jouer sur sa perte de sang froid pour le décrédibiliser.

    Technique n°20 : Expertise

    “You don’t bite de hand that feeds you”, disent les Anglais (vous ne mordez pas la main qui vous nourrit). Créer son propre groupe d’experts et le financer directement ou indirectement.

    Technique n°21 : Preuve impossible

    Ignorer les preuves présentées par l’opposant comme étant non pertinentes et lui demander des preuves inaccessibles, que ce soit matériellement (non disponibles ou soustraites au regard du public), techniquement (années de recherche) ou financièrement.

    Technique n° 22 : Déni

    Dénier toute crédibilité ou être extrêmement critique vis à vis de publications, de témoignages ou même de propos officiels d’organes de pouvoir, en les désignant comme des “sources non valides” ou “des éléments sortis de leur contexte”.

    Technique n°23 : Fausse preuve

    Introduire des éléments contradictoires par rapport à l’argument de l’opposant, au besoin en fabriquant de fausses preuves, par exemple sous la forme d’études scientifiques au protocole particulièrement étudié.

    Technique n°24 : Grand Jury

    Organiser un grand jury ou des états généraux avec tous les atours de la consultation la plus large et la plus ouverte qui soient. Neutraliser ensuite les sujets qui fâchent et présenter le rapport final comme étant l’état du consensus général.

    Technique n°25 : Diversion et distraction

    Créer l’événement ailleurs pour distraire et écarter l’attention du public.

    zorgonaute.wordpress.com

    http://fortune.fdesouche.com/334849-de-la-desinformation#more-334849

  • Sortir du mondialisme et de la république antisociale :

    L’ancien Régime vécu des siècles en communauté avec les organisations ouvrières qu’il protégeait. Le pouvoir royal, sans aucun contrôle arbitraire laissa les corps de métiers s’organiser librement, dans l’intérêt commun, avec le principe de subsidiarité, cher aux Etats chrétiens. La République détruisit tout l’édifice protecteur. Elle supprima les corps de métiers et interdit aux ouvriers de s’associer pour « leur soi-disant intérêt commun ». Elle pilla les milliards accumulés pendant des siècles par les corporations, servant de primitives caisses d’assurance et de maladie, de retraite et de formation et d’aides diverses…Un vol manifeste et honteux quand on connaît la misère du peuple entrant dans l’effroyable révolution industrielle du XIXe siècle. Mais le scandale de la République naissante ne s’arrête pas là, suppression de toutes les fêtes religieuses et des dimanches qui constituaient des temps de repos. La semaine du « Décadi » fut instauré, dix jours d’affilés de travail, sans repos, tout âge confondu et pour tout sexe, voilà pour l’égalité. Durant le siècle qui suivit, ceux qui se battront pour soulager cette misère, ne seront pas de gauche ni libéraux mais d’ardents royalistes dont la volonté est résumé par ce que disait au début du XXe siècle le Père de Pascal : « Social parce que Royaliste ». Peuple et Roi ont une histoire commune qui vient du fond des âges, presque mystique. D’autant qu’à la différence de la gauche qui deviendra sociale dans le but d’utiliser la misère pour en faire des bataillons de contestataires, les royalistes aideront pour l’humanisme et sans attendre un quelconque remerciement, par chevalerie.

    La Tour du Pin :

    La Tour du Pin construisit durant sa vie, une doctrine sociale en vue de restaurer un système où le citoyen reprendrait ses pouvoirs usurpés par la République. De la famille au plus proche du pouvoir, par le principe des « Etats Généraux ». Une organisation qui prouva son efficacité et qui, empirique peut demain par ses expériences positives de participation décentralisée, faire de la France un pays humaniste et puissant. L’homme décidera de nouveau dans sa commune et son métier de tout ce qui le touche : congés, retraite, impôt, votes, famille, commune…Une Libération Nationale des citoyens redevenus responsables de leur destin, contre l’emprise des partis donnant leurs directives. Il existe encore certains cantons Suisses qui votent à main levée sur la place du village. C’était ainsi, en France avant la révolution et l’enseignement républicain s’est bien gardé de le relater… Qu’est ce que la vie ? Doit-elle être dirigé par d’autres, parlant en notre nom ? Un corporatisme caricaturé sera utilisé pendant les années 40, dans notre pays occupé, sans grand résultat mais ayant apporté, quand même un peu de réconfort au monde ouvrier. L’expérience doit servir de canevas pour en tirer des lois salutaires pour une réelle politique sociale. La justice et la paix sociale réclament une organisation communautaire calqué sur le principe des anciennes corporations qui, seules garantissaient des réalisations sociales, justes et durables. Ecoutons Antoine Murat :
    « Cette organisation exige des institutions qui soient enracinées dans les lieux où s’exercent les activités professionnelles : communes, pays, départements, provinces, nation.»
    Une saine décentralisation devra être le préalable indispensable pour la réalisation de ce projet. Un véritable régionalisme serait le terreau d’où pourrait naître des organisations autonomes dans leurs administrations et seraient reconnues par les pouvoirs publics. Il faut donc recréer les corps intermédiaires : communaux, provinciaux, professionnels…

    Ceux-ci devront informer les instances supérieurs de leurs besoins jusqu’à l’Etat : « Ils représentent les intérêts qu’ils gèrent. Un régime représentatif est en place, habile à instruire l’Etat, des besoins et des droits des diverses communautés qui forment aux différents niveaux de la vie nationale, la société française. L’ordre corporatif suit l’ordre naturel des activités sociales. L’organisation corporative, décentralisée et représentative, éclaire l’Etat, organe suprême du bien commun. En même temps qu’ils instruisent ainsi le pouvoir, les corps intermédiaires le décharge de multiples tâches dont ils ont la charge.» (A. Murat)
    Tout cela à la condition que le pouvoir soit indépendant (absolu en latin) débarrassé des tâches subalternes pour laisser le pays s’administrer pendant qu’il se charge des hautes responsabilités diplomatiques, de la haute justice, de l’armée…

    Le pouvoir royal :

    Enfin un pouvoir possédant la durée pour reconstruire ce que deux cents ans de République aura détruit d’humanisme dans la société française. Seule, la Monarchie peut concilier autorité et libertés, comme dit Maître Murat : « Le roi héréditaire est le mainteneur de l’unité et des diversités, dans l’espace comme dans le temps…La restauration des associations professionnelles, dans le monde nouveau, avait ses exigences. La constitution des corps de métiers, leur fonctionnement, leur représentation de même que la rénovation des communes, des « pays », des provinces risquaient d’être fragiles, sans grande efficacité, voire dangereux, sans un Etat souverain qui collabore avec eux, qui les encourage, les écoute, les protège, au besoin les corrige. » Seul un roi peut être fédérateur des républiques françaises réellement libérées de l’Etat centralisateur jacobin qui malgré tout subsiste. La décentralisation socialiste ne fut qu’une déconcentration administrative, où les luttes partisanes trouvèrent de nouveaux lieux de conflits et donnèrent finalement naissance à de nombreux petits mandarins locaux… « Les républiques françaises, territoriales et professionnelles, ont besoin d’un fédérateur. On ne sauve une nation qu’en respectant, ou bien en retrouvant, le principe qui a présidé à sa naissance.» (A.Murat)
    La Tour du Pin, par l’observation, comme Le Play et plus tard Maurras, mit comme préambule, l’homme social (école d’Aristote…) ayant besoin de vie communautaire par l’association. « La France était hérissée de libertés » disait l’historien Frantz Funck Brentano, dans des formes multiples et variées : clans, cités, guildes, franchises, bourgs, communes, confréries, compagnons, maîtrises, jurandes, universités, ordres, sociétés… « Le corporatisme conjugue l’organisation professionnelle à la décentralisation, au régionalisme à la représentation des intérêts et des droits. Il ne s’agit pas seulement d’un syndicalisme plus parfait qui se prolongerait et s’achèverait dans un organisme plus étendu et plus puissant. Ce ne sont pas de simples corps socioprofessionnels s’interpénétrant et s’échelonnant qui couvriraient le territoire et s’élèveraient en pyramides suivant un plan rationnel dans un mécanisme logique et complexe » (A. Murat)
    Tout cela pour préciser que ces corps de métiers légifèrent dans tout ce qui concerne la profession que ce soit dans les fêtes chômées, les conditions de travail, les heures de travail, le salaire, la justice professionnelle, la formation, les assurances et retraites, la qualité…Nous entrerons ainsi dans le modernisme où l’homme reprend son destin en main. Le sens des réformes doit aller comme le définissait Henri V comte de Chambord :
    « la constitution volontaire et réglée des corporations libres deviendrait un des éléments les plus puissants de l’ordre et de l’harmonie sociale, et que ces corporations pourraient entrer dans l’organisation de la commune et dans les bases de l’électorat et du suffrage ? Considération qui touche un des points les plus graves de la politique de l’avenir». On touche là, peut être, une des causes essentielles de l’échec de la Restauration. Les rois sont revenus dans un système républicano-bonapartiste administratif, véritable gaufrier sur la France …

    Le pays aspirait à une réforme en profondeur mêlée de décentralisation et de reconstitution de corps professionnels…Le parlementarisme ne vit que de passions éphémères à coup de publicités, la foule change d’opinion du jour au lendemain...
    Ecoutons La Tour du Pin : « Il est fatal que les électeurs corrompent leur député par leurs exigences et que celui-ci corrompe ses électeurs par ses complaisances depuis que, de contrôleur du gouvernement, il est devenu participant. Les lois n’en sont pas moins viciées que les mœurs, parce que dans le système une question ne se présente jamais à la délibération par son principe, mais par les conséquences du vote qu’elle entraînera.»
    Le parlementarisme est donc un système dangereux, artificiel et dépassé. L’individu roi au détriment de la famille entraîne la société vers le totalitarisme. C’est pour cela que la Révolution de 89 dans son fondement rousseauiste porte en germe tous les totalitarismes qui ont suivis, qu’ils soient robespierristes, fascistes, communistes ou autres…La racine du mal est dans la volonté de faire de l’individu un absolu et de construire la société avec cette abstraction anti-naturelle. Le temps n’est pas loin où se dresse l’échafaud et où la moindre originalité disparaît au nom du « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ». Le fondement individualiste détruit la société et amène le despotisme et la dictature. Le «Contrat Social» et le «Code Civil» de Napoléon détruisirent toutes les libertés (corps intermédiaires, franchises, droits…). Il suffit pour le prouver de relire la lettre de Napoléon à son frère en Italie lui conseillant d’y mettre le fameux Code civil… «Cet Etat tient à la merci de sa loi les personnes et les biens. Chacun se trouve seul contre l’Etat » (A.Murat)
    L’établissement d’un régime représentatif où chaque personne serait active en tant que citoyen par sa famille, dans sa commune, par son métier. Des élections multiples où gravirait non des partis politiques mais des compétences. Il faudrait alors choisir un digne représentant tant dans le métier que dans la commune. On arriverait alors à un système organique et naturel d’organisation de la cité.

    Notre Jour Viendra…

    Frédéric WINKLER

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/les-revues-sociales-asc/1337-sortir-du-mondialisme-et-de-la-republique-antisociale-

  • Après 39 ans dans des camps au Vietnam, Nguyen Huu Cau, enfin libre, parle de la foi qui l’a sauvé

    nguyen huu cau-mpi

     

    J. B. Nguyen Huu Cau, 68 ans, vient de sortir de prison après avoir passé près de 39 ans dans les camps de prisonniers de Hanoï au Vietnam.

     

    Il est l’un des prisonniers politiques ayant passé le plus de temps en prison sous le régime communiste vietnamien.

     

    Au fil des ans d’emprisonnement, il a découvert la foi catholique et a été baptisé. Il avait converti les 50 anneaux de sa chaîne de prisonnier en un chapelet qu’il récitait 5 fois par jour.

     

    Seule la foi lui a permis d’ affronter et surmonter près de 40 ans dans les prisons vietnamiennes où son déclin physique – surdité, cécité et souffrance diverses – a été important… Mais sa foi lui a permis de pardonner à ses geôliers.

     

    J. B. Nguyen Huu Cau, né en 1945, est poète, musicien, compositeur. Il  a été capitaine de l’armée de la République du Sud-Vietnam avant la réunification de 1975.

     

    Arrêté à la fin de la guerre, il a d’abord passé 6 ans dans un camp de rééducation et de travail.
    En 1982, il a été ré-emprisonné à cause de son activité de poète et compositeur, ses œuvres étant considérées comme des critiques du régime communiste. En 1983, il a été condamné à mort pour avoir dénoncé la corruption répandue parmi les cadres supérieurs de l’armée de Hanoï et pour avoir parlé des crimes commis par les troupes communistes contre le peuple. Il avait été accusé de sabotage pour avoir endommagé « l’image du régime ». Il a plaidé « non coupable ». Finalement, les autorités ont modifié la peine de mort en emprisonnement à vie.

     

    J. B. Nguyen Huu Cau a vécu des années complètes en isolement, dans un camp de prisonniers situé dans la jungle à la frontière vietnamienne.

     

    Les années de prison l’ont profondément marqué, le laissant presque sourd, aveugle de l’œil gauche avec une grave altération de la vision à l’œil droit.

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  • Faire sa révolution intérieure :

     

    La réforme ou la révolution, commençons par nous-mêmes…

    « Cependant le XIVe siècle qui voit l’amélioration des transports maritimes, le déclin de l’esprit de Croisade, une extension marquée du commerce international et sur­tout maritime (les grandes foires médiévales ayant été alimentées le plus souvent par les voies terrestres ou fluviales) est un siècle d’expansion économique, et d’une importance accrue donnée au monde de l’argent. » (M-M. Martin)

    Le système nous manipule mais cela se ferait-il sans penser un instant à une sorte de consentement, une voie douce nous entraînant vers l’abdication, celle d’un assouvissement accepté.

    Que faire alors ?

    Les actions d’éclat, les grandes manifestations existent encore, même si celles-ci font la une, l’espace d’un instant, elles ne peuvent faire osciller une tendance décisionnaire du pouvoir en place… On peut le regretter mais le système possède tous les moyens pour vous faire taire et vous anéantir, de la pression fiscale à l’interdiction, en passant par l’incarcération voir l’amende disproportionné. Proudhon se serait exclamé : « … inspecté, espionné, endoctriné, contrôlé, censuré, licencié, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, emprisonné, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, fusillé et pour comble berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! … » ("Idée générale de la révolution au XIXe siècle") Si cela ne suffit, votre disparition pourrait être programmée éventuellement dans un accident.

    Ne cherchons pas à dénoncer un adversaire potentiel dans des sectes ou sociétés, communautés ou religions, car celui-ci est en nous. L’ennemi se nomme paresse, hédonisme, subjectivisme… L’alternative est dans notre auto critique et avec humilité arriver à une remise en cause essentielle. L’attrait des biens matériels que la société de consommation agite, nous conditionne comme la carotte fait avancer l’âne. Nous avons participés à cette décadence où l’aboutissement est dans l’avilissement de l’homme. Cette corruption des mentalités paralyse toute riposte, tout réflexe sain qui ralentirait cette marche inéluctable vers le chaos et l’abime. Marie-Madeleine Martin l’a montré dans son magnifique livre : « Les Doctrines Sociales en France», mettant en lumière la cassure opérée dans la mentalité Française survenue après les temps médiévaux, lorsque la part donnée au monde invisible fut oubliée. Lorsque l’argent et l’usure commencèrent à supplanter la parole donnée et toutes les valeurs humaines ancestrales :
    « Si l’on se représente, tout un peuple s’occupant de politique, et depuis le premier jusqu’au dernier, depuis le plus éclairé jusqu’au plus ignorant, depuis le plus inté­ressé au maintien de l’état de choses actuel jusqu’au plus intéressé à son renversement, possédé de la manie de discuter les affaires publiques et de mettre la main au gouvernement ; si l’on observe les effets que cette maladie produit dans l’existence de milliers d’êtres humains ; si l’on calcule le trouble qu’elle apporte dans chaque vie, les idées fausses qu’elle met dans une foule d’esprits, les sentiments pervers et les passions haineuses qu’elle met dans une foule d’âmes ; si l’on compte le temps enlevé au travail, les discussions, les pertes de force, la ruine des amitiés ou la création d’amitiés factices et d’affections qui ne sont que haineuses, les délations, la destruction de la loyauté, de la sécurité, de la politesse même, l’introduction du mauvais goût dans le langage, dans le style, dans l’art, la division irrémédiable de la société, la défiance, l’indiscipline, l’énervement et la faiblesse d’un peuple, les défaites qui en sont l’inévitable conséquence, la disparition du vrai patriotisme et même du vrai courage, les fautes qu’il faut que chaque parti commette tour à tour, à mesure qu’il arrive au pouvoir dans des conditions toujours les mêmes, les désastres et le prix dont il faut les payer ; si l’on calcule tout cela, on ne peut manquer de dire que cette sorte de maladie est la plus funeste et la plus dange­reuse épidémie qui puisse s’abattre sur un peuple, qu’il n’y en a pas qui porte de plus cruelles atteintes à la vie privée et à la vie publique, à l’existence matérielle et à l’existence morale, à la conscience et à l’intelligence, et qu’en un mot il n’y eut jamais de despotisme au monde qui pût faire autant de mal»
    (Fustel de Coulanges )

    Que constate-t-on ? Les ravages des théories de Jean Jacques Rousseau dans le mythe du bon sauvage, où seront notamment confrontées les armées Françaises d’Amérique au XVIIIème siècle, la réalité rouvrira les yeux des naïfs !!! Les idées changèrent et se transformèrent. C’est ce que Marie-Madeleine Martin mit en évidence dans ses travaux : « Jamais il n’avait existé, comme au XVIIIe siècle, une organisation puissante, ramifiée à l’infini, reliant tous les manieurs de plume d’un bout à l’autre du territoire et couvrant la France d’un réseau serré, propre à fortifier partout l’union des principes pour une œuvre commune. L’action des intellectuels devint alors une véritable machine de guerre…».

    La mentalité ne changea pas d’un seul coup. Il fallut beaucoup de temps et de nombreuses capitulations des élites pour arriver à ce que nous sommes aujourd’hui. L’esprit des bâtisseurs de cathédrales se transforma lentement pendant des années pour devenir l’être superficiel dont la plupart d’entre nous sont devenus, le jouisseur, le consommateur, le voyeur, l’intéressé, le parvenu, bref le robot humanoïde de demain. Ce bouleversement profond de la société a inversé le sens des valeurs et touche toutes les couches de la société. Le doute de l’autorité, de la hiérarchie, de la discipline, le sens de la parole, les dogmes, les règles de vie, la spiritualité, bref l’exception française qui faisait jadis la qualité des hommes, de la chevalerie et cela encore au XVIIIème siècle disparaissent peu à peu… Cela continuera néanmoins mais ne sera plus le reflet d’une société entière mais le fait de quelques-uns. Dans la préface du livre de Paul Hazard (La crise de la conscience européenne) réalisé par Pierre Palpant, on y lit :
    « Quel contraste ! Quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l'ordre que l'autorité se charge d'assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu'aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l'autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dix-huitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l'aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu'égalité. Certes, les fils chicanent volontiers les pères, s'imaginant qu'ils vont refaire un monde qui n'attendait qu'eux pour devenir meilleur : mais les remous qui agitent les générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d'un coup, les Français pensent comme Voltaire : c'est une révolution… » Et plus loin : « Il s'agissait de savoir si on croirait ou si on ne croirait plus ; si on obéirait à la tradition, ou si on se révolterait contre elle… L'hérésie n'était plus solitaire et cachée ; elle gagnait des disciples, devenait insolente et glorieuse. La négation ne se déguisait plus ; elle s'étalait. La raison n'était plus une sagesse équilibrée, mais une audace critique… On reléguait le divin dans des cieux inconnus et impénétrables ; l'homme, et l'homme seul, devenait la mesure de toutes choses ; il était à lui-même sa raison d'être et sa fin… il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogmes. Il fallait forcer la science à n'être plus un simple jeu de l'esprit, mais décidément un pouvoir capable d'asservir la nature ; par la science, on conquerrait à n'en pas douter le bonheur. Le monde ainsi reconquis, l'homme l'organiserait pour son bien-être, pour sa gloire, et pour la félicité de l'avenir… qu'à peu près toutes les idées qui ont paru révolutionnaires vers 1760, ou même vers 1789, s'étaient exprimées déjà vers 1680. Alors une crise s'est opérée dans la conscience européenne entre la Renaissance, dont elle procède directement et la Révolution française, qu'elle prépare, il n'y en a pas de plus importante dans l'histoire des idées. A une civilisation fondée sur l'idée de devoir, les devoirs envers Dieu, les devoirs envers le prince, les «nouveaux philosophes» ont essayé de substituer une civilisation fondée sur l'idée de droit : les droits de la conscience individuelle, les droits de la critique, les droits de la raison, les droits de l'homme et du citoyen… » Et encore « …de même qu'on introduisit alors dans la société un ferment d'anarchie, en opposant la vertu primitive du sauvage aux erreurs et aux crimes de la civilisation. Ces années rudes et denses, toutes remplies de querelles et d'alarmes, et lourdes de pensée, n'en ont pas moins leur beauté propre. A suivre ces vastes mouvements, à voir les masses d'idées se désagréger pour se reformer ensuite suivant d'autres modes et d'autres lois, à considérer nos frères humains cherchant courageusement leur route vers leurs destins inconnus, sans jamais se laisser décourager ni abattre, on éprouve je ne sais quelle émotion rétrospective ».

    A suivre...

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/etre-royaliste/1335-faire-sa-revolution-interieure-

  • Cromwell et les Pays-Bas royaux

    23 mars 1657: Mazarin s’allie à Cromwell contre les Pays-Bas Royaux ou Pays-Bas espagnols. L’état de guerre entre Londres et Bruxelles date de septembre 1655, quand les relations diplomatiques ont été rompues entre les deux capitales. Le motif de cette rupture est le fameux “Acte de Navigation”, énoncé par Cromwell le 9 octobre 1651: cet “Acte” réservait l’exclusivité du commerce avec les îles britanniques aux seuls navires anglais, à l’exclusion de tous les autres. Cette décision entraîne une guerre entre les deux puissances protestantes que sont les Provinces-Unies et l’Angleterre. Ipso facto, la lutte entre les Provinces-Unies et l’Angleterre va rapprocher les Pays-Bas Royaux, demeurés catholiques, de leurs frères séparés du Nord, sans que ce rapprochement n’ait été exploité politiquement, métapolitiquement et culturellement par les avocats contemporains de l’idée de Benelux ou de la fusion Flandre/Pays-Bas. La lutte connaîtra son maximum d’intensité en 1652, année où l’espace mosan des Pays-Bas Royaux est ravagé par les combats entre Condé, passé au service de la Couronne d’Espagne, et le Duc de Lorraine, d’une part, contre le Prince-Evêque de Liège, allié à Mazarin.
    Il faudra attendre la « Paix de Tirlemont » (17 mars 1654) pour sanctionner la fin des hostilités contre la Principauté ecclésiastique de Liège, dirigée par un évêque bavarois, Maximilien-Henri de Bavière, accusé d’avoir voulu ouvrir la vallée mosane aux armées françaises. Par la « Paix de Tirlemont », la Principauté de Liège acquiert un statut de neutralité, accepté par l’Espagne. Le gouverneur espagnol de Bruxelles, Léopold-Guillaume, fils de l’Empereur germanique Ferdinand II, peut tourner ses forces contre Cromwell. L’état de guerre est proclamé en septembre 1655. Le futur Charles II, prétendant au trône d’Angleterre, forcé à l’exil par les puritains de Cromwell, est contraint de quitter la France, où il s’était réfugié, pour les Pays-Bas Royaux. Ce deuxième exil du roi déchu se précipite à l’instigation de Mazarin qui, en dépit de sa pourpre cardinalice, va s’allier aux pires ennemis des catholiques. Au même moment, Pieter Stockmans, docteur en droit de l’Université de Louvain, rédige un traité contestant aux légats pontificaux le droit d’intervenir dans les affaires politiques des Pays-Bas Royaux ! Au 17ème siècle, la césure catholiques/protestants n’est plus aussi nette qu’au siècle précédent.
    Les Pays-Bas Royaux sont dès lors coincés entre la puissance maritime anglaise et la puissance continentale française, sans qu’interviennent les Provinces-Unies, ennemies de l’Angleterre cromwellienne. Henri de Turenne, en 1655, harcèle les Pays-Bas Royaux sur leur frontière méridionale et pénètre en force dans la « trouée de l’Oise », où il se heurte, victorieusement, aux commandants espagnols, Condé et Fuensaldana, assistés de troupes lorraines. Turenne grignote les franges méridionales du Hainaut mais ne parvient pas à atteindre Bruxelles. Entretemps, Charles II s’installe à Bruges, où il tient sa cour, directement face aux côtes anglaises. En 1656, la guerre se porte également sur mer : les bâtiments flamands d’Ostende et de Dunkerque, au service de l’Espagne, se heurtent aux Anglais en Mer du Nord, à proximité des côtes anglaises (Goodwind Sands). Le Capitaine ostendais Erasme de Brauwer couvre la retraite des bâtiments flamands dunkerquois et ostendais et soutient, avec 27 canons contre 36 canons anglais, le feu ennemi pendant treize heures, avant de couler. Don Juan, fils naturel de Philippe IV d’Espagne, devient gouverneur des Pays-Bas Royaux et réorganise l’armée, dont les effectifs, surtout la cavalerie, sont sérieusement étoffés. Cela n’empêchera pas les Français de prendre, le 5 août 1657, la forteresse de Montmédy, qui faisait alors partie du Duché du Luxembourg. Le commandant de la place, Jean de Malandry, refusera de se rendre et tiendra tête, avec 800 hommes, aux 20.000 soldats du Maréchal de la Ferté. Il faudra attendre la mort au combat de ce courageux capitaine, après six semaines de siège, pour que tombe la forteresse (qu’on peut visiter aujourd’hui).
    Turenne qui assiège Dunkerque depuis 1656, prend la ville en 1658, après avoir battu aux Dunes l’armée de secours, commandée par Don Juan et Condé. Les Anglais entrent dans le port flamand et les Français prennent successivement Bergues, Furnes, Dixmude, Gravelines, Audenarde et Ypres. Don Juan est rappelé à Madrid. Son successeur est Don Luis de Benavides, Marquis de Caracena, général de cavalerie à la brillante carrière militaire. La mort de Cromwell, le 3 septembre 1658 met un terme aux hostilités. Sous l’impulsion de Jan De Witt, les Provinces-Unies suggèrent une Union entre elles et les Pays-Bas Royaux sur le modèle cantonal suisse. La guerre franco-espagnole s’achève par le Traité de Pyrénées, le 7 novembre 1659. En 1660, Charles II récupère la Couronne d’Angleterre. Le Prince de Ligne tentera bientôt de rappeler au nouveau monarque anglais l’hospitalité que lui avaient octroyée les Pays-Bas Royaux, dans l’espoir de lui faire renoncer à toute alliance qui leur serait hostile et écornerait leur intégrité territoriale. Les résultats de ses démarches diplomatiques ont été assez mitigés.  
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