En matière de paléontologie humaine, outre la preuve d'un ancien croisement entre l’Homo sapiens et l'homme de Néandertal, deux autres événements capitaux sont intervenus ces derniers mois.
L'étude de l'ADN mitochondrial (16 569 paires de bases) d'un os de doigt humain vieux de 40 000 ans retrouvé en 2008 dans la grotte de Denisova, située dans les steppes montagneuses de l'Altaï, en Sibérie méridionale, a réservé à Svante Pääbo et à Johannes Krause, ainsi qu'à leurs collègues l’institut Max Planck d'anthropologie prise de première grandeur. L'ADN de ce doigt - en l'occurrence, un doigt d'enfant - ne correspond en effet ni à celui de l'homme moderne ni à celui des Néandertaliens, dont des restes ont aussi été retrouvés dans cette grotte ! Alors que l'ADN mitochondrial de l'homme moderne et celui de l'homme de Néandertal diffèrent en moyenne par 202 positions de leurs nucléotides, l'ADN retrouvé dans la grotte de Denisova se distingue par 376 positions de celui des Néandertaliens et par 385 positions de celui de l'homme moderne. Cette découverte laisse donc supposer que l'Asie centrale était alors occupée aussi par une troisième famille humaine jusqu'ici totalement inconnue, ce qui en dit long sur la biodiversité humaine à cette époque (surtout si l'on y ajoute encore l’Homo floresiensis, découvert en 2003 sur Île de Flores en Indonésie).