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culture et histoire - Page 599

  • George Orwell libertaire et rebelle 2/2

    Le témoignage d'Orwell rejoint celui de Simone Weil

    La longue et maigre silhouette d'Orwell fut souvent comparée à celle du Quichotte, et cela tombait bien au pays de Cervantes. Cependant, il n'y avait là plus rien de burlesque - mais peut-être n'y avait-il eu non plus rien de burlesque dans l'intention de Cervantes, comme le notera Orwell plus tard, en citant Nietzsche. Dans ces Brigades internationales se fait l'Europe, se noue la fraternité européenne, comme elle se noue dans le camp d'en face, et le Gilles de Drieu La Rochelle, par exemple, en rendra compte, lui aussi.

    Orwell passera plusieurs mois à faire la guerre dans des conditions bien sûr pénibles, le pire étant le manque de matériel, le froid et les poux. Peut-être aurait-il pu croiser Simone Weil, engagée quant à elle dans les rangs de la FAI. Ses observations sur bien des points rejoignent celles d'Orwell, et sur la dignité des paysans espagnols en particulier, et sur les crimes commis de part et d'autre. Ce sera l'objet d'une lettre de la philosophe à Bernanos, en 1938, rédigée après la lecture des Grands cimetières sous la lune. Mais si Orwell observe les hommes de son œil « chaleureux et introverti à la fois », il est venu pour se battre, et de nombreux témoignages attestent de son courage et de la réalité de sa présence au combat. Il craint plus les rats que les balles (on retrouve ces derniers dans 1984), et cette phobie eut une fois de lourdes conséquences, comme le raconta à la BBC un autre engagé, Bob Edwards, en 1960 : « Un rat particulièrement aventureux avait ennuyé Orwell trop longtemps, si bien qu'il sortit son pistolet et lui tira dessus. Mais l'explosion résonna dans l'abri, et on dut l'entendre sur l'ensemble du front, ou presque, et les deux côtés se sont mis à tirer. L'artillerie entra en branle, on envoya des patrouilles, les nids de mitrailleuses firent feu et, à la fin, la cantine fut totalement détruite ainsi que les deux bus qui avaient apporté nos réserves. » Les combattants purent voir souvent la grande silhouette d'Orwell se promener calmement sous un déluge de feu il ne connaissait pas la peur et, dans son cas, le flegme britannique était une réalité. S'il acceptait le « meurtre nécessaire », il ne put s'empêcher d'avoir le cœur serré en entendant les hurlements du pauvre diable qu'il avait touché en lançant une bombe dans une tranchée.

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  • George Orwell libertaire et rebelle 1/2

    George Orwell libertaire et rebelle.jpegAssis devant sa machine à écrire, une fine moustache ornant son sourire, vêtu de tweed, l'air aussi britannique que Sir Oswald Mosley, avec, en arrière-plan, un soldat casqué sans visage, à l'équipement futuriste, pointant sa mitraillette vers lui : c'est dans cet appareil, allusion directe à 1984, que l'on peut voir George Orwell au Musée de cire de Madame Tussaud, à Londres. Comme le note Jean-Claude Michéa dans son essai Orwell, anarchiste Tory(1) la lecture américaine d'Orwell, c'est-à-dire exclusivement «anti-totalitaire», a longtemps prévalu, et c'est effectivement celle qui vient le plus immédiatement à l'esprit. Curieusement, Hannah Arendt, qui aurait pu être concernée par la pensée d'Orwell, semble ne pas l'avoir connu. Pourtant, si le terrible et magnifique 1984 est bien le maître-livre d'Orwell, il ne faut pas l'y réduire. Essais, articles, témoignages (Hommage à la Catalogne), romans, font aussi partie de son œuvre.

    Qui était, d'où venait George Orwell ? C'était tout d'abord un homme discret et même secret, qui ne s'étendait pas, même avec ses amis, sur sa vie privée et son enfance. Il naît sous le nom d'Erik Blair en 1903, au Bengale, d'un père employé à la section opium du gouvernement de l'Inde. Son enfance et son adolescence sont celles d'un jeune Britannique appartenant à la classe moyenne supérieure. En 1917 il entre à Eton. Mais Orwell l’Étonien ne parlera pour ainsi dire jamais de son passage dans la célèbre école, ne semblera jamais en avoir été influencé, alors que, comme le note Bernard Crick(2), « le passage par Eton marque un homme à vie ». Pourtant, c'est là qu'Orwell fait connaissance avec les dialogues de Platon, et cela ne sera pas sans effet sur lui. Et il ne sera pas pour rien dans l'introduction, dans l'établissement, de Wells, de Butler, de Shaw et « d'autres auteurs décapants » (Crick).

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  • Lyautey ministre de la Guerre

    La plupart des biographes de Lyautey ont été en général fort sobres au sujet de son court passage au gouvernement en qualité de ministre de la Guerre. Peut-être ont-ils pensé que cet épisode, dont la durée n'a pas excédé onze semaines, de fin décembre 1916 à mi-mars 1917, n'offrait dans une existence par ailleurs si riche et si bien remplie qu'un médiocre intérêt. Ou bien, cette brève période d'une grande carrière ayant constitué en somme un échec, convenait-il de ne point s'y appesantir. Erreur La réussite ou l'échec dans la vie d'un homme n'ont point de signification majeure : il y a des échecs qui grandissent et des réussites qui déshonorent. En l'espèce, l'éphémère participation de Lyautey à un gouvernement métropolitain à un moment critique de la guerre de 1914 est très riche d'enseignements et projette une nouvelle clarté sur les qualités essentielles qui, si les circonstances s’y fussent prêtées, eussent fait de Lyautey un merveilleux conducteur de peuple.

    Premières déceptions

    La fin de l'automne 1916 et le début de l'hiver qui suivit marquait dans le déroulement de la Première Guerre mondiale une sorte de point mort, une phase d'attente avant l'ouverture indécise d'un nouveau chapitre. Un cauchemar, celui de Verdun, avait été clos au prix de sacrifices et d'un effort intenses. Après cette flambée d'héroïsme et cette affreuse hémorragie, quelle direction nouvelle fallait-il imprimer à cette guerre qui durait, s'invêtérait comme un mal chronique dont on ne pouvait concevoir la fin ?

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  • 12 juillet 1790 : la Constitution civile du clergé, origine de la guerre de Vendée

    Oui, ce fut une véritable guerre qui coûta la vie à 200 000 Blancs et à 300 000 Bleus. Oui, ce fut une véritable guerre, dont, au début, les faux retournées étaient l'arme unique pour les paysans de 600 paroisses qui se soulevèrent spontanément et appelèrent leurs "messieurs" à l'aide.

    « L'Ouest, a dit Romier est l'imagination de la France. » Aux premières heures de la Révolution, comme dans l'ensemble du pays, l'Ouest souhaitait des réformes, et les catholiques de ces régions y étaient si favorables que leurs curés, délégués aux États généraux, furent les premiers à quitter l'ordre du Clergé pour se joindre au Tiers État et à former la Constituante.

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  • Lawrence d'Arabie, faux ami des Arabes : deuxième partie

    « Le sionisme, écrivait donc Lawrence dans le document précité, ne constitue pas un GOUVERNEMENT. Il n'est d'ailleurs pas anglais. Par conséquent, son action ne viole pas les termes de l'accord Sykes-Picot. Et puis les sionistes sont des Sémites et des Palestiniens (?) et le gouvernement de Feyçal n'en est pas effrayé, puisque les Arabes sont en mesure de leur couper la gorge quand ils voudront. » Admirons la casuistique !

    Les sionistes, ajoutait Lawrence, financeront tout le Moyen-Orient et j'espère la Syrie (alors sous mandat français) comme toute la Mésopotamie. Il est vrai, ajoutait-il, que les « Grands Juifs » ne tiennent guère à mettre beaucoup d'argent en Palestine, l'attrait qu'exerce sur eux ce pays étant purement sentimental. D'ailleurs, « ils exigent un intérêt de 6 % ». Les affaires sont les affaires ! Voilà qui cadre à merveille avec la définition classique « Un sioniste est un Juif qui en envoie un second en Palestine avec l'argent d'un troisième. »

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  • La préface de Roland Hélie du Cahier d'Histoire du nationalisme (n°18) consacré à Honoré d'Estienne d'Orves

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    En ce printemps 2020, il va beaucoup être question de « la campagne de 1940 ». La France va se souvenir que, quatre-vingts ans auparavant, au terme de « la drôle de guerre », elle a été écrasée par la force mécanique de l’armée allemande et envahie.

    Gageons qu’une nouvelle fois, cette période d’effondrement et de sidération, si peu glorieuse pour notre pays, va nous être présentée à travers la grille de lecture idéologique des tenants de la pensée dominante. Une nouvelle fois, leur vision partielle, partiale, et pour tout dire caricaturale de cette partie de notre Histoire va nous être imposée, nous être assénée…

    La défaite de mai-juin 1940 et la débâcle qui l’a accompagnée, malgré la défense désespérée de notre armée, étaient inéluctables. Elles n’ont été que l’aboutissement prévisible du Traité de Versailles du 28 juin 1919, de la perte de savoir-faire militaires, des errances et des erreurs d’une politique de défense prisonnière d’options dépassées...

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  • Sur Sacr TV, l'extermination une valeur sûre de la république.

     Que la foudre éclate par humanité ! ayons le courage de marcher sur des cadavres, pour arriver à la liberté »

    Fouché de Nantes

    D’autres témoignages, émanant de diverses documentations, sont également disponibles :

    Comme dans la réimpression du « Tableau des crimes du Comité révolutionnaire de Moulins, et des citoyens de l’Allier » datée de 1874, ou on y lit à la page 24 : « Voilà les agens de ce monstrueux projet enfanté par Robespierre, de réduire la population pour procurer une abondance faussement calculée. Ce nouveau Cromwel sacrifiait les hommes aisés et instruits pour mieux asservir la classe indigente et sans énergie.

    Voilà les fanatiques en liberté qui faisaient naître l'âge de fer pour vous réduire à l'esclavage. »

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