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culture et histoire - Page 945

  • Il y a un an, à l'occasion du 60e anniversaire de l'insurrection de Budapest (octobre 1956), Synthèse nationale éditait l'intégralité de l'oeuvre magistrale de Davis Irving sur cet événement

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    À propos du livre de David Irving

    Le cauchemar d’une nation

    Un entretien avec Yannick Guibert

    Automne 2016 , à l’occasion du 60e anniversaire du soulèvement de Buda­pest, Synthèse nationale a publié la traduction intégrale, inédite à ce jour, du livre « Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation », de l’historien anglais non conformiste David Irving.

    Nous publions ici un entretien réalisé pour le site EuroLibertés avec Yan­nick Guibert, traducteur de cet ouvrage en deux volumes.

    Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

    Que représente la Hongrie en Europe dans les années cinquante ?

    Ce pays s’étend sur environ 90 000 km2, soit à peine un cinquième de la France, au cœur de l’Europe. Dominée par une capitale surdimensionnée qui concentre près du quart de la population (dix millions) et l’essentiel des activités écono­miques secondaires et tertiaires, le pays a alors des frontières com­munes avec la Tchécoslovaquie, l’URSS, la Roumanie, la Yougoslavie et l’Autriche avec laquelle il a aussi partagé une longue histoire commune.

    Après la Ire Guerre mondiale, le traité de Trianon ampute la Hongrie des deux tiers de son territoire et de plus de la moitié de sa population. Dès 1920, après la brève et sanglante république des soviets de Bela Kun, l’amiral Horthy rétablit le Royaume (très catholique) de Hongrie dont il as­sume la régence. Alliée fidèle du IIIe Reich, la Hongrie sera envahie par les Soviétiques dès septembre 1944 ; ils occuperont Budapest en février 1945 après trois mois de siège.

    Quel est le gouvernement qui prend la tête du pays en 1945 ?

    C’est un gouvernement fantoche communiste formé à l’instigation des Sovié­tiques dès leur entrée en Hongrie et installé à Debrecen à la suite de l’Armée rouge. Dans le camp des vaincus, le peuple hongrois subit les exactions des vainqueurs : pillages déportations, viols illustreront la libération par les communistes.

    Toutefois, en vertu des accords de Yalta, des élections libres sont organisées en novembre 1945 et elles furent un désastre pour Moscou : le Parti des Petits propriétaires obtint la majorité absolue (57%), suivi des sociaux-démo­crates et des communistes (17%), le Parti national paysan arrivant quatrième. Les communistes hongrois tombaient de haut, mais leur chef, Matthias Rakosi – né Matthias Roth en 1898 à Budapest – disposait d’un atout majeur : la présence de l’Armée rouge. Doté d’une intelligence supé­rieure, il fut l’inventeur de « la tactique du salami » qui permit aux Commu­nistes d’atteindre le pouvoir absolu dès 1948 après avoir menacé, noyauté, corrompu, abusé ses concurrents politiques et la population hongroise.

    S’ensuivit une politique économique aberrante visant à imposer à ce pays profondément rural une industrie lourde et la collectivisation des terres. Parallèlement, la terreur rouge s’abattait sur le pays et tout opposant se voyait persécuté, enfermé, dénoncé : une première vague de procès stali­niens épura le parti de tous ses éléments considérés comme trop tièdes. Une police politique très efficace, l’AVO (rebaptisée ensuite AVH), assurait la consolidation du régime. L’activité économique se délitait, la misère triom­phait, une chape de plomb recouvrait la Hongrie.

    Puis, au printemps 1953, la foudre frappa le monde communiste : Staline meurt ! Ceci entraîna des troubles bien au-delà du rideau de fer, mais notam­ment en Hongrie : grèves dans les aciéries chères au régime, manifestations paysannes massives dans la Puszta, la grande plaine hongroise. Un vent de réformes se leva qui se traduisit par une timide libéralisation économique et politique : un nouveau gouvernement formé par Imre Nagy, vieux routard du communisme, venait tempérer l’action de Rakosi qui demeurait à la tête du PC. Ce dernier put ainsi s’opposer efficacement à la Nouvelle Voie de Nagy et provoquer sa chute début 1955.

    Mais il est trop tard pour revenir à un régime stalinien et l’année 1956 va connaître un foisonnement de contestations politiques dans les milieux intellec­tuels, même au sein du Parti…

    C’est ce qui va conduire à l’insurrection de 1956 ?

    Elle débutera à l’issue des grandes manifestations étudiantes, fruits de cette agitation intellectuelle, qui se déroulent le 23 octobre 1956 à Budapest.

    Ce mardi, vers 15 heures, deux cortèges rassemblant une dizaine de milliers d’étudiants chacun s’ébranlent parallèlement au Danube, l’un côté Pest à partir de la faculté de droit, l’autre côté Buda à partir de Polytechnique. Tous les deux se dirigent vers les statues du général Bem et du poète Petöfi, héros de la révolution de 1848.

    Initialement interdite par le Parti, la manifestation fut autorisée à la dernière mi­nute face à la détermination des étudiants. Déstabilisé par la dénonciation du stalinisme au sein même du Kremlin par les nouveaux maîtres et en pre­mier lieu Nikita Khrouchtchev lui-même, le Parti communiste hongrois s’est ramolli : il a même interdit à la police de tirer.

    Tout se déroule dans un calme bon enfant jusqu’à la dislocation vers 18 heures où certaines voix s’élèvent pour que l’on puisse exprimer à la radio les revendications des étudiants ; de plus, entre-temps, de nombreux ou­vriers des équipes du matin qui venaient de débaucher s’étaient joints à la manifestation, ainsi que les employés qui sortaient des bureaux : plus de 50 000 personnes se retrouvèrent ainsi dans la rue. Alors qu’un petit groupe allait à la maison de la radio pour exiger la diffusion de leurs revendications, la masse des manifestants se dirigea vers la place du Parlement où la foule rassemblée exigea le retour au pouvoir d’Imre Nagy.

    À la maison de la Radio, durant la nuit, l’affrontement tourne au drame, les gardes de l’AVH chargés d’en interdire l’accès, affolés par la pression des manifestants, ouvrent le feu, faisant une dizaine de victimes. Scandalisés par ces meurtres, des policiers réguliers et des officiers de l’armée commencent à donner des armes aux manifestants. Puis deux fausses ambulances font irruption : il s’agit en fait de transports d’armes et de munitions camouflés pour l’AVH encerclée à l’intérieur de la Radio… La foule s’en empare et l’affrontement tourne à la guérilla jusqu’au petit matin. Durant la nuit, d’autres manifestants déboulonnent la gigantesque statue de Staline qui dominait la place des Héros.

    Comment réagit le gouvernement communiste ?

    Affolé, le Politburo qui venait de nommer Imre Nagy à la tête du gouverne­ment, fait appel aux troupes soviétiques stationnées en Hongrie pour rétablir l’ordre. Les blindés soviétiques investissent les rues de Budapest au petit matin et se positionnent autour des centres nerveux du gouvernement.

    Le 24 au matin, tout a basculé : ce ne sont plus des intellectuels ou des étu­diants qui occupent la rue, mais les classes populaires, et en premier lieu des ouvriers, armés et avides d’en découdre. Ils attaquent les commissariats pour trouver des armes, récupèrent celles des clubs de tir sportifs de leurs usines et s’emparent même d’arsenaux de banlieue qu’ils connaissent bien.

    Les insurgés établissent des places fortes notamment à la caserne Kilian où le colonel Maléter rejoint la cause rebelle, le cinéma Corvin à Pest, places Széna et de Moscou à Buda.

    La marée rebelle se répercute de villes en villes : Györ, Debrecen… avec une grève générale dans tout le pays et le démantèlement des fermes collectives dans les campagnes.

    En une semaine, le Parti communiste hongrois s’est effondré : de ses 800 000 ad­hérents, il ne peut plus compter que sur l’AVH et l’Armée Rouge pour le défendre. Son siège à Budapest est pris d’assaut le 30 octobre et ses occu­pants massacrés Mais après un cessez-le-feu et le départ apparent de l’Armée Rouge de Budapest, Kadar et Münnich forment un gouvernement prosoviétique le 4 novembre… C’est le retour des troupes russes qui écra­sent l’insurrection entre le 4 et le 11 novembre, même s’il y a encore des combats sporadiques jusqu’au début décembre.

    Le bilan est de 2 500 à 3 000 morts, 17 000 à 19 000 blessés (dont 80 % à Budapest), tandis que 200 000 Hongrois parviennent à se réfugier en Au­triche.

    Source EuroLibertés, 29 novembre 2016

    Pour commander les deux volumes de David Irving :

    2017908721.2.jpgInsurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation (vol. 1), 330 p., 22 € cliquez ici

    Insurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation (vol. 2), 352 p., 22 € cliquez là 

    Bulletin de commande

    Les deux volumes cliquez ici
    Ecoutez, ou ré-écoutez, l'émission Synthèse réalisée le sur Radio Libertés sur l'insurrection de Budapest le novembre 2016 cliquez là

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Tous ces dirigeants communistes ont puisé à Paris leur formation idéologique

    6a00d83451619c69e201b8d2b7840a970c-250wi.pngBernard Antony a publié un martyrologe des crimes du communisme depuis 1917, au milieu d'un étrange silence de notre nomenklatura. Ces plus de cent millions de victimes n’ont, pour ainsi dire, pas existé. Elles n’existent pas, en tout cas, dans le débat public français. Parce que la caste dirigeante de notre pays n’a pas rompu en profondeur avec le totalitarisme marxiste-léniniste. Pour les gens qui nous gouvernent, il y avait des assassinats et des génocides compréhensibles et justifiables. Il faut rappeler que les candidats communistes ont eu des résultats impressionnants aux dernières élections. La complicité de la France avec le communisme international ne date pas d'hier et Bernard Antony le rappelle opportunément dans ce livre :

    "[L]e régime communiste du Kampuchéa démocratique des Khmers rouges, celui de "l'Angora", est le fait de professeurs qui ont étudié en France, ont appartenu au Parti communiste, et professent comme Lénine, comme Trotsky, comme Mao l'admiration pour les Lumières, pour la "grande Révolution française" et pour la mémoire de Robespierre.

    Rappelons au passage qu'avant eux, étaient venus aussi étudier à Paris les futurs dirigeants Jeunes-Turcs, organisateurs du génocide arménien [...]. Ce fut le cas ensuite d'Hô Chi Minh devenant le militant du Parti communiste avant d'être le chef du Komintern pour l'Indochine. Et, comme lui, Chou En Laï et Deng Xiaoping...

    C'est trente ans plus tard, en 1949, qu'arriva Saloth Sâr, le futur Pol-Pot. Et à la même époque, avec comme lui une bourse française, le futur dictateur albanais station-maoïste Enver Hoxha.

    Thierry Wolton rapporte que Saloth Sâr retrouva alors à Paris à la section indochinoise du Parti communiste "français", son compatriote Teng Sary, son futur ministre des Affaires Etrangères qui préparait alors Sciences-Po et qui avait notamment comme ami le communiste, militant anticolonialiste, Jacques Vergès, le futur avocat défenseur des plus grands terroristes, mais aussi l'ancien chef de la Gestapo, Klaus Barbie.

    Ils constituèrent le Cercle marxiste-léniniste de Paris dans lequel on trouve encore Khien Sampan, futur "chef de l'Etat", et Son Sen, futur "ministre de la Défense", titres simplement à usage extérieur du pouvoir de l'Angora.

    N'est-il tout de même pas fascinant, qu'exception faite du nazisme, phénomène principalement allemand, tous ces dirigeants des totalitarismes exterminationnistes ont puisé à Paris leur formation idéologique ? Et rappelons encore que c'est aussi pendant sa vie dans la capitale que Lénine étudia le modèle révolutionnaire de Robespierre."

    Michel Janva

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  • Le site de Radio Libertés fait peau neuve

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  • Il y a cent quatre vingt dix ans, le 20 octobre 1827..

    .... La bataille de Navarin donnait un nouveau tour à l’histoire de France

    On a beaucoup dit que la bataille de Navarin méritait une place de choix dans les livres d’histoire pour au moins quatre raisons : elle fut la dernière grande bataille de la marine à voile  – encore que l’un des navires de combat,  la Karteria, fut pour partie un vapeur -, elle marqua une étape déterminante vers l’indépendance de la Grèce, elle illustra l’irrésistible déclin de l’empire ottoman, enfin elle représenta la première intervention militaire à objectif humanitaire. Mais surtout, en confirmant le premier rang occupé par la France dans le concert européen, elle signalait aussi que celui-ci ne serait conservé qu’à la condition de demeurer fidèlement à l’exigeante alliance avec l’Angleterre.

       Depuis treize ans déjà, la France remontait peu à peu la pente après que la Révolution puis l’Empire l’avaient jetée dans le cul de basse fosse de l’Europe pacifiée. Si les puissances alliées avaient contribué au retour des Bourbons et à la restauration de la monarchie légitime, ce n’était pas sans une certaine méfiance à l’égard de ce pays toujours prompt aux emportements et aux débordements. Et l’épisode des Cent-Jours avait donné raison aux sceptiques. Après quoi, l’habileté diplomatique du duc de Richelieu, combinée au réalisme politique de Louis XVIII, avait permis à la France de rejoindre la Sainte-Alliance dès 1818 mais sans l’Angleterre.

        Celle-ci n’avait d’ailleurs pas vu d’un très bon œil l’intervention de la France en 1823 pour rétablir le roi d’Espagne détrôné, Ferdinand VII. Elle contribua, en 1825, profitant de la disparition du tsar Alexandre Ier qui l’avait initiée, à ce que l’entente continentale prit fin, au profit d’ententes plus conjoncturelles et comptant moins de participants. Le gouvernement de Londres voulait bien s’allier avec la France mais à la double condition que ce ne fût pas dans un contexte multilatéral et qu’elle pût toujours disposer d’une forme de droit de veto. Car jamais jusqu’ici les deux puissances n’avaient vu leurs armes réunies en face d’un ennemi commun. Navarin fut donc la grande première de l’histoire franco-britannique.

        La Grèce, tombée dans l’orbite turque depuis le milieu du XVe siècle, n’avait jamais supporté cette occupation et, comme on disait alors, le « joug ottoman » qui ne connaissait que deux catégories d’hommes : les musulmans et les infidèles. À l’occupation militaire s’ajoutèrent, à partir du XVIIIe siècle, une administration inefficace, vulgaire et corrompue, puis des seigneurs locaux rançonnant sans  complexe l’indigente économie locale. Mais si les puissances occidentales, surtout leurs hommes de lettres et leurs philosophes, pleuraient régulièrement sur ce berceau de l’humanisme livré à des barbares et à des soudards, leurs monarques consacraient leur énergie à se disputer des territoires centraux ou ultramarins : engager un conflit destiné à libérer un peuple n’était pas encore dans l’esprit de l’époque. Et si la Russie de Catherine II avait des visées sur la région, c’était pour que son empire remplaçât celui des Turcs, non pour libérer les Grecs. Toutefois, la victoire russe de 1774 avait institué le tsar  « protecteur des Orthodoxes ». Sous ce fragile équilibre, les populations du nord disposèrent d’une certaine liberté, tandis que celles du Péloponnèse demeuraient soumises à un quasi esclavage. Dès lors, les révoltes se multiplièrent et les autorité turques, aussi brutales que mal organisées, parvenaient de moins en moins à les réprimer. Des gouvernements locaux, issus des élites et soutenus par la population se formaient un peu partout De sorte que, le 1er janvier 1822, à Epidaure, cinquante-neuf se réunirent et proclamèrent l’indépendance de la Grèce. La violente mais désordonnée réaction turque se traduisit par plusieurs massacres qui indignèrent l’Europe.

        Dans le climat romantique du temps, des volontaires  « philhellènes » se pressèrent pour venir aider les Grecs, dont le poète anglais lord Byron. Sa mort (de maladie) le 18 avril 1824 à Missolonghi provoqua une vive émotion et les puissances décidèrent de mettre enfin la question grecque à l’ordre du jour de leurs congrès annuels. Les discussions trainèrent en longueur, sans résultats concrets, d’autant que les dirigeants grecs insurgés commençaient à se diviser.

        Monté sur le trône le 16 septembre 1824, Charles X ne pouvait, malgré la prudence de Villèle, son premier ministre, décevoir les partisans -  qui s’appelaient notamment Hugo, Lamartine et autres prestigieuses signatures - d’une intervention en faveur des Grecs ; en outre son penchant chevaleresque le conduisait naturellement à regarder le secours aux orthodoxes persécutés comme une obligation morale de bon chrétien. La Russie également changea de dirigeant avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas 1er, le 1er décembre 1825. Lui aussi était décidé à en découdre avec les Turcs et, pour ce qui était de la Grèce, de façon définitive. De l’autre côté de la Manche, le même courant romantique exigeait que Byron ne fût pas mort pour rien : Georges IV, et son premier ministre Georges Canning, ne pouvaient donc demeurer en reste.

        C’est ainsi que, après de nouvelles et laborieuses tractations,  fut signé, le 6 juillet 1827, le traité de Londres entre l’Angleterre, la France et la Russie. Les grandes puissances de l’époque mettaient autant de temps à se mobiliser que les actuelles contre l’État islamique, comme si s’attaquer à des criminels musulmans et prendre la défense des chrétiens d’Orient persécutés emportaient un  mystérieux tabou : vieux complexe de l’échec des Croisades ?

        Pendant ce temps, les Turcs rassemblaient une flotte de guerre dans la baie de Navarin, au sud-ouest du Péloponnèse  (aujourd’hui Pylos) zone à l’abri des turbulences, un peu comme le serait le Scapa Flow des Anglais durant les première et deuxième guerres mondiales, afin de préparer une offensive d’envergure contre plusieurs points de la côte et des îles tenus par les nationalistes grecs.

        Depuis plusieurs années, une flotte anglaise, commandée par l’amiral Edward Codrington et une flotte française, commandée par l’amiral Henri de Rigny, croisaient en Méditerranée orientale afin de lutter contre la piraterie barbaresque. La première prit position devant Navarin le 12 septembre, la deuxième le 22. Une escadre russe, commandée par l’amiral Lodewijk von Heiden, les rejoignit le 10 octobre. Les alliés regroupèrent ainsi vingt-huit bateaux, contre environ quatre-vingt navires turcs, disparates et beaucoup moins bien armés.

        La bataille, engagée, après d’ultimes et vaines négociations avec les Turcs, en fin de matinée du 20 octobre, s’acheva cinq heures plus tard. La puissance de feu des navires alliés en avait presque fait une formalité. Les Turcs perdirent une soixantaine de navires et six mille combattants. Il ne leur restait plus qu’à se retirer.

        Bien que décisive sur le plan maritime, la victoire n’entraîna pas ipso facto l’indépendance de la Grèce. Il fallait, pour cela, la compléter par une offensive au sol afin d’éliminer toute présence militaire ottomane. Ce fut, avec l’accord, total de l’Angleterre et, plus nuancé, de la Russie, la tâche de l’armée française lors de ce qu’on appela l’expédition de Morée (ancien nom du Péloponnèse) qui se déroula du 29 août au 5 novembre 1828 : l’une des grandes victoires, à la fois déterminante pour l’Histoire, et peu coûteuse en hommes, qu’il faut mettre au compte de Charles X.

    Daniel de Montplaisir

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2564-il-y-a-cent-quatre-vingt-dix-ans-le-20-octobre-1827