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insécurité - Page 538

  • Acte X : encore une video choquante d’agression par un policier

    Un policier assomme d’un coup de matraque derrière la tête un manifestant déjà arrêté et n’opposant pas de résistance :
    On rappellera qu’il y a quelques jours le sinistre Christophe Castaner affirmait n’avoir « jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant (…) ou un journaliste », alors que tout le monde constate (policiers compris) que certains policiers excités par les incitations haineuses et la protection du gouvernement s’en donnent à cœur joie.

    D’autres videos qui avaient déjà circulé sur internet ont été rediffusées par des internautes suite aux propos honteux de ce truand, chef de la police ; en voici certaines :
    Lire et voir les videos sur Contreinfo

  • L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe

    170205674.jpg

    par Manlio Dinucci 

    Ex: http://www.zejournal.mobi 

    Auprès du Palais de Verre des Nations Unies, à New York, se trouve une sculpture métallique intitulée “Le Mal terrassé par le Bien”, représentant Saint Georges qui transperce un dragon avec sa lance. Elle fut donnée par l’URSS en 1990 pour célébrer le Traité FNI (INF) stipulé avec les USA en 1987, qui éliminait les missiles nucléaires à courte et moyenne portée (entre 500 et 5000 km) avec base à terre. Le corps du dragon est en effet réalisé, symboliquement, avec des morceaux de missiles balistiques étasuniens Pershing-2 (auparavant basés en Allemagne de l’Ouest) et de SS-20 soviétiques (auparavant basés en URSS). 

    Mais maintenant le dragon nucléaire, qui dans la sculpture est représenté à l’agonie, revient à la vie. Grâce aussi à l’Italie et aux autres pays de l’Union européenne qui, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, ont voté contre la résolution présentée par la Russie sur la “Préservation et la mise en oeuvre du Traité FNI”, rejetée avec 46 votes contre 43 et 78 abstentions.

    L’Union européenne -dont 21 des 27 membres font partie de l’Otan (comme en fait partie la Grande-Bretagne sortant de l’Ue)- s’est ainsi uniformisée à la position de l’Otan, qui à son tour s’est totalement uniformisée à celle des États-Unis. L’administration Obama d’abord, puis l’administration Trump ont accusé la Russie, sans aucune preuve, d’avoir expérimenté un missile de la catégorie interdite et ont annoncé leur intention de se retirer du Traité FNI. Ils ont en même temps lancé un programme visant l’installation à nouveau en Europe contre la Russie de missiles nucléaires, qui seraient basés aussi dans la région Asie-Pacifique contre la Chine.

    Le représentant russe à l’ONU a prévenu que “cela constitue le début d’une course aux armements à part entière”. En d’autres termes il a prévenu que, si les États-Unis installaient à nouveau en Europe des missiles nucléaires pointés sur la Russie (comme l’étaient aussi les Cruise basés à Comiso dans les années 80), la Russie installerait à nouveau sur son propre territoire des missiles analogues pointés sur des objectifs en Europe (mais ne pouvant pas atteindre les États-Unis).

    Faisant fi de tout cela, le représentant Ue à l’ONU a accusé la Russie de miner le Traité FNI et a annoncé le vote contraire de tous les pays de l’Union parce que “la résolution présentée par la Russie dévie de la question qui est en discussion”. En substance, donc, l’Union européenne a donné son feu vert à l’installation possible de nouveaux missiles nucléaires USA en Europe, Italie Comprise. 

    Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’Ue qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA. Et de tout l’arc politique aucune voix ne s’est élevée pour demander que ce soit le Parlement qui décide comment voter à l’ONU. Et aucune voix non plus ne s’est élevée au Parlement pour demander que l’Italie observe le Traité de non-prolifération, imposant aux USA de retirer de notre territoire national les bombes nucléaires B61 et de ne pas y installer, à partir de la première moitié de 2020, les nouvelles et encore plus dangereuses B61-12.

    Ainsi est à nouveau violé le principe constitutionnel fondamental que “la souveraineté appartient au peuple”. Et comme l’appareil politico-médiatique maintient les Italiens dans l’ignorance de ces questions d’importance vitale, est violé le droit à l’information, dans le sens non seulement de la liberté d’informer mais du droit d’être informés.

    Ou bien on le fait maintenant ou demain il n’y aura pas de temps pour décider : un missile balistique à portée intermédiaire, pour atteindre et détruire son objectif avec sa tête nucléaire, met 6-11 minutes.

  • « Gilets jaunes »: Castaner « sidéré » par les accusations de violences policières

    Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est dit vendredi « sidéré » par les accusations de violences policières commises lors de manifestations de « gilets jaunes ».

    « Quand j’entends certains responsables (..) prendre le parti des casseurs plutôt que celui de la sécurité, quand j’entends parler de brutalité inouïe et illégitime, je suis sidéré, et c’est le mot le plus poli que je trouve« , a déclaré le ministre lors d’un discours au centre d’incendie et de secours de Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), près de Nancy, où il présentait ses voeux aux forces de sécurité civile.

    « Les policiers et les gendarmes sont tous les jours et tous les samedis mobilisés et garantissent l’ordre et la sécurité« , a-t-il souligné, ajoutant : « Nous respecterons toujours le droit de manifester, mais jamais celui de détruire« . […]

    actu.orange

    http://www.fdesouche.com/1143793-gilets-jaunes-castaner-sidere-par-les-accusations-de-violences-policieres

  • Les sociétés multiculturelles sont les plus violentes et les plus criminelles.

    Un des propos tenus dans le bref discours, très déterminé et d’une grande intelligence, tenu par Hervé Juvin lors du lancement de la campagne des européennes au Rassemblement National.

  • Violences policières : cela commence à sortir

    Violences policières : cela commence à sortir

    Suite aux nombreux témoignages de violences policières gratuites, France Info a enfin décidé de se pencher sur ce sujet, malgré les dénégations de Christophe Castaner.

    France Info a recensé 40 blessés graves à la suite d’un tir de lanceur de balles de défense (LBD) depuis le début le 17 novembre.

    La base de données du collectif contre les violences d’Etat, Désarmons-les !, recense, semaine après semaine, les cas de blessures qui sont signalés sur les réseaux sociaux avec quelques brèves informations sur les victimes. En s’appuyant sur ses membres présents à différentes manifestations, le collectif prend ensuite contact avec au moins un intermédiaire, un proche de la victime repéré sur les réseaux sociaux pouvant donner des précisions sur le contexte et le profil de la personne blessée. Mardi 15 janvier, cette liste comptabilisait 97 blessés. 

    Parmi les 40 personnes recensées, Franceinfo a dénombré 9 mineurs sérieusement blessés et 12 personnes éborgnées. 

    Mardi 15 janvier, le journaliste indépendant David Dufresne en était à son 298e signalement adressé au ministère de l’Intérieurvia Twitter, compilant tous types de blessures lors des défilés.

    Libération, via Checknews, avance le chiffre de 94 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 69 par des tirs de lanceur de balle de défense.

    Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a été interpellé lundi lors d’un déplacement à Carcassonne au sujet des violences policières. Il a nié :

    “Je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des ‘gilets jaunes’. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense.

    Pourtant, l’utilisation des lanceurs de balles a été particulièrement importante depuis le début du mouvement. Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a envoyé mardi 15 janvier un message aux policiers rappelant les conditions d’utilisation des LBD, en insistant notamment sur le respect des “intervalles de distance” et de l’obligation de “viser exclusivement le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs”. Eric Morvan exige également le “respect très strict des dispositions contenues dans ce message”.

    Selon les informations recueillies par franceinfo, les tirs de LBD 40 – un modèle muni d’un viseur, à la portée plus élevée, avec une crosse à la manière d’un fusil – sont dix fois moins élevés du côté des gendarmes que du côté des policiers, alors que ces derniers sont pourtant moins nombreux sur le terrain depuis le début du mouvement (sur les 89 000 forces de l’ordre mobilisées au plus fort du dispositif le 8 décembre, 65 000 étaient des gendarmes).

    L’IPGN, la police des polices, a fait l’objet de 243 signalements, 81 saisines judiciaires et deux administratives (réclamées par le préfet), toutes violences policières présumées confondues.

    Selon un gradé de la gendarmerie contacté par franceinfo, cette différence s’explique par l’usage qui est fait du LBD40. Côté gendarmerie, ce sont prioritairement les gendarmes mobiles qui l’utilisent. Côté police, des fonctionnaires de la BAC et de la BRI, qui ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre, sont également habilités, à l’instar des CRS, à en faire usage lors des manifestations. Ce qui peut expliquer l’inflation des tirs, comme le regrette un représentant des CRS au sein du syndicat Unsa-Police sur Arte.

    https://www.lesalonbeige.fr/violences-policieres-cela-commence-a-sortir/

  • Fiorina L. : « Je me sens encore plus gilet jaune ! Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien… »

    Capture-d’écran-2019-01-16-à-21.50.54.png

    Fiorina L., 20 ans, a perdu un œil dans une manifestation des gilets jaunes, le 8 décembre dernier, après avoir reçu une grenade lacrymogène lancée par un policier.
    Elle raconte et analyse les faits au micro de Boulevard Voltaire.

    Comment allez-vous aujourd’hui ?

    Ça va de mieux en mieux. La fatigue est encore là, mais je me remets tout doucement.
    Pouvez-vous rappeler au lecteur de Boulevard Voltaire, les circonstances de votre blessure ?

    Nous étions en haut des Champs-Élysées aux alentours de 14h. C’était assez calme jusqu’au moment où les casseurs ont commencé à vandaliser une boutique de l’autre côté de l’avenue. Les policiers ont alors commencé à charger afin de laisser passer les pompiers pour éteindre le feu qui avait été déclenché par les casseurs.
    Nous étions une centaine de gilets jaunes à la gauche des policiers. C’était très calme de notre côté. Ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes. Je n’ai plus trop de souvenirs, mais je me suis pris un tir tendu de grenade lacrymogène dans l’oeil gauche. À ce moment-là, je me suis complètement écroulée.

    Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

    Je ne suis pas en colère contre les policiers, mais un peu contre le policier qui a tiré volontairement.
    Ils se sont préparés pendant 5 min avant de charger. Ce n’était donc pas un tir décidé au dernier moment, dans l’urgence. J’estime que c’était volontaire et réfléchi.
    En revanche, contre la police en général, je ne suis pas en colère. Certes, un policier a peut-être mal fait son travail, mais son geste ne représente pas toute la police.
    Une cagnotte a été ouverte en ligne pour couvrir vos soins et vous permettre de continuer votre vie. Comment avez-vous accueilli cette initiative ?

    Au début, je n’ai pas trop réalisé. Cette initiative m’a surprise sur le moment. Je remercie vraiment tous les participants. Cela me touche profondément.
    Cette cagnotte m’a pour l’instant servi à régler les frais engendrés pour me rendre à l’hôpital en taxi et en ambulance. Les frais doivent être avancés avant d’être remboursés.
    Je suis vraiment très touchée par ces dons. Je pense faire un don grâce à cette cagnotte pour la recherche médicale.
    Après ce que vous avez vécu, vous sentez-vous encore gilet jaune ?
    Le combat continue-t-il encore ?

    Je me sens davantage gilet jaune qu’avant. Je suis aujourd’hui réellement concernée et indignée de voir tous ces blessés. Il faut continuer la lutte pacifiquement et ne pas baisser les bras. Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien. Il faut vraiment continuer le combat tous ensemble.

    Vous avez malheureusement perdu un œil suite à ce tir de grenade lacrymogène.
    Aviez-vous conscience, en vous rendant à cette manifestation, que de telles violences pouvaient vous arriver ?

    C’était ma toute première manifestation. J’y avais pensé, mais pas à ce point-là. J’ai été étonnée. Je savais que lors des manifestations, il y avait toujours des dangers, mais je ne pensais pas à ce point là. Je ne m’attendais pas à perdre un œil, surtout venant de la police. Je partais quand même avec l’idée qu’il pouvait y avoir de la bagarre. J’ai été très surprise par la violence.

    http://www.bvoltaire.fr/fiorina-l-je-me-sens-encore-plus-gilet-jaune-je-ne-peux-pas-imaginer-que-toutes-ces-personnes-soient-blessees-pour-rien/

  • Gilets jaunes : les CRS ont bien reçu l'ordre de déployer des agents armés de fusils d'assaut HK G36

    1b3d4868f067a8cb18d85ccd8553a04e3f86acbd.jpgLe Canard enchaîné confirme que l'ordre de porter des fusils d'assaut et de «prééquiper un binôme observateur tireur» en cas de besoin a bel et bien été donné aux commandants des CRS avant l'acte 9 des Gilets jaunes, le 12 janvier dernier.
    Les images ont fait le tour des réseaux sociaux après l'acte 9 de la mobilisation des Gilets jaunes et soulevé nombre d'interrogations. 
    Des agents des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) équipés de fusils d'assauts semi-automatiques HK G36 ont été remarqués, notamment à Paris, en marge de la manifestation du 12 janvier à la fin de laquelle des heurts ont éclaté.

  • Au-delà du cas Battisti

    enfer-dante.jpg« Cet infâme qui a passé des années sur les plages au Brésil ou à boire du champagne à Paris, a tué (entre 1978 et 1979) un maréchal (de la police pénitentiaire) de 54 ans, un charcutier, un joaillier et un jeune policier de 24 ans. Il doit moisir en prison jusqu’à la fin de ses jours », a déclaré dimanche soir  Matteo Salvini. Le ministre de l’Intérieur italien et dirigeant de la Ligue, rapportait Le Parisien,  évoquait l’arrestation  de l’écrivain , terroriste et meurtrier d’extrême gauche Cesare Battisti « qui a atterri à Rome hier après son extradition officielle du Brésil. »« Cesare Battisti, qui nie les faits, est devenu un symbole. Le symbole des années de plomb, cette  guerre civile de basse intensité  qui a mis l’Italie à feu et à sang lors des années 70 et 80. L’ex-gardien d’immeuble parisien avait été condamné une première fois en 1981 à 13 ans de prison pour appartenance à un « groupe armé », les PAC (Prolétaires armés pour le communisme), un groupuscule d’extrême gauche particulièrement actif à la fin des années 70. Dès 1981, Battisti est exfiltré de prison au terme d’un raid éclair mené par des membres présumés des PAC (…). En 2002, le ministère de la justice français avait reçu une liste de près de 70 italiens concernés par une possible extradition de la part du gouvernement Berlusconi. Mais le gouvernement français avait choisi de livrer à la justice transalpine le seul Paolo Persichetti, accusé de  complicité psychique  dans l’assassinat du général Ligio Giorgieri en 1987. En 2008, Marina Petrella, une autre militante d’extrême gauche avait vu son acte d’extradition signé avant d’être  graciée  par Nicolas Sarkozy.» Précisons qu’en juin 2008  un décret du gouvernement français avait en effet autorisé l’extradition de Mme Petrella vers l’Italie mais c’était sans compter sur la mobilisation de Carla Bruni-Sarkozy et de sa sœur Valeria Bruni-Tedeschi, qui fut efficace en ce qu’elle déboucha finalement sur la non extradition de cette femme,  officiellement pour « raison de santé ».

    Battisti avait été incarcéré en 2007 au Brésil  à la prison de haute sécurité de Papuna après son arrestation à Rio de Janeiro, mais avait été libéré en 2011 après que la demande d’extradition formulée par la justice italienne ait été rejetée par la  Cour suprême du Brésil. Il avait été  condamné dans son pays  par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres. « Il avait cessé toute activité terroriste depuis la fin des années 70, et avait   fui la France en août 2004 pour échapper à la décision de l’extrader vers son pays pour y être jugé (…). » C’est au nom de la fameuse Doctrine Mitterrand, laquelle n’a jamais eu aucune valeur juridique, soit  l’engagement pris en 1985 de ne pas extrader les anciens militants italiens d’extrême gauche ayant rompu avec la violence, que  cet homme trouva un  sanctuaire en France.

    Loin d’être le pur idéaliste décrit par ses soutiens français, il y a quelques années – Fred Vargas, l’ensemble de l’extrême gauche,  François Bayrou ou encore  Dominique Strauss Kahn s’étaient   prononcés   pour sa non extradition  vers son pays-, Cesare  Battisti devait  aussi répondre de son implication dans  de sordides affaires de droit commun qui n’ont pas grand chose à voir  avec « le combat  politique » ou les  « manipulations » dont les PAC auraient été l’objet.  Il lui est reproché notamment ce que  Matteo Salvini rappelait il y a deux jours à la télévision  italienne, à savoir  le meurtre  d’un joaillier, dont il avait également  blessé le fils, devenu  paraplégique,  l’assassinat d’un gardien de prison et  d’un membre des services de renseignements italiens. Il est aussi accusé  d’avoir fait partie du commando qui fit irruption au siège du Mouvement Social Italien (MSI) de Mestre en février 1979, attaque au cours de laquelle fut tué un militant de ce mouvement, Lino Sabbadin. Il  fut aussi   inculpé d’ « association de malfaiteurs »,  de  « recel » et  pour avoir participé à  une soixantaine de  braquages.

    Le ministre de l’Intérieur italien est pleinement dans son rôle, affirme Bruno Gollnisch,  en se félicitant de ce que Battisti puisse enfin  répondre de ses crimes. Il y a d’ailleurs un consensus quasi unanime de  la classe politique italienne sur son cas.  La Justice  doit passer.  Mais au-delà de l’affaire  Battisti,  son arrestation   ne doit pas occulter  le jeu très trouble qui fut celui de  certaines officines, de certains services dans le terrorisme des années de plomb, si l’on n’oublie pas  cette évidence, à savoir que derrière le terrorisme on retrouve bien souvent la manipulation, la main des services secrets.

    Nous voyons aussi depuis l’arrestation de Battisti les commentateurs et autres spécialistes marqués à gauche, ce fut encore le cas hier soir sur France Inter, nous dire que l’extrême droite fut aussi coupablement sanglante que l’extrême-gauche lors des années de plomb. Certes,  des militants d’extrême droite, souvent très jeunes, basculèrent  eux aussi dans la clandestinité, la  surenchère violente.  Mais c’est un fait établi, que rappelait Jean-Gilles Malliarakis dans son  ouvrage, recueil d’articles et de témoignages évoquant le cas de l’éditeur d’extrême droite Giorgio Freda,  «aucun des groupes terroriste dits d’extrême droite  n’ont pu être concrètement impliqué dans les grandes affaires. » Pourtant,  l’on a voulu sans aucune preuve mettre sur le compte de l’extrême droite  l’attentat ignoble de la gare de Bologne (1980) qui fit plus de 80 morts, «  sur la foi d’un coup de téléphone anonyme que prétendait  avoir reçu… un journal communiste. » Giorgio Freda, cas emblématique,  fut lui impliqué dans le massacre de la  Piazza Fontana  à Milan en 1969 qui fit  17 morts et 88 blessés. Après 16 ans d’enquête et plusieurs procès  fleuve, il fut acquitté mais son incarcération après son interpellation au Costa Rica en 1979 fut maintenue pour délit d’opinion, sous le chef  d‘association subversive.  Il fut alors  condamné à 15 ans de prison.

    « Le terrorisme rouge dans ces années était lui une réalité. Les Brigades Rouges ont joué un rôle  considérable, ne serait-ce que par l’assassinat d’’un dirigeant  de la Démocratie-Chrétienne comme Aldo Moro, dans l’évolution  politique  italienne. Il y aurait du reste beaucoup à dire sur l’utilité finalement stabilisatrice et non déstabilisatrice de ce terrorisme pour le régime italien d’alors. La démocratie italienne est née de l’antifascisme,  il fallait que Mussolini soit pendu  à des crocs de boucher. Il fallait dans les années 70-80  un ordre noir,  une menace fasciste, un ennemi commun, non pour unifier  les forces dites démocratiques, mais pour redorer dans l’opinion le blason du régime. »

    Gabriele Adinolfi, Roberto Fiore, deux militants de la  droite  radicale réfugiés alors à Londres pour éviter les persécutions politico-judiciaires (très violentes , elles se soldèrent aussi parfois par la liquidation physique de militants extrémistes, de gauche comme de droite, au mépris de l’état de droit, des règles qui régissent normalement un régime démocratique) expliquaient en 1985 que «  la classe politique italienne  au pouvoir a joué longtemps avec le terrorisme. Elle pensait pouvoir l’utiliser pour régler ses propres luttes intestines. Elle l’a protégé et alimenté jusqu’au moment où, avec l’apparition des Brigades Rouges, il est devenu trop fort et incontrôlable (…). Tout le système répressif a été conçu et mis en œuvre pour exaspérer le plus possible les opposants radicaux et provoquer ainsi chez quelques uns d’entre eux une réaction violente…»

    Ils notaient  encore  qu’à l’époque  « la stratégie du massacre ou de la tension (était) directement mise en œuvre par les appareils du pouvoir » dans une Italie  se signalant alors par « l’extrême fragmentation du pouvoir,  lequel (se composait) de différentes centrales plus ou moins occultes et en  concurrence perpétuelle.» «  Les commanditaires et les exécutants des massacres sont des hommes de pouvoir appartenant selon les cas aux services secrets italiens ou à ceux de services secrets  étrangers,  aux structures parallèles (…) , à des loges maçonniques comme la Loge P2… ».

    Dans un entretien accordé à la même période au quotidien La repubblica,  le député socialiste italien Formica  voyait lui aussi la main d’officines  étrangères dans les attentats qui ont ensanglanté son pays. Il avançait  comme explication une volonté de maintenir l’Italie sous contrôle. Plusieurs journaux italiens (L‘Européo, Panorama) avaient tiré comme conclusion de ses propos que les services secrets italiens  étaient  contrôlés par la CIA, que la Loge P2 était une émanation des services secrets italiens sur inspiration directe des services secrets américains.

    Cet épisode politique italien, dans le contexte de l’époque, celui de la guerre froide,  est bon à  garder en mémoire  en cette période de tensions, de fronde populaire. Comparaison n’est pas raison,  mais il n’est pas inutile de  comprendre ce qu’un Système a priori démocratique,  un régime aux abois (et ses alliés)  est capable de mettre en œuvre pour se maintenir à flot.

    https://gollnisch.com/2019/01/15/au-dela-du-cas-battisti/