France et politique française - Page 3224
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Sylvain Baron - Un résistant à nuit debout - Meta TV 3/3
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Sylvain Baron - Un résistant à nuit debout - Meta TV 2/3
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Le mammouth est un cancre… et un cancre jaloux !
On savait l’Éducation nationale une machine aux piètres performances scolaires, mais voilà qu’au pays de l’égalité proclamée, les inégalités scolaires progressent à grands pas. Et, pendant ce temps, le commissaire Vallaud-Belkacem entend bien mettre au pas l’enseignement hors contrat. « Nous avons échoué, continuons, mais surtout empêchons ceux qui pourraient réussir d’exister ! » Une logique typiquement soviétoïde.
Le niveau : de Pisa en Pisa
Tous les trois ans, le programme PISA évalue les élèves de 15 ans (un échantillon de plus de 500 000 élèves a été testé) dans le monde. Sur 65 pays comparables, la France a encore reculé : elle figure au 25e rang de la dernière enquête (2013). Dans ce classement, l’Asie domine en sciences. Pour la compréhension écrite, Shangaï, Hong-Kong et Singapour se disputent les premières places. Parmi les pays en tête, les Pays-Bas, la Suisse, mais aussi la Pologne, le Mexique et Israël sont aussi assez bien placés. Dans les critères de performance, on aura noté que la taille des classes importe peu (cf. la revendication des syndicats sur le nombre des élèves), les systèmes éducatifs les plus performants mettent l’accent sur la sélection et la formation des enseignants. Ce qui compte aussi, dit le rapport, c’est l’empathie qui se crée entre professeurs et élèves.
Cela passe par l’autorité, car il ne peut y avoir de bon rapport avant l’exercice de la discipline mais après (note de l’auteur). Le rapport établit aussi que, en France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans les pays de l’OCDE. Bref, si l’on appartient à un milieu défavorisé… on connaît la suite. Le pays de l’égalité, valeur affichée tel un oxymore au fronton de nos monuments, est aussi le pays de l’hypocrisie, où politiciens et pédagomanes continuent d’appliquer des méthodes pour lutter contre cette inégalité, méthodes qui se sont révélées justement préjudiciables aux plus défavorisés. Lecture globale, autodictée, pédagogie de la non-contrainte et tout le cortège des élucubrations des pédagomanes des années 70 dont P. Bourdieu fut le gourou.
Quand l’UNICEF enfonce le clou
Et voila que ce mois d’avril 2016 vient nous apporter un nouveau dossier à charge contre l’EN. L’Unicef nous apprend que la France est un cancre en matière d’égalité scolaire : 35e sur 37 pays à haut revenu, de quoi faire rougir de honte nos ministres. Que nenni ! Sans doute, se consolent-ils en se disant que nous devançons… la Belgique (36e) et que ceci n’a rien à voir avec Molenbeek, quoique… Plus intéressant encore, le rapport montre que les écarts scolaires ne sont pas proportionnés aux écarts de revenus. En effet, dans les catégories les plus défavorisées, l’écart de revenu entre les enfants les plus pauvres et les enfants moyens est faible, l’impact des politiques de transfert sociaux jouant largement. Autrement dit, la vieille lune marxiste de la pauvreté ne saurait être invoquée en l’occurrence, mais bien encore une fois l’abandon forcé de l’élitisme républicain par la massification éducative.
Réduire la concurrence faute de pouvoir s’améliorer
Les progrès du hors-contrat étaient importants depuis quelques années à juste mesure, d’une part, de l’effondrement de l’école publique et, d’autre part, des tentations d’alignement idéologique (ses performances n’étant pas en cause) de l’enseignement sous contrat. Le pouvoir s’inquiète de ce progrès du hors-contrat. Pour lutter, il mise sur ses moyens : le contrôle matériel et le contrôle idéologique. Il ne pouvait pas, dans l’état de faiblesse budgétaire où des décennies de déficit l’ont mis, supprimer l’avantage fiscal aux associations qui président aux fondations d’écoles. Il a donc décidé de se porter sur l’autorisation d’ouverture, ayant déjà, par le biais normatif, (la norme outil de répression ?) tenté d’enrayer le phénomène. Mais là où l’hypocrisie du commissaire en jupon est totale, c’est qu’elle s’inquiète de la montée des écoles… salafistes « contraires aux valeurs de la République ». Le concept de valeur de la dite-ministre n’étant pas défini, on peut y mettre à peu près ce qu’on veut. Et l’on peut s’étonner que le gouvernement montre un si grand empressement à combattre « l’extrémisme musulman » qu’il a laissé s’installer partout sur le territoire de la République en question. 36 établissements privés musulmans, dont quatre sous contrat.
L’ouverture d’un établissement privé hors-contrat relève du régime déclaratif, demandes déposées auprès du maire, du procureur du préfet et du recteur, il peut y être fait opposition « dans l’intérêt des bonnes mœurs ou de l’hygiène » Parce que, bien entendu, la dite-hygiène et les bonnes mœurs sont reines dans l’Éducation nationale ! Insupportable prétention de l’Etat, disait Taine, à se faire l’éducateur de la nation, une imposture ! Voila maintenant que quatre inspecteurs généraux sont diligentés pour travailler sur le hors-contrat : « la liberté de l’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect de valeurs de la République ». Mais qu’on nous dise, enfin, ce que sont ces valeurs qui, en l’espèce, deviennent des instruments de contrôle de type totalitaire, ce que l’on savait un peu déjà.
Dans les chiffres les établissements hors-contrats catholique (ou israélites) sont d’un nombre à peu près comparable aux établissements musulmans, et s’il ne faut pas sous estimer le risque, on ne saurait accepter, de l’État, la restriction des libertés… Surtout lorsqu’il doit balayer devant sa porte concernant ses propres performances dans le système monopolistique démontrant qu’il faut en finir avec ce cancre-là !
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Le mammouth est un cancre… et un cancre jaloux !
On savait l’Éducation nationale une machine aux piètres performances scolaires, mais voilà qu’au pays de l’égalité proclamée, les inégalités scolaires progressent à grands pas. Et, pendant ce temps, le commissaire Vallaud-Belkacem entend bien mettre au pas l’enseignement hors contrat. « Nous avons échoué, continuons, mais surtout empêchons ceux qui pourraient réussir d’exister ! » Une logique typiquement soviétoïde.
Le niveau : de Pisa en Pisa
Tous les trois ans, le programme PISA évalue les élèves de 15 ans (un échantillon de plus de 500 000 élèves a été testé) dans le monde. Sur 65 pays comparables, la France a encore reculé : elle figure au 25e rang de la dernière enquête (2013). Dans ce classement, l’Asie domine en sciences. Pour la compréhension écrite, Shangaï, Hong-Kong et Singapour se disputent les premières places. Parmi les pays en tête, les Pays-Bas, la Suisse, mais aussi la Pologne, le Mexique et Israël sont aussi assez bien placés. Dans les critères de performance, on aura noté que la taille des classes importe peu (cf. la revendication des syndicats sur le nombre des élèves), les systèmes éducatifs les plus performants mettent l’accent sur la sélection et la formation des enseignants. Ce qui compte aussi, dit le rapport, c’est l’empathie qui se crée entre professeurs et élèves.
Cela passe par l’autorité, car il ne peut y avoir de bon rapport avant l’exercice de la discipline mais après (note de l’auteur). Le rapport établit aussi que, en France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans les pays de l’OCDE. Bref, si l’on appartient à un milieu défavorisé… on connaît la suite. Le pays de l’égalité, valeur affichée tel un oxymore au fronton de nos monuments, est aussi le pays de l’hypocrisie, où politiciens et pédagomanes continuent d’appliquer des méthodes pour lutter contre cette inégalité, méthodes qui se sont révélées justement préjudiciables aux plus défavorisés. Lecture globale, autodictée, pédagogie de la non-contrainte et tout le cortège des élucubrations des pédagomanes des années 70 dont P. Bourdieu fut le gourou.
Quand l’UNICEF enfonce le clou
Et voila que ce mois d’avril 2016 vient nous apporter un nouveau dossier à charge contre l’EN. L’Unicef nous apprend que la France est un cancre en matière d’égalité scolaire : 35e sur 37 pays à haut revenu, de quoi faire rougir de honte nos ministres. Que nenni ! Sans doute, se consolent-ils en se disant que nous devançons… la Belgique (36e) et que ceci n’a rien à voir avec Molenbeek, quoique… Plus intéressant encore, le rapport montre que les écarts scolaires ne sont pas proportionnés aux écarts de revenus. En effet, dans les catégories les plus défavorisées, l’écart de revenu entre les enfants les plus pauvres et les enfants moyens est faible, l’impact des politiques de transfert sociaux jouant largement. Autrement dit, la vieille lune marxiste de la pauvreté ne saurait être invoquée en l’occurrence, mais bien encore une fois l’abandon forcé de l’élitisme républicain par la massification éducative.
Réduire la concurrence faute de pouvoir s’améliorer
Les progrès du hors-contrat étaient importants depuis quelques années à juste mesure, d’une part, de l’effondrement de l’école publique et, d’autre part, des tentations d’alignement idéologique (ses performances n’étant pas en cause) de l’enseignement sous contrat. Le pouvoir s’inquiète de ce progrès du hors-contrat. Pour lutter, il mise sur ses moyens : le contrôle matériel et le contrôle idéologique. Il ne pouvait pas, dans l’état de faiblesse budgétaire où des décennies de déficit l’ont mis, supprimer l’avantage fiscal aux associations qui président aux fondations d’écoles. Il a donc décidé de se porter sur l’autorisation d’ouverture, ayant déjà, par le biais normatif, (la norme outil de répression ?) tenté d’enrayer le phénomène. Mais là où l’hypocrisie du commissaire en jupon est totale, c’est qu’elle s’inquiète de la montée des écoles… salafistes « contraires aux valeurs de la République ». Le concept de valeur de la dite-ministre n’étant pas défini, on peut y mettre à peu près ce qu’on veut. Et l’on peut s’étonner que le gouvernement montre un si grand empressement à combattre « l’extrémisme musulman » qu’il a laissé s’installer partout sur le territoire de la République en question. 36 établissements privés musulmans, dont quatre sous contrat.
L’ouverture d’un établissement privé hors-contrat relève du régime déclaratif, demandes déposées auprès du maire, du procureur du préfet et du recteur, il peut y être fait opposition « dans l’intérêt des bonnes mœurs ou de l’hygiène » Parce que, bien entendu, la dite-hygiène et les bonnes mœurs sont reines dans l’Éducation nationale ! Insupportable prétention de l’Etat, disait Taine, à se faire l’éducateur de la nation, une imposture ! Voila maintenant que quatre inspecteurs généraux sont diligentés pour travailler sur le hors-contrat : « la liberté de l’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect de valeurs de la République ». Mais qu’on nous dise, enfin, ce que sont ces valeurs qui, en l’espèce, deviennent des instruments de contrôle de type totalitaire, ce que l’on savait un peu déjà.
Dans les chiffres les établissements hors-contrats catholique (ou israélites) sont d’un nombre à peu près comparable aux établissements musulmans, et s’il ne faut pas sous estimer le risque, on ne saurait accepter, de l’État, la restriction des libertés… Surtout lorsqu’il doit balayer devant sa porte concernant ses propres performances dans le système monopolistique démontrant qu’il faut en finir avec ce cancre-là !
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Chantal Delsol : « On a peur d’être impur quand on est de droite »
La philosophe Chantal Delsol participera le samedi 28 mai au Rendez-vous de Béziers, en particulier à la table ronde consacrée à la culture : « Culture : on a gagné la bataille des idées, mais la guerre culturelle ? » Pour Boulevard Voltaire, elle explique sa définition du mot « droite », pourquoi il faut recomposer la droite en dehors du champ politique, et ce qu’elle attend de l’élection présidentielle de 2017.
Boulevard Voltaire :: lien
http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuyEEkykAksLwITPSl.shtml
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Sylvain Baron - Un résistant à nuit debout - Meta TV - Meta TV 1/3
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Présidentielle : les 12 travaux de Marine
Marine Le Pen doit absolument assécher l’électorat de droite pour exclure le représentant Les Républicains du second tour.
Un récent sondage montre que Marine Le Pen peut gagner l’élection présidentielle face à François Hollande. C’est une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que toutes les simulations du 1er tour invalident ce duel au second et présentent un duel Marine/candidat de droite qui tournerait à la déconfiture.Pour éviter cette débâcle qui la mettrait en situation de grande faiblesse pour la présidentielle de 2022, Marine Le Pen doit absolument assécher l’électorat de droite pour exclure le représentant Les Républicains du second tour. Revue rapide des 12 travaux nécessaires pour y parvenir :
Sur le programme :
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Jérôme Leroy : Macron m’inquiète ... Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard…
Qui est vraiment Emmanuel Macron, que pense-t-il, au fond; que veut-il, quelle serait sa politique ? Telle est la question que Jérôme Leroy s'est posée dansCauseur et à laquelle il tente de répondre. Avec son talent habituel... Macron avait surpris et intrigué - notamment les royalistes - par ses déclarations de l'an dernier où il exposait, entre autres choses, qu'il manque un roi à la France, du fait de l'incomplétude de la démocratie ... Déclarations plus réfléchies qu'il n'y paraît si l'on veut bien les relire attentivement. Mais ses quelques prises de position politiques - peu nombreuses, il est vrai - semblent confirmer les hypothèses que Jérôme Leroy hasarde ici à propos d'Emmanuel Macron. Sans-doute est-il un acteur politique encore non-identifié. Restant à définir. On verra ce qu'en pense Jérôme Leroy, avec, malheureusement, d'assez bonnes chances de ne pas se tromper ... LFAR
Pour tout dire, Emmanuel Macron m’inquiète. Je sais bien que l’ami Desgouilles a finement analysé le but de la manip quand le ministre de l’Economie a créé En marche !, à savoir qu’il s’agissait d’un moyen pour Hollande de griller Valls qui se retrouve triangulé sur son créneau social-libéral ou qu’Adrian Dambrine le réduit à une arnaque intelligente d’un ambitieux conscient du vide intersidéral de la politique française. Et pourtant il m’inquiète parce qu’il dispose de deux atouts dont sont dépourvus ses adversaires : il est sincère et il est désinhibé.
Sa sincérité transparaît dans le moindre de ses discours, sans doute parce qu’il a un fonds idéologique très cohérent. Macron est le fils naturel de Jacques Attali et d’Alain Minc. Macron est sincèrement convaincu que non seulement la mondialisation est inévitable mais que de toute façon, elle est un bienfait, l’aboutissement d’un processus historique qui nous fera enfin sortir… de l’Histoire ! Cette sortie de l’Histoire, ce désir de sortie est d’abord manifeste chez lui dans ce ni droite ni gauche qu’il professe, ou plutôt dans ce et de droite et de gauche. Il n’est pas le premier à dire que ces catégories sont obsolètes, archaïques, que les Français n’y croient plus. Seulement, lui, il le pense vraiment.
L’économie au-dessus de tout
On lui a fait le mauvais procès de reprendre un vieux slogan du FN lui même repris de l’extrême droite doriotiste des années 30. Sauf que dans le cas du FN, il ne s’agit pas de nier l’existence de la droite et de la gauche, bien au contraire, mais de les dépasser de trouver une synthèse qui s’appellerait la patrie. On se souvient de Le Pen père en 2002 : « Je suis économiquement de droite, socialement de gauche, nationalement de France ». Macron, évidemment, lui ne songe même plus à dépasser la droite et la gauche, à unir les républicains des deux rives, voire à la façon de Giddens, le théoricien de Blair, à trouver une voie médiane entre le marché et le plan, et à réguler a minima le libéralisme.
Pour lui, la droite et la gauche n’existent simplement plus parce que la politique n’existe plus. Le primat de l’économique est total, l’Etat est une survivance archaïque, la nation est la responsable des guerres et des crispations nationalistes. La communauté trouve grâce à ses yeux dans la mesure où elle est gérable et digérable par le marché, voire lui sert de débouchés et de moteur.
A-t-on entendu Macron s’indigner sur les marques de prêt-à-porter converties, si je puis dire, à la mode islamique ? Et pourquoi donc le ferait-il ? Dans la logique d’un Macron et des libéraux pur jus dont il fait partie, la seule loi qui existe, c’est celle de l’offre et de la demande. Si H&M, Uniqlo ou encore Marks & Spencer griffent des hijabs, ce n’est pas parce qu’ils collaborent avec l’envahisseur, c’est juste parce qu’il y a de l’argent à se faire et ceux qui attendent de marques, quelles qu’elles soient, d’être le rempart de la civilisation chrétienne ou de la laïcité se font des illusions. Ce qui compte, c’est de vendre, y compris des armes à l’Arabie saoudite, notre allié et néanmoins berceau de l’Etat islamique.
Le marché, son horizon indépassable
Macron, lui, est « en marche ». En ne se prononçant pas sur ces vieilles questions (à peine une opposition discrète à la déchéance de la nationalité qui ne lui coûte rien puisque la nationalité est devenu quelque chose de très secondaire pour lui), il évite les hypocrisies et les incohérences de Valls qui s’oppose à la salafisation des esprits en France mais continue de dealer sur le plan international avec Riyad ou le Qatar.
Elle est là, la cohérence dangereuse de Macron : le marché est un horizon indépassable qui n’a même pas vraiment besoin de la démocratie telle qu’on la connaissait. N’a-t-il pas déclaré à plusieurs reprises qu’être élu est « un cursus honorum d’un temps ancien » ? Ce qui signifie que le pouvoir est ailleurs désormais et que le seul poste qui vaudrait encore le coup, tant que la Vème République existe, c’est la présidence, un poste clé pour faire sauter les derniers tabous, forcer les derniers verrous.
Et qu’a-t-il en face de lui ? Précisément une droite libérale qui ne veut pas aller jusqu’au bout de sa logique parce que son électorat reste conservateur sur les questions de société et qu’il devient très compliqué d’expliquer qu’il ne faut rien interdire en économie mais ne pas vouloir que les gays se marient, que les ventres des femmes se louent à l’année pour porter des bébés ou que le shit soit en vente libre. Et de l’autre côté, si l’on peut dire, une gauche radicale qui se radicalise sans jamais poser la question de l’immigration comme armée de réserve du capitalisme, la question de l’Union européenne comme cadre indépassable des politiques austéritaires qui ne sera jamais cette union fraternelle et égalitaire dont continuent de rêver les internationalistes, contre toute évidence. On pourra lire à ce titre les analyses d’Aurélien Bernier dans le dernier numéro de Causeur.
Macron lui n’a plus ces vieilles pudeurs, ces vieilles contradictions : il a déjà vu à quoi ressemblait le futur parce que, et je dis ça sans ironie, il est visionnaire : un monde pacifié, dématérialisé, où des nomades hyperconnectés échangeront à l’infini des données dans la grande paix bleue d’une utopie sans fin. Ca ne vous fait pas envie ? Vous avez tort, encore un effort et vous serez en marche… ♦
Jérôme Leroy
Ecrivain et rédacteur en chef culture de Causeur. -
C'est l'esprit de la constitution qui est mort
L'effondrement sans précédent de la popularité de l'actuel président est disséqué ces temps-ci en fonction d'une seule probabilité : celle de l'impossibilité qui sera la sienne, en tant que sortant, de se représenter.
Certes, il existe encore quelques socialistes qui calculent leur intérêt paradoxal : celui de laisser Hollande perdre lui-même une bataille de toute façon perdue. Et, certains soulignent que le responsable principal de ce désastre annoncé se trouve précisément à l'Élysée. Tant pis pour lui. Tant pis pour la gauche.
Une courbe intéressante à observer est celle de la popularité des anciens présidents en fin de mandat, un an avant l'échéance. Soulignons ici que cette popularité présidentielle ne se retrouve pas nécessairement dans les urnes : en 1994 Mitterrand est à 56 %, idem pour Chirac en 2001, mais 28 % pour Sarkozy en 2011, et enfin, record de rejet, 14 % pour Hollande en 2016, ce qui veut dire que, malgré le discrédit qui se manifesta déjà en 2002, on a assisté à une division par quatre.
En réalité, c'est le présidentialisme qui ne fonctionne plus. L'idée bonapartiste par excellence, formulée par le futur Napoléon III quand il dit : "il est dans la nature de la démocratie de s'incarner en un homme", cette idée-là ne trouve plus son débouché.
Il est vrai que le dégoût des Français porte sur la classe politique dans son ensemble plus encore que sur les institutions. Ils en ont assez, nous en avons tous plus qu'assez, de cette petite catégorie sociale qui semble avant tout cynique et préoccupée avant tout de ses prébendes et prérogatives, pourtant se rengorge des soi-disant valeurs jamais définies.
Mais le système présidentiel en est arrivé, après un demi-siècle d'élection du chef de l'État au suffrage universel, non seulement à diviser encore plus les Français mais à rabaisser la classe politique à cette courtisanerie qui la rend particulièrement insupportable.
Il ne faut donc pas s'étonner si les candidats des mouvements d'opinion absents du parlement soit crédités de plus de la moitié des intentions de vote en vue du premier tour de 2017.
L'idée fondamentale de la constitution adoptée en 1958 et dont le principe avait été annoncé dans le discours de Bayeux dès 1946, postulait l'accord entre la direction de l'État et le peuple dans ses profondeurs.
Si cette conception n'était pas morte, ce n'est pas le retrait de la candidature de Hollande qui serait à l'ordre du jour mais sa démission.
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Je paye, tu payes, ils touchent
Pour se maintenir au pouvoir, défendre ses intérêts l’oligarchie socialo-libérale n’hésite pas à faire peur, à évoquer le chaos, les cataclysmes à venir si les peuples avaient l’audace de voter en dehors des clous. Malheur à ceux qui ne respectent par les volontés édictées par la Caste des grands prêtres de l’idéologie dominante, les détenteurs de la VÉRITÉ en marche vers le meilleur des mondes… En douter c’est être suspecté d’abrutissement ou pire encore d’extrémisme, dans tous les cas de figure c’est déjà commencer à désobéir, à sortir du cercle de la raison et du bon goût. Hier, se faisant le porte-parole de ses amis de la City, le chancelier de l’Échiquier, George Osborne, n’a pas fait dans la finesse, a utilisé les ficelles de la propagandastaffel la plus épaisse. S’appuyant sur une analyse de 200 pages (que pas un Britannique sur 1000 ne lira) évaluant sur le long terme les coûts et les bénéfices de l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’UE, M. Osborne en tire la conclusion que la sortie de l’Europe (le Brexit) coûterait à chaque ménage britannique, « par an et de manière permanente », 4300 livres (5400 euros, c’est à dire plus de 35 400 de nos francs). « Il s’agit d’un fait important auquel tous devraient réfléchir quand ils soupèsent leur vote, et en tant que chancelier de l’Échiquier, il m’apparaît évident que nous sommes plus forts, plus en sécurité et globalement mieux au sein de l’UE » a-t-il ajouté.
Certes le Royaume-Uni qui a notamment gardé sa souveraineté monétaire, est déjà moins inféodé que nous le sommes à l‘Europe Bruxelloise, mais les propos de George Osborne ont été vivement contestés. Paul Johnson, directeur du centre de recherche de l’Institut d’études fiscales, a affirmé que « si nous dirigeons bien le pays (la Grande-Bretagne, NDLR), il est possible que sur le long terme nous soyons en meilleure position qu’aujourd’hui« . Ministre à l’Energie, Andrea Leadsom n’a pas été convaincue elle aussi par l’honnêteté de cette étude gouvernementale: « Le Trésor doit nous dire quels seront les impacts d’un maintien dans l’UE, notamment l’usage de nos services publics, les coûts d’une plus grande immigration. » Ancien responsable des Finances de Margaret Thatcher, Nigel Lawson a été encore plus direct. Il a quasiment repris les propos d’un Nigel Farrage (UKIP) ou d’un Nick Griffin (BNP) pour qualifier l’analyse de M. Osborne de « morceau de propagande alarmiste » basé sur « des conjectures ».
Propagandiste alarmé, lui, Jean-Christophe Cambadélis défend tout comme les banquiers de la City cette Europe hors-sol, désincarnée, liberticide, mais il a d’autres soucis plus immédiats. Il s’applique ainsi à sauver les meubles de l’église socialiste qui perd ses fidèles élection après élection, dont le clergé ne croit plus en Hollande, est empêtré dans ses haines internes, traversé, divisé par des courants plus ou moins schismatiques.
Interrogé hier sur LCI au sujet de la présidentielle de 2017, le premier secrétaire du PS a affirmé que « si la gauche ne se reprend pas en main, elle va être pulvérisée et marginalisée pour 20 ans », « si la gauche ne se réunit pas, ce n’est même pas la peine d’aller » vers la présidentielle. Il a estimé que seul François Hollande est capable de réaliser une telle union. Jean-Christophe Cambadélis veut croire qu’ « il n’y a pas de désir de droite non plus » de la part des électeurs. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer que l’on puisse voter avec enthousiasme pour des symboles de la trahison et de l’échec politiques que sont un Nicolas Sarkozy et un Alain Juppé, M. Cambadélis qualifiant lui aussi ce dernier de « candidat de l’oligarchie »…ce que l’euro-atlantiste Hollande ne serait donc pas (plus)?
Pour autant, le rejet du hollandisme atteint une telle intensité, malgré le terrorisme, une situation internationale troublée, les attaques contre la France, toutes choses qui créent en général un réflexe légitimiste qui profite au pouvoir en place, que la messe semble dite.
Français qui s’exaspèrent aussi, a fortiori en période de crise, sur les rapports qui se succèdent sur les gabegies et les avantages délirants dont bénéficient nos élites républicaines. Le député PS René Dosière, spécialiste de ce type d’action (très rarement suivie d’effet), a déposé ces derniers jours auprès de son groupe une proposition de résolution pour « clarifier, préciser et limiter les avantages consentis par la Nation envers ses anciens présidents. »
Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy coûtent ainsi aux contribuables environ 9,6 millions d’euros par an. Soit, dans le détail, les dépenses occasionnées par la mise à disposition des deux policiers affectés à chacun pour leur protection rapprochée (ce qui est somme toute logique dans le climat de menace actuel) mais aussi pour leurs appartements de fonction meublé respectifs et leurs deux domestiques, leurs deux chauffeurs avec voiture de fonction et leurs sept collaborateurs permanents. Un coût de 3,9 millions par an pour VGE, de 3,3 millions pour M. Sarkozy, de 2,4 millions pour M Chirac. Est-ce bien indispensable?
Dans le même registre, Bruno Gollnisch dénonce depuis son mandat de député à l’assemblée nationale en 1986-1988, les privilèges mirobolants, scandaleux, les gaspillages écœurants, les fromages républicains indécents dont profitent députés, sénateurs, élus du Système des différentes collectivités avec l’argent des Français. L’Association pour une démocratie directe (APDD), vient d’interpeller aujourd’hui les pouvoirs publics sur le « versement des suppléments illégaux aux hauts parlementaires »; à savoir, entre autres, le président de l‘Assemblée nationale (le socialiste Claude Bartolone), du Sénat (le républicain Gérard Larcher), les vice-présidents des deux assemblées, certains questeurs et présidents de commissions…
Hervé Lebreton, président de l’APDD, invité de france tv info, a été formel : « Rien ne permet de justifier à l’Assemblée nationale et au Sénat ces surplus d’indemnités. » « Il y a une loi encadrant les indemnités des élus, elle est justement faite pour que les parlementaires n’aient pas cette tentation de s’augmenter. Elle doit être respectée. »
Ce n’est pas le cas. A titre d’exemple, MM. Bartolone et Larcher, bénéficieraient de 7 057,55 euros par mois d’indemnités supplémentaires, des questeurs de l’Assemblée nationale comme le député sarkozyste Philippe Briand, ses collègues socialistes Marie-Françoise Clergeau et Bernard Roman d’un complément de 4 927,50 euros par mois. Au total, l’APDD affirme que l’Assemblée nationale verse 563 694,48 euros d’indemnités « en surplus ». Des avantages semblables qui se retrouvent, peu ou prou dans les mêmes volumes, au Sénat pour les trois questeurs, les huit vice-présidents, les six présidents de commission, les sept présidents de groupe politique…
Certes, certains répliqueront que les » faveurs » octroyées ici ou là ne sont que « goutte d’eau » par rapport aux « grandes rivières » des gaspillages publics, du clientélisme des potentats régionaux, de la fraude fiscale et sociale, de l’insécurité, des dizaines de milliards d’euros que coûtent à la France et aux Français chaque année, la poursuite de l’immigration dite légale. Mais la politique se nourrit aussi de symbole : comment un électeur peut-il accorder sa confiance à un Système dont les membres se gobergent, gaspillent, s’octroient des avantages, tout en demandant dans le même temps aux Français de se serrer la ceinture, de payer, encore payer, toujours payer au nom de la « solidarité » et du « vivre ensemble » ? Comment s’étonner après cela de la montée continue de l’abstention?
Le sens des réalités, du ressenti populaire, a déserté depuis longtemps les allées du pouvoir. Autre « goutte d'eau », autre scandale, il a été révélé que l’ex patron de la CGT, Thierry Lepaon toujours payé par la centrale « tant qu’il n’a pas trouvé d’emploi », poussé à la démission suite aux révélations sur ses goûts bourgeois, les sommes faramineuses dépensées pour des travaux dans son bureau et appartement de fonction, devrait être recasé. Il est pressenti pour prendre la tête d’une « agence gouvernementale pour la langue française » (sic). Aux frais de la princesse… et pour services rendus dans la lutte contre le Front National ?