Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le scénario socialo-centriste attend depuis un demi-siècle

Rédigeant notre chronique du 29 novembre (1)⇓ nous ne pouvions prévoir jusqu'où irait la cacophonie ministérielle, pire encore peut-être que le vaudeville mortifère au sein de l'UMP. La contradiction évidente entre les deux (ou trois) lignes cohabitant, plutôt mal que bien, depuis mai au sein du gouvernement Ayrault s'est amplifiée. Le dossier démagogique des 600 emplois de Florange l'a fait éclater au grand jour au lendemain même de la mise en ligne de notre texte. Les faits ont ainsi confirmé notre certitude : raisonnablement cela ne peut plus durer longtemps comme cela.

Nous écrivons plus haut : "dossier démagogique" car 600 emplois à Florange, 500 emplois à Petroplus, cela ne représente au total que le quart du millième du problème que constitue le sous-emploi en France.

Celui-ci touche 3,1 millions de chômeurs de catégorie A, plus 1,7 million de salariés en temps partiel subi, sans compter les travailleurs précaires dont le nombre a littéralement explosé depuis 20 ans.

Pour répondre aux attentes, aux besoins, aux détresses humaines que ces statistiques reflètent rappelons qu’aucune mesure du catalogue socialiste ou du programme Hollande ne peut être considérée comme répondant de manière satisfaisante. Quand on envisage de "nationaliser", c'est-à-dire de faire racheter par l'État, fût-ce à titre punitif, et même plus encore en agitant cette menace, non seulement on ne crée aucun poste de travail nouveau mais on dissuade gravement les opérateurs, qu'ils soient étrangers ou nationaux à en développer aucun.

Seule en effet la création d'entreprises, dont le gisement principal se situe dans les petites unités de production, ce que Mme Parisot fait trop souvent mine d'ignorer, permet de tendre à rééquilibrer l'offre et la demande de travail. Il est également très clair, et on doit le rappeler aux ministres psychorigides tels Michel Sapin et Marisol Touraine que le "modèle social français", en voie de putréfaction, forme le terreau du chômage.

Ainsi le socialisme, le fiscalisme et l'intervention étatique, même lorsqu'ils créent une illusion de petits résultats ponctuels, dissuadent globalement l'initiative individuelle, les offreurs de travail n'ont donc rien à en espérer.

Nous disons aussi qu'il semble s'ajouter aux deux clans du parti socialiste, l'un "social démocrate" plus ou moins assumé, l'autre "socialiste étatique" inguérissable, une troisième ligne de fracture, aggravatrice de chaos : celle que représente la fofolle Duflot. Elle aussi incarne une nuisance : on ne peut pas l'ignorer à l'Élysée. Mais comme sa rivalité avec Mélenchon, lequel fait aujourd'hui profession "d'éco-socialisme" et revendique une "planification écologique" semble convenir aux affaires politiciennes du président, celui-ci la maintient encore dans son dispositif alors que ses outrances et aberrations contribuent à déstabiliser les perspectives d'investissement.

L'urgence tendrait donc à imposer un remaniement ministériel profond significatif d'un changement de cap. Cela explique les risettes aux centristes, voire même les approbations à contretemps de l'hypothèse de la nationalisation de Florange soutenue par un opposant d'opérette à la Borloo.

La course au ralliement est à nouveau ouverte. On se place en vue d'une combinaison "socialo-centriste" à laquelle un François Bayrou semble avoir accepté depuis 2007 de sacrifier sa carrière. Souvenons-nous quand même que dès les années 1960, avec la candidature imaginée en 1964 par "l'Express" de "Monsieur X" alias Gaston Defferre, puis dans les années 1980 avec le ralliement À Mitterrand de "Valeurs Actuelles", tout ceci a été suggéré, susurré, mais jamais concrétisé.

Monsieur Normal parviendra-t-il à imposer ce que son mentor Mitterrand a constamment promis mais toujours éludé ? Son caractère ne l'y prédispose pas. Les marchés financiers pourraient l'y contraindre. Les palinodies de l'opposition pourraient lui faciliter grandement la manœuvre.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

notes :
1 cf. "Deux craquements au sein de la pseudo-majorité"

Les commentaires sont fermés.