Soit. L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a passé 15 des 21 dernières années en résidence surveillée. Mais cela ressemblait si peu à une prison ou à un goulag qu'en 1997 son mari, le distingué extrême-orientaliste Michaël Aris, étant atteint d'un cancer en phase terminale, les autorités birmanes lui proposèrent de le rejoindre à Londres. Ce qu'elle refusa. Néanmoins, depuis des années Suu Kyi appartient à la cohorte des « héros » des Droits de l'Homme Sélectionné qui forment le cœur de résistance de l'humanisme médiatique. Leur fonction, on commence à bien le comprendre, est d'imposer insensiblement, sur la destruction des règles traditionnelles, la nouvelle doxa mondialiste derrière laquelle avance camouflée la tyrannie globale uniformisante.
Il n'est pas anodin que Suu Kyi soit lauréate du prix Nobel de la Paix 1991, du prix Rafto pour les Droits de l'Homme, du prix Sakharov pour la Liberté de Penser, du prix Jawaharlal Nehru pour la Compréhension Internationale, du Prix Simon Bolivar du Gouvernement vénézuélien pour un monde métissé. Comment l'imaginer rebelle à une pensée unique qui la comble de tant d'honneurs ?
Bien entendu parmi les plus empressés à voler à son secours, il y aura eu Amnesty International. Pourtant très occupée, ces derniers temps, à remuer le monde autour des quelques 2 200 prisonniers politiques birmans internés pour délit d'expression, d'association ou de réunion. Volant ici au secours d'un ancien militaire marocain, emprisonné pour divulgation de secrets militaires, là d'un Chinois Prix Nobel de la Paix, Liu Xiabo, depuis onze ans derrière les barreaux. Soutenant deux activistes arrêtés en Azerbidjan, un manifestant Kashmiri de 14 ans interné par les Indiens, une Colombienne enceinte de 8 mois arrêtée en raison de son appartenance aux FAR, des Rroms victimes de discrimination en Hongrie, un avocat syrien condamné à trois ans de prison pour délit d'opinion, un syndicaliste ukrainien harcelé par le gouvernement, un écrivain de Singapour accusé de diffamation envers un tribunal, Sakineh Ashtiani, l'Iranienne condamnée à mort pour complicité d'assassinat de son mari, 68 "boat-people" refoulés sur l'Egypte par l'Italie, trois syndicalistes vietnamiens condamnés à 9 ans de prison, une Sri lankaise condamnée à mort en Arabie séoudite pour assassinat, un Américain blanc... Tiens !... Jeffrey Landrigan, exécuté pour deux meurtres et de nombreux crimes (Ah, Ah, AI soutient donc un assassin... blanc) des Rroms expulsés de Belgrade, Birtukan Medeksa, « la Mandela éthiopienne », chef de l'opposition condamnée à la prison à vie pour avoir tenté de renverser la constitution, puis amnistiée, à nouveau condamnée à perpétuité, et définitivement relaxée le 6 octobre 2010... Mais si vous espérez trouver un seul blanc victime de racisme ou d'exclusion, passez votre chemin ce n'est pas la bonne adresse. Des dizaines d'autres cas semblables, au cours des deux derniers mois, n'ont pas échappé à la vigilance sourcilleuse des flics pénaux d'Amnesty. L'aide apportée à Aung San Suu Kyi ne s'est jamais démentie. Ne fut-elle pas une des grandes causes médiatiques qui ont fait la renommée de l'ONG ? Avec bien entendu saint Nelson. Et Birtukan Medeksa. De celle-ci d'ailleurs un porte-parole de l'Association précisa : « Birtukan, prisonnière "de conscience " a été emprisonnée uniquement pour l'exercice pacifique de son droit à la liberté d'expression et d'association ».
LE TERRORISTE MANDELA « AMBASSADEUR DE LA CONSCIENCE » D'AI
Suu Kyi elle aussi s'est bornée à une lutte pacifique. On est loin de Mandela, condamné à mort pour terrorisme, dirigeant du Parti Communiste sud-africain, responsable de « l'aile militaire de l'ANC, Umkhonto We Sizwe » (MK) menant une guérilla dont la plupart des victimes furent des civils. Bombes, mitraillages, assassinats que continuent à célébrer les actuels dirigeants. L'icône humaniste de la planète intervint-elle jamais auprès de son épouse Winnie, afin qu'elle cesse de faire brûler vifs par le « supplice du pneu » des milliers d'opposants africains à l'ANC ?
Néanmoins, périodiquement, tel ou tel « Prisonnier de Conscience (POC) » est désigné comme un « nouveau Mandela ». En 1962, l'ONG balbutiante n'avait-elle pas fait de lui l'un des premiers « POC » ? Las, deux ans plus tard, lors du procès de Rivonia, Mandela lui-même admit être le chef terroriste qui à la tête du MK avait organisé une campagne destinée à renverser par la violence le « Régime blanc ». Deux thèses s'affrontèrent à l'intérieur d'Amnesty. Entre ceux qui voulaient faire de Mandela une exception et ceux pour lesquels on ne pouvait soutenir un terroriste. Ces derniers l'emportèrent et il cessa d'être considéré comme un « prisonnier de conscience ». Ce qui n'empêcha pas le Comité Nobel d'en faire une icône mondiale du pacifisme et les analphabètes médiatiques de continuer à le présenter comme l'archange de la fraternité. Si la Commission « Vérité et Réconciliation » de l'évêque Tutu n'avait été une farce sinistre, elle aurait dû entendre Mandela sur les centaines de victimes dont il fut responsable.
Or, en 2006, effaçant d'un trait de plume ce que leurs prédécesseurs avaient dû convenir, les dirigeants d'Amnesty Inter national lui décernaient leur plus haute récompense, le « Prix Ambassadeur de la Conscience ». Geste par lequel l'organisation confirma qu'elle était bien spécialisée dans l'imposture et le mensonge.
Il suffit de consulter le rapport 2010 d'Amnesty pour en mesurer l'étendue. Depuis des années des dizaines de milliers de blancs ont été assassinés en Afrique du Sud dont plus de trois mille fermiers. La plupart dans des attentats racistes et d'un sadisme rare. Le rythme n'a fait qu'empirer en 2010. Et pourtant on n'en trouve pas trace dans la partie générale du Rapport. Non plus que des centaines de blancs maltraités dans les prisons de l'ANC. Pour ne rien dire des centaines de milliers d'autres victimes de l'Empowerment qui est une politique officielle de discrimination raciale à l'embauche. Dans les trois pages et demie consacrées à l'Afrique du Sud, pas une ligne non plus. Et pourtant on y dénonce la discrimination et la violence exercée contre les immigrés, « la pauvreté persistante », l'effondrement du système de santé, les tensions à l'intérieur et à l'extérieur de l'ANC, la corruption jusqu'au sommet de l'État, la surpopulation carcérale, les violences domestiques, l'explosion du Sida. Le chômage décuplé, la torture et les mauvais traitements exercés contre les suspects de crimes, les violences policières, les crimes inter-ethniques ne sont mentionnés que lorsqu'ils ne concernent pas les blancs. En fait à lire ce Rapport, il n'existe pas de minorité blanche en Afrique du Sud. Pour les mystificateurs d'Amnesty International, sans doute s'est-elle évaporée le jour où son pouvoir légitime lui a été confisqué par un pouvoir illégitime venu d'ailleurs.
Piqûre de rappel : Amnesty International a été créée au début des années 1960 par des communistes, pressés de venir en aide à d'autres communistes emprisonnés. On ne se défait jamais totalement de ses vieilles manies...
Jim REEVES. RIVAROL du 23 DÉCEMBRE 2010
Amnesty International, arme de destruction massive du monde blanc
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