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Cet or qui met en échec le pouvoir mondial

BOB Chapman est un des grands lanceurs d'alerte économique de ces vingt dernières années. D'une formule laconique et vivante il résume en quelles mains suspectes a échu la politique américaine. « Gouvernement et FED (Réserve Fédérale) sont engagés dans un processus d'imposture, de mensonge et de guerre psychologique pour inciter le troupeau à acheter, de préférence à crédit, afin d'augmenter la dépense de consommation ». L'homme de Wall Street, Obama, n'a pas d'autre mission.
Fin novembre sur son site Internet, The International Forecaster, Chapman s'est intéressé à une organisation dont on parle peu, la Shanghaï Coopération Organisation (SCO) qui réunit actuellement six nations, la Chine, la Russie (lesquelles sont engagées dans un gigantesque programme énergétique), le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. À ces nations sont associés à divers degrés une vingtaine d'États dont certains étroitement, comme l'Inde, l'Iran ou le Pakistan. Faisant ainsi de la SCO une organisation redoutable. Officiellement, elle entend renforcer la coopération, sauvegarder la paix et la sécurité régionales et « œuvrer à la création d'un nouvel ordre politique et économique international, plus juste et démocratique ».  Contrairement à l'Union Européenne, paralysée par sa bureaucratie despotique, aucun accord politique astreignant n'est imposé et chacun conserve son entière souveraineté, ce qui renforce le dynamisme de l'ensemble. Ils sont de gros producteurs ou de gros consommateurs d'énergie, voire les deux. Mais surtout, la plupart sont d'importants mineurs - Russie et Chine - ou acheteurs - Chine, Inde - d'or et d'argent. L'Iran, par exemple, vient d'acquérir 340 tonnes d'or et depuis plusieurs années ni la Chine ni la Russie ne vendent l'or qu'elles extraient de leur sous-sol. De sorte que les pays de la SCO, en opposition radicale avec l'idéologie mondialiste, depuis des mois participent activement à la fois à la montée de l'or et de l'argent et au délestage sur le marché mondial de grandes quantités de dollars. Monnaie dévaluée à mesure que la FED et Obama en fabriquent dans leur vaine tentative de relancer une machine américaine asphyxiée et d'éviter, par le recours à une inflation provoquée, une déflation qui terrorise Ben Bernanke. Les observateurs sérieux s'entendant pour admettre désormais que le monde s'achemine bien vers une situation du type 1929 et que les dirigeants de la FED n'ont aucun moyen d'y échapper.
Chapman ajoute que de nombreux pays dans le monde, observant la stratégie développée par la SCO, tentent de l'imiter : se débarrasser des dollars et acheter de l'or. Tandis que prend corps l'idée de créer une monnaie mondiale de substitution au dollar américain, composée d'un panier de devises et d'or. En même temps ces nouveaux acteurs économiques tentent de s'écarter au plus vite de l'axe Wall Street/City en pleine déliquescence ainsi que des bureaucraties impérialistes à bout de souffle que sont devenus l'État fédéral US et l'Union Européenne.
BERNANKE, "HELICOPTER BEN", VEUT L'INFLATION
Le « Quantitative Easing » (QE) ou Plan d'Assouplissement Monétaire Quantitatif de la FED autorise celle-ci à acheter sur le marché des obligations américaines, des emprunts d'Etat et des obligations d'Agences, financés au moyen de  la planche à billets c'est-à-dire par la création de fausse monnaie. Aussitôt la mesure annoncée, en octobre, ce fut une levée de bouclier de la plupart des gouvernements mais le marché des actions a bondi et les taux longs reculé. Les taux à court terme étant proche du zéro c'est une manière artificielle de réaliser une politique monétaire expansionniste. À court terme l'État et les financiers y voient surtout des avantages : relance des exportations avec la baisse consécutive du dollar, enrichissement des ménages et reprise de la consommation par le marché des actions en hausse. Pourtant le principal avantage espéré, la baisse du chômage, ne s'est pas matérialisé. En revanche une telle politique devrait déboucher sur une poussée inflationniste majeure, en particulier si l'on se rappelle que les plans de relance d'Obama et de Bernanke représentent déjà la bagatelle de 2 500 milliards de $. En pure perte. Si ce n'est que le prix des produits pétroliers, des matières premières, des tarifs aériens, de l'alimentation etc., explosent. Avec l'inflation annoncée la montée de l'or et de l'argent, aidée par l'effondrement du dollar, va de soi.
On rappellera que le 22 juillet 1944, lors des Accords de Bretton Woods, fut établi un Gold Exchange Standard qui imposait de définir toutes les monnaies à partir du dollar américain, seul celui-ci l'étant en or. Sur la base de 35 $ l'once. C'est dire l'étendue de la dévalorisation de la monnaie américaine alors que l'once d'or approche des 1 500 $, quelques 40 fois le prix fixé en 1944. Pour nombre de spécialistes sa valeur réelle devrait dépasser les 5 000 $. Ce qui incite à s'interroger sur la pertinence des économistes de cour qui continuent à émettre des doutes sur la capacité du métal jaune à encore progresser !
Bob Chapman est convaincu qu'il n'y a pas de hasard dans les événements actuels. Les différents Plans d'Assouplissement Quantitatifs Monétaire de la FED — le second sera plus près des 2 000 milliards de $ injectés dans l'économie que des 600 millions annoncés et l'inéluctable Q3 qui devrait prendre le relais sur cinq ans est évalué à 3 000 milliards de $ — répondent à une nécessité dont la FED ne peut pas faire l'économie si Bernanke veut éviter la stagnation. Or, nous l'avions écrit ici même lorsqu'il fut désigné à son poste par George Bush en octobre 2005. Ben Shalom Bernanke possède un sobriquet, « helicopter Ben », dont il n'est pas inutile de rappeler la genèse. En 2002, appartenant au Bureau des Gouverneurs de la Réserve Fédérale, il avait au cours d'un discours très médiatisé indiqué qu'il craignait la déflation bien plus que l'inflation et que pour s'y opposer l'état possédait une solide parade, la création à volonté de monnaie. « Le gouvernement US dispose, avait-il précisé, d'une technologie. Cela s'appelle une presse à imprimer (ou aujourd'hui, son équivalent électronique) qui lui permet de produire autant de dollars US qu'il le désire à peu de frais ». Ajoutant même : « On sait bien que l'inflation érode la valeur réelle de la dette de l'Etat et que, par conséquent, c'est de son intérêt d'en créer ». Et de citer Milton Friedman qui, pour combattre la déflation, parlait de jeter des dollars « par hélicoptère ». La formule est restée accrochée au nom de Bernanke.
Aussi longtemps écrit Chapman que la FED s'obstinera à relancer l'économie américaine par des Plans d'Assouplissement Quantitatif, or et argent continueront leur forte ascension. Le premier, comme c'est le cas actuellement, jouant le rôle d'une véritable monnaie de réserve. Mieux, même, ainsi que cela échappa a Robert Zoellick il y a quelques semaines, toutes les monnaies devraient se garantir par l'or. Zoellick, pilier du CFR, de la Trilatérale, du Bilderberg, est le Pressent de la Banque Mondiale. Ayant lance son ballon d'essai il s'empressa d'affirmer que ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire...
Les pays du SCO ont bien compris le message : les forces mondiales sont engagés dans une lutte à mort afin de sauver leur empire financier et leurs banques, fut-ce par la ruine des économies. N'entendant pas se laisser entraîner dans ce maelström ils ont pris une direction différente Et se débarrassant aussi rapidement qu ils peuvent de leurs dollars, ils ne cesseront d'acheter de l'or que lorsqu'ils n auront plus de billets verts.
Jim REEVES RIVAROL 21 JANVIER 2011

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