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Marche forcée vers l’éducation numérique

Pour l’ancien PDG de Microsoft France Éric Boustouller, l’avenir de l’école se situe dans la numérisation de l’apprentissage [1]. L’idée étant d’avoir les mêmes processus partout dans le monde dans toutes les écoles. Bien entendu, Microsoft réfléchit là-dessus mais seulement de manière philanthropique. Informatique et humanitaire sont pratiquement synonymes, cela va de soi.

« C’est l’enseignant qui est la star », nous lançait cet honnête homme en 2007. Microsoft sera le facilitateur. La société américaine va en effet faciliter l’ouverture du tiroir-caisse.

Plus récemment, parallèlement à ces déclarations inquiétantes pour l’avenir de nos enfants, le frère Peillon, ministre de l’Inéducation nationale, vient de proposer son plan pour « faire entrer l’école dans l’ère du numérique » [2].

Il n’hésite d’ailleurs pas à reprendre la terminologie kantienne d’impératif en y ajoutant l’épithète pédagogique. Comme s’il était indispensable d’apprendre à lire et à compter à l’aide d’un ordinateur. Les vieux réacs que nous sommes ont bien fait l’apprentissage de ces disciplines avec nos gommes et nos stylos.

Première priorité : l’achat du matériel informatique. Non, non, on vous le dit, Microsoft ne va pas s’enrichir. Ensuite, il faudra former les profs. En dépit de toutes les formations imaginables, on voit mal comment ils pourraient concurrencer les nabots qui sont nés avec un ordinateur dans les mains.

Tout ce cirque a pour vocation de mieux transmettre le savoir. Encore une fois, en se pliant aux exigences des élèves, faisant par là même le jeu du marché [3], les autorités publiques s’inscrivent dans la continuité de Mai 68, qui a placé au même niveau l’élève et le professeur, supprimant ainsi toute idée d’autorité. L’élève devient alors un consommateur et le professeur un gentil organisateur, censé apporter un aspect ludique aux enseignements.

Par ailleurs, le numérique risque aussi de permettre à l’État d’exercer un contrôle approfondi sur le contenu des enseignements, laissant alors peu de marge de manœuvre à l’enseignant qui souhaite un peu s’écarter du matraquage idéologique distillé dès le primaire dans les écoles de la République.

Antoine S.  http://www.egaliteetreconciliation.fr

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