par Aristide Leucate *
Une (mauvaise) nouvelle passée inaperçue en cette fin d’année (bien que relayée par Le Figaro et Le Salon beige) est celle de l’augmentation des chiffres des violences aux personnes et aux biens.
Il s’agit malheureusement d’un marronnier dont on se passerait bien, tant le climat d’insécurité ambiant ne cesse quotidiennement de s’assombrir.
Culture de l’excuse
Des chiffres pour commencer. Entre octobre 2011 et octobre 2012, les violences contre les personnes ont crû de 9%, les atteintes aux biens progressant de 8%, tandis que les infractions économiques et financières bondissent de 18%. Le Figaro note « un phénomène d’accélération dans la dégradation des indicateurs des faits constatés (…) particulièrement perceptible depuis trois mois, concernant les violences, notamment contre les forces de l’ordre, avec 2570 agents victimes de plus pour le seul mois d’octobre [environ 38 membres des forces de l’ordre sont blessés chaque jour en France, selon le quotidien] ». Est-ce à dire que sous la « droite » anciennement au pouvoir, le ciel de la délinquance était radieux et les nuages de la criminalité inexistants ? Nenni. La culture de l’excuse et de l’indulgence a toujours inspiré les magistrats (soutenus par les cohortes fanatiques des intellocrates, sociologues bobos de la rive gauche et autres éducateurs de rue) qui, dans l’application de la loi, ont davantage tendance à prendre exagérément en compte la personnalité du délinquant que la lettre du Code pénal. Nonobstant une bonne volonté de façade du ministre de l’Intérieur de l’époque, associée à l’exaspération des policiers fatigués de devoir relâcher ceux qu’ils ont appréhendés la veille et qu’ils rattraperont à nouveau le lendemain, la culture de l’excuse transparait constamment en filigrane dans les politiques publiques répressives depuis une trentaine d’année. La gauche irénique (pléonasme) aux manettes depuis mai 2012 n’a aucune difficulté à s’inscrire dans le sillage de ses prédécesseurs, son idéologie relativiste et libertaire étant parfaitement compatible avec la doctrine de la défense sociale nouvelle initiée par Marc Ancel (magistrat de son état) dans les années 1970 et véhiculée par tous les gouvernements depuis lors. Cette doctrine vise à faire du délinquant (ou du criminel) une personne d’abord à réinsérer et à punir éventuellement. Un tel renversement de perspective a servi de fondement à l’irréaliste et mortifère culture de l’excuse, définie par le criminologue, Xavier Raufer, comme l’« idéologie pour laquelle la misère sociale engendre le crime, les bandits n’étant que d’innocentes victimes de l’exclusion et du racisme ».
Laxisme d’Etat [...] http://www.actionfrancaise.net
* Aristide Leucate est rédacteur à L’Action Française, spécialiste des questions de société.