Cinglant comme une reprise de janvier après la brochette des fêtes ! Sans appel comme un 75 % ! Les trois quarts des Français ne croient pas que François Hollande et son équipe parviendront à inverser la courbe du chômage à la fin de l’année 2013 (1.selon un sondage Ifop publié dans le JDD). Une année qui commence sous les plus mauvais auspices.
Il est beau ce 75 % ! Il sonne comme un échec déjà annoncé par l’amateurisme d’un autre échec à 75 %, quand le Conseil Constitutionnel a invalidé la taxation phare du candidat Hollande sur un principe pourtant fondamental du droit public que tout étudiant dilettante de deuxième année de droit a parfaitement compris.
75 %, c’est un chiffre quand même ! Trois quarts des Français n’ont pas confiance en Hollande, y compris à gauche. Ce qui, finalement, pour un type devenu président par hasard, est assez logique. N’a-t-il pas pris le fauteuil vide d’un candidat socialiste qui ne pouvait plus l’être, puis le fauteuil vidé d’un candidat sortant dont on ne voulait plus. Doublement par défaut. Faut pas s’étonner que trois Français sur quatre n’y croient déjà plus ou toujours pas. Sarkozy, on a commencé par l’aimer, l’aduler, même les journalistes de gauche – redondance — puis on a fini par le détester, même les électeurs de droite, dégoûtés de ses trahisons. Au moins, il suscitait des sentiments le petit nerveux à talonnettes et à l’épaule incontrôlable. Pour Hollande, les Français n’éprouvent ni haine, ni amour. Pas même de la compassion. Juste de l’indifférence. Un dédain à 75 %.
Peut-être aussi une résignation française : on n’a plus les épaules, on n’a plus les élites pour redresser la barre. Aucune raison par conséquent de leur accorder plus de 25 % de crédit…
Edouard Frémy dans Boulevard Voltaire