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L’Affaire Cahuzac : Gauche mondialisée versus socialisme enraciné

 

« Je suis désolé, il y a un système affairiste au sein du parti socialiste qui n’a rien à voir avec le socialisme » (Arnaud Montebourg, L’Echo républicain, 7 juillet 2011).

Assurément, depuis l’affaire Urba, apparue sous le premier septennat de Mitterrand, un affairisme récurrent caractérise les socialistes et leur conception du pouvoir comme leur rapport à l’argent.

Trahison du pays réel

On ne peut que souscrire aux paroles du ministre du Redressement productif, lesquelles ont été subliminalement reprises, en écho, par Jean-Luc Mélenchon, le tonitruant co-président du Parti de gauche qui lança à la face d’un Jérôme Cahuzac (ministre délégué au Budget) peu à l’aise, qu’il représentait « la vieille gauche sociale-libérale ». Sans tomber dans une trop longue exégèse, précisons tout de même que Mélenchon est loin, très loin de pouvoir se réclamer d’une gauche plus authentique que celle de son contradicteur. Si ce dernier semble approuver le ralliement de son parti au libre-échangisme mondialisé, le premier qui prône la régularisation de tous les clandestins et l’assouplissement des conditions d’accès à la nationalité française, se fait également le chantre d’un communisme de marché dans lequel les immigrés tiennent le rang d’armée de réserve du capitalisme, pour paraphraser Marx.

Et c’est bien là le problème. La gauche radicale ou socialiste contemporaine française n’a plus rien à voir avec le mouvement socialiste ouvrier tel qu’il est né dans la première moitié du XIXe siècle. Dans Le Complexe d’Orphée, Jean-Claude Michéa explique comment le socialisme s’est littéralement et définitivement perdu dans un compromis hasardeux avec la gauche dite républicaine, au moment de l’affaire Dreyfus : « En acceptant ainsi de se mêler, pour la première fois de son existence, à la guerre civile bourgeoise [contre les ‘‘blancs’’ antidreyfusards, NDLR] (…) le mouvement socialiste français venait donc de sceller l’acte de naissance de la gauche moderne. (…) Il ne faudrait alors que quelques décennies à l’historiographie républicaine pour conférer à ce nouveau clivage (‘‘rouges’’ et ‘‘bleus’’ enfin réconciliés sous le drapeau unitaire de la ‘‘gauche’’ contre les ‘‘blancs’’ de la ‘‘droite’’ et de la Réaction) la dignité rétrospective d’une vérité éternelle ». La droite de gouvernement n’est pas en reste dans ce que l’on pourrait appeler l’appropriation privée de la chose publique. Mais lorsque c’est la gauche donneuse de leçons et incarnation autoproclamée du Bien que l’on prend la main dans la confiture, l’affaire prend un tour autrement plus scabreux. La trahison des classes laborieuses est consommée !

Collusion UMPS [...] http://www.actionfrancaise.net

L’AF 2855 - Pour lire la suite

* Aristide Leucate, rédacteur à L’AF 2000, est spécialiste des questions politiques et sociales.

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