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Transmission du nom : la Révolution poursuit son oeuvre destructrice

Un enjeu important, impliqué par le projet de loi actuellement débattu à l’Assemblée, et intrinsèque au bouleversement en cours des lois de la filiation : la transmission du patronyme. Car il se trouve, dans le projet sur le mariage homosexuel, une disposition concernant le nom patronymique et touchant tous les couples : c’est ainsi que le député Hervé Mariton a dénoncé hier, à l’Assemblée, « une véritable révolution ». Cette disposition, inscrite dans l’article 2 du projet, concerne la dévolution du nom de famille: en cas de désaccord ou d’absence de choix des parents, les noms de chacun d’eux, accolés dans l’ordre alphabétique, seront donnés à l’enfant, alors qu’actuellement c’est le nom du père qui est attribué.

« Vous proposez une révolution mais cette révolution avance masquée », a lancé Hervé Mariton. « Là où aujourd’hui un enfant s’appelle Durand, il s’appellera demain Durand-Martin sauf si les parents demandent explicitement qu’il s’appelle Durand », a-t-il expliqué. Quant au député UMP Marc Le Fur, il s’est exclamé : « Nous allons engager une réforme majeure qui va engager le nom de famille et la ministre de la Famille n’est toujours pas là ! (…) Les Français vont se rendre compte que cette réforme aura un impact : c’est l’effacement du père ! » À gauche, Christophe Bouillon a répondu : « Oui, c’est une révolution, nous l’assumons. Nous assumons que le père ne soit plus le seul à donner le nom ».

Il y a manifestement une résurgence de la dialectique traditionnelle droite/gauche dans le paysage politique actuel : d’une part les conservateurs, ceux qui sont attachés à l’ordre traditionnel des choses dont ils savent que l’homme n’est pas l’auteur, tout en en étant tributaire dans toutes les dimensions de l’économie humaine ; de l’autre les progressistes qui veulent émanciper l’homme de toutes normes, qu’ils jugent d’ailleurs davantage conventionnelles que naturelles. Ce qui est en jeu, c’est l’homme lui-même dans son rapport au monde : est-il débiteur, attaché à la transmission d’un héritage dont témoigne entre autre le patronyme ? Ou doit-il s’affranchir, révolutionnaire, de tout ce qui l’attache à autre chose qu’à lui-même, proclamant son absolue indépendance, n’étant dépositaire de rien ?

Oui, la question de la filiation, c’est celle de l’héritage et de la transmission. Fondamental pour comprendre l’homme. La Révolution poursuit son œuvre destructrice des repère naturels, rendant l’homme un orphelin..

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