C'est reparti. Depuis mardi les députés examinent un nouveau projet de loi, le sixième depuis 2002, sur l'immigration. Rien de bien révolutionnaire ni de très inédit dans ce dispositif qui ne changera rien dans les faits. L'inflation législative depuis huit ans dans les domaines de la gestion des flux migratoires et de la répression de la délinquance et du crime suffit à montrer que les lois ne sont pas appliquées ou que, même quand elles le sont, elles n'apportent aucune amélioration sur le terrain.
Comme toujours, les media et la gauche se focalisent sur une mesure purement symbolique, la déchéance de la nationalité pour les personnes naturalisées depuis moins de dix ans en cas d'assassinat de membres des forces de l'ordre. Mais outre que cette possibilité de déchoir un citoyen récemment naturalisé de sa nationalité existe depuis fort longtemps dans le code pénal, il ne fait aucun doute que cette mesure, si toutefois elle passe le filtre du Conseil constitutionnel, ce qui est très douteux, ce dernier arguant sans doute du viol du principe d'égalité des citoyens devant la loi, ne sera dans les faits quasiment jamais appliquée. Non seulement parce que la condition émise dans le texte est très ,restrictive (on ne voit pas pourquoi la i déchéance de la nationalité ne s'appliquerait pas à tous les crimes, quel que soit le statut de la victime) mais aussi parce que, compte tenu de la mentalité de l'actuelle magistrature, bien peu de juges prendront une telle décision. Tout cela, Sarkozy le sait très bien. Mais l'important pour lui n'est pas là. L'important est de faire semblant, de donner à croire à l'électeur de droite qu'il agit en faveur de sa sécurité, de sa tranquillité, qu'il est un homme de fermeté et de convictions. La politique aujourd'hui est devenue une vaste comédie où il s'agit d'être non pas un bon dirigeant mais un professionnel de la communication, non pas le guide d'un peuple mais l'aigrefin le plus doué, le charlatan le mieux à même de tromper et de séduire.
Le socialiste Manuel Valls, dans un entretien sur le site < lepoint.fr >, reconnaît lui-même que le gouvernement qui a d'ailleurs fortement réduit les effectifs de la police et de la maréchaussée, le nombre de magistrats et retiré moult policiers des zones occupées - a été incapable jusque-là de maîtriser les flux migratoires et qu'il s'agit d'une opération purement politicienne à visée électoraliste : ce projet de loi, dit-il, « est l'aveu de l'échec de la politique de Nicolas Sarkozy en matière d'immigration. (...) Il s'agit par ailleurs, en plus, de transposer trais directives européennes dans le droit français. (...) On sait que le taux d'exécution des mesures d'éloignement du territoire, qui est au cœur du discours montrant la détermination du pouvoir, est très faible en raison de l'annulation des procédures par le juge des libertés et de la détention (JLD). (...) Ce texte banalise aussi la privation de liberté, avec le passage de la durée maximale de la rétention administrative de 32 à 45 jours, ce qui ne sert pas à grand-chose puisque la durée moyenne de la rétention est de 10,34 jours. Mais le problème n'est pas tant dans les mesures administratives que dans le discours politique que l'on entend depuis Grenoble. »
En effet, augmenter de quelques jours la rétention administrative ne résoudra rien, n'empêchera rien. En 2003 Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac, avait déjà rallongé la durée de rétention de 12 à 32 jours. Cela n'avait en rien augmenté le taux effectif d'éloignement du territoire ni empêché deux ans plus tard les émeutes du Ramadan dont de nombreux acteurs étaient des étrangers ou des jeunes fraîchement naturalisés.
LE texte composé de quatre-vingt-dix articles et amendements qui concernent pour beaucoup d'entre eux la procédure d'expulsion elle-même prévoit également d'expulser plus facilement les ressortissants communautaires, y compris lors des trois mois où ils ont le droit de circuler librement. Mais là encore on voit mal les neuf gnomes de la rue de Montpensier donner leur feu vert à cette disposition contraire au droit européen, droit dont on sait qu'il prime juridiquement sur le droit interne, même constitutionnel. Donc là encore Sarkozy fait semblant. On ne peut à la fois être l'un des principaux initiateurs et propagandistes du traité de Lisbonne qui prévoit le droit de circulation, d'installation et d'établissement des ressortissants des différents Etats membres dans les vingt-sept pays de l'Union européenne et en même temps prétendre lutter, d'ailleurs très faiblement, contre les conséquences de ce que l'on a soi-même vanté et mis en place. Ce n'est ni plus ni moins qu'une filouterie, une imposture, une crapulerie.
D'autant que, ce que se gardent bien de préciser les grands media, le projet de loi ne prévoit pas que des mesures (apparemment) répressives. Il vise aussi et surtout à faciliter « l'immigration qualifiée », la fameuse « immigration choisie » et à accélérer les procédures de naturalisation pour les étrangers présentant « un parcours exceptionnel d'intégration », dans les domaines « civique, scientifique, économique, culturel ou sportif ». Un intitulé suffisamment vague pour permettre de naturaliser à tour de bras une foultitude d'allogènes et ainsi précipiter le criminel processus de substitution de population dans notre pays.
ENFIN le texte prévoit la « signature d'une charte des citoyens lors de l'accès à la nationalité » visant à faire de « l'adhésion aux principes et valeurs essentiels de la République (...) un élément d'appréciation de l'assimilation du postulant à l'acquisition de la nationalité française ». Comme là encore les principes de la République sont aussi vagues qu'abstraits et arbitraires, gageons que la plupart des immigrés n'auront aucun mal à signer un papier qui n'est de toute façon qu'un bout de chiffon et que cela n'affectera en rien leur comportement ni ne policera leurs moeurs. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, qui avait proposé, sans doute plus par tactique politicienne que par conviction, d'étendre la déchéance de la nationalité aux naturalisés polygames, a aussitôt été désavoué par le chef de l'Etat. Non, décidément, ce n'est pas sur Sarkozy et ses sbires qu'il faut compter pour sauver du naufrage la maison France !
J B Rivarol du 1 octobre 2010
P.S : Le gouvernement a supprimer le si peu qui était demandé aux immigrés, il est encore plus facile d'obtenir la nationalité française et de venir grossir le nombre d'électeur de la gauche !! Pat