Il n’y a pas que Karim Benzema sous le maillot de l’équipe de France qui ne trouve pas le chemin des buts. Faute d’être capable de changer de modèle économique, de penser national, le gouvernement Ayrault s’avère bien impuissant à marquer des points, que ce soit dans la bataille contre l’insécurité comme dans celle contre le chômage. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a choisi hier d’anticiper la hausse de la délinquance en indiquant, lors de son audition devant l’Assemblée nationale, que celle-ci découle de l’introduction de nouveaux indicateurs dans le cadre de la réforme de l’outil statistique. Bref, selon M. Valls, si la criminalité progresse c’est donc de la faute du thermomètre… les Français sont vraiment pris pour des crétins. Pourtant, il a fallu pas moins de 130 policiers et gendarmes mobiles, assistés du Raid et du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale) pour procéder à l’interpellation hier à l’aube, dans les quartiers pluriels d’Amiens-Nord, de neuf « jeunes ». Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux émeutes qui avaient occasionné des millions d’euros de dégâts et fait 17 blessés parmi les policiers, parfois touchés par des tirs d’armes à feu. Il a fallu aussi ce mercredi matin à Grigny (Essonne) et à Montreuil (Seine-Saint-Denis), la mobilisation de deux cents policiers, de membres du Raid et du GIPN, pour effectuer une douzaine d’interpellations dans le cadre de l’assaut d’un RER D, le samedi 16 mars, par une vingtaine de « jeunes » qui avaient mené l’attaque et dévalisé les occupants d’une rame à Grigny.
Espérons que la très controversée Sihem Souid, engagée par Christiane Taubira dans son ministère pour traquer les comportements discriminatoires (voir notre article en date du 26 février), ne verra pas dans ses opérations de la police la marque d’un insupportable racisme. Dans un texte publié puis retiré précipitamment le 20 mars du site LePoint.fr, Mme Souid tirait à boulet rouge sur « Manuel Valls », « son menton prognathe » et « sa cohorte d’islamophobes » le comparant à Nicolas Sarkozy. M. Valls a en effet des affinités communautaires sélectives et il avait critiqué la décision de la Cour de cassation d’annuler l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles rendu en octobre 2011, qui avait confirmé le licenciement en 2008 de Fatima Afif, une employée de la crèche Baby-Loup située dans le quartier pluriel de Chanteloup-Les-Vignes (Yvelines), parce qu’elle refusait d’ôter son foulard islamique.
Sur le front de l’emploi également, François Hollande, comme M. Valls et ses collègues, se complait dans la Méthode Coué. Il ne peut que répéter, comme il l’a fait encore mardi, qu’il maintenait son objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin 2013. Le pic de 1997 a été frôlé, le nombre de chômeurs a poursuivi sa hausse, pour le 22e mois consécutif en février avec 18 400 chômeurs de plus (+0,6%), soit un total de 3,187 millions d’inscrits en métropole . Sur un an, la hausse est de 10,8%.
« En incluant les personnes ayant une activité réduite (catégories B et C), précise l’Afp, 26 500 personnes sont venues grossir les rangs des demandeurs d’emploi, soit 4,7 millions d’inscrits à la fin février en métropole, un record. Parmi eux, 16% sont bénéficiaires du RSA et plus de 2 millions de personnes sont désormais au chômage depuis plus d’un an, du jamais vu. Le nombre des chômeurs de longue durée bondit de 1,4 point par rapport à janvier, et de plus de 14% en un an. Hormis un seul mois de baisse, en octobre 2010, le nombre de chômeurs avec ou sans activité (catégories A, B et C) connaît une hausse ininterrompue depuis mai 2008, précise le ministère. Avec l’outre-mer, le nombre de chômeurs dépassait 4,9 millions à la fin février. »
La question du poids de l’immigration dans les chiffres du chômage n’est pas politiquement correcte. Elle est pourtant centrale indique Bruno Gollnisch. Il existe dans ce domaine également un consensus gauche-droite pour ne pas l’évoquer mais le Front National à l’honnêteté et le courage de la mettre sur la table .
Sur le site du ministère du travail, on pouvait lire le 31 octobre 2012, qu’ officiellement « en 2011, 4 millions d’immigrés âgés de 15 à 64 ans (résidaient) en France métropolitaine, représentant 10 % de la population en âge de travailler. 30 % d’entre eux sont nés dans un pays de l’Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne, et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l’Afrique. » Or, «le taux de chômage des immigrés nés hors de l’Union européenne est beaucoup plus élevé que celui des non immigrés. En 2011, il approche 23 % pour ceux originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, contre 8,5 % pour les non immigrés. Une fois pris en compte l’âge, le sexe, le niveau de qualification et le lieu de résidence, l’écart de risque de chômage entre les immigrés extra-communautaires et les non immigrés reste important (…)».
Sur son blog, le professeur Yves-Marie Laulan citait des chiffres moindres, mais relevait en mars 2012 que « les difficultés d’insertion d’une population, peu ou pas qualifiée, sur un marché du travail déjà saturé sautent aux yeux. Avec un taux de chômage de 13,2 %, sur les trois millions d’immigrés que compte la population active, 2,6 millions d’immigrés seulement auraient un emploi, 400 000 seraient au chômage »…à la charge de la collectivité nationale.
Il notait encore l’évidence : «ou bien les immigrés ne trouvent pas d’emplois et sont donc au chômage ; ou ils trouvent des emplois, mais poussent les natifs vers le chômage ; ou ils trouvent bien des emplois, mais ce sont des emplois aidés, donc qui coûtent cher à l’Etat. En conséquence, en termes de coûts, celui des immigrés au chômage serait de 3,4 milliards ». « Mais le plus important est ailleurs : le coût des natifs chassés par éviction vers le chômage peut être estimé à 22 milliards (à 700 euros par mois, soit 8 500 euros par an, pour 2,6 millions de nouveaux chômeurs natifs). » « En d’autres termes, en période de sous-emploi chronique et de quasi stagnation économique, -c’est le cas depuis 10 ans et plus-, l’immigration, quelle soit légale ou non, exerce directement ou indirectement un effet fortement négatif sur les chiffres du chômage et sur les charges budgétaires. »
Il n’y aura donc pas d’amélioration tangible, durable, conséquente sur le front de l’emploi comme plus largement pour l’économie française et nos comptes sociaux, sans inversion des flux migratoires.