« Or, sous tous les cieux sans vergogne, c’est un usage bien établi, Dès qu’il s’agit de rosser les cognes, tout le monde se réconcilie » Georges Brassens
Mon enfance fut bercée par Brassens grâce à un oncle qui le découvrit dès ses premiers succès et l’interpréta avec bonheur sur sa guitare…
Très vite ces chansons n’eurent plus de secret pour moi au grand désespoir de mes parents qui trouvaient qu’elles étaient peu adaptées à la toute petite fille que j’étais ! Ainsi « Hécatombe au marché de Brive la Gaillarde » fit partie de mon répertoire… Et de celui de nombre de Français !
Je suis sidérée d’entendre la classe politico médiatique jouer les vierges effarouchées devant les « violences » relevées lors des manifestations pour le droit de tous les enfants à avoir un père et une mère ! Car enfin, de quoi parle-t-on ? Hormis, peut-être quelques crétins patentés qui auraient utilisés des boulons (selon Monsieur Valls qui devrait vérifier ses sources), des jeunes gens ont bousculé quelque peu la police, certains outrés par leur agressivité, d’autres par désir de renouer avec une tradition plusieurs fois centenaire.
Le chef d’inculpation d’un des jeunes arrêtés la semaine passée est « dégradation de bien public », le dit bien public étant, tenez-vous bien, une barrière métallique secouée vigoureusement et qui chût malencontreusement ! Un autre est accusé de « rébellion » pour s’être défendu contre quatre CRS qui lui tombaient dessus ! Aucun autre chef d’inculpation : Il ne faisait que passer.
Et la liste pourrait être longue !
Les anciens soixante-huitards et leurs héritiers, ringardisés par cette jeunesse qu’ils ne comprennent plus, en ont fait bien d’autres et ont la mémoire courte. Ils agitent des mots, généralement attribués aux conservateurs, fort savoureux dans leur bouche !
Cohn-Bendit, réveille-toi, ils sont devenus fous !
Mais le plus triste est sans doute que bien de nos amis tombent dans le panneau et joue le jeu de ces nouveaux défenseurs de la vertu… allant même jusqu’à encourager la délation et les arrestations arbitraires. Que ceux-là comprennent qu’ils sont définitivement dans « le camp du mal » pour le gouvernement en place et la presse aux ordres qui eux sont dans « le camp du bien ». Dès lors, il ne sert à rien de leur offrir quelques victimes expiatoires. Leur péché est irrémissible !
Attention ! Je ne dis pas qu’il est forcément opportun ici de s’opposer à la maréchaussée tant la force qui émane de cette jeunesse joyeuse est suffisante en elle-même. Mais je regrette le temps béni où Brassens aurait encore pu écrire face aux nouveaux bigots :
« Or, sous tous les cieux sans vergogne, c’est un usage bien établi, Dès qu’il s’agit de rosser les cognes, tout le monde se réconcilie » !
Hildegarde http://www.actionfrancaise.net