A lire cet article de RMC qui donne à penser que la perception du profond malaise du pays atteint les journalistes :
"Les chefs d'accusation : participation à une manifestation non déclarée et violence à l'encontre des forces de l'ordre. La plupart des 34 manifestants contrele mariage homosexuel qui seront jugés en juin, sont des étudiants et des mères de famille qui se sont rassemblés au mauvais endroit, au mauvais moment. Tous contestent le manque de temps pour constituer leur défense, ils s’estiment victimes d'une justice « à deux vitesse », trop rapide.
Et les prochaines manifestations des "anti", prévues les 5 et 26 mai prochains, risquent de grossir le chiffre de justiciables (...)Hélène, maman de 5 enfants, a passé 48 heures en prison, la semaine dernière, dans une cellule sans matelas. Cette image ne la quitte plus. Aujourd'hui, une autre épreuve l'attend : son procès début juin. La justice lui reproche d'avoir continué à manifester malgré l'interdiction des forces de l'ordre. Elle risque de la prison avec sursis.
Pour le syndicat de la magistrature, la procédure est très rapide, et le risque est une sanction disproportionnée. Xavier Gadrat, du syndicat de la magistrature, dénonce une justice expéditive : « Elle est tellement rapide que dans ce temps-là il est parfois compliqué de mener une enquête complète ». Une justice rapide mais aussi très coûteuse pour les prévenus. Un collectif s'est formé pour aider financièrement « ces gens qui sont souvent très jeunes et étudiants, et qui n’ont pas l’argent pour faire face ni aux sanctions, ni aux frais de procédure », explique Louis. Tous débourseront en moyenne 1 500 euros de frais d'avocat.Parmi les 34 personnes qui seront jugées le mois prochain, Mathieu, présent à la dernière manifestation des anti mariage gay qui a dégénéré. Il risque 2 mois ferme : « Je n’ai pas droit d’aller sur la ville de Paris. Si j’ai un contrôle d’identité sur Paris, je vais tout de suite en cellule, jusqu’à la date de mon procès. Quand on est en recherche d’emploi, c’est un problème ; je n’ai pas accès aux gares parisiennes ». On le soupçonne d'êtrele leader d'un groupuscule. Arrêté le mégaphone à la main, il ne comprend toujours pas : « ça me préoccupe pas mal. Je prépare ma défense, mais je me pose toujours des questions quant à ce qu’on me reproche".