Lors du procès intenté en avril 2000 devant le Tribunal correctionnel de Lausanne contre Gaston-Armand Amaudruz pour violation de l’article 261 bis du Code pénal [version helvétique de la loi Fabius-Gayssot], le procureur général Schwenter déclara dans son réquisitoire : « Il y a une année, je me suis rendu au Rwanda, où j’ai vu une fosse commune avec mille cinq cent victimes, massacrées à la machette. De telles visions sont plus éloquentes que mille dossiers. La peste brune peut encore se propager : en l’éradiquant, la Justice joue un rôle essentiel. Chacun connaît les déclarations de Voltaire sur la liberté d’opinion, et les paroles de Prévert : « Quand la Vérité n’est pas libre, la Liberté n’est pas vraie », mais, en l’occurrence cette maxime est déplacée. Le dossier de l’accusé est rempli des nombreuses infractions de ses agissements illégaux. Ses prises de position contre le métissage, pour l’eugénisme, et son obstination à vouloir éliminer les « déchets biologiques », tout cela est insupportable dans un Etat de droit. Quand Amaudruz déclare qu’il ne prône pas la supériorité d’une race mais la conservation des particularités de chaque race, même cela doit être assimilé à de la discrimination raciale ! Dans ce procès, il ne s’agit pas de juger un simple libraire ou un diffuseur, mais l’auteur lui-même ! Que la plupart des écrits datent d’avant 1995 [année de l’entrée en vigueur de la loi dite antiraciste] et ne tombent pas sous le coup de la loi ne change rien à l’affaire ! » (Source : Collectif, Deux Procès politiques au scanner, Editions de Cassandra, 2009, pages 85-86).
Quelle mansuétude ! Pour avoir aiguisé lui-même les machettes, Gaston-Armand Amaudruz fut condamné en première instance à une peine ferme de douze mois de prison, peine réduite en appel à trois mois, exécutée intégralement dans un pénitencier de haute sécurité, un châtiment tellement ridicule pour un crime tellement énorme qu’il constitue en soi une véritable incitation au génocide !
Quelle perspicacité ! Avec le procureur Schwenter, la Justice du canton de Vaud dispose d’un clone amélioré de Sherlock Holmes capable de désigner le grand coupable à la vindicte populaire rien qu’en regardant les victimes !
Quelle décadence ! Alors que des « nazis » pouvaient en pleine guerre mondiale mettre en œuvre un génocide ultrasecret réalisé grâce à une technologie si sophistiquée que personne n’en savait rien, d’autres « nazis » en furent réduits à rameuter des foules sanguinaires armées de vulgaires machettes afin de réaliser les objectifs de l’accusé !
Quel aveu ! Dans ces procès d’intention, il suffit de prétendre que l’Etat de droit est menacé par quelques écrits révisionnistes pour balancer par-dessus bord les règles d’airain et les immortels principes de ce même Etat de droit !
Les bucoliques habitants du Rwanda étaient sans doute loin de se douter qu’ils seraient invités, eux aussi, à franchir les portes de l’enfer, dont un des cercles, celui du Goulag, fut éprouvé par Soljenitsyne, qui en tira cette mise en garde restée lettre morte : « Vous entrez dans l’enfer d’où je sors ». Ce petit pays de l’Afrique centrale de la région des Grands Lacs bénéficiait pourtant de l’enviable réputation d’être la Suisse du Continent noir, une réminiscence de l’époque où ce territoire était une colonie prospère du Kaiser.
La Première guerre mondiale eut pour conséquence l’occupation du Rwanda par les armées belge et anglaise en 1916 déjà. En 1923, ce territoire fut attribué par la Société des Nations à la Belgique, mandat qui se termina par la proclamation de l’indépendance du pays en 1962.
Dès le début de la colonisation, les Pères blancs entreprirent l’évangélisation des populations autochtones, composées principalement de Tutsis et de Hutus, ethnies rivales dont les conflits furent par la suite exploités par les administrateurs belges. L’Eglise catholique elle-même entra dans ce jeu, en favorisant d’abord les Tutsis, dans l’idée de christianiser les élites de cette monarchie de droit coutumier.
Mais ce favoritisme trop visible ayant l’inconvénient de maintenir les Hutus dans leur statut inférieur, il convenait dès lors pour l’Eglise de rétablir l’équilibre en se conciliant les Hutus. C’est alors que Mgr André Perraudin, archevêque de Kabgayi, publia dans sa lettre pastorale du 11 février 1959 les propos suivants : « Dans notre Rwanda, les différences et les inégalités sociales sont pour une grande partie liées aux différences de races, en ce sens que les richesses d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race. »
C’était pour ce partisan de la théologie de la libération mettre le feu aux poudres et ouvrir la boîte de Pandore. Ces propos furent perçus par les Hutus comme une incitation à renverser le pouvoir tutsi. Il s’ensuivit dans la région de Kabgayi, au mois de novembre de la même année, les premiers massacres de Tutsis par des Hutus, massacres endémiques qui se poursuivirent en 1960, 1963, 1966, 1973, 1990, 1991, avec la quasi bénédiction de l’inamovible Mgr André Perraudin, maintenu en place jusqu’à son départ du Rwanda en 1991, pour aboutir au génocide de 1994. Peu après le génocide, Mgr André Perraudin affirmait dans le périodique La Croix du 25 octobre 1995 : « Il faut souligner que les affrontements qui provoquèrent ces victimes résultaient des attaques de Tutsis réfugiés à l’extérieur du pays ». Les marxistes de la théologie de la libération avaient réussi à prendre en otage l’Eglise conciliaire issue de Vatican II afin de la compromettre avec le pire génocide du XXe siècle.
Pourtant, la signature des Accords d’Arusha en 1993 entre le président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue du Burundi Cyprien Ntaryamira avait mis un terme aux différends qui les opposaient à cause de la présence au Burundi d’opposants Tutsis armés et regroupés sous la houlette de Paul Kagamé, une créature des Américains et une marionnette des Israéliens. Le 7 avril 1994, l’avion du président Habyarimana explosait en plein vol, touché par deux missiles soviétiques sol-air SAM 16, au moment où il survolait Kigali, la capitale du Rwanda.
L’attentat décapita les têtes dirigeantes de deux Etats voisins et coupa l’herbe sous les pieds de ceux qui cherchaient une issue pacifique aux troubles qui ravageaient le Rwanda depuis l’indépendance en donnant le signal de massacres qui tuèrent un million de Tutsis en trois mois. Les tueurs n’avaient que de simples machettes pour accomplir leur sinistre besogne, car les victimes, impuissantes et désarmées, ne purent se défendre par elles-mêmes. La leçon est à retenir, car les forces de sécurité internationale françaises et belges placées sous le commandement de l’ONU, censées assurer la sécurité des populations civiles, restèrent l’arme au pied en marge de la scène du crime. A titre de comparaison, la guerre civile en Syrie n’aurait fait « que » 70 000 morts en deux ans. Les troupes du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagamé, bien organisées et regroupées au Burundi et en Ouganda, attendaient depuis des années un bon prétexte pour agir, ne se pressèrent pas d’intervenir et faire cesser les massacres de Tutsis qui appartenaient pourtant à la même ethnie qu’eux. Il fallait, pour que Paul Kagamé apparaisse comme un autre « grand libérateur », que le génocide soit dûment établi par son étendue et ses atrocités, afin qu’il devienne un prétexte humanitaire assez fort pour balayer toutes les oppositions, même les mieux fondées.
En 1990, le Pape Jean-Paul II s’était rendu en visite pastorale au Rwanda, car des efforts considérables avaient été engagés pour faire de ce petit pays la vitrine du catholicisme en Afrique. Inquiet pour sa boutique, Jean-Paul II envoya en catastrophe le cardinal Etchegaray au Rwanda pour essayer d’arrêter les violences : mission impossible, quand on sait qu’au moins 750 000 personnes, soit plus d’un quart de la population adulte de l’ethnie Hutu, furent impliquées, de près ou de loin dans les massacres. Et dire qu’avant le génocide, victimes et bourreaux se rencontraient le dimanche à la messe où ils pouvaient s’abreuver de catéchèse sur la tolérance, l’amour du prochain et la non-violence !
Selon le journaliste Olivier Le Gendre (Confession d’un Cardinal, JC Lattès, 2007, page 193-194), le Pape tira les conclusions suivantes du rapport que lui fit le cardinal Etchegaray au retour de sa mission au Rwanda : « La grande leçon du Rwanda est celle-ci : la foi chrétienne, notre foi chrétienne, n’a pas empêché que surviennent ces atrocités en grand nombre. D’où la question qui frappe tout responsable de l’Eglise, comme elle me frappa et comme elle frappa le Pape : de telles atrocités dans des pays chrétiens – le Rwanda des années 90, l’Allemagne de l’avant-guerre – ne sont-elles pas le signe d’un échec chrétien ? De l’échec chrétien ? »
Nous y voilà.
Les Allemands, sous le Troisième Reich, ne sont jamais sortis dans la rue pour massacrer les Juifs à la hache. Il a fallu, pour donner vie au mythe de l’Holocauste, une débauche d’imagination, de mensonges et de lois mémorielles, censés remplacer les preuves que les véritables historiens attendent toujours.
Quant aux Rwandais, ils succombèrent sous le poids d’un atavisme tribal exacerbé par les partisans d’une « théologie » de la libération issue de Vatican II, concile orchestré par la judéo-maçonnerie en vue de détruire l’Eglise de l’intérieur, ou en la compromettant, avec le génocide rwandais, dans des aventures néocolonialistes porteuses de catastrophes. Le bilan de ce génocide n’est pas « l’échec chrétien », mais l’échec de l’Eglise judéo-maçonnique de Vatican II.
Quant aux « bons » de cette histoire, c’est-à-dire les victimes Tutsis, dont Paul Kagamé se proclame le justicier, ils furent à leur tour les auteurs de massacres de masse. Une fois au pouvoir, Paul Kagamé poursuivit les Hutus qui s’étaient réfugiés en grand nombre dans les vastes territoires limitrophes de la République démocratique du Congo, un pays plongé dans le chaos des guerres tribales depuis la chute du dictateur proaméricain Mobutu. La région du Kivu, à l’est du Congo, voisine du Rwanda, est riche en pétrole et en ressources minières inexploitées. C’est là précisément que des Hutus génocidaires ou innocents furent massacrés, de même que de nombreux habitants de la province du Kivu, qui avaient le tort de se trouver là chez eux. Le nombre de victimes de cette opération de l’ombre, occultée par les gros médias, serait très largement supérieur à celui du génocide rwandais et se compterait par millions : un train peut en cacher un autre…
Il fallait faire place nette pour que le lobby sioniste puisse toucher les juteux bénéfices justifiés par ses investissements au Rwanda. Quant à Paul Kagamé, le fantoche des Israéliens, il a bien appris sa leçon. Voici ce qu’il déclara en août 2012 au journal Metro, distribué à 20 millions d’exemplaires sur le territoire américain : « Comme Israël, nous vivons dans un environnement difficile. Nous comprenons que la sécurité nationale est vitale pour l’économie et le progrès social. Notre sens de la cause nationale s’est forgé sur une tragédie incommensurable. Nous avons aussi en commun les critiques qui visent notre légitimité fondamentale, et même jusqu’à notre droit à l’existence. Israël et le Rwanda prennent tous les deux une part active dans les organisations internationales, ce qui inclut les Nations Unies, mais je pense qu’il est vrai que nos expériences uniques en tant que nations ont façonné une farouche indépendance à laquelle nous ne renoncerons pas. »
Les machettes en moins et le gaz sarin en plus, le scénario de la guerre civile syrienne s’inspire largement de la guerre civile rwandaise. Manque encore le génocide et son cortège d’atrocités, à mettre sur le dos du président Bachar el Assad, moyen radical de le faire disparaître de la scène du Proche-Orient. L’intérêt supérieur d’Israël l’exige. Les bons apôtres des Droits de l’homme s’y emploient…
Du bon usage des génocides, par René-Louis Berclaz
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