Personne à juste titre ne prendra la défense du skin tueur. Même si son intention n’était pas de tuer, il a tué. La violence bestiale est toujours sans excuse, d’où qu’elle vienne. Qui peut croire cependant que le régime soit menacé par des groupes fascistes ?
Uniquement ceux qui ont intérêt à le faire croire pour l’instrumentaliser, les groupes gauchistes antifascistes dont c’est la raison d’être et le fonds de commerce également. Rajoutons les gauches qui jouent aux résistants sans grands risques et le gouvernement qui peut faire des effets de manches et donner une impression de fermeté. R.F.
Cela étant dit, l’enquête et le procès diront ce qu’il en a été exactement de ce drame épouvantable. Les médias s’emballent, les politiques aussi, même si les faits sont indiscutables.
On notera que les deux groupes qui veulent détruire la société de consommation se sont retrouvés dans une « vente privée » pour accéder à leur mode, curieusement partagée et à prix réduit. On notera que la mort a été provoquée par une chute fatale suite à un coup de poing américain (à confirmer). Les avocats plaideront qu’il n’y avait pas intention de tuer, mais il y a eu mort d’homme. Le résultat est le même.
Le gouvernement inquiet de la montée d’une extrême droite plus radicale, c’est une réalité, cherchait un prétexte pour un coup d’arrêt. Elle a plus qu’un prétexte et ne s’en gênera pas.
On suggérera cependant quelques réflexions.
Certains mouvements ont toujours desservi la cause qu’ils prétendaient défendre en recrutant des marginaux violents et incontrôlables. La violence marginale des extrêmes assumée n’est pas une nouveauté. L’exploitation de ces violences non plus.
La dissolution est une fausse solution. Des groupes se reforment immédiatement que les policiers doivent à nouveau infiltrer de l’intérieur. L’efficacité de la police contre les skins prouve qu’ils étaient connus, infiltrés certainement et mieux contrôlés que certains islamistes apparemment.
L’immédiate mobilisation politico-médiatique contre le péril fasciste est un classique français. Il y a une sorte d’exorcisme qui frise l’hystérie dans certains comportements. Les slogans « no pasaran » montrent que certains vivent encore à l’heure de la Guerre d’Espagne. Quant au « chant des partisans » il y a là aussi un certain anachronisme. Les « verts de gris « seraient-ils rentrés dans Paris » ?
Devant une telle menace et une telle émotion, on s’étonnerait presque que Roland Garros, temple des belles consciences, n’ait pas été interrompu. Delanoë n’y était pas puisqu’il a tenu un discours musclé sur les lieux du drame, repris de volée par un Ayrault pour une fois dynamique. Il a exhorté à « tailler l’extrême droite en pièces » pire que le Kärcher, Montjoie et St-Denis. L’hystérie antifasciste comme dérivatif à l’impuissance politique est un exercice où excelle une classe politique incapable de combattre le déclin et le chômage. Cela n’excuse rien, mais ne justifie pas la récupération et l’amalgame.
Accusé de complicité morale, Copé se sent obligé d’en faire des tonnes, et certains pensent sans doute pouvoir trouver un lien avec le FN pour diaboliser la dédiabolisée. Le PS cependant est tenu à l’écart par des militants gauchistes qui ne veulent pas qu’on se serve de leur « martyr ». Il veut complexer un électorat qui serait tenté de voter mal. C’est aussi le but de l’UMP et des médias. Le front antifasciste pourrait relancer le front républicain. L’hystérie antifasciste est aussi et surtout un exorcisme électoral. Mais il ne chassera pas les vrais démons qui possèdent notre société et qui sont les incubes de la violence.
Raoul Fougax Metamag 7/06/2013 via Polémia