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Attaquer là où cela fait mal : le budget

Lu sur H16 :

"Légalement, rien ne vous oblige à payer le montant exact de vos impôts en un chèque unique. N’hésitez pas : joignez un, deux, trois, huit chèques, qui couvrent bien l’intégralité de vos impôts. Refusez le prélèvement mensualisé, mécanisé, automatique, qui demande peu d’intervention manuelle. Oubliez internet. Pouah. Préférez-lui les bon gros chèques qui tachent. Et rien ne vous oblige à avoir des chèques lisibles en machine (une tache d’encre ou une bête rature dans les numéros de contrôle est si vite arrivée) : un traitement manuel est bien plus utile pour notre exercice.

Mieux : payez, systématiquement, douze, vingt-trois ou trente et un centimes de plus que nécessaire, pour chaque impôt, chaque taxe, chaque putain de paiement de merde que ce pays vous vole en l’échange d’un service public de plus en plus minable, en l’échange de tous ces répondeurs téléphoniques dans des administrations qui vous méprisent, en l’échange de tous ces « Je n’ai pas que ça à faire » de préposés syndiqués, en l’échange de ce mépris de plus en plus ouvert de la classe politique qui vous dirige.

Pour chaque trop perçu, demandez un remboursement. Il vous est dû.

Quel que soient les circonstances, que cela soit justifié ou non pour vous, demandez, tous et chacun, un échelonnement des impôts. Dans un courrier séparé, adressé à un autre service de votre centre des impôts, demandez une réduction. Toutes les raisons sont envisageables : la mort de votre chien, la dernière carie du petit, le renouvellement de l’eau de l’aquarium : n’hésitez pas. Bien sûr, si vous pouvez l’obtenir, c’est mieux. Mais l’important est ici de générer un dossier qui devra être traité par un des bouts de la machine infernale qui gangrène la France. Si vos courriers restent sans réponse, alertez votre maire. Alertez votre député. Faites pleurer dans les chaumières avec des raisons crédibles et tristes. Généralement, la réalité suffit. Et demandez poliment. Mais demandez systématiquement.

Pour les taxes foncières ou d’habitation, des exemptions temporaires sont possibles. Là encore, ça ne coûte pas grand-chose de les demander et je le rappelle, le but n’est pas, à proprement parler, de les obtenir, mais bien de créer un vaste mouvement de papier dans la machine.

On peut étendre la manœuvre à toutes les ponctions que l’État nous fait subir, depuis les amendes jusqu’aux taxes diverses et variées : dans beaucoup de cas, les trop-perçus sont traités automatiquement, et remboursés de même. Utilisez ces mécanismes contre l’Etat lui-même. Des milliers de plis postaux à renvoyer pour des remboursements de quelques centimes, à faire voyager, à manutentionner, à distribuer, ce sont rapidement des sommes colossales, irrécouvrables, qui seront mises en jeu.

Enfin, on peut s’amuser avec le système.

Après tout, les administrations sont si efficaces les unes avec les autres, et si efficaces en elles-mêmes pour égarer des dossiers, pour vous faire courir lorsqu’il s’agit de votre vie, qu’après tout, on peut utiliser cette capacité contre elles-mêmes.

Demandez à obtenir toutes les informations détenues de façon informatique aux administrations fiscales (loi 78-17 du 6 janvier 1978), ou, de façon générale, à toutes les administrations qui vous envoient des courriers. Envoyez dans tous les services que vous pouvez des informations qu’ils ne sauront pas traiter. Par exemple, vous pouvez envoyer des lettres informant de votre situation (familiale, par exemple) à l’URSSAF, à la CAF de quinze ou vingt départements où vous ne résidez pas. Envoyez des dossiers fantaisistes mais crédibles, sans aucune sollicitation, à des douzaines d’agences Pole Emploi, des centre d’impôts, des caisses différentes, des administrations diverses et variées, en leur posant des questions nécessitant une réponse de leur part (peu importe que la réponse soit possible ou intéressante, ici, on l’aura compris). N’hésitez pas à régulariser vos dossiers, tous, auprès de toutes ces administrations qui ne vous connaissent pas et ne sauront que faire de ces gentilles informations que vous leur envoyez. En somme, appliquez un magnifique Distributed Denial Of Service sur toutes les administrations françaises."

Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

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