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Syrie, important coup de balai à la direction


Syrie, important coup de balai à la direction
A Damas, le Comité central du Parti Ba’ath Arabe Socialiste a tenu le 7 juillet une réunion élargie sous la présidence du président Bachar al-Assad, secrétaire régional du Parti.
Le Ba’ath syrien, au pouvoir en Syrie depuis la Révolution de 1963, est constitué d’un « Commandement national » pan-arabe – le parti étant une organisation transnationale arabe (il y a des sections régionales dans de nombreux pays arabes) – et d’un « commandement régional », qui gouverne la Syrie.
Le président syrien Bachar al Assad a écarté ce lundi tous les anciens dirigeants du parti, dont le vice-président critique Farouk al-Chareh. « Les membres du commandement national ont été renouvelés », affirme le parti sur son site, donnant les noms des 16 membres de la nouvelle direction, dont Bachar al-Assad. En revanche, le comité central a écarté le vétéran Farouk al-Chareh, très hostile à l’égard de la politique du chef de l’Etat.
Voici ces 16 membres :
Dr Waël al-Halaqi (premier ministre), Mohammad Jihad al-Laham (speaker de l’Assemblée nationale), Ammar Saati, Imad Khamis, Mohammad Chaban Azouz, Hilal Hilal, Abdelnasser Chafi’, Abdel-Mo’eiti al-Machlab, Fayrouz Moussa, Rakane al-Choufi, Youssef al-Ahmad, Najem al-Ahmad, Khalef al-Moftah, Hussein Arnous et Malek Ali.
Le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi ainsi que le président du Parlement Jihad Lahham ont fait leur entrée dans ce commandement du parti.
Farouk al-Chareh, qui s’était prononcé fin 2012 pour une solution négociée de la crise en Syrie, reste cependant vice-président. Il détient ce poste depuis 2006 après avoir été pendant 22 ans le chef de la diplomatie syrienne. Il avait été évoqué pour remplacer Bachar al-Assad en cas de transition négociée.
« Ce coup de balai s’explique par les nombreuses critiques venues de la base du parti Ba’ath sur les mauvais résultats de la direction avant et durant » le conflit, a affirmé à l’AFP Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques. « Elle avait de mauvais résultats et un discours trop rigide. Ce changement complet montre le niveau de mécontentement », a-t-il ajouté.
En arrière-plan, il a aussi les défections de certains dirigeants de l’ancienne direction, liés à la corruption (que combat la nouvelle équipe) ou passés à la pseudo à l’ennemi occidental, comme la famille Tlass réfugiée à Paris, le père compagnon de Haffez al-Assad, le fils Manaf ex-ami de Bachar al-Assad, devenu général félon et qui était devenu l’une des cartes de réserve des USA pour remplacer le président syrien. Il ne faut toutefois pas surestimer ces défections, moins de 200 cadres et officiers sur des milliers. Bien au contraire, leur défection a été une auto-épuration bénéfique au Ba’ath.
Le Ba’ath, au pouvoir en Syrie depuis le 8 mars 1963, n’est plus officiellement depuis 2012 le parti qui « dirige la société », mais il reste de fait la formation la plus influente du pays. Il s’agit du premier renouvellement de sa direction depuis 2005. A l’époque, la plupart des vétérans issus des années de fondation et de révolution (1945-70) avaient quitté le commandement, qui comptait alors 14 membres.
Lors de cette réunion, le président al-Assad a fait une analyse politique de la guerre déclenchée contre le peuple syrien et des derniers développements à ce sujet, ainsi que sur les positions arabes et internationales et le rôle du Parti dans la période actuelle. « Le secrétaire régional du Parti a souligné la nécessité de faire une révision critique de la prestation du Parti et de ses cadres dans le but de renforcer les points positifs et de surmonter ceux négatifs, faisant noter que le pas le plus important est de trouver des canaux de communication entre les directions du Parti Ba’ath et la base populaire pour approfondir l’interaction avec les citoyens », explique le Ba’ath en arabe sur son site.
« L’une des plus importante priorité du Parti Ba’ath dans la prochaine étape est le renforcement de la cohésion nationale en se référant aux organisations et aux syndicats comme étant les plus importants outils pour réaliser ces objectifs », a estimé Bachar al-Assad, précisant que « l’histoire de la lutte du Parti Ba’ath doit être la base de tout processus de développement, via la consolidation de la culture du dialogue et l’action populaire ».
Quant à la question de la structure du Part Ba’ath, le président al-Assad a souligné « l’importance de mettre au point des normes précises quand à la hiérarchie partisanne et des mécanismes efficaces pour attirer les compétences et choisir les représentants du Parti qui sont capables de réaliser les intérêts de toutes les catégories: ouvriers, paysans et artisans ».
De leurs côtés, certains membres dudit Comité central ont abordé, dans leurs interventions, « la prestation du Parti pendant la crise et son rôle dans la défense de la patrie ». D’autres membres ont critiqué « le rôle des cadres du Parti Ba’ath durant cette phase sensible de l’histoire de la Syrie », le qualifiant « d’incompatible à l’histoire du Parti Ba’ath ».
Le Comité central du parti a choisi ensuite la nouvelle direction régionale du Parti, avec le président Bachar al-Assad comme secrétaire régional.
La perspective politique de l’élection présidentielle de 2014 – où Bachar sera candidat –et le développement de la démocratie syrienne ne sont évidemment pas étrangères à cette opération de rénovation.
Jibril al-Malik http://www.voxnr.com

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