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Les bons conseils du Père Ubu : Le plus beau 14-Juillet de ma vie (10)

T’en fais pas, mon François, pour quelques huées ! Faut bien que les gens se défoulent : ça les console de ne pas être au pouvoir. Et il y a belle lurette que nous savons, toi et moi, mépriser ceux qui ne pensent pas comme nous. Prends du recul pour mieux voir que c’est toi qui as gagné, Jarnicoton bleu! Ce fut peut-être le plus beau 14-Juillet de ma longue vie. Tes potes et toi, vous avez franchi une nouvelle étape dans la marginalisation de ceux qui en sont encore à la famille père-mère-enfant(s).

Un exemple : le feu d’artifice parisien de notre Bertrandounet. À un moment, un peu d’obscurité, puis la tour Eiffel prend les couleurs de l’arc-en-ciel, enfin des fusées dessinent en rouge des formes de cœurs. Tout le monde a pigé. Ceux qu’étaient contents, ceux qui l’étaient pas. Autour de moi, des pékins disaient : « Ouais, la tour Eiffel est pour le mariage gay ! » Y en avait qui applaudissaient. Je me demande pourquoi la Mairie de Paris dément. C’était on ne peut plus clair. Une manière lumineuse et colorée de dire: «Ah, z’êtes contre le mariage homo? Z’êtes des sous-citoyens, et Madame Tour-Eiffel vous aime pas. Et le 14-Juillet, c’est plus pour vous. Ah, vous vouliez le Tour-Pour-Tous? Eh bien, nous avons la Tour-Pour-Nous ! »

La fête, ça ne dure pas. Mais il y a ce qui reste. Pense à ta distribution de la Légion d’Honneur, Cornegidouille! Tu as rétribué la personnalité de Drouâte qui s’est le plus trémoussée en faveur de la 2013-404. Une médaille pour Roselyne Bâche-le-Haut, une ! Et tu as décoré un évêque, des bons pères, des bonnes sœurs. Avec de l’humour, mon François ! Parce que le prélat que tu as distingué, d’où c’est-y qu’il est archevêque? De Bourges ! Pour une Légion d’Honneur à un ecclésiastique, c’est un sacré bras d’honneur aux catholiques.

Et cette distribution de breloques au clergé, ça sème la pagaille. Parce que des génitrices et des géniteurs de familles nombreuses ont refusé la médaille de la Famille hollandienne. Tu vois le topo. Certains se demandent pourquoi nul religieux n’a repoussé avec horreur cette Légion venant de toi. Chapeau, Dictatounet ! Tu avais déjà divisé les Français, tu divises aussi les cathos. Avec des médailles ! J’ai un pote qui, lui, utilisait un vase précieux. Tullius Détritus, qu’il s’appelait.

Mais venons-en au plus beau. Plutôt, à la plus belle, la nouvelle Marianne ! Là, pas de démenti. Le p’tit Olivier Ciappa persiste et signe (yakavoir, entre autres, le « Bouffington Post »). Il a choisi « comme modèle » Irma Chèvre-Chenko, la lideure des Femen. Il trouve qu’elle « incarne le mieux les valeurs de la République ». Bougre de merdre et merdre de bougre ! Une génialissime manière de dire à la fraction chrétienne de tes sujets : « Oyez, oyez, pauvres parias de la civilisation nouvelle, celles qui ont montré leurs rondeurs aux cloches de Notre-Dame, celles qui ont arrosé un pitoyable évêque belge, celles qui y vont à la tronçonneuse contre d’encombrants crucifix, eh bien, elles sont la République ! Chaque fois qu’à cette effigie vous timbrerez une enveloppe, vous vous rappellerez, bande de bouffres, que vous n’êtes que des sous-citoyens ! »

D’ailleurs, l’intéressante intéressée ne se sent pas de joie. N’ayant pas plus froid aux yeux qu’au reste (et inversement), elle répond aux méchants en évoquant avec délicatesse son propre arrière-train. Alors, s’il te plaît, pour le prochain timbre, le même modèle, mais juste en changeant de point de vue… Oh, mon François, dis oui, dis oui !

Plus sérieusement, l’artiste a déclaré que, dans son œuvre immortelle, la main de Marianne fait un geste typique de la Mère Taubie et de la Mère Bâche-le-Haut. Cornephysique, ils sont cernés, les anti-2013-404 !

Allons plus loin (car il est observateur, le Père Ubu). Sur la version rouge du timbre, en bas à droite, une fillette et un garçonnet jouent au ballon. Au premier regard, ces deux p’tites silhouettes pourraient presque rappeler le logo de la Manif-Pour-Tous – mais seulement en partie, ah, ah !, parce qu’il manque le père et la mère. Les gosses jouent sous le contrôle direct d’Irma-Rianne Chèvre-and-Co et à l’ombre d’une main qui appartient à la fois à l’éloquente Christiane et à la pétulante Roselyne. La famille, c’est fini. L’État veille. Et, maintenant, il est sympa à regarder, l’État. Trop nul, Big-Brother, de montrer sa moustache ! Le Pouvoir, cette fois, a des yeux langoureux et une milice aux seins nus.

Le Père Ubu http://www.printempsfrancais.fr/

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