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Le Liban dans l’œil du cyclone de la guerre sunnito-chiite

"[...] Un groupe se revendiquant de « Aïcha, Mère des Croyants », en référence à Aïcha l’épouse préférée de Mahomet, a revendiqué l’attentat [contre le Hezbollah à Beyrouth, NDMJ] ainsi que, je le souligne, ainsi que celui du 9 juillet dernier, en affirmant que c’était là un « message » à Hassan Nasrallah « qui ne veut toujours pas comprendre » et conseillant à tous les Libanais de s’éloigner des zones du Hezbollah et de ses installations, car ils risquent d’être les victimes innocentes du prochain « message ». Cela a au moins le mérite d’être clair.

Tout dans cette revendication nous mène à penser à la piste sunnite – la référence à Aïcha tout particulièrement, et à la piste de l’opposition syrienne majoritairement sunnite. Le Liban, et d’abord le Hezbollah, est dans l’œil du cyclone de la guerre sunnito-chiite. Le Hezbollah a choisi. Il se bat avec le régime des Assad et l’Iran contre des rebelles sunnites, entraînant derrière lui tout le Liban dans la fournaise syrienne.

Il y a quelques semaines, Nasrallah avait lancé, comme un défi, « à tous ceux qui veulent croiser le fer avec nous, qu’ils viennent le faire en Syrie et non au Liban ». Le groupuscule de ce soir a relevé le gant en déclarant : c’est nous qui choisissons le lieu et l’heure, et non pas Nasrallah. Piste évidente, mais non l’unique.

Beaucoup de voix – et non des moindres – se sont levées ce soir pour accuser Israël. Il y a le président de la République, Michel Sleiman et des ténors du 14-mars, le collectif des souverainistes. Piste facile, aussi, mais pas la seule. Si Israël est pointé, c’est que Hassan Nasrallah a revendiqué hier – soit le 14 août – l’explosion de mines qui ont blessé, à l’intérieur du territoire libanais, quatre soldats israéliens. On peut dire les choses différemment. Le 7 août dernier, quatre soldats israéliens violent la frontière et sautent sur une mine. Ils sont immédiatement ramenés en Israël par le reste de la patrouille. Nasrallah a donc affirmé qu’une opération particulièrement bien organisée a permis au parti de contrer l’incursion israélienne « et ce ne sera pas la dernièreSi nous décelons une nouvelle incursion, nous lui ferons face de la manière que nous jugerons appropriée. Nous ne permettrons pas aux Israéliens de pénétrer en territoire libanais ».

Vrai ? Faux ? Impossible à vérifier. Nul, du côté israélien, n’a pour l’instant réagit. Mais une telle revendication – une semaine après – permettait au parti de redorer à point nommé son blason de « Parti de la Résistance armée contre Israël ». Titre qui est à la base de la « justification » de sa force armée et de sa mainmise sur l’Etat et ses institutions. [...]"

 Maroun Charbel Présent

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