« Même en incluant l’immigration, la population de l’Europe des Douze va diminuer de 7,5 millions sur les 45 prochaines années, selon les calculs de l’Onu. Depuis l’époque de l’épidémie de "mort noire" au XIVe siècle, l’Europe n’a jamais connu un déclin aussi large de sa population », écrit l’historien britannique Niall Ferguson, cité par Pavel Kohout.
Selon les projections de l’Onu, la Lettonie va perdre 44 % de sa population en 2050. La population va se réduire de 52 % en Estonie, de 36 % en Bulgarie, de 35 % en Ukraine, de 30 % en Russie, de 22 % en Italie, où le taux de fécondité est tombé à 1,2 enfant par femme.
Le Daily Telegraph écrit : « Il est virtuellement impossible de gagner sa vie. Prenez simplement Rome. Vivre avec un minimum de dignité humaine (un petit appartement loué, un souper à l’occasion au restaurant) exige une paie mensuelle de 13 000 euros avant impôt, ce qui revient à 1 800 euros après celui-ci. 70 % des Italiens de 25 à 29 ans vivent chez leurs parents, où ils bénéficient d’un logement subventionné et où leur pauvre revenu devient un confortable argent de poche. »
Lorsqu’un jeune Européen doit choisir entre fonder sa propre famille et vivre confortablement sans enfant, il va très probablement choisir la deuxième option - à moins qu’il n’appartienne à une classe sociale qui considère avant tout les enfants comme une source de bénéfices sociaux. Un haut niveau de taxation, combiné à des marchés du travail et du logement déficients, forme un mélange vraiment génocidaire.
Le modèle traditionnel, qui exista notamment en Espagne et en Italie, mais également en Europe centrale et orientale, souligne les étapes successives de la fondation d’une famille. Premièrement, un jeune homme est diplômé d’une université ou d’une école spécialisée ; il assure ensuite son niveau de vie, qui est suivi par un mariage et seulement ensuite des enfants viennent au monde. Cette succession n’est pas seulement conforme aux conventions sociales, mais elle est également basée sur une vraie logique économique : il est simplement insensé de commencer à avoir des enfants sans gagner sa vie. Le tabou du sexe dans les cultures occidentales a des raisons économiques profondes.
Les difficultés commencent lorsque l’un des maillons de la chaîne est rompu.
Dans l’Europe contemporaine, le problème principal réside dans le deuxième maillon : gagner sa vie. Le chômage parmi les jeunes diplômés tend à être bien plus élevé que pour la moyenne des actifs. Dans des pays tels que la France, l’Espagne, la Finlande, la Grèce ou l’Italie, 20 % à 30 % des jeunes sont sans emploi. Quel taux de fécondité peut-on attendre si un cinquième ou même un tiers des jeunes adultes sont incapables de gagner leur vie en raison d’un marché du travail déformé ?
Mais il existe un autre problème. L’impôt sur le revenu et les contributions à la Sécurité sociale augmentent, alors que les investissements dans le patrimoine bénéficient de réductions d’impôts. Le soutien étatique aux familles existantes implique des charges plus élevées pour les jeunes gens qui n’ont pas encore fondé de famille.
La prétendue "aide aux familles" empêche ainsi la création de nouvelles familles, et réduit efficacement le taux de fécondité. Si un jeune adulte célibataire n’a plus que de l’argent de poche après avoir payé l’impôt sur le revenu, il sera difficilement capable d’économiser suffisamment pour fonder un foyer.
Les politiciens de la plupart des pays européens pensent qu’il n y a au fond rien de mal à avoir un faible taux de naissances sur une planète surpeuplée.
Certes, nul ne peut établir le "bon" volume de population pour un pays ou un continent par des moyens scientifiques. Ce que l’on sait, en revanche, c’est quelle pyramide des âges est favorable, et laquelle est désastreuse. Dans quelques décennies, une grande partie de l’Europe sera dominée par une pyramide des âges très défavorable, avec une énorme augmentation du nombre de personnes âgées.
Les systèmes de retraites actuels vont inévitablement subir une crise longue et sévère.
Le scénario le plus probable suggère que l’âge de la retraite doit progressivement être élevé, d’abord à 65 ans, puis à 67 ans au début des années 2030, et ainsi de suite. En d’autres termes, un système de pensions peut fonctionner quelques décennies, avant d’être graduellement marginalisé par l’élévation de l’âge de la retraite jusqu’à revenir au système en vigueur en 1880, lorsque dans l’Allemagne de Bismarck l’âge de la retraite était fixé à70 ans - avec une espérance de vie moyenne inférieure à 50 ans. Si en 2050 l’âge de la retraite est par exemple fixé à 90 ans, avec une espérance de vie moyenne oscillant autour de 80 ans, alors le système de pensions peut être viable à long terme. Mais la retraite à 60 ans sera complètement exclue pour les enfants d’aujourd’hui. Pour maintenir, en effet, l’âge de la retraite à 65 ans il faudrait porter les impôts à 70 % ou 75 % des salaires bruts.
Ce qui conduirait les plus jeunes et les mieux instruits à émigrer vers des pays aux impôts moins élevés, d’où une aggravation du déficit démographique.
Si la fécondité chute si brutalement en Europe continentale c’est déjà en raison du système de retraite.
Par le passé les enfants étaient considérés comme des investissements qui assuraient à leurs parents les moyens de subsister à la retraite alors que le système anonyme d’aujourd’hui amène tous les actifs à payer les pensions de tous les retraités d’une manière totalement dépersonnalisée et permet à un grand nombre de parasites de recevoir plus que ce qui correspondrait à leur contribution globale dans leur vie active.
Ceux qui ont des revenus largement au-dessus de la moyenne, au contraire, sont pénalisés, parce que le système leur donne moins d’argent que le montant de leur contribution.
Ce "principe de solidarité" décourage les bas revenus autant que les hauts revenus. Les seconds pensent qu’ils n’auront pas besoin d’enfants dans leurs vieux jours. Les premiers savent ne pas pouvoir se permettre d’en avoir.
Tout système étatisé de retraite réduit l’incitation économique naturelle à avoir des enfants. En même temps, l’Etat-providence, luxe ruineux, doit être financé par des impôts qui réduisent la capacité financière des gens en âge d’avoir des enfants et renforcent l’effet négatif sur le taux de fécondit ».
La nature ayant horreur du vide, ce déficit est comblé par l’immigration.
Dans les années 60, on comptait 350 000 musulmans nord-africains en France, pour environ 1,25 million de Français vivant en Afrique du Nord. Depuis lors, la notion de "colonialisme" a été entièrement renversée. Il n’y a presque aucun Français en Afrique du Nord, mais le nombre de musulmans originaires d’Afrique ou du Moyen-orient en France approche les 10 millions. Le nombre exact n’est pas plus précis, parce que les statisticiens français ne sont pas autorisés à collecter des informations sur les structures ethniques et religieuses de la population.
Cependant, certaines estimations suggèrent qu’une naissance sur trois en France se produit dans une famille musulmane. Ceci expliquerait en partie pourquoi la France a un taux de fécondité - environ 1,7 enfant par femme - plus élevé que l’Espagne ou l’Italie. Sans cette influence, le taux français se situerait aux alentours de 1,2 enfant par femme, soit un chiffre similaire à ceux constatés en Europe méridionale et orientale.
A cet égard, le journaliste israélo-russe Shlomo Groman écrit : « Dans n’importe quelle garderie (de Vienne) les clients sont avant tout des Arabes, Iraniens, Pakistanais, Turcs, Japonais, Coréens et Africains. Les femmes Viennoises n’enfantent pas - elles chérissent plutôt leur apparence et leur carrière. Le système de pensions d’Europe Occidentale a rendu l’éducation d’enfants moins avantageuse que l’ascension sociale et la maximisation des revenus. »
La culture semble jouer un rôle encore plus crucial que les impôts ou les retraites. Les pays de l’ancienne Union Soviétique forment à ce sujet un intéressant "laboratoire démographique". Nous avons déjà mentionné l’Ukraine, les pays Baltes et la Russie. La situation dans les républiques islamiques - l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan - est complètement différente : toutes ou presque vivent une explosion démographique. Le niveau de vie de ces pays est proche de celui de la Géorgie et de l’Arménie, c’est-à-dire pauvre. Mais la Géorgie et l’Arménie souffrent de la même commotion démographique que, par exemple, les pays Baltes.
La différence réside dans le caractère traditionnellement chrétien de ces nations.
L’Arménie va perdre un quart de sa population d’ici 2050, alors que la population de l’Azerbaïdjan voisin va augmenter d’un tiers.
En 2050, le Yémen sera davantage peuplé, par exemple, que l’Allemagne.
La pression migratoire sur l’Europe sera immense. Compte tenu des lois sur le "regroupement familial", l’exode du Proche-Orient et d’Afrique du Nord aura d’énormes dimensions.
Au lieu de l’intégration d’immigrés dans une société majoritairement européenne, l’inverse se produira : les immigrés vont intégrer la culture européenne existante dans leur propre civilisation. Après quelque temps, ce sera leur propre civilisation qui deviendra dominante. Nul besoin d’être un supporter de Jean-Marie Le Pen pour être inquiet à ce sujet.