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La poudrière

La presse française n’est pas  tendre avec François Hollande qui en  vassal trop zélé a été « piégé » comme un débutant par le  patron de l’empire du bien, Barack Obama. Le président américain, dont l’entourage évoquait de possibles frappes militaires en Syrie dés le 29 août, a finalement  annoncé que sa décision  était suspendue à un vote  du Congrès. La rentrée des parlementaires américains est le 9 septembre. Selon « un haut responsable de la Maison Blanche» ont rapporté les agences de presse, M. Obama a lancé « une intense campagne de lobbying pour tenter de convaincre des parlementaires sceptiques (…). Le président Obama, le vice-président Joe Biden et le chef des services de la Maison Blanche ont tous les trois multiplié les appels téléphoniques à destination de membres de la Chambre des représentants et du Sénat ».  Bref  résume Philippe Waucampt  dans Le Républicain Lorrain, entre  «la défection des Britanniques » -les parlementaires  consultés par David  Cameron se sont prononcés contre une intervention militaire-   et le recul des Etats-Unis, François  Hollande  est désormais « dans le rôle du cocu magnifique ».

 Dans Les Echos,  Cécile Corduret constate elle aussi que le président de la République est le seul  sur la scène internationale  à  vouloir attaquer  au plus vite la Syrie. « Soucieux de sauver la face, l’exécutif maintient ses ambitions et refuse de demander un vote au Parlement, comme l’ont fait ses alliés », ce qui est  aussi « une position à contre-emploi ». Voter? «Je ne vois pas quel serait l’intérêt politique» affirme Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. A contrario,  le député  socialiste Patrick Menucci  réclame un vote. «On a tout intérêt à convaincre l’opinion publique que cette intervention doit se faire». «Chacun comprend qu’on ne peut pas intervenir en Syrie sans la participation des Etats-Unis» a-t-il précisé.

 Un avis largement partagé  au sein des dirigeants de l’UMP qui comme  Jean-François Copé souhaitent  aujourd’hui  un débat à l’assemblée et  qui  sont  comme leurs homologues socialistes  les  relais  serviles des vœux de Washington via l’Otan.

 Mais intervenir pour quoi faire et avec quelles justifications ?  Les informations présentées par les Etats-Unis et leurs alliés sur l’utilisation de gaz toxique   par le régime syrien dans la banlieue de Damas le 21 aout  sont plus que soumises à caution.

 La tradition de  mensonges,  de montages divers et variés utilisés  par l’administration américaine pour justifier ses interventions armées ne sont plus à démontrer.   On se souvient de Colin Powell à la tribune de l’ONU il y a dix ans  montrant une fiole censée prouver que l’Irak détenait des armes de destructions massive. Ce qui était un bidonnage complet pour justifier le renversement  du régime de Saddam Hussein qui a débouché sur le chaos sanglant  que l’on sait.

 Le chef de la diplomatie russe,  Sergueï Lavrov,  lors d’une allocution prononcée  devant l’Institut des relations internationales de Moscou a résumé le  sentiment d’une large partie  des opinions publiques, malgré l’intense propagande  menée contre le régime laïc syrien dans nos contrées.

 « On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret: ni cartes géographiques ni noms (…). Ce que nous ont montré par le passé et plus récemment nos partenaires américains, ainsi que les Britanniques et les Français ne nous convainc absolument pas », a ainsi  déclaré M. Lavrov.

 Membre de la  commission d’enquête internationale de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie, la magistrate suisse Carla Del Ponte avait déclaré  en mai  dernier  que les milices hostiles au régime de Bachar el-Assad  « ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». La semaine dernière Mme Del Ponte précisait aussi que « La commission d’experts (de l’Onu, NDLR)  n’a trouvé aucune preuve de l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne ».

 En France,  selon un sondage CSA pour Atlantico  seulement  45% des personnes interrogées  sont pour une intervention de l’Onu en Syrie. D’après  une enquête Ifop pour Le Figaro, ce pourcentage monte à   55%… mais 59% des sondés   sont  opposés  à une  intervention française.  Des résultats similaires se retrouvent dans les pays occidentaux : 58% des Allemands selon une  enquête de la télévision publique et 59% des Américains selon un sondage You Gov sont hostiles à une  intervention armée de leur pays

  Selon un  autre sondage réalisé les 29 et 30 aout  par l’institut BVA pour i  télé CQFD – Le Parisien  et Aujourd’hui en France , les Français seraient opposés à 64 %  à une participation de notre pays à une intervention militaire contre la Syrie. Plus précisément 37% des  personnes interrogées redoutent que cette intervention fasse tomber  la Syrie sous la coupe d’un régime islamiste, 35 % que cette attaque  embrase la région, 22%  qu’ elle ne change rien à la situation des habitants au quotidien. L’installation d’un régime fanatiquement anti-chrétien en Syrie, le massacre des minorités et la déstrabilisation des pays limitrophes,   et notamment du Liban,  sont  en effet des menaces sérieuses et évidentes  comme l’a déjà  précisé Bruno Gollnisch.

 Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a choisi d’être invité sur le media communautaire  Radio J  pour cracher son mépris au visage des Français qui  doutent  de l’opportunité d’intervenir en Syrie. Comparant de facto  le régime laïc syrien au régime hitlérien. «  Je ne voudrais pas a-t-il déclaré  que les mêmes qui recevaient M. el-Assad un 14 juillet (c’était en  2008, NDLR) montrent aujourd’hui un esprit munichois face à ces atrocités ».

 Des propos dénoncés par Jean-Luc Mélenchon qui reprenant la balle au bond   a jugé  que « ces déclarations (de M. Désir)  sont une relativisation du nazisme qui est intolérable».

 La relativisation des crimes américains commis au nom des  droits de l’homme   et de la liberté l’ait tout autant,   alors même que nous avons sous les yeux, nous l’évoquions plus haut, les résultats  chaos dans lequel ils  ont plongé l’Irak en chassant du pouvoir le régime laïc de Saddam Hussein et du parti Baas

 Selon le dernier bilan  rendu public par la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (UNAMI),  près de 5000 civils ont été tués, et 12 000 blessés depuis le début de l’année 2013 en Irak. Le mois  de  juillet a été  le plus sanglant  depuis 2008 avec officiellement 1057 morts.

 Un terrorisme qui prospère de plus belle  depuis le départ (inéluctable) des troupes américaines il ya dix-huit mois et qui  se nourrit aussi  des appels au  djihad lancés  en Syrie par les brigades internationalistes islamistes. En Irak aussi attentats, massacres, et enlèvements sont  revendiqués très majoritairement par   un groupe islamiste affilié à al-Qaïda.

http://www.gollnisch.com/2013/09/02/poudriere/

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