La famille
Bien que de nombreuses familles soient aujourd'hui atomisées, décomposées ou monoparentales, beaucoup se ressouderont et plusieurs familles pourront se grouper dans des maisonnées communes afin de partager les ressources, les coûts et les tâches liées au chauffage, au ménage, à la garde et à l'éducation des enfants et à la recherche et à la production de nourriture.
Les transports
Avec le renchérissement et la rareté du pétrole, voire sa disparition pure et simple du commerce mondial, les moyens et les habitudes de transport vont être totalement changés.
Le transport aérien, low-cost en tête, sera le plus rapide à disparaître, suivi par toute l'aviation civile puis militaire. Utiliser un véhicule à moteur sera un grand luxe, réservé aux plus riches, qui pourront se fournir en essence. L'automobile redeviendra un luxe ou disparaîtra. Faute de maintenance permanente, il ne sera plus possible d'assurer la bonne condition des routes. Cette régression a déjà commencé aux Etats-Unis, où selon le Département fédéral des transports, 18% des autoroutes sont en mauvaise condition et 29% des ponts ont des faiblesses structurelles et sont dans un état dangereux. Une fois les routes les ponts laissés à l'abandon, c'en est fini des transports. Sans automobiles, le transport terrestre se fera essentiellement à dos de cheval, d'âne, de dromadaire, ou par charrette. Les chemins de fer fonctionneront avec des trains à vapeur ou électriques qui pourront circuler encore longtemps, pour autant que l'on puisse sécuriser les voies contre le vol des rails et les attaques. Le transport maritime, et surtout fluvial, bien que réduit, va pouvoir continuer à exister. Le moyen de locomotion individuel le plus efficace sera le vélo. Une bonne partie de la population possède un vélo, souvent dans un état acceptable et rapidement réparable. Avec des carrioles tractées, le vélo sera le moyen de transport du XXIe siècle. On en prendra grand soin.
L'urbanisme
Au cours de l'histoire récente le mode de vie urbain est celui qui a le plus changé les habitudes de vie des populations. Et que de changements ! Détroit, Motor City, était, dans les années 1950, la septième ville la plus riche du monde. Aujourd'hui, la population de son centre est désoeuvrée et analphabète et vit parmi les ruines. Sans transport automobile, les villes vont radicalement changer d'aspect et de fonction. Ce sera tout d'abord la fin des zones de banlieues et des zones industrielles, qui se transformeront rapidement en pâturages avec vaches, moutons et chèvres. Le destin des zones suburbaines sera tragique : elles seront pleines de gens sans emplois, pillées, puis systématiquement démontées sous le contrôle de gangs ou de mafias organisés. Progressivement, la nature reprendra ses droits, comme elle l'a fait dans la ville de Prypiet, près de Tchernobyl. Le centre ville quant à lui, va se contracter et se densifier. Les survivants s'y regrouperont pour mieux se défendre et maximiser l'utilisation des ressources restantes. Beaucoup de villes, construites artificiellement au milieu de nulle part, ainsi que les régions qui se sont développées par la conquête des grands espaces grâce à l'automobile, se videront rapidement. La pénurie d'électricité, les ascenseurs en panne et une pression d'eau insuffisante rendront invivables les étages élevés des immeubles. Les gratte-ciel seront progressivement laissés à l'abandon et resteront un témoignage visible de l'époque des énergies fossiles abondantes. Les villes qui survivront le mieux seront celles dont la situation stratégique est évidente : port, pont, axe de passage incontournable, facile à défendre, etc. Les parcs et les pelouses des parcs seront transformés en potagers mais ne suffiront pas à nourrir tout le monde, et des hiérarchies se mettront en place, souvent imposées par la violence, pour en gérer l'accès. De manière générale, la population des villes vivra dans l'insalubrité et son nombre diminuera rapidement. Les villes qui ont des petites centrales hydroélectriques ou qui sont proches de sources de ressources fossiles, comme Ploesti en Roumanie ou Dallas au Texas, seront détentrices d'avantages extraordinaires car elles pourront continuer à faire fonctionner leurs stations d'épuration, leurs égouts, leur réseau d'eau potable, leur électricité, etc. Ces villes attiseront la convoitise de tous.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique
http://www.oragesdacier.info/2013/09/leffondrement-la-famille-les-transports.html