L'ancien ministre UMP, François Baroin, proche de François Fillon, a défendu dimanche l'ex Premier ministre, en affirmant que ce dernier ne "voterait jamais pour le Front national".
"Je l'ai eu au téléphone, j'ai regardé ses discours, je connais ses engagements et je ne lui chercherais strictement aucune querelle sur ce sujet", a déclaré M. Baroin, invité du "Grand jury" RTL/LCI/Le Figaro.
L'ancien ministre de l’économie était interrogé sur les propos de M. Fillon selon lesquels il conseillerait, aux municipales, en cas de duel FN/PS, de voter pour le "moins sectaire". L'ancien Premier ministre a en outre rejeté le "ni, ni" (ni FN, ni PS, la ligne de l'UMP) et le "front républicain (vote pour le candidat non FN).
François Baroin a fait valoir que François Fillon "n'avait jamais dit qu'il appellerait à voter Front national". "Il ne votera jamais Front national, c'est un gaulliste social, c'est donc un adversaire déterminé de l'extrême droite, puisque l'extrême droite et le Front national, dans l'histoire depuis 40 ans, est l'adversaire le plus farouche des gaullistes que nous sommes".
"Je sais, a-t-il insisté, qu'il ne votera jamais pour quelqu'un du Front national et qu'il sera de tous les combats contre l'extrême droite et le Front national".
M. Baroin a fait valoir que "Jacques Chirac, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Philippe Séguin, François Fillon" avaient été parmi ceux qui avaient "fait rempart au Front national". "Nous avons construit l'UMP en réponse politique à la poussée de l'extrême droite".
Affirmant que l'UMP combattait "toutes les extrêmes" droite et gauche, il a fait valoir qu'il "n'oubliait pas que la Parti socialiste avait appelé à voter Jacques Chirac" en 2002 après l'élimination au premier tour du candidat PS Lionel Jospin. "On ne pourra donc jamais mettre sur le même pied le Parti socialiste d'une part et le Front national d'autre part".
M. Baroin a toutefois concédé que "le sectarisme n'était pas le critère le plus pertinent".
Il a en outre défendu François Fillon dans sa volonté de parler aux électeurs du FN, en rappelant que durant la campagne présidentielle, François Hollande avait lui aussi dit vouloir parler à ces électeurs.
De son côté, l'ex-ministre Bruno Le Maire a vivement critiqué dimanche le revirement de François Fillon vis-à-vis du Front national, assurant que lui-même ne voterait "jamais" pour le parti d'extrême droite, qu'il juge étranger à "l'histoire" de son parti.
Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et député UMP des Yvelines, a condamné le revirement de François Fillon, jugeant que l'ex-Premier ministre avait "ouvert une brèche politiquement et moralement condamnable" en voulant faire "un coup".
Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/