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Mensonges et « malaise profond »

Au-delà de leur euromondialisme militant,  quel  est le point commun entre Valérie Pécresse et Manuel Valls ? La sincérité bien sûr ! Qui peut ainsi douter de la bonne foi de l’ex ministre UMP lorsqu’elle  s’indigne des propos «contraires aux valeurs de respect de la personne humaine qui fondent tout mon combat politique » (sic) que lui prête  son  ex collègue  Rama Yade? Dans son «livre», cette dernière  rapporte qu’en 2010 la très antiraciste Mme Pécresse,  alors tête de liste UMP en Ile-de-France, lui aurait proposé d’être candidate dans le Val d’Oise « Parce qu’il y a beaucoup d’Africains là bas qui ont zéro degré de sens politique. Et toi tu sauras leur parler » (sic). Comment douter également  de la croyance de M. Valls dans la validité de sa réponse à la montée d’une délinquance en constante progression sous son règne  comme sous  celui de  ses prédécesseurs  place Beauvau ?

 Le ministre  de l’Intérieur ne s’est pas contenté de  sermonner  hier le buraliste marseillais des quartiers sud  qui, braqué pour la seconde fois en quelques semaines,   a tiré une  balle au caoutchouc contre un de ses trois  agresseurs, lequel a été légèrement blessé. « C’est à l’Etat d’assurer la sécurité » (on ne  lui fait pas dire…)  a  grondé Manuel  Valls,   lequel a été a contrario tout miel avec les policiers  lors son deuxième discours annuel aux forces de sécurité.

 Malgré les chiffres effrayants pointant  la montée des violences et d’une  insécurité multiforme, M. Valls a vanté les « résultats obtenus ». Or selon « le nouvel outil d’analyse de la délinquance » mis en  place par le ministère  de l’Intérieur et que Le Figaro détaillait dernièrement –voir notre article en date du 10 septembre- , « sur un an, d’août 2012 à juillet 2013, tout ou presque vire à l’écarlate: les atteintes à l’intégrité physique (+2,9%) et, parmi ­celles-ci, les violences sexuelles ­(+10,4%) ; les atteintes aux biens (+3,5%), parmi lesquels les cambriolages (+9,3%) ; enfin, les infractions économiques et financières (+5,9%).

 Les policiers ne sont  en fait pas dupes et sont  sans illusions sur  le  vœu du ministre socialiste  de créer de nouvelles ZSP  (zones de sécurité prioritaires) en 2014. A l’ entendre celles-ci auraient   permis  une baisse sensible (toute relative)  des violences  urbaines.

 Dans les faits  constatent les personnels des forces de l’ordre qui nous ont contacté,   les ZSP consistent   surtout à déshabiller Paul pour habiller Pierre. En dehors de ces zones où les forces de l’ordre sont invités à s’investir, la criminalité croît partout ailleurs, les voyous commettant leur forfait dans les zones  désertées par les force de sécurité faute d’effectifs et de moyens

 Cet échec à juguler la délinquance, qui s’ajoutent aux autres, est bien sûr  une des causes  des mauvais sondages pour l’exécutif socialiste. Certes,  selon une enquête   Ifop pour le Journal du dimanche, « seulement » un Français sur quatre (26%, dix points de plus tout de même qu’en janvier 2008)  envisage de sanctionner François Hollande lors des élections municipales de mars 2014Les considérations  localesle poids des clientélismes restent des paramètres souvent  décisifs, c’est pourquoi Marine Le Pen refuse de  crier victoire trop tôt car  « ces élections sont difficiles pour le Front National » qui a toujours eu quelques difficultés  «  à s’implanter localement » note-t-elle.

 Implantation locale qui est aussi tributaire du nombre des électeurs français. Or, comme le soulignait dernièrement Julien Sanchez, candidat du FN à Beaucaire (Gard), dans beaucoup de communes c’est une véritable course contre la montre qui est engagée.  « C’est la dernière fois que le Front National peut gagner Beaucaire a-t-il dit  car dans six ans, l’immigration sera majoritaire dans cette ville »…comme elle l’est déjà dans de nombreuses communes dirigées majoritairement par la gauche socialo-communiste constate Bruno Gollnisch…

 Pour autant, comme le  souligne (s’en inquiète)  Le Monde,  «le spectre du FN n’en finit pas de planer sur la rentrée politique. Un sentiment de panique semble envahir les partis de gouvernement, du PS à l’UMP». « Au sein des partis de gouvernement, on craint particulièrement que la séquence électorale en trois temps (Municipales, européennes, puis régionales en 2015, NDLR)  qui va s’ouvrir en 2014 profite largement à l’extrême droite. »

 « L’instabilité qui saisit la majorité s’explique surtout par le fait que, pour l’instant, personne n’a trouvé le moyen de stopper l’ascension frontiste. Chacun y va donc de son plan. Ainsi, le PS subit la cacophonie des courants, clubs et autres sensibilités (…). »

 «Parallèlement, les écologistes traversent une énième crise interne entre partisans d’une sortie du gouvernement et défenseurs du statu quo. Si l’on ajoute au tableau les radicaux,  vent debout contre la loi sur le non-cumul et un Front de Gauche en proie à une lutte entre le jusqu’au-boutiste Jean-Luc Mélenchon et le communiste Pierre Laurent, plus sensible que lui aux enjeux de pouvoir municipaux, le malaise est profond au sein des formations politiques de gauche (…). »

 « Le tableau n’est pas plus réjouissant à l’UMP constate encore  Le Monde, trop affaiblie pour attirer les électeurs tentés par le FN (…).  Sans boussole, minée par les ambitions présidentielles, la droite affiche ses divisions et peine à incarner une alternative. (…) Comme le PS, l’UMP n’a pas trouvé la recette pour résister à la poussée de l’extrême droite. Pire, le parti se divise sur la stratégie à adopter face au FN. »

 Dans ces conditions comment s’étonner là aussi de l’enquête BVA-Orange pour L’Express, la Presse Régionale et France Inter publié lundi. Elle  indique que 63% des « sympathisants de droite et des sympathisants UMP »  préfèrent Marine Le Pen à François Hollande (29%). Notons encore que pour la première fois, et tous Français confondus, Marion Maréchal-Le Pen est créditée dans ce même sondage  de 18% d’opinions favorables  ( +3 points ),  devançant Cécile Duflot 16 %, – 7 points) et  Harlem Désir (12 %, -2).

 Cette cote de sympathie  dont jouissent Marine et le FN est incontestablement une pierre dans le jardin des dirigeants  de l’UMP,  du  tandem Copé-Fillon.  Ce dernier s’est  encore signalé dimanche lors d’une réunion Saint-Just-Saint-Rambert (Loire) en réaffirmant  que « le programme du Front National est économiquement absurde et politiquement dangereux ». Au vu  de la politique souvent calamiteuse  qui fut la sienne à   Matignon, les sympathisants  de droite,  comme les autres Français assure Bruno Gollnisch,  sont en droit d’attendre un peu plus de modestie et de modération dans les jugements de l’ex Premier ministre…

http://www.gollnisch.com/2013/10/01/mensonges-malaise-profond/

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