Au désespoir des adeptes de controverses argumentées, le débat public est généralement structuré par des polémiques autour de marqueurs symboliques. On discute moins de choix de politiques publiques qu’on ne campe dans un espace de polarité idéologique.
L’immigration contemporaine, désormais associée à la religion musulmane, se hisse au tout premier plan de ces marqueurs. Il est fascinant de constater à quel point les positions des uns et des autres sur ce sujet se rangent selon un axe d’un implacable simplisme droite-gauche.
Plus une force politique se classe à gauche et plus elle manifeste une position de principe favorable à l’immigration. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon se prononce clairement en faveur de la régularisation de «tous les travailleurs sans-papiers». Au sein du PS, l’aile gauche professe la plus grande ferveur immigrationniste tandis que l’aile droite, incarnée par Manuel Valls, est la plus réservée. Un phénomène symétrique se manifeste au sein de l’UMP tandis que le FN est naturellement le plus hostile à l’immigration, accusée de tous les maux.