Dans l’hebdomadaire Le Point publié le 26 juillet 2012, était rapporté les propos prêtés à l’ex candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, sur l’actuelle ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, la Young leader Najat Vallaud-Belkacem. « Elle s’appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là ». « Elle doit assumer son identité et en être fière », aurait déclaré Mme Royal. Bref, c’est au nom de la promotion des minorités visibles que la jeune femme aurait obtenu sa place au sein du gouvernement. C’est en tout cas comme cela que le plus grand nombre avait interprété les propos de l’ex épouse de Françoise Hollande, auprès de qui Najat Vallaud Belkacem exerçait déjà la fonction de porte-parole lors de sa campagne présidentielle de 2007, aux côtés de Vincent Peillon et d’Arnaud Montebourg…
La présidente de la coquille vide socialiste Ni Putes Ni Soumises, Asma Guenifi, avait alors jugé les propos de Mme Royal « méprisants, déplacés et discriminatoires », dénonçant « la tentative de Ségolène Royal (de) réduire Najat Vallaud-Belkacem à son origine et non à sa compétence ».
Le Front National avait été le premier à réagir, en estimant que « cette sortie de Ségolène Royal (est) très révélatrice du rapport malsain qu’entretient la gauche avec l’immigration » et en rappelant son souhait de « stopper l’immigration, (de) prôner sur l’ensemble du territoire l’assimilation à la nation française et (de) combattre la discrimination positive au bénéfice de la méritocratie ».
Ségolène Royal avait peu après affirmé qu’elle « ne se (reconnaissait) pas dans les propos réducteurs que lui (prêtait) Le Point », qu’elle « se (réjouissait) des responsabilités confiées (à Mme Belkacem) elle qui depuis 2007 », avait-elle ajouté non sans ambiguïtés, avait «toujours mis en avant Najat Vallaud-Belkacem, à la fois pour son talent et son histoire » (?).
Incontestablement, c’est aussi pour son « histoire » que Christiane Taubira a été appelée au sein du gouvernement Ayrault. Une évidence constatée par Jean-Marie Le Pen dimanche dernier, en marge du lancement officiel de la campagne municipale du Front National.
Au micro de France Inter, le président d’honneur du FN a noté que Mme Taubira, «n’a certainement pas été choisie à cause de son patriotisme, elle est anti-française. Parce qu’elle était indépendantiste, elle voulait chasser la France de la Guyane». «Ce ne sont pas non plus ses talents de juriste qui l’ont fait désigner» pour intégrer le gouvernement.
Et pointant une hypocrisie propre aux partis du Système, Jean-Marie Le Pen d’ajouter qu’il «(pensait) qu’elle a été choisie parce qu’on pensait que sa couleur pourrait lui servir de bouclier quand elle aurait à proposer des choses absolument inacceptables. Ça n’est pas la première fois que c’est fait dans la politique française.»
Si le ministre de la Justice a en effet été chargé d’annoncer aux Français lors des débats sur le mariage et l’adoption pour tous «un changement de civilisation », la fantomatique LDH, le très médiocre ministre Cécile Duflot ou encore le très contesté Harlem Désir, se sont sentis obligés de surjouer l’indignation et de réagir aux propos du Menhir en feignant de ne pas en comprendre le sens.
Mme Duflot a donc pondu un tweet pour condamner « les dégueulasseries» (sic) de Le Pen. Une réactivité qui contraste avec son silence quand son « compagnon » Xavier Cantat, militant écolo-gauchiste, maire-adjoint de Villeneuve-Saint-Georges, s’était élevé il y a quelques mois contre la fête nationale du 14 juillet , « un défilé de bottes sur les Champs-Elysées »; ou lorsque au cours de l’émission Les Grandes Gueules sur RMC info il avait déclaré : « Je me fiche pas mal de la France. La France est un hasard historique (…) je ne me sens pas plus Français que Sénégalais ! ».
Le brave Harlem de son côté, décidemment guère inspiré, a vu dans les propos de Jean-Marie Le Pen « une nouvelle preuve que (le FN) ce parti n’a pas changé, malgré la stratégie de lifting politique et de normalisation qu’il met en œuvre depuis plusieurs années». «Le Front National reste un parti profondément raciste, réactionnaire et antirépublicain, toujours inscrit dans la tradition de l’ennemi intérieur et de la lutte contre l’Anti-France, expression utilisée par l’extrême droite en France depuis l’Affaire Dreyfus».
La faculté qui est celle de M. Désir à ressortir régulièrement sans même les réactualiser et en les signant de son nom, de vieux tracts de Ras le front, de SOS racisme ou de l’Unef, est proprement fascinante…
Une tentative de diversion bien minable, dans notre république communautarisée, s’inscrivant plus largement dans celle déjà pointée le 15 novembre par Jean-Marie Le Pen : « Au moment où le FN monte, on essaie désespérément de trouver des raisons que l’opinion lui en veuille, et on invente des histoires, on essaie avec l’aide de certains médias de gonfler des situations qui ne le méritent pas car elles sont dérisoires ».
Dérisoires certes, mais tout de même moins odieuses note Bruno Gollnisch, que l’amalgame aussi écœurant que pathétique auquel s’est livré François Hollande hier depuis Israël où il est en voyage officiel. Interrogé par BFMTV, aux côtés du président israélien, Shimon Pérès, le président de la République française s’est livré à la condamnation convenue : «Je ne laisserai jamais en paix ceux qui se mettent du côté de l’antisémitisme et du racisme ». « Il faut aussi regarder notre histoire, parce qu’elle a charrié cet antisémitisme et nous ne devons pas le laisser ressortir. »
Mais il a aussi ajouté, questionné sur l’affaire Taubira-Minute, qu’«avec la force du droit, nous devons pourchasser, lutter, éradiquer le racisme et l’antisémitisme, ne rien laisser passer». «Nous devons être d’une fermeté totale parce que de cette facilité, cet écart de langage, arrive un acte terroriste, celui qui a été commis à Toulouse, ce n’est pas si loin».
Oser opérer une filiation entre la Une de Minute, quoi que l’on en pense, avec l’équipée meurtrière d’un Mohammed Mérah exécutant des militaires français et des enfants de sang-froid, il faut au mieux nager en pleine confusion mentale, au pire faire preuve d’un cynisme insultant l’intelligence des Français. Dans les deux cas, il faut être un président de la République aux abois.