Oui, vous avez bien lu, c’est ça la « Nouvelle Donne ».
Un enième avatar de la construction « alter-européiste ».
Cette construction d’une « autre Europe » justifiée par les politiques de tous bords, du NPA au FN en passant par les fédéralistes européens.
Il faut dire que la solution est simple, partagée par tous, pour ne pas dire dogmatique : il faut que l’on passe par là pour s’en sortir. L’EUROPE !
Que l’on veuille une société de gauche, de droite, du centre, c’est l’Europe qui va nous permettre d’appliquer notre programme.
Comment ?
On verra plus tard comment, on « négociera ».
Voyons plutôt : http://www.nouvelledonne.fr/wp-content/uploads/2013/11/Nos20propositions_NouvelleDonne.pdf
« Après plus de 20 ans d’attente, après 5 ans de crise aiguë, la négociation sur les Traités reprend. Allons-nous rater une fois de plus l’occasion qui s’offre à nous ? Repousser à plus tard l’acte de naissance d’une Europe politique serait un drame historique. C’est cette année qu’il faut envoyer à tous les citoyens d’Europe un signal très fort : l’Europe muselée, c’est fini. L’Europe des lobbies, c’est fini. L’Europe démocratique, ça commence »
Tout le monde peut décréter ce qu’il veut et se faire son monde imaginaire. Le seul souci, c’est que quand on se déclare porteurs d’un message politique à faire passer à 500 millions de personnes, que l’on se présente à une élection européenne, il faut expliquer comment parvenir à cette « Europe démocratique ».
À priori, ce n’est pas en parlant de l’échelon national, de l’euro, du TSCG, du TFUE, du TUE, de la genèse de cette Europe que Nouvelle Donne critique… Non c’est hors sujet quand on parle de l’Europe. Ca c’est l’ancien monde, que « Nouvelle Donne » rejette, puisqu’ils sont nouveaux, sans doute. Logique.
Je note que les mots « France », « français » sont cités 7 fois, et que les mots « Europe », « Européen », « européenne » 47 fois.
Ce parti s’adresse donc au continent entier. À tous les lobbyistes, des milliards d’euros en poche prêts à être distribués, aux actionnaires, aux hedge funds, aux forces étrangères pro-UE qui sont très satisfaites du TAFTA et autres article 63 du TFUE
Ils en tremblent d’avance !
Une terreur inspirée par l’ombre de la terrible Margaret Thatcher…
Comment !!? De quoi me parlez-vous me direz-vous !
Ah, il faut vous expliquer…
Un autre extrait :
« Il est fondamental que la France et l’ensemble des progressistes européens agissent ensemble, avec force, pour imposer un traité social dans la négociation.
Il n’y aura pas d’Europe forte sans soutien des opinions publiques : pas d’Europe politique sans Europe sociale. »Peine perdue… Les autres ne voudront pas nous suivre » C’est ce qu’on entend quand on se retrouve face à un blasé pessimiste. Pourtant la volonté est une force entraînante. Souvenez-vous : entre 1981 et 1984, la construction européenne fut retardée par une dame, Margaret Thatcher, qui exprimait très fortement ses priorités. « I want my money back (rendez-moi mon argent) » dit-elle en tapant du poing sur la table jusqu’à obtenir gain de cause.
En 2014, pourquoi les citoyens ne diraient-ils pas, avec autant de force, quelles sont leurs priorités ? We want democracy ! We want social progress ! « Nous voulons la démocratie. Nous exigeons le progrès social » !
Faut-il appeler cela le « Thatcherisme social » ?
Une idée qui a de quoi nous faire passer du statut de « blasé pessimiste« , à un éblouissement d’espoir et d’optimisme quand on est de gauche, c’est sûr. Ou de nous faire rire. Très très fort.
« Nouvelle Donne », le nouveau parti de gauche qui s’inspire de la volonté de Thatcher. Au moins c’est clair !
Il faut m’expliquer aussi par quel miracle, dans la même phrase, nous passons de « citoyens » à personnes qui « veulent la démocratie » ? Un citoyen demande-t-il la démocratie, ou l’a-t-il déjà ?
Sommes-nous des citoyens ou des sujets ?
Akira Aubert
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