Le mot est lâché : le Front National est désormais le premier parti de France. Cette assertion basée sur une élection cantonnale partielle, et sur un sondage d'opinion n'a pas fait l'effet du bombe, comme cela aurait dû être le cas, à peine l'effet d'une grosse bulle de savon. Ce triomphalisme du FN est, à notre avis, arrivé un peu trop tôt. La pression sur le FN monte désormais, et s'il n'atteint qu'une bonne seconde place, l'échec sera cuisant. Les grands partis de l'UMPS font tout faire pour contrer cette montée.
Le PS étant disqualifié jusqu'à la prochaine alternance, c'est l'arrogant UMP qui a seul la capacité de nuire au FN, avec par exemple un retour surprise de Nicolas Sarkozy.
Mais malgré tout, malgré la droite décomplexée, le Front républicain, ancien pire ennemi du FN, est désormais son plus grand ami. Ce « front des petits copains » est la preuve éclatante aux yeux du peuple de la proximité illogique de l'UMP et du PS, ce qui ne peut que profiter au Front National.
Enfin, l'argument préféré de l'UMP consistant à accuser le vote FN de faire élire le PS, est déjà devenu potentiellement une arme retournée contre l'UMP, qui pourrait se retrouver par solidarité obligé d'appeler à voter PS au second tour de certaines municipales, décridibilisant à ses dépens cet argument, et crédibilisant considérablement la thèse de l'UMPS uni contre le seul opposant National.
Pour autant, la victoire électorale du FN est encore loin (une victoire aux élections législatives passe encore comme farfelue), trop loin pour compter dessus. Les obsédés du coup de force ne doivent pas attendre une quelconque victoire électorale, mais profiter du FN, surfer sur sa vague.
Polioute
http://insurrection.hautetfort.com/archive/2013/10/14/le-front-national-peut-il-gagner-5196232.html