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Le paterfamilias immolé

Eh bien, la représentation nationale se décarcasse. Voilà plus de six mois qu’elle phosphore sur un thème de toute première urgence : l’égalité hommes-femmes. Oui, d’accord, cette égalité est depuis longtemps inscrite dans le marbre de la loi. Oui, d’accord, tant d’outrances ont déjà été proférées sur le sujet que nombre de femmes souhaitent maintenant être moins égalisées. Mais bon, l’objectif du projet de loi était clair : il s’agissait d’abord d’« assurer la pleine effectivité des droits des femmes qui sont déjà garantis dans les lois existantes ». En d’autres termes, il fallait passer une deuxième couche, afin que l’on comprenne bien l’ambition du législateur : transformer l’espèce humaine jusqu’à résoudre définitivement les questions de genre. Demain, nous serons tous des hongres. Ou mieux, tous des femmes, quand la parthénogénèse permettra la reproduction sans l’intervention encombrante des mâles. En attendant, la loi encourage le « premier parent » - autrefois appelé le « père » - à solliciter un congé de pater-maternité, afin de prendre une part égalitaire dans les guili-guili, les langes, les biberons et les rots. D’ici peu, il y sera obligé, sous peine d’être embastillé. Dans notre pays, on ne plaisante pas avec l’égalité des sexes. Ni avec l’élevage des nourrissons.

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