Et si Marine Le Pen, en cherchant à se rapprocher des Français, n’allait en fait que les croiser, en sens inverse ?
C’est un sondage IFOP pour le Journal Du Dimanche qui l’annonce : aux élections européennes, le FN arriverait en tête avec 23 %, devant l’UMP à 21 % et le PS à 18 %. Un résultat en léger recul par rapport au mois d’octobre (24 %), mais un score potentiel sans précédent pour le FN, qui n’avait fait que 6,3 % aux dernières européennes et qui n’est jusqu’ici jamais arrivé en tête d’une élection nationale. Un score comme un coup de tonnerre dans le landernau politique, expliquant sans doute les escapades de Valls, au fait de toutes ces choses bien avant tout le monde, dans les villes susceptibles de « basculer ». Faute de circonscrire l’incendie pour les européennes, tentons au moins de sortir la grande échelle pour les municipales.
Un score qui serait tout à la fois le fruit d’un climat porteur – immigration, insécurité, mondialisme, mainmise de l’Europe, collusion des élites, défiance envers les médias, jamais les thèmes portés par le Front national n’ont trouvé autant d’écho dans l’actualité – et du travail de dédiabolisation entrepris depuis l’accession de Marine Le Pen à la tête du parti.
Tous les voyants seraient donc au vert pour le FN ? Pas si simple. Des signaux d’alerte clignotent ici et là pour un parti sur une ligne de crête.