Entretien avec Renaud Camus
Vous avez participé à la manifestation organisée par Jour de colère dimanche dernier : quel bilan en tirez-vous ?
Un bilan mitigé, mais moins catastrophique, après tout, que je ne l’ai craint un moment. Vers une heure et demie, dimanche, deux heures moins le quart, deux heures, et même abstraction faite du temps de cochon, j’étais persuadé que nous courions au désastre : il y avait relativement peu de monde sur la place de la Bastille, les différents groupes avaient du mal à s’agencer, l’organisation semblait laisser nettement à désirer, on voyait errer et beugler des hordes assez patibulaires.
Finalement nous avons été assez nombreux. Les uns disent cent vingt mille, les autres trente mille. Du côté de Montparnasse, le cortège était impressionnant. Il paraît qu’il y a eu des cris « Juif, ce pays n’est pas à toi ». Je n’ai aucune raison d’en douter mais j’ai passé quatre heures à cette manifestation, moi, sans les entendre. Il faut qu’ils aient été tout de même bien marginaux. Mais le pouvoir remplaciste ne manque pas de les monter en épingle pour compromettre les adversaires du Grand Remplacement, alors que ces cris et le genre de comportement qu’ils impliquent sont en grande partie le fait de remplaçants et de leurs amis pro-palestiniens. Le répugnant travestissement dieudonniste du Chant des partisans, en revanche, mes amis et moi l’avons bel et bien entendu. Quand nous avons été confrontés à lui de trop près, nous nous sommes retirés.